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mardi 7 juin 2011

13 opérations de chirurgie cardiaque en 10 jours

Un premier pas vers le développement de cette pratique en Haïti, grâce à la Fondation Chenn l'Espwa Ayiti
Haïti: Du 2 au 13 juin, une équipe de médecins spécialisés en chirurgie cardiaque opérera, à la clinique Lambert à Pétion-Ville, 13 patients, identifiés et préparés par le Dr Michel Théard et d'autres cardiologues haïtiens, dont les conditions médicales nécessitent des opérations cardiaques .
« La chirurgie cardiaque est la chirurgie du coeur. Elle est pratiquée tant dans des cas de malformations congénitales que dans des conditions acquises du type problèmes valvulaires d'origine infectieuse ou problèmes d'ischémie ou autres », explique le Dr Margareth Degand qui souligne: « jusqu'à présent, la majorité des patients qui nécessitent une chirurgie cardiaque doivent être orientés vers des centres à l'étranger.»
En effet, à l'heure actuelle, aucun spécialiste ne pratique la chirurgie cardiaque en Haïti. Et pour cause; non seulement les équipements et le matériel sont très onéreux, mais encore il n'existe aucune structure adéquate pour accueillir une telle unité et enfin, l'absence de personnel formé à cet effet rend cette pratique quasiment impossible, sans parler des soins postopératoires très lourds.
« Dans le passé, des missions étrangères bénévoles ont fait le voyage pour s'occuper de cas peu complexes, opérant à partir de centres hospitaliers locaux et se déplaçant avec leur personnel et l'équipement nécessaire, mais cela remonte déjà à quelques années; depuis lors, plus rien! », signale le Dr Degand. « Dans la période post-séisme, l'équipe de la Chaîne de l'Espoir, association caritative française s'occupant principalement de chirurgie cardiaque pour les enfants défavorisés dans le monde, a volé à notre secours à la rue Lambert, et, leur mission terminée, le professeur Alain Deloches, chirurgien cardiaque et président de l'association, nous a proposé de venir faire de la chirurgie cardiaque pour les enfants d'Haïti atteints de malformation congénitale », rappelle-t-elle.
Mission accomplie ! En effet, une équipe de Toulouse ayant à sa tête le chirurgien cardiaque Daniel Roux a opéré cinq cas en mars dernier. Les patients ont bénéficié gratuitement de cette chirurgie qui se pratiquait à la clinique Lambert Santé. En outre, avant que la clinique n'ait été équipée pour ce genre de chirurgie, la Chaîne de l'Espoir avait fait voyager à ses frais en France cinq autres patients reçus dans des familles d'accueil bénévoles.
Le professeur Deloches, le Dr Théard et le Dr Degand, de concert avec l'Association haïtienne de Cardiologie, ont réalisé une étude pour connaître les besoins du terrain ; celle-ci les a conduits à créer, en mars dernier, la Fondation Chenn Lespwa Ayiti, dont le siège social est situé au 75 rue Lambert. L'objectif de cette fondation : construire en Haïti une unité cardiaque avec un plateau technique de pointe, qui donnera accès aux interventions cardiaques à la population haïtienne en général. Ce service sera gratuit pour les enfants et les adultes démunis, et payant notamment pour les détenteurs d'assurances.
Par ailleurs, la fondation a en tête de devenir un centre de référence pour la zone caribéenne. « En attendant, nous opérerons avec le concours de missions à un rythme suffisant pour former de jeunes médecins et des infirmiers haïtiens à ce genre de pratique avec des formations sur place et en France afin qu'un jour la fondation puisse être gérée par des Haïtiens, tout en conservant la formation continue grâce à nos confrères et partenaires étrangers », explique le Dr Théard.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=93318&PubDate=2011-06-03

Commentaire
Une oeuvre caritative grandiose! Félicitations! Tout comme la fondation "la chaîne de l'espoir", de nombreuses autres permettent à ce pays de connaitre un peu de répit dans sa souffrance extrême en mettant leur savoir-faire et leurs (parfois très)maigres ressources à réaliser cette tache.
Cela dit, maintenant regardons du côté des institutions officielles haïtiennes. Ces fondations qui aident le pays font un travail que le gouvernement devrait entreprendre comme faisant partie de ses obligations envers la population. Mais ils sont démissionnaires, ces personnages qui vivent aux dépens de la partie la plus pauvre de la population, ils ne sont pas concernés. D'où la nécessite permanente de l'intervention d'institution de ce genre. Cela ne signifie pas que mêmes les pays développés ne bénéficient pas de telles fondations. Cela veut dire que ces fondations qui réalisent un travail extraordinaire sont des auxiliaires d'un système rationnellement établi, efficace, mais quelquefois insuffisant. Haiti a donc cessé depuis un certain temps d’être un pays, du moins, d'agir comme tel. C'est vrai qu'il y a eu très peu de moments dans l'histoire où l'on puisse se vanter de l'avoir vraiment été. Mais rien ne nous condamne à ne pas changer, encore moins à ne pas vouloir essayer. Honte à nos gouvernements inutiles!

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