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lundi 27 juin 2011

Mission spéciale pour le démissionnaire

Après le rejet de Daniel Gérard Rouzier par la Chambre des députés, le président de la République a vite compris que le pays ne devrait pas mourir pour autant. Il a donc fait appel au service du Premier ministre démissionnaire, Jean-Max Bellerive, pour l'aider dans l'exécution de son programme de campagne avant la désignation et la ratification par le Parlement d'un nouveau gouvernement. En participant à la 17e édition de Livres en folie, jeudi, Michel Martelly a promis de désigner sous peu son prochain Premier ministre.
Haïti: Son échec avec Daniel Gérard Rouzier n'a pas changé pour autant les principes et la philosophie du président Martelly. « Je reste accroché à mes principes. Je ne vais pas y renoncer à cause de l'échec de M. Rouzier », a-t-il déclaré à la 17e foire du livre tenue jeudi dernier au Parc Historique de la Canne à Sucre. Le chef de l'Etat a promis de désigner sous peu un nouveau Premier ministre. Son nom est déjà là, a précisé Michel Martelly. Mais avant d'y arriver, il a convoqué le chef du gouvernement démissionnaire et lui a confié la mission de faire un inventaire des ressources et des moyens disponibles au niveau de l'Etat pour commencer à mettre son programme à exécution.
Bellerive, le bras exécutant de Martelly en attendant
« Je vois cette mission comme une nécessité », a répondu, vendredi, Jean-Max Bellerive sur les ondes de Radio Magik 9. « Avec l'équipe en place- les ministres démissionnaires- des mesures relatives aux priorités nationales vont être prises», a-t-il promis. Sa première réunion cette semaine avec le président Martelly était spécifiquement axée sur un partage de préoccupations et de vision relativement à ce qui peut être fait avec le budget de l'année fiscal 2010-2011
En outre, M. Bellerive s'est réuni vendredi avec son équipe dans le but de présenter à Michel Martelly un plan d'action et d'opérer certains changements dans le système. Il a promis de mettre le Parlement- qu'il considère comme un élément important dans le fonctionnement du pays- au courant des mesures prises par l'exécutif.
Interrogé sur les informations faisant croire que le président Martelly serait en passe de le désigner comme son Premier ministre, Jean-Max Bellerive a rappelé que le choix d'un chef de gouvernement est la prérogative du chef de l'Etat en consultation avec les présidents des deux branches du Parlement. Il a toutefois reconnu qu'il entretient de bonnes relations avec M. Martelly.
Pour Bellerive, il ne doit pas y avoir de doute là-dessus: il sera toujours prêt à servir son pays, sa patrie. « Quel que soit l'endroit où on me demande de servir, je serai toujours prêt à servir », a-t-il dit.
Le Premier ministre Jean-Max Bellerive, coprésident de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) et ministre de la Planification et de la Coopération externe, est considéré comme quelqu'un qui s'est fait beaucoup d'amis au Parlement, et il le reconnaît.
Cinq ans ministre de la Planification, chef de gouvernement depuis le 11 novembre 2009, responsable de la CIRH...,il est toujours en contact avec des parlementaires. « Comme ministre et Premier ministre, pendant 36 fois j'ai été obligé de me présenter au Parlement pour donner des réponses à des questions. Oui, effectivement j'ai de bonnes relations avec beaucoup de parlementaires. J'ai une facilité de contact avec eux... », a-t-il avancé.
Par ailleurs, un membre influant de l'équipe de Martelly, sous le couvert de l'anonymat, a confié au journal Le Nouvelliste, jeudi, que le président Martelly n'avait encore rien dit sur le nom de celui qu'il va désigner comme Premier ministre. « Cela pourrait être fait la semaine prochaine. Pour l'instant, il n'a encore rien dit... », a confié notre source.
Plus d'un pense que le chef de l'Etat devrait tirer leçon de son échec avec Daniel Gérard Rouzier et partir à la recherche de sa majorité au Parlement. Avec M. Rouzier, la tension était très tendue entre l'exécutif et le Parlement, puisque le premier n'a pas voulu négocier, dialoguer ou discuter avec le second. Résultat : un mois et demi après son investiture, Michel Martelly peine à atterrir et tourne sur lui-même.
Le vice-président du Sénat, le sénateur Jean-Hector Anacacis, lui a sévèrement rappelé que, nous citons: « M. Martelly doit comprendre qu'il n'est pas dans une compétition de groupes musicaux. Il s'agit de la politique; il doit y avoir des compromis et de l'entente. Il n'a pas d'autre choix que de négocier avec les parlementaires », fin de citation.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=94204&PubDate=2011-06-24

Commentaire
En démocratie, la déclaration du sénateur Anacacis est indiscutable. Mais l'arrogance est-elle obligatoire quand on sait que ceux que ces donneurs de leçons doivent se rendre recommandables aussi aux yeux de la population. Ils n'ont pas toujours eu un comportement louable. On n'a qu'a se rappeler la falsification de la constitution amendée au sein même du parlement. Jusqu'à présent, aucune explication. Et quand M. Anacasis parle de "négocier", il serait tellement intéressant de connaitre sa propre définition d'un tel mot venant de lui ou de son équipe. Ces paraboles la plupart du temps ne servent que les intérêts d'une petite minorité. Le discours aussi doit être réhabilité en Haiti pas seulement les infrastructures. Peut-être nous dira-t-il la prochaine fois ce que veut dire "négocier" dans le contexte haïtien d'aujourd'hui. La continuité démocratique? Oui! Mais la continuité dans la médiocrité n'est pas une solution.

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