Nombre total de pages vues

jeudi 11 août 2011

$ 3.3 milliards nécessaires pour reconstruire Port-au-Prince

La mairie de Port-au-Prince dispose du plan directeur de reconstruction du centre-ville de Port-au-Prince. 3.3 milliards de dollars sont nécessaires pour transformer Port-au-Prince en une ville moderne, d'après le plan élaboré par le Centre haïtien de recherche en aménagement et en développement (CHRAD).
Haïti: Le plan d'aménagement du centre-ville de Port-au-Prince, élaboré gracieusement par le CHRAD a été présenté au public ce mercredi au Karibe Convention Center. « On a déjà soumis ce plan au président Michel Martelly », a indiqué le maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason. Il a par ailleurs rappelé que la mairie est légalement responsable pour gérer et planifier la commune.
L'aménagement du centre-ville de Port-au-Prince, d'après les responsables du CHRAD, doit aller de pair avec l'aménagement de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. « La réhabilitation de l'environnement, notamment la protection des mornes et des berges des rivières et de la baie de Port-au-Prince, la régulation du transport en commun, procéder à un rééquilibrage démographique, construire des voies de contournement et diminuer certaines fonctions de la capitale telles que le commerce en gros », sont parmi les solutions proposées par le CHRAD pour la réhabilitation des communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Aucune somme, ni délai n'ont été avancés pour l'aménagement de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. En ce qui concerne le centre-ville de Port-au-Prince, sa réhabilitation va coûter 3.3 milliards de dollars. « Changement de vocation du port commercial en port touristique ; libération et protection du littoral ; construction du réseau ferroviaire ; établissement du réseau maritime ; définition des autoroutes et voies rapides ; édification des gares routières avec un méga marché ; établissement des voies de contournement ; construction de la rue du Front de mer ; réalisation du parking-relais ; agencement de voies piétonnes et création de nouvelles percées », sont les grands projets qui composent le plan soumis par le CHRAD.
D'après l'ingénieur architecte Elisabeth Coicou qui a présenté le projet, la réhabilitation du centre-ville de Port-au-Prince devra générer quelque 30 000 emplois directs et 90 000 emplois indirects. « Il ne s'agit pas d'une utopie, mais d'un projet réalisable », a-t-elle dit à l'assistance qui suivait religieusement sa présentation en power point. Avec un total engagement de l'Etat, elle dit croire que le projet pourra démarrer d'ici octobre prochain. Et dans cinq ans, à la fin des travaux, le centre-ville de Port-au-Prince ne devrait avoir rien à envier aux autres villes de la Caraïbe. Les routes défoncées, les piles d'immondices çà et là, les mares d'eau puante, les constructions anarchiques, les garages à ciel ouvert, seront ainsi de vieux souvenirs. Tout sera soigneusement contrôlé et planifié au nouveau Centre-ville. Les bidonvilles élevés sur le littoral, de Cité-Soleil à Carrefour, disparaîtront au profit de projets touristiques d'envergure.
Séduit par la présentation power point de Mme Coicou, le public-composé de propriétaires du centre-ville, de représentants d'institutions publiques et privées, de professionnels d'horizons divers - a applaudi des deux mains aux différentes séquences qui ont défilé sur l'écran.
Le plan d'aménagement en question est élaboré par le CHRAD suite à une série de consultations et de discussions avec les acteurs concernés par la reconstruction du centre-ville, notamment l'organisation SOS Port-au-Prince. « En élaborant ce plan, l'ingénierie haïtienne a triomphé », s'est réjoui Jean Lucien Ligondé, le président du CHRAD. « Nous remercions la mairie et le CHRAD de nous avoir invité à participer à la réflexion sur la reconstruction du centre-ville de Port-au-Prince », a enchaîné Michèle Mourra de SOS Centre-ville. Elle dit remercier le président Michel Martelly qui a promis de respecter la propriété privée dans le cadre de la reconstruction du centre-ville de Port-au-Prince. Le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Paul Antoine Bien-Aimé, présent dans l'assistance, a dans une courte déclaration salué l'initiative de la mairie de Port-au-Prince.
Interrogé sur l'ébauche du projet de reconstruction du centre-ville déjà préparé et présenté par la Fondation Prince Charles, le maire de Port-au-Prince, Muscadin Jean Yves Jason, a précisé que cette initiative n'a pas eu de suite pour diverses raisons. Il a par ailleurs ajouté que la mairie a joué pleinement son rôle en récupérant le projet.

Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95921&PubDate=2011-08-10

Commentaire
Des projets, apparemment il y en a! Et c'est bien, c'est même très bien! Il faudra cependant que quelqu'un se charge de les realiser. Qui? Le président de la république qui, en général, en Haiti, monopolise tout, ignorant le conseil des Romains " De minimis praetor non curat"? Le premier ministre? Pourvu que le président qui va le nommer et le parlement qui finira (peut-être un jour) par le ratifier, ne lui mettent pas des bâtons dans les roues precisement pour éviter qu'il ne prenne des mesures trop populaires et n'affecte la popularite du président lui-même. N'est-ce pas ainsi que les choses se vivent, se voient dans ce pays? (Aristide et Préval ou Préval et Aristide nous en ont donné l'exemple à ne pas suivre)Quand au maire qui est légalement responsable de l'aménagement de la ville, qu'il n'y pense qu'avec modération, la collaboration pourrait être si minable qu'il finirait pas en être frustré. La preuve, c'est que Préval, dont le mandat coïncidait avec le sien, voulut s'afficher après coup, à l'issue du tremblement de terre, non sans avoir d'abord renoncé à son devoir de premier mandataire, question d'enlever au maire ses prérogatives. Les présidents traditionnellement en Haiti ne laissent aux autres que ce qui ne fonctionne pas. C'est ce tableau chaotique, maladroitement dessiné, mesquinement géré qui a toujours été la toile de fond des gouvernements de ce pays. "Mais les choses peuvent changer", direz-vous. Bien sûr ! Et cela ne ferait que nous réjouir! C'est précisément la raison pour laquelle nous devrions les prendre au mot et faire comme si tout cela devait vraiment arriver. C'est la meilleure facon d'acquerir cette autorité morale qui nous permettra de leur dire aux politiciens malhonnêtes leurs quatre vérités s'ils refusent de faire leurs devoirs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire