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samedi 20 août 2011

Le président Martelly change de stratégie

Si pour Daniel Gérard Rouzier et Bernard Gousse le chef de l'État avait consulté les présidents des deux branches du Parlement avant de les désigner officiellement, Michel Martelly change de méthode. Après deux échecs consécutifs, cette fois, il essaie de dégager une majorité parlementaire avant toute autre chose. Pour ce faire, le président a rencontré, jeudi soir, le groupe minoritaire des 12 sénateurs ainsi que le sénateur Jean-Hector Anacacis. Parallèlement, le groupe des 16 dit rester toujours soudé.
Haïti: « Après deux choix rejetés, c'est normal de dégager une majorité avant de consulter les présidents des deux branches du Parlement. La Constitution n'empêche pas cela. Le président compte rencontrer tous les blocs au Parlement avant toute autre chose. Il va rencontrer le groupe des 16 comme il a déjà rencontré 13 autres sénateurs », a confié au Nouvelliste une source proche de Michel Martelly sous le couvert de l'anonymat.
La nouvelle stratégie du chef de l'État est dénoncée par les sénateurs du groupe des 16, tombeurs de Bernard Gousse. Pour eux, cette méthode consistant à rencontrer les blocs politiques au Parlement avant de consulter les présidents du grand Corps et de la Chambre des députés va à l'encontre des prescrits constitutionnels.
« La démarche du président ne s'inscrit pas dans le cadre des procédures dictées par la Constitution », a avancé le sénateur Moïse Jean Charles intervenant vendredi matin à l'émission Panel Magik sur radio Magik 9. « Jusqu'à présent, les réunions organisées par le chef de l'Etat n'ont jamais permis aux présidents des deux Chambres de se rencontrer, a déploré sénateur Jean Charles, membre influent du groupe des 16, qui dit craindre déjà une forme d'imposition dans le processus du choix d'un chef de gouvernement.
Selon le sénateur Jean William Jeanty, membre du groupe des 13 qui avait pris part à cette rencontre avec le chef de l'État, aucun non de Premier ministre n'a été avancé, contrairement à ce qu'a déclaré le sénateur Edwin Zenny, un bon ami de Michel Martelly. Selon le parlementaire du Sud-Est, le président serait prêt à désigner soit Wilson Laleau soit Daniel Supplice au poste de chef de gouvernement.
« Le sénateur du Sud-Est, Edwin Zenny, sans être président du Sénat a déjà annoncé dans les médias des noms probables pour le poste de Premier ministre, bien avant les consultations avec le groupe des 16 (GPR), avec les groupes parlementaires minoritaires ou avec les présidents des deux Chambres », a dénoncé le sénateur Jean Charles.
Préoccupé par rapport aux récentes évolutions dans les négociations présidence-Parlement, le groupe des 16 se mobilise afin de définir une nouvelle stratégie appropriée, a avancé le sénateur du Nord. « Si Le GPR s'est formé à la suite de la désignation de Me Gousse comme Premier ministre, aujourd'hui ce groupe compte demeurer un bloc solide et coordonné pour orienter non seulement le choix du chef du gouvernement, mais aussi les autres travaux du pouvoir législatif », a-t-il soutenu.
Le groupe minoritaire s'organise !
Le sénateur Jeanty a révélé à radio Magik 9 que la désignation et la ratification d'un Premier ministre étaient parmi les 5 points proposés par le groupe des 12 et le sénateur Jean-Hector Anacacis qui n'a pas encore clairement choisi son camp. Il s'agit du fonctionnement et de la nécessité ou pas de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH), la formation d'un nouveau Conseil électoral provisoire devant réaliser les élections pour le tiers du Sénat, la modification de la loi électorale et le mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTHA).
« Suite à cette réunion avec le chef de l'Etat, nous comptons rencontrer sous peu le GPR pour discuter autour des mêmes 5 points nationaux abordés avec le président de la République : la rénovation de la CIRH, la formation d'un Conseil électoral provisoire consensuel, la reforme de la loi électorale, le choix du Premier ministre et l'avenir de la MINUSTAH dans le pays », a souligné le sénateur des Nippes, Jean William Jeanty.
« Si nous nous entendons sur ces 5 points, nous serons condamnés à avancer ensemble et tout le reste sera futile, a poursuivi le sénateur du parti politique Konba. Avant la rencontre avec le chef de l'Etat, les 12 sénateurs, conscients de la nécessité de trouver un consensus minimal entre la présidence et le pouvoir législatif, se sont réunis pour analyser la situation. »
Le sénateur des Nippes, qui fut président de la commission chargé d'analyser les pièces de Bernard Gousse, a appelé à un consensus fondé sur les principes. « Ce n'est pas un jeu d'enfant, il faut poser les problèmes au-delà des clans, des secteurs et des intérêts personnels », a-t-il exhorté.
Plus de trois mois après l'investiture de Michel Martelly et plus de 15 jours après le rejet de Bernard Gousse, le pays attend toujours un Premier ministre. Le chef de l'Etat a promis jeudi de soumettre bientôt au Parlement le nom du Premier ministre désigné, dans un esprit d'apaisement, d'ouverture et de concertation, a-t-il dit.


Robenson Geffrard
Carl-Henry Cadet
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96233&PubDate=2011-08-19

Commentaire
C'est décidément un jeu macabre qui se joue là sur le dos du peuple. Ces va-et-vient nécessaires sans doute du chef de l’état et ces menaces à peine voilées des célèbres 16 sénateurs INITE du NON, font trembler quiconque a un minimum de conscience de l'enjeu qui risque d’entraîner ce pays vers un désastre de non retour. Et tout cela, en partant du principe qu'il y a encore une possibilité de revirement de la situation actuelle. Cependant plus ces gens persistent à gonfler leur poitrine, moins ils parlent au nom du peuple. Le peuple ne demande qu'une chose: la solution des nombreux problèmes que ces mêmes gens lui ont infligés. Est-ce qu'ils n'ont pas d'yeux pour voir l’état du pays? N'ont-ils pas d'oreilles pour écouter les battements du coeur d'un peuple essoufflé par la fatigue indescriptible? Ont-ils des enfants, des petits-enfants qui aspirent à vivre dans ce pays? Si c’était le cas, ils auraient compris qu'en ne jurant que par l’échec de ce gouvernement, ils condamnent les gens à mourir de faim, le pays à ne jamais voir la reconstruction et l'avenir à être aussi médiocre que le présent. Exception faite de ce niveau d'incongruence si critique qu'il porte certains à se faire hara kiri juste pour le plaisir. C'est à dire n'ayant pas grand chose à perdre au fond, qu'importe qu'ils périssent, pourvu que les autres connaissent le même sort.

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