Nombre total de pages vues

mardi 23 août 2011

L'éducation gratuite : un slogan

Haïti: Léo Litholu et Lavaud Fréderic, respectivement responsables de l'Union des parents d'élèves progressistes haïtiens (UPEPH) et de la Confédération nationale des éducateurs haïtiens (CNEH) critiquent le programme de l'éducation gratuite du président de la République. Selon le responsable de l'UPEPH ce programme ne serait que pur slogan. Pour sa part, le coordonnateur de la CNEH pense que la décision du chef de l'Etat de reporter la rentrée cette année ne fait que causer des préjudices à plusieurs éléments du système.

Le coordonateur de l'UPEP, Léo Litholu continue de dénoncer le programme de l'éducation gratuite du président de la République qu'il qualifie de pur slogan. Invité à panel Magik ce lundi, le syndicaliste critique le fait que jusqu'à présent aucune liste des écoles qui feront partie de ce programme n'a été rendue publique par l'équipe du chef de l'Etat.
Lors d'une visite dans la ville de Jacmel il y a quelque semaines, le chef de l'Etat avait révélé qu'il serait en possession d'une liste contenant toutes les informations pertinentes concernant plus de 100 000 enfants qui seront touchés par le programme. « Je ne sais pas où le président a déniché ces données », a dit Léo Litholu. En vue de vérifier les chiffes avancées par le chef de l'Etat, le responsable de l'UPEPH confie avoir été au ministère de l'Education nationale et de la formation professionnelle. Mais personne n'était en mesure de confirmer ces informations, a t-il indiqué.
146 000 enfants qui n'ont jamais été scolarisés jusqu'à présent pourront entrer à l'école cette année, selon les derniers chiffres avancés par le président qui a demandé au ministère de reporter la rentrée pour la deuxième semaine du mois d'octobre. « On ne peut pas aborder le problème de l'éducation en termes de quantité », a fait savoir Léo Litholu dénonçant le système éducatif actuel qui serait selon lui à plusieurs vitesses.
« Il faut poser le problème dans une perspective de changement du système. Aujourd'hui, il existe en Haïti 60 261 enseignants au niveau fondamental. Parmi ces derniers, on compte plus de 47 000 qui n'ont pas la formation de base initiale pour devenir enseignants. Le pire, 40% de ces 47 000 n'ont même pas réussi leur examen de neuvième année fondamentale », a confié Leo Litholu citant le rapport de la commission instituée par l'ancien président René Préval en 2008 sur la question de l'éducation.
Exigeant la publication de la loi sur les frais scolaires, Léo Litholu a par ailleurs dénoncé un groupe d'individus membres d'une organisation appelée association des jeunes pour le développement de Pétion-Ville et de la fondation Rose et blanc qui réclament des parents et des professeurs d'école dans la ville de l'Arcahaie de l'argent au nom du programme de l'éducation gratuite.
Le report de la rentrée scolaire est préjudiciable
« Si la décision des autorités de reporter la rentrée vise à leur donner du temps pour pouvoir construire beaucoup plus d'écoles et pour augmenter le nombre des enseignants dans le système ce serait tant mieux. Mais si ce n'est pour ces raisons, ce serait un pur préjudice causé aux professeurs qui ne percevront aucun salaire pour le mois de septembre», déclare Lavaud Fréderic, coordonnateur du Confédération nationale des éducateurs haïtiens. Le syndicaliste en a profité pour dénoncer les responsables du ministère de l'éducation nationale qui doivent plusieurs mois d'arriérés de salaire à des professeurs qui sont contraints d'avoir d'autres activités parallèles.
Autres éléments importants du système, les parents seront malgré tout contraints de payer dix mois de scolarité pour leurs enfants qui eux ne suivront que neuf mois de cours cette année, regrette le responsable du CNEH qui croit que la décision du chef l'Etat ne changera pas le système.

Danio Darius
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96291&PubDate=2011-08-22

Commentaire
Eh oui, on est bien parti, pour un pays qui confronte déjà assez de problèmes, sans dévier l’éducation de son cours normal. Ce n'est pas que l’éducation soit normale en HAITI, mais si on pense y toucher, pourquoi ne pas le faire pour un changement transparent, positif? Il ne sert à rien de compliquer ce qui est déjà considérablement chaotique. Jusqu'à présent, le pourcentage retenu sur les frais d'appels venant de l’extérieur manque de clarté. L'EXPLIQUER, c’était pourtant le premier pas à faire pour rendre une telle décision populaire. Mais malheureusement, nous sommes en HAITI où les traditions, surtout les mauvaises, tardent à disparaître! Mais nous ne nous tairons point. Cela doit changer! Nous y croyons fermement! Sainte improvisation, éloigne-toi de nous!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire