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mardi 30 août 2011

Vers un accord pour désigner le prochain Premier ministre

Une short liste circule et chacun y va de ses petites confirmations sur l'identité de celui qui serait en pôle position pour être désigné Premier ministre : Dr Gary Conille. Chef de cabinet de Bill Clinton, co-président de la CIRH et représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies, l'homme, dans le milieu de la quarantaine, est méconnu de la classe politique. Avec lui, Jean Max Bellerive est aussi dans les esprits.
Haïti: Le président de la République Michel Joseph Martelly multiplie les rencontres avec des parlementaires de tous bords en vue de constituer une majorité pour doter le pays d'un nouveau gouvernement. « Oui, le président, dans un souci de débloquer la situation, a décidé de continuer les rencontres avec les parlementaires en vue d'arriver à se mettre d'accord sur le prochain Premier ministre », a confié au journal Me Thiery Mayard Paul, chef de cabinet du président Martelly, dans la soirée du lundi 29 août 2011. La désignation du prochain Premier ministre est une affaire de jours, a ajouté Me Thiery Mayard Paul.
Le journal a appris de sources combinées que le président Michel Joseph Martelly a eu des consultations avec les présidents du sénat Rodolphe Joazil et de la chambre des députés Saurel Jacinthe. « Aucune décision n'a été arrêtée pour le moment », a confié sous le couvert de l'anonymat un sénateur du Groupe des 16 qui, au passage, a confirmé la tenue d'une seconde réunion entre le président Martelly et le sénateur Joseph Lambert après celle de vendredi. « Il y a de fortes probabilités que le choix du chef de l'Etat s'arrête sur le docteur Gary Conille », a-t-il ajouté.
Sous le couvert de l'anonymat, un sénateur du groupe minoritaire ayant aussi appelé à la signature d'un pacte de gouvernabilité en vue de créer une majorité fonctionnelle pour aider le chef de l'Etat à gouverner, a confirmé que le président serait en passe de désigner le docteur Gary Conille. « Par élégance, je suppose que le président Martelly annoncera son choix et l'entente obtenue avec le groupe des 16 à la minorité avant toute annonce officielle », a ajouté ce sénateur.
« J'espère que l'on s'est donné le temps qu'il faut pour s'assurer que Dr Gary Conille, s'il est officiellement désigné, corresponde aux critères exigés par la constitution », a poursuivi le sénateur, optimiste et pressé d'en finir avec cette crise de gouvernance qui handicape l'administration publique depuis plus de trois mois.
Le mardi 02 août 2011, 16 sénateurs avaient rejeté, au terme d'une séance marathon, le choix du premier ministre désigné. Ce rejet avait donné lieu à une vilaine polémique entre Me Bernard Gousse et ce groupe de 16 sénateurs.
Avant Me Gousse, l'homme d'affaire Daniel Gérard Rouzier avait été rejeté par la chambre des députés. Après deux échecs, le chef de l'Etat s'était promis de donner du temps au temps afin de trouver le consensus nécessaire en vue d'obtenir la majorité pour faire ratifier son Premier ministre. Il serait sur la bonne voie, selon des sources combinées,si de nouvelles et innatendues embûches ne se dressent sur sa route.
La carte Bellerive
Pendant tous le week-end et lundi en milieu de journée, le maintien du Premier ministre sortant était évoqué. La carte Bellerive est-elle jouable ? Le très influent sénateur Joseph Lambert le croit. Bellerive « serait ratifié sans tracas », a confié Lambert, porte-parole du GPR, groupe majoritaire au sénat, tombeur de Me Bernard H. Gousse. « Cela ne signifie pas que le Parlement donnerait un blanc seing à M. Bellerive en abdiquant son pouvoir de contrôle », a nuancé Joseph Lambert, samedi 27 août sur les ondes de Magik 9, moins de vingt-quatre heures après une rencontre qu'il a qualifié de « fructueuse » avec le président Michel Joseph Martelly au palais national.
Le très remuant sénateur Youri Latortue, sans langue de bois, a estimé que « le moment n'est pas à cette reconduction (...) Il faut du sang neuf », selon Latortue, l'un des fers de lance de la minorité au grand corps et un des instigateurs d'un « pacte de gouvernabilité » en vue de créer une « majorité fonctionnelle ». Le Premier ministre sortant, Jean- Max Bellerive, poursuit Youri Latortue, souffre d'un déficit important : « il ne peut pas rassembler tous les groupes ». « Il faut une pomme de concorde et non de discorde », a-t-il ajouté, le ton grave, en mettant en garde contre la tentation de passer en force avec une "majorité fragile".
« C'est le président qui a les prérogatives de choisir son Premier ministre. En ce sens, nous nous gardons d'émettre une quelconque opinion. Cependant, le président Martelly renierait ses positions de principe antérieures », a estimé l'ex-sénateur Edgard Leblanc Fils, membre du directoire de la plateforme politique Alternative.
« L'idée fondamentale pour passer ce cap difficile pour le pays est la recherche d'un compromis et d'un consensus. Au cas où il est possible de dégager une majorité fonctionnelle capable de garantir la stabilité du gouvernement, un pacte de gouvernabilité entre les secteurs politiques de la majorité, de l'opposition, de l'Exécutif (présidence/primature) sous l'observation vigilante des secteurs organisés de la société civile inscrirait le pays dans la normalité constitutionnelle», a souligné Edgard Leblanc Fils.
« Compte tenu de la configuration des forces dans les chambres, la constitution d'une majorité pourrait être très difficile », a indiqué Leblanc avant d'ajouter que « l'Alternative est favorable à un gouvernement d'unité nationale où les responsabilités seront partagées par les différents secteurs ».
Jean-Max Bellerive, par le passé, avait toujours fait part de son désir de servir son pays à n'importe quel poste. Ministre de la planification durant cinq ans et Premier ministre après le renvoi de Michèle Duvivier Pierre-Louis, M. Bellerive est présenté comme un technicien par certains et comme un politique inodore et incolore; un liquide prend la forme du vase qui le contient.
Cousin du président Michel Joseph Martelly, il incarne une certaine continuité. « Confirmer Bellerive à son poste serait un choix politique risqué pour le chef de l'Etat. Cependant, tout est possible en Haïti où les politiques sont capables de grands revirements », selon un observateur sous le couvert de l'anonymat, qui cite comme exemple la décoration de Clinton par le président Martelly devenu plus souple par rapport à la CIRH qu'il avait critiqué pendant la campagne présidentielle à cause de son inefficacité.
Entre-temps, de l'eau a coulé sous les ponts et de la glace a été versée dans les verres de vin pour sceller ce qui semble être en passe de devenir un accord entre le chef de l'Etat et le GPR...


Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96563&PubDate=2011-08-29

Commentaire
Qu'ils fassent vite car le pays semble essoufflé après une attente extrêmement longue et certainement inutile!


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