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mardi 2 août 2011

Des parlementaires vont porter plainte

Haïti: Des parlementaires dont les noms ont été cités dans le dernier rapport du RNDDH rejettent les allégations de corruption et de détournement de fonds dans le cadre de leur contrat avec le Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales en octobre 2010, alors qu'ils étaient en pleine campagne électorale. Invités de "Panel Magik" ce lundi, Guy Gérard Georges et Antoine Rodon Bien-Aimé, respectivement députés de Cerca - Cavajal et de Torbeck / Chantal annoncent leur intention de porter plainte contre le Réseau National de Défense des Droits de l'Homme dont le rapport, disent-ils, aurait une visée politique.
« Qu'est ce qui empêche quelqu'un qui a été député et qui ne l'est plus de vendre ses services comme consultant à un ministère », se demande Guy Gérard Georges. Rejetant les allégations de corruption avancées par le RNDDH dans le cadre de son dernier rapport, ( dans lequel il cite un sénateur, onze députés en fonction et dix autres de la 48e législature qui ont émargé au payroll du ministre de l'intérieur et des collectivités territoriales), le député de Cerca-Cavajal y voit plutôt un avantage pour l'institution en question qui, dit-il, peut bénéficier des expériences des anciens élus.
Spécialiste en communication, le parlementaire confirme avoir mis ses compétences au service du Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales de octobre 2010 à avril 2011. « Le dernier chèque que j'ai reçu du ministère date du 1er juin pour le service fourni du 1er au 24 avril. Depuis le 25 avril, date à laquelle les députés sont entrés en fonction, j'émarge au budget de la Chambre Basse », a fait savoir Guy Gérard Georges.
L'élu de Cerca-Cavajal rejette la position du RNDDH selon laquelle les 100 000 gourdes auraient été une façon détournée de donner de l'argent aux candidats de INITE pour financer leur campagne électorale. « Ce serait erroné de croire qu'on peut financer les campagnes électorales avec cette petite somme », rétorque Guy Gérard Georges.
« On ne peut pas choisir ses conseillers parmi ses ennemis ou les gens qu'on ne connait pas, a pour sa part indiqué Antoine Rodon Bien Aimé rejetant la thèse de népotisme avancée dans le cadre de cet affaire par le Réseau National de Défense des Droits de l'Homme. Le député de Chantal/Torbeck se questionne sur la provenance des sources du rapport du RNDDH, estimant que ce rapport a une portée politique.
Accusant le rapport du RNDDH de violation de leur droit et de diffamation, les parlementaires annoncent qu'ils vont porter plainte. Un cabinet d'avocats a déjà été contacté en ce sens, ont confirmé les élus de INITE.
Le RNDDH attend de pied ferme
« Cela ne nous fait pas peur. On attend qu'ils aillent porter plainte et que des clarifications soient portées sur le fait que les noms de ces parlementaires se trouvent sur le payroll du MICT », a répondu Pierre Esperance, incapable de dire si oui ou non s'il a des copies de ces chèques.
Insistant davantage sur ce fait, le directeur Exécutif de l'organisme de défense des droits de l'homme croit qu'il est anormal que des candidats, proches du pouvoir en place, en pleine campagne électorale, puissent obtenir un contrat au sein d'un ministère. « Pourquoi des candidats d'autres partis politiques n'ont pas pu obtenir un de ces vingt deux contrats », se demande Pierre Espérance, convaincu qu'il y a eu corruption et détournement de fonds.
« Le RNDDH a fait un travail objectif et impartial. Cependant, nous ne pouvons pas empêcher que des groupes politiques en profitent », explique Pierre Espérance rejetant la position des parlementaires pour qui le rapport du réseau serait intéressé. Le défenseur des droits humains en a aussi profité pour répondre à certaines interrogations concernant les sources de financement du réseau qui, dit-il sans donner trop de précisions, proviennent de la Hollande, de la Suède, du Canada et d'autres pays étrangers.
ULCC ne prend pas le dossier à la légère
« Nous allons ouvrir une enquête », a fait savoir Amos Durosier, directeur de l'Unité de Lutte Contre la Corruption, qui confirme avoir déjà reçu le rapport du RNDDH. Sans vouloir faire de commentaire sur le document qu'il n'avait pas encore lu ce lundi matin, le professeur Durosier explique toutefois qu'il n'existe aucune loi empêchant un ministre de recourir à des services d'autant de consultants qu'il le souhaite, pourvu qu'il soit capable de justifier les besoins.
Amos Durosier en a profité pour clarifier certains points concernant la modernisation du système de paiement au ministère des Finances qui empêche un fonctionnaire d'encaisser plus d'un chèque à moins que le concerné soit professeur. « S'il n'est pas professeur, le système bloque automatiquement le décaissement de chaque chèque pour tout fonctionnaire de l'Etat », a expliqué le responsable de l'ULCC.

Danio Darius
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95586&PubDate=2011-08-01

Commentaire
Ils ont donc été suffisamment échaudés au sein des ministères pour prendre des mesures. Cela n'est pas mauvais, mais il est néanmoins étrange que le professeur Amos Durosier justifie, avant d'avoir lu le document de la Commission des droits humains, le comportement de ceux qui obtiennent des contrats dans les conditions mentionnées. Cela fait frémir quant à la possibilité de voir une telle opération se répéter au sein du gouvernement actuel pour lequel il travaille ...à combattre la corruption. Étrange! Étrange! Étranges, les propos du directeur de l'unité de lutte contre la corruption! A moins que le même problème y existe déjà présentement et qu'il ait du mal à y faire face donc à se contredire. Serait-ce le cas d'affirmer que c'est "du pareil au même"? Attendons la fin!

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