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jeudi 11 août 2011

Martelly à la recherche d'opportunités

Encore une fois, le chef de l'Etat s'est envolé pour l'étranger à la recherche d'opportunités ou pour améliorer l'image du pays, laissant derrière lui l'épineuse question de la ratification du choix d'un Premier ministre. Avant de prendre l'avion ce mercredi pour le Chili et l'Argentine, Michel Martelly a lancé une mise en garde formelle contre ceux qui veulent voir son échec. Il laisse sur le terrain une commission pour discuter avec les parlementaires sur la ratification du prochain Premier ministre dont le nom demeure inconnu.
Haïti: S'il est vrai qu'il n'est pas encore entré en consultation avec les présidents des deux branches du Parlement pour désigner son troisième Premier ministre en trois mois, Michel Martelly part avec l'espoir que la commission qu'il a laissée aplanira le sentier des négociations. « A travers la commission que je laisse dans le pays, nous continuons à travailler avec les parlementaires pour le choix et la ratification d'un nouveau Premier ministre », a-t-il dit, mercredi à l'aéroport Toussaint Louverture, sans pour autant donner de précisions sur la nature de ladite commission.
« [Tèt frèt] Nous sommes obligés de faire les consultations. L'idée, ce n'est pas de prendre un nom et de le propulser. Nous l'avons déjà fait. L'idée, c'est de s'assurer que le prochain nom peut être ratifié afin d'avoir un Premier ministre et un gouvernement pouvant nous aider à atterrir la vision du président Martelly », a renchéri le chef de l'Etat.
Changement de ton
Michel Martelly s'adresse maintenant à ceux qu'il estime vouloir sa perte. « Je profite pour dire à ceux qui font campagne pour mon échec, de faire attention sur la façon dont ils le font. Nous sommes là pour défendre les intérêts d'Haïti. Pas plus tard qu'hier, nous avons reçu une note disant qu'une compagnie avait déjà déposé 70 millions de dollars pour participer à la construction du parc industriel dans le Nord, ce qui pourra créer près de 35 000 emplois. Mais, à cause de l'insécurité dans le pays et du fait que nous n'avons pas encore un gouvernement, elle se pose des questions sur la pertinence de son projet... », a regretté le locataire du palais national.
« Encore une fois, 35 000 emplois sont en jeu. Est-ce que c'est le président Martelly qui va être perdant ou le pays ? », s'est-il questionné, perplexe. « Je demande à la police de faire son travail en rétablissant la sécurité dans le pays. Je demande à la population qui a son rôle à jouer de participer, puisque l'avenir de la nation est entre vos mains. Vous devez savoir ce que vous voulez... », a avancé le chef de l'Etat sur un ton incitatif.
Pour Michel Martelly, un secteur quelconque essaie d'utiliser un groupe pour semer la pagaille dans le pays. Il a demandé, en ce sens, à la population d'ouvrir grands les yeux comme en 2004 lorsque l'ancien président Jean-Bertrand Aristide avait demandé à la population de « veye anwo veye anba ».
Encore une fois, le chef de l'Etat a repris ses belles promesses de campagne en disant qu'il veut offrir à la population la possibilité de vivre comme des êtres humains en changeant leurs conditions de vie. « Ceux qui vous donnent de l'argent pour faire du désordre ou qui le font eux-mêmes sont en train de détruire le pays... Je vous dis de faire le bon choix », a lancé le président.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a donné très peu de détails sur sa visite au Chili et en Argentine où il doit rencontrer, entre autres, les présidents de ces pays de l'Amérique latine.
« Pas la peine de vous dire que les problèmes du pays sont nombreux », a-t-il dit. Si Michel Martelly a reconnu que certaines solutions à ces problèmes dépendent de nos comportements et de notre attitude, il n'en demeure pas moins pour lui, de se tourner vers l'extérieur pour essayer de trouver des solutions plus concrètes. « En ce sens, nous allons rencontrer le chef d'Etat du Chili [...] sur la possibilité de construction de beaucoup d'écoles. Pas besoin de vous dire que je suis très intéressé, puisque l'éducation est une priorité pour moi... », a déclaré M. Martelly.
Le président profitera de sa visite en Argentine et au Chili pour visiter des projets agricoles de grande envergure, entre autres.
Une prochaine fois, il aura à visiter le Brésil, puisque le chef d'Etat de ce pays ne sera pas disponible pendant son séjour au Chili et en Argentine.
A bord de son jet privé, N602JR, le président Martelly, à la tête d'une délégation, transite par Miami avant de s'envoler pour le Chili et l'Argentine. Il sera de retour le dimanche 14 août pour « fêter » ses 90 jours à la tête du pays, mais toujours sans gouvernement.
Robenson Geffrard
rgeffard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=95928&PubDate=2011-08-10

Commentaire
C'est vrai qu'un président ne peut pas se laisser piéger, paralyser par un groupe d'opportunistes qui ne guettent que l'occasion de se faire remarquer, et de faire de l'argent aussi (ce nerf de la guerre!). Mais il ne peut pas non plus oublier qu'un chef d'état qui voyage a des comptes à rendre à la population sur les objectifs de ses voyages, leur fréquence aussi, car ils coutent de l'argent. Le jet privé du président? Ne nous arrêtons pas de si tôt sur cette question, mais la clarté doit commencer à caractériser ce qui se passe entre le gouvernement haitien et ceux avec lesquels il entre en contact au nom du peuple haïtien. Le voyage se justifie-t-il par un profit quelconque pour le pays? A-t-il été planifié en fonction d'un besoin réel et immédiat? De toutes les priorités actuelles d'Haiti, c'est celle qui doit être placée au premier plan? etc...Ces points une fois éclaircis, il ne nous restera qu'à souhaiter que les deux camps s'entendent pour donner un gouvernement au pays et démarrer le processus de reconstruction tant galvaudé ces derniers temps.

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