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mardi 24 mai 2011

Haïti-Logement post-séisme : Destruction de tentes occupées par des personnes déplacées à Delmas

lundi 23 mai 2011
P-au-P, 23 mai 2011 [AlterPresse] --- Des autorités municipales de Delmas (au nord-est de la capitale), accompagnées d’agents de la police nationale d’Haïti (Pnh), ont procédé, le lundi 23 mai 2011, à la destruction de plusieurs tentes de personnes déplacées, qui occupaient, depuis le 12 janvier 2010, une des places publiques sises à l’angle du carrefour de Delmas et de la route de l’aéroport international, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
« Au carrefour de l’aéroport, des tirs d’armes retentissent de temps à autre, on vole des téléphones cellulaires (…). Il y a des gangs dans le carrefour. (…) On ne saurait donner aux gens, en cadeau, une place publique pour y établir des tentes favorables aux activités de gangs », affirme le maire de Delmas, Wilson Jeudy.
Cette opération de démolition a eu lieu au milieu de cris, vacarmes et larmes de détresse d’enfants, de jeunes filles, de jeunes garçons et de grandes personnes, se demandant quoi faire, 16 mois après avoir été contraints de se déplacer vers cet espace.
« Un travail en deux étapes a été fait : la première étape consiste en l’élimination de toutes les tentes vides, celles soupçonnées de servir de repaires à des gangs ; la deuxième sera de rentrer en pourparlers aujourd’hui avec les personnes résidant dans d’autres tentes pour voir par quels moyens la mairie peut parvenir à les déplacer », martèle Jeudy.
Plusieurs personnes déplacées, occupant les tentes détruites, ont été surpris par l’opération qui a fait disparaître beaucoup de leurs biens.
La population du camp, démoli sur l’une des places publiques à l’angle de la route de l’aéroport international et de la route de Delmas, fustige les autorités policières qu’elle accuse de faire preuve de laxisme en relâchant les délinquants et voleurs pris en flagrant délit.
Soulignant avoir vécu péniblement les réalités d’existence, dans lesquelles elles se trouvaient avant la démolition de leurs tentes, ces personnes déplacées demandent justice tout en réclamant leur relocalisation dans des logements décents pour leurs familles.
L’aire, comprise entre le carrefour de la route de l’aéroport international et de celle de Delmas, constitue une voie très fréquentée, empruntée par différents transports publics et où le climat sécuritaire est très souvent préoccupant, rapportent des riverains et passants interrogés par AlterPresse. [mm rc apr 23/05/2011 11:55]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11073
Commentaire
Est-ce vrai qu'on ne peut trouver aucune solution viable à ce problème de la délinquance à part le fait d'introduire coupables et innocents dans le même panier? Dans un pays qui se respecte, après une expérience aussi traumatisante que ce tremblement de terre, a-t-on le droit de soumettre ces gens (enfants et adultes compris) à d'autres traitements violents, vexatoires, au lieu de trouver une issue à leurs graves problèmes? Sont-ils responsables de la dégradation de l'environnement qu'ils n'ont pas créé et dont le gouvernement devrait se charger de transformer depuis longtemps? Si les gens sont témoins qu'il y a des actes de délinquance qui se commettent dans la zone, n'ont-ils pas blâmé aussi les autorités d'être laxistes donc tolérants envers la délinquance? Faut-il toujours briser la chaine par le maillon le plus faible? Voilà des questions auxquelles le nouveau gouvernement ferait bien de répondre. Le maire de Delmas ou de n'importe quelle autre communauté, tout le monde le sait, ne courrait jamais le risque de prendre une mesure de ce type de manière isolée. Alors?

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