Haïti: Le président élu haïtien, le chanteur populaire Michel Martelly, qui a prêté serment samedi matin, fait face à une tâche pharaonique dans l'un des pays les plus pauvres au monde, ravagé par un séisme dévastateur et des dizaines d'années de troubles politiques.
Haïti, pays de moins de 10 millions d'habitants dont la moitié vivent avec moins de deux dollars par jour, a été le centre de l'attention du monde entier quand il a été frappé par un séisme en janvier 2010 qui a fait 250.000 morts.
Un habitant sur sept a perdu son habitation au cours du séisme de magnitude 7 dans le pays le plus pauvre des Amériques. Seize mois plus tard, le rythme de la reconstruction demeure très lent pour les centaines de milliers de survivants qui ont presque tout perdu et subsistent dans des tentes à l'intérieur et autour de la capitale Port-au-Prince en ruines.
Sur le plan politique, le retour au pays des anciens présidents, Jean-Bertrand Aristide et Jean-Claude Duvalier, en mars et janvier, a rouvert de vieilles blessures.
Bill Clinton copréside la commission pour la reconstruction d'Haïti mise en place après le séisme. Les donateurs internationaux se sont engagés à verser 10 milliards de dollars pour la reconstruction.
"Bienvenue Prezidan Martelly", "Viv Tet kale" ("Vive Tête chauve", un de ses surnoms) ont écrit les partisans du nouveau président sur les murs de la capitale. Pour l'occasion, les rues ont été nettoyées par des centaines de volontaires.
Michel Martelly, 50 ans, dynamique, médiatique et fonceur, porté par une immense popularité durant une campagne au cours de laquelle il n'a eu de cesse d'appeler au "changement", va succéder à René Préval, homme de gauche, ex-Premier ministre et deux fois président.
"L'une des grandes tâches dans l'immédiat du nouveau gouvernement sera de réapprendre aux Haïtiens à vivre ensemble", selon le romancier Jean-Claude Fignolé, maire d'un village de pêcheurs dans le sud-ouest d'Haïti, en allusion aux violences qui ont suivi les législatives dont les résultats sont contestés.
Mais au Parlement où il ne compte que sur trois élus de son parti, Michel Martelly aura fort à faire pour cohabiter avec une opposition dont va dépendre le choix du Premier ministre.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92486&PubDate=2011-05-15
Commentaire
Un nouveau départ. Voilà ce qui s`offre à Haiti avec cette élection. L`homme en soi pourrait être de bonne volonté. C`est ce dont il devra nous convaincre par les actes qu`il posera désormais. Quant à ceux qui collaboreront avec lui, son attitude les orientera. C`est lui qui donnera le ton. A propos du parlement avec lequel il aura à projeter, discuter et réaliser tant de décisions importantes, il devrait pouvoir faire montre de prudence et de fermeté en même temps. Prudence pour savoir éviter les pièges qui subsisteront longtemps car un tigre est toujours un tigre. Il doit certainement le savoir. Fermeté, c`est que tout en étant conciliant, respectueux, il doit, pour le bien de ce pays qui a placé sa confiance en lui, ne pas céder sur le terrain moral. En un seul mot, ne pas accepter les trafics d`influence qui ont toujours servi, sauf de rares exceptions, à faciliter aux dépens de la majorité, l`enrichissement d`un petit groupe. A moins que...enfin il vaut mieux attendre!
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