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vendredi 27 mai 2011

Haïti-MINUSTAH : Retrait envisagé

jeudi 26 mai 2011
P-au-P, 26 mai 2011 [AlterPresse] --- Une mission d’évaluation du Conseil de sécurité des Nations Unies est attendue en Haïti au mois de juin prochain, annonce la porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Sylvie Van Den Wildenberg, lors d’une conférence de presse ce 26 mai.
Cette mission aura à travailler sur un nouveau calendrier de retrait de la MINUSTAH, indique la porte parole de la mission.
« En octobre 2009 le Conseil de sécurité était en train de travailler sur le retrait progressif des troupes de la MINUSTAH » et ce calendrier « a été complètement chamboulé…par le tremblement de terre », explique t-elle.
« Le succès d’une mission de maintien de la paix c’est quand elle s’en va… Plus vite on part, mieux c’est pour tout le monde et en particulier les populations », martèle t-elle. Selon ses déclarations des discussions ont été ouvertes avec le président Michel Martelly autour du sujet.
Le président souhaite établir une nouvelle force de sécurité dont le statut demeure encore flou. Depuis la dissolution de l’armée en 1995, la police est l’unique force de sécurité nationale avec un peu plus de 9 mille agents actifs pour tout le territoire.
La MINUSTAH compte pour sa part 9 mille soldats et 3 mille 500 policiers, selon les chiffres fournis par Sylvie Van Den Wildenberg.
En attendant son retrait du pays, elle s’apprête à enclencher dans les prochains jours une véritable opération de charme auprès des Haïtiens.
La mission fait l’objet de temps à autre de controverses. Sa responsabilité par rapport à l’introduction du cholera dans le pays, maladie qui a causé plus de 5 mille décès, est avérée par divers experts.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale des casques bleus, le 29 mai, la mission va « multiplier les actions de proximité », annonce Van Den Wildenberg, se défendant de vouloir faire « un coup de pub ».
Le 3 juin la MINUSTAH organise une journée porte ouverte au camp de déplacés Charlie à Tabarre. Une vaste campagne de sensibilisation doit être lancée le 29 mai pour informer la population du rôle de la Police des Nations Unies (UNPOL), selon son porte-parole Jorge Moreno Inocencio.
« Nous voulons avoir une approche plus interactive avec les communautés, être plus proches d’elles, afin de mieux connaitre leurs demandes et leurs attentes », explique le policier espagnol. Plus de 10 mille dépliants et mille posters seront distribuées dans le cadre de cette campagne notamment dans les commissariats, annonce t-il.
La journée mondiale des casques bleus est célébrée tous les ans depuis 2003. Le thème retenu cette année est « Etat de droit ».
Par ailleurs le mois de juin ramène le 7e anniversaire de l’arrivée de la MINUSTAH en Haïti. Sylvie Van Den Wildenberg dit refuser de « s’accorder un auto-satisfecit », mais dresse un bilan positif.
« Il y a encore des actes de criminalité en Haïti. Mais combien y en aurait-il de plus et dans quel état serait le pays aujourd’hui si le travail que la MINUSTAH a fait au niveau de la sécurisation et de la stabilisation n’avait pas été fait ? », se demande-t-elle, soulignant un certain rôle dissuasif des troupes onusiennes.
Sur les 14 missions de maintien de la paix actuellement en cours dans le monde, il n’y en a qu’une en Amérique et c’est celle présente en Haïti, rappelle t-elle. [kft gp apr 26/05/2011 13 :40]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11085

Commentaire
Cette mission, on ne peut pas le nier, était nécessaire pour prévenir un bain de sang en Haiti après l’éviction du prêtre-président. Car il avait jusqu’à tout récemment-ou qu'il se trouvât- le pouvoir d'atteindre la population dans ce qu'elle a de plus sacré, la vie de ses membres. N'est-ce pas la raison pour laquelle tout le monde avait peur qu'il revienne y compris les Etats-Unis? Maintenant les eaux ont repris leur cours normal. Michel Martelly qui connait bien le terrain des agitations sociales et des agitateurs (ce n'est pas un reproche, au contraire)a su mettre un frein à cette pratique de son antagoniste. C'est, en toute honnêteté, le plus grand bien de ce nouveau gouvernement à Haiti. Que fera-t-il ensuite? Cela doit être notre nouvelle préoccupation!En attendant, les conditions les plus objectives sont réunies pour que le pays prenne en main sa propre sécurité. Mais ne perdons pas de vue qu'il s'agit des conditions psychologiques. Les matérielles font encore défaut. Il faudra, sans perte de temps, former suffisamment de policiers, peut-être un peu plus des trois mille de la MINUSTAH et non moins de neuf ou dix mille soldats. Et encore, car cela ne donnerait qu'un soldat pour dix mille habitants. Mais c'est mieux que rien.
L'autre aspect de la présence de cette force internationale de paix, le choléra. Ce mal qui a fait plus de morts que ceux qui ont été assassinés par les dictateurs de tour depuis 1986, aurait pu être évité. Notez que nous n'avons pas parlé de ceux qui en sont affectés de l'autre côté de la frontière, en République Dominicaine. Ce qui fait qu'il est extrêmement difficile d’évaluer toutes les séquelles de la maladie sur l’île d'Hispaniola. Cependant, il y a une leçon à tirer de ce désastre international. C'est que si toutes les ressources mobilisés pour affronter le choléra, le tremblement de terre et autres, ne seraient jamais disponibles pour Haiti au cas ou les choses iraient mieux-paradoxe!-la crise actuelle n'aurait peut être pas non plus atteint la gravité que nous savons. Voilà une raison suffisamment convaincante pour nous forcer à nous entendre, à profiter de l'accalmie apportée par Michel Martelly (a Cézar ce qui lui appartient!)et à commencer très honnêtement à planifier l'avenir. Et ne pas omettre d'exiger du nouveau gouvernement le respect total de la constitution et des lois fait partie de ce nouveau processus de normalisation du pays. Pourquoi attendre que le pouvoir rende fou celui qui le détient s'il est encore temps de le prévenir? Protéger Michel Martelly de Sweet Micky, c'est protéger le pays! C'est d'ailleurs, si l'on en croit son discours d'investiture, ce qu'il nous a sincèrement invités à faire.

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