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mercredi 11 mai 2011

Qu'en est-il du BCEN spécial de Mme Croyance ?

L'édito

Haïti: Après le spectacle affligeant, en plusieurs actes, offert par les deux Chambres en Assemblée nationale lundi, et retransmis en direct par la Télévision nationale d'Haïti, le peuple haïtien doit une nouvelle fois prendre connaissance des délibérations inimaginables du Bureau du Contentieux électoral national spécial (BCEN), sur le sort des dix-neuf élus contestés du 20 mars dernier. Loin des micros des journalistes, et en compagnie des membres d'organisations des droits de l'homme, Laurette Croyance, Ribel Pierre et Anténor Guerrier ont pu vérifier au Centre de Tabulation les zones d'ombre qui cachaient certaines vérités sur les jugements rendus par le BCEN, présidé par Gaillot Dorsinvil.

Il semblerait qu'au fur et à mesure que les juges délibèrent sur les dossiers de contestation, les représentants d'organisations des droits de l'homme sont de plus en plus mis à l'écart. Ce comportement des juges à la veille de la finalisation du rapport sur le dossier laisse la plupart d'observateurs dans un doute profond. Ces juges du BCEN spécial, qui doivent se prononcer sur le cas de dix-sept députés et deux sénateurs élus dont une majorité vient de la plateforme présidentielle INITE, jouissent-ils de toute leur indépendance ?

Faut-il rappeler, qu'avant de faire partie de ce BCEN spécial, ces trois juges électoraux avaient approuvé toutes les autres décisions rendues par Gaillot Dorsinvil, que ce soit en tant que président du BCEN ou président du Conseil électoral provisoire. Les résultats préliminaires du premier tour de l'élection présidentielle du vingt-huit novembre 2010 ainsi que les résultats définitifs des législatives du vingt mars 2011 ont été tous deux contestés par les candidats, des observateurs nationaux et internationaux. Alors, peuvent-ils redorer leur blason ou vont-ils enfoncer le couteau dans la plaie comme l'avait fait Gaillot Dorsinvil à l'occasion de la publication des résultats définitifs des législatives du 20 mars ?

L'enquête menée par l'Organisation des Etats américains sur la publication de ces résultats avait clairement démontré que les jugements du BCEN n'étaient pas fondés. Analysant chaque jugement rendu par circonscription électorale, les enquêteurs de l'OEA n'avaient trouvé aucun argument qui pouvait permettre aux juges du BCEN de rendre leur jugement conformément à la loi électorale. Selon le rapport de l'OEA, les résultats préliminaires du 4 avril étaient conformes au vote exprimé par les électeurs le 20 mars 2011. En sa qualité de conseillère électorale et membre du BCEN dans le tribunal que présidait Gaillot Dorsinvil, pourquoi Laurette Croyance, qui veut affirmer son honnêteté, n'avait-elle pas exigé du tribunal d'afficher tous les jugements rendus par le BCEN conformément à la loi ? Alors que les résultats ont été publiés le mercredi 20 avril, les jugements ont été affichés le jeudi 21 avril 2011.

Si Gaillot Dorsinvil est sorti avili dans le cadre de ce dossier, rien ne peut jusqu'à présent blanchir les autres membres du CEP. D'autres conseils électoraux ont connu des difficultés de toutes sortes. Cependant, aucun autre organisme électoral depuis 1987 n'a jamais été aussi vilipendé dans le cadre d'une élection. Cette troisième expérience du Bureau du Contentieux électoral montre qu'en aucun cas les conseillers électoraux ne peuvent remplir à la fois les fonctions de membres du Conseil et de juges. Il faudrait qu'à l'avenir, les juges soient tous des personnalités connues pour leur passé d'honnêtes gens et non des conseillers électoraux.

Lemoine Bonneau
bonneau@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92296&PubDate=2011-05-10

Commentaire
Ces juges qui devraient rougir de continuer a circuler librement ne finiront pas de nous étonner, de nous scandaliser. Il est normal que qui a menti une fois se croie obligé de continuer ....C`est une manière comme une autre d`être conséquent. Mais ils n`ont que cette vertu. Pourquoi persister à croire que ces gens puissent faire quelque chose de positif quand il est trop tard. Ils sont repérés suffisamment à temps pour qu`ils ne cause plus de maux au pays. Doit-on continuer à leur offrir un salaire pour qu`ils nous mentent avec plus d`audace, plus d`arrogance? A-t-on déjà vu une clique de fraudeurs que mêmes les images de la télévision n`effraient pas?

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