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dimanche 22 mai 2011

Les pieds dans le plat

Affaire de police !
Haïti: En tant que citoyen, j'ai suivi avec stupéfaction l'histoire du texte de la Constitution de 1987 amendée publié dans le journal officiel Le Moniteur, texte qui ne serait pas celui voté par l'Assemblée nationale. J'ai entendu les opinions de plusieurs juristes; et ce qui m'a étonné, c'est que personne ne semble penser que cette affaire relève maintenant de la police purement et simplement, et d'un tribunal administratif qui devrait pénaliser les fonctionnaires coupables de délit de faux ou tout simplement incompétents.
J'ai entendu un juriste déclarer que tout ce qui est publié dans le journal officiel devient immédiatement officiel. Il devrait ajouter aussi : toute décision publiée et authentifiée comme telle par l'auteur de la décision. Si le journal officiel publie une décision fictive, cette décision est nulle et non avenue (Dans le temps, la rumeur faisait état de faux Moniteur).
Le problème, semble-t-il, est que l'envoi a été signé par le président de la République. Si on raisonne logiquement, on doit poser les hypothèses suivantes.

Première hypothèse : Le texte a été modifié au Moniteur (sur instruction de qui ?).
Deuxième hypothèse : Le texte a été modifié par la présidence.
Troisième hypothèse : Le président a signé - sans s'en rendre compte - un texte modifié qu'on lui a fait parvenir, et donc le texte aurait été « arrangé » par des mains intéressées au Parlement même, à moins que la falsification n'ait eu lieu pendant l'acheminement du texte par le ou les porteurs du Parlement à la présidence.
Quatrième hypothèse encore plus effroyable : Nous fonctionnons dans une telle incompétence, dans une telle médiocrité, que les pires erreurs peuvent se produire sans que personne s'en rende compte.
Dans les trois premières hypothèses, avant même de parler droit, il faut parler police. Il y a eu faux. Qui en est l'auteur ? Bien sûr, dans le cas certain que le texte publié n'est pas celui qui a été voté.
Le journal officiel ne pouvant officialiser qu'une décision prise et authentifiée par l'autorité compétente, il faut donc qu'on retrouve les minutes de la séance pour savoir ce qui a été voté exactement. J'ai entendu des déclarations faisant croire que les minutes de ces séances auraient disparu. Là encore, c'est une affaire de police. Qu'en est-il exactement ?
Dans ce méli-mélo où tout le monde intervient tout en essayant de faire en sorte qu'aucun coquin ne soit pointé du doigt alors que, là, il y a certainement la(les) main(s) de coquin(s) qui a (ont) presque atteint leur but, c'est-à-dire d'entraîner la nation dans des sempiternelles crises.
Il n'y a qu'une manière de sortir de cet imbroglio. Outre identifier et punir le ou les coupables quels qu'ils soient, c'est de revenir à la case départ. Et de respecter les règles. Comme le pense mon cher ami, grand passionné du jeu d'échecs devant l'Éternel, le Dr Georges Michel.
Gary Victor
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92716&PubDate=2011-05-20

Commentaire
Doit-on passer plus de temps à jongler avec une affaire aussi importante? C est la vie, l avenir de toute une nation qui est en jeu. Si l on tolère un tel écart, si le criminel qui a souillé la constitution n est pas décelé, jugé, présenté comme tel à la population, on aura donné un bel exemple de médiocrité et d incompétence aux jeunes de ce pays sans compter l encouragement à faire de la fraude un mode de vie. Alors monsieur le président, messieurs les législateurs, faites preuve de sérieux et d honnêteté en mettant la justice en branle pour aérer et éclairer ce labyrinthe obscur!

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