mercredi 25 mai 2011
P-au-P, 25 mai 2011 [AlterPresse] --- Environ deux semaines après l’investiture d’un nouveau président à la tête d’Haïti, la population reste dans l’expectative des nouvelles alliances politiques qui seront constituées pour la gestion future du territoire national, observe l’agence en ligne AlterPresse.
En 10 jours, le président, issu des résultats du 20 mars 2011, Michel Joseph Martelly, s’est caractérisé par une omniprésence dans les médias avec sa participation dans diverses inaugurations.
Depuis son entrée en fonction le 14 mai, Martelly multiplie des mises en garde à l’endroit de divers secteurs et affirme que son éventuel échec rejaillira sur l’ensemble de la nation.
En plus d’affiches, proches du culte de la personnalité – interdit par la Constitution -, il appelle, à chaque prise de parole, qui veut l’entendre à s’aligner sur sa vision de “changement” sans manifester concrètement (au-delà des discours) les voies et moyens de l’orientation qu’il compte imprimer à l’administration publique.
Comme l’indique la Constitution du 29 mars 1987, il a rencontré les présidents du sénat et de la chambre des députés sans aboutir à des résultats concluants sur le choix d’un premier ministre.
Cependant, le nom de l’homme d’affaires Daniel Gérard Rouzier, concessionnaire de véhicules automobiles – qui circulait dans la capitale politique comme chef de gouvernement pressenti après l’annonce de la victoire de Martelly à la présidentielle – est confirmé comme le choix du nouveau président.
Aucune donnée n’existe sur des accords éventuels avec les forces sociales et économiques, d’autant que la transparence se fait encore attendre sur les sources de financement et les sommes dépensées durant les 6 mois de campagne électorale.
Des rumeurs font état de probables dissensions qui seraient intervenues parmi l’équipe de campagne de Martelly, en ce qui concerne les choix et lignes de gestion envisagés.
Aucune information n’est disponible, non plus, sur la recherche de compromis politique avec les forces majoritaires au parlement, dont le groupe parlementaire pour le renouveau (Gpr) composé de membres de la plateforme “Inite (Unité de l’ancien président René Garcia Préval) et d’alliés.
Une telle entente devrait permettre au futur gouvernement, non seulement d’obtenir un vote favorable de sa politique, mais aussi de disposer d’appuis parlementaires pour appliquer son plan de gestion dans les mois à venir.
Quoi qu’il en soit, la prudence est de rigueur chez divers sénateurs et députés quant aux chances de ratification ou non du premier ministre désigné par-devant les deux chambres du parlement en Haïti, dans la nouvelle conjoncture politique. [rc apr 25/05/2011 12:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11081
Commentaire
Ce qui suscite le plus de suspicion dans les esprits, c'est que le président élu commence à fixer les pourcentages qu'il retiendra sur les appels téléphoniques et les transferts sans dire exactement par quel mécanisme légal ces mesures seront soutenues. Car aucun président ou fonctionnaire de quelque niveau que ce soit ne peut unilatéralement décider de sortir de l'argent de la poche des contribuables sans explication, sans justification légale, sans que les parlementaires aient leur mot à dire. Ou veut-il en venir? Est-ce parce qu'on dispose d'un million, de dix millions ou même d'un milliard de dollars qu'on est en mesure de réussir une reforme de l’éducation valable? Absolument pas! Construire des écoles, des universités, c'est une chose. Mais la formation des maîtres, la modernisation des structures chaotiques et surannées existants à tous les niveaux (ces écoles-borlettes), un emploi permanent pour que les parents puissent continuer à financer l’éducation de leurs enfants, un emploi décent pour financer leurs propres études quand ils quittent les maisons de leurs parents, une maison (et non plus une tente) pour pouvoir étudier tranquillement et réaliser leurs travaux scolaires...Bref, c'est un pari complexe qu'il a devant lui. Pourquoi ne pas commencer par le commencement et déplacer ces gens qui vivent sous les tentes? De minimis non curat praetor. Le président devrait se pencher sur des enjeux autrement plus larges que de compter les centimes dans les poches des membres de la diaspora.
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