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mardi 31 mai 2011

Edwin Zeny prend ses distances vis-à-vis de l'Inité

Mardi, 31 mai 2011 06:34
Le sénateur Edwin Zeny prend du recul vis-à-vis de l'Inité en raison du comportement de plusieurs sénateurs réclamant des postes ministériels en échange de la ratification du Premier Ministre. " Je ne suis plus membre du groupe parlementaire de l'Inité", insiste M. Zeny affirmant qu'il a été poussé vers la sortie par certains de ses collègues.
Il qualifie d'irrespectueux le comportement de certains sénateurs qui ont réclamé des postes dans les medias moins de 24 heures après une rencontre avec M. Rouzier. Plusieurs sénateurs dont Moise Jean Charles, Wenceslass Lambert et Anacacis Jean Hector avaient réclamé des ministères régaliens tels Justice, Intérieur, Finance et Planification.
Interrogé sur le comportement de ses pairs, l'ex maire de Jacmel croit savoir que Moïse Jean Charles est le porte parole d'une frange de l'Inité et de plusieurs autres partis politiques. Elu dans le Nord, Moise Jean Charles est connu pour être un proche du mouvement Lavalas.
Rappelant que l'ex président Préval avait souhaité que Martelly puisse former son gouvernement sans obstacles, le sénateur Zeny juge normale que l'Inité s'engage dans des négociations avec l'exécutif. Les membres de l'Inité s'étaient rangés à l'avis de M. Préval précise M. Zeny. Je suis un honnête homme je ne peux cautionner ce revirement, martèle l'homme d'affaires rappelant que le rôle des législateurs est de contrôler l'exécutif.
Il croit toutefois que l'Inité pourrait réclamer des postes de direction générale dans l'administration publique. Préconisant la poursuite du dialogue entre l'exécutif et le bloc majoritaire M. Zeny estime qu'un éclatement de ce bloc peut permettre la ratification de M. Rouzier.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19172

Commentaire
Une deuxième exception à la règle? En politique, chacun doit savoir ce qu'il veut, les moyens à prendre pour y parvenir et la conformité de ces moyens avec sa propre philosophie de la vie. L'image projetée sur le public n'est pas étrangère à cette philosophie. Cependant, au dessus de tout devrait se placer l’intérêt de ceux qui ont voté. Sinon à quoi servent les élections?

Jean Telev Toussaint lève le voile sur des irrégularités du processus électoral

Mardi, 31 mai 2011 06:35
Le vice-président du Conseil Electoral Provisoire (CEP), Jean Telev Pierre Toussaint, brise son silence en révélant son désaccord avec ses collègues en ce qui a trait au processus électoral. Toujours silencieux dans l'ombre du président Gaillot Dorsainvil, le vice président de l'organisme électoral révèle qu'il avait manifesté sa réprobation en ce qui a trait à la formation du Bureau du Contentieux Electoral National (BCEN), le tribunal suprême ayant rendu les décisions contestées par les observateurs et la communauté internationale.
Le processus de formation du Tribunal suprême n'était pas conforme à la procédure, précise t-il révélant que les juges ont été sélectionnés et non désignés par tirage au sort. Il soutient qu'il n'avait pas participé au BCEN ni au BCEN spécial en dépit des insistances du président du CEP.
Se présentant comme un homme honnête, M. Toussaint assure qu'il n'a jamais été impliqué dans les fraudes électorales. Ce juriste rappelle qu'en raison de sa foi chrétienne il ne saurait jeter le déshonneur sur sa famille.
Il s'est toutefois gardé de prendre la défense des autres conseillers accusés d'avoir reçu des pots-de-vin pour faciliter l'élection de plusieurs candidats de l'Inité. " Si des personnes sont impliquées dans ces actes je ne suis pas concerné", dit-il faisant remarquer que des cas de corruption seraient très graves.
Réagissant à la convocation du Parquet, M. Toussaint se dit prêt à répondre à une convocation du commissaire du gouvernement même s'il est convaincu que les conseillers ne peuvent être mis en cause que par la haute cour de justice.
M. Toussaint n'entend plus rester cloitrer dans un silence complice et exhorte ses collègues non impliqués dans les fraudes à faire entendre leurs voix.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19173

Commentaire
Eh oui, une exception à la règle! Cela ne nous surprend pas! Quand même il n'y aurait que celle-là, ce serait quelque chose. Mais nous savons qu'il y en a d'autres. Cela au moins nous conforterait dans l’idée qu'il n'y a pas de règles sans exception. Nous insistons sur l'existence de ces exceptions-là. Rares mais réelles. Et maintenant, la justice haïtienne prétendra-t-elle plus longtemps ne pas avoir suffisamment d’éléments pour une enquête sérieuse? Donnera-t-elle l'exemple aux jeunes, à tout le pays, que la fraude n'est pas la conduite naturelle d'une société qui veut avancer et se faire respecter dans le monde?

Kenneth Merten supporte le changement prôné par le chef de l'Etat

Haïti: L'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Kenneth Merten, réitère l'engagement de son pays auprès du gouvernement de Michel Martelly. M. Martelly représente le changement en Haïti, a martelé le diplomate américain soulignant que son pays entend contribuer au progrès économique et à l'amélioration des conditions de vies de la population, selon Radio Métropole.
Il plaide également pour qu'Haïti soit un Etat souverain capable de coordonner la coopération internationale dans le domaine de la reconstruction. A l'instar du président Martelly l'ambassadeur américain a souhaité l'avènement d'un état au service de la population.
Il exhorte les autorités à communiquer à la population des informations relatives a la vie de la nation. Nous poursuivons notre oeuvre aux cotés du gouvernement, a insisté le diplomate américain qui de concert avec le président Michel Martelly, a inauguré le marché de Savane Pistache à Carrefour feuilles.
Le gouvernement des Etats-Unis, à travers l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID), a travaillé en partenariat avec la CHF International et les membres de la communauté locale dans la construction du marché mis à la disposition de 300 marchands et des 25.000 habitants de la communauté.
" Nous sommes heureux d'avoir pu collaborer avec les autorités du gouvernement haïtien et les membres de la communauté locale dans la construction de ce marché", a déclaré l'Ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Kenneth H. Merten. «Nous sommes déterminés à continuer à travailler avec le gouvernement haïtien en vue de trouver des moyens novateurs et durables pour la reconstruction du pays», a-t-il conclu.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=93192&PubDate=2011-05-30

Commentaire
Beaux projets en vérité!Mais en toute honnêteté, un président doit-il se trouver dans chaque corridor ou l'on construit quelque chose de nouveau:une nouvelle maison, un nouveau bureau, une nouvelle tente? Aura-t-il le temps de rien construire de durable s'il est pris si tôt, sans rien avoir fait lui-même, dans ce tourbillon des inaugurations inutiles? Un président qui se respecte, doit-il, à l'instar de ses prédécesseurs, depuis Duvalier père, inaugurer chaque kilomètre de route dans un monde où mille kilomètres ne représentent plus rien? Pourquoi nous fatiguer avec des déplacements, des cérémonies qui coûtent cher aux contribuables mais ne rapportent absolument rien aux citoyens de ce pays pauvres? Cessons la démagogie et travaillons vraiment! Le développement d'un pays au XXIe siècle est à ce prix, messieurs les politiciens!

lundi 30 mai 2011

Des organisations de la société civile exigent de l’Exécutif la publication sans délai du texte de l’amendement authentique

Lundi 30 Mai 2011
Des organisations de la société civile exigent de l’Exécutif la publication sans délai du texte de l’amendement authentique
Des organisations de la société civile, dont des organismes de défense des droits humains, ont exprimé jeudi dans un communiqué conjoint leurs préoccupations et leur stupéfaction du fait que, contrairement à la déclaration d’amendement modifiée et publiquement votée par l’Assemblée nationale dans la nuit du 9 mai 2011, un autre texte d’amendement constitutionnel « truffé d’erreurs, de contradictions et de dispositions non adoptées » a été publié dans la nuit du 13 mai écoulé par les Presses nationales, quelques heures seulement avant la prestation de serment du nouveau président de la République.
Le texte voté, finalisé par une Commission ad hoc et initialement signé par les six (6) membres du bureau de l’Assemblée nationale, ne comportait aucunement les fautes constatées dans le document acheminé aux Presses nationales et publié dans Le Moniteur du 13 mai 2011 avec seulement quatre (4) signatures de membres du bureau, relèvent les organisations.
Réclamant des explications et que toute la lumière soit faite sur ce qu’elles qualifient de « scandale inqualifiable », les organisations appellent à identifier les responsables d’un tel acte et à adopter contre eux les sanctions appropriées. Elles demandent au Pouvoir exécutif de s’assurer de « la publication sans délai du texte constitutionnel authentique avec les corrections nécessaires dans le journal Le Moniteur concerné, reproduit à cet effet ». Au peuple haïtien, elles lancent un appel à la plus grande vigilance en vue de défendre les acquis démocratiques et républicains de la Constitution de 1987, d’exiger le respect de cette Constitution et des amendements qui y ont été apportés.
Le communiqué est signé de Rosny Desroches, pour l’Initiative de la Société Civile (ISC) ; Léopold Berlanger pour l’Organisation des Patriotes pour Haïti (OPA) ; Edouard Paultre, du Conseil Haïtien des Acteurs non Etatiques (CONHANE) ; Pierre Espérance, du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) ; Jean-Claude Bajeux, du Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH) ; Garry Denis, de l’Initiative Citoyenne (IC) et Woldson Bertrand du Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Sociales et Pénales (CERESS). [jmd/Radio Kiskeya]
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/haiti/4143.html

Commentaire
Le nouveau président a peut-être la plus belle des occasions pour démontrer qu'avec ce gouvernement la corruption ne sera pas tolérée. A-t-on deux fois la possibilité de faire une première bonne impression? Tout le monde connait la réponse. Alors, monsieur le président, que votre voix se fasse entendre ou même mieux que votre action indique dans quelle direction vous conduisez le pays!

L'Inité fait montre d'agressivité dans les négociations politiques

Lundi, 30 mai 2011 05:52
Les présidents des deux chambres devront à partir de ce lundi lancer la convocation pour une session extraordinaire de la 49 eme législature consacrée à la ratification du choix du Premier Ministre.
10 jours après la désignation de Daniel Rouzier, le pouvoir législatif ne s'est toujours pas mis en branle. Pendant cette période les législateurs ont pu dans leurs blocs respectifs ajuster leurs points de vue.
Tel n'est pas le cas pour le bloc majoritaire contrôlé par l'Inité où des voix discordantes se sont fait entendre. Les sénateurs de l'Inité, jadis silencieux, multiplient les interventions dans les medias pour crier leur frustration.
Le sénateur Anacacis Jean Hector espère que le président Martelly ne provoquera pas une crise comparable à celle de la Belgique. Le royaume belge est privé de gouvernement depuis 1 an. Rappelant que le Parlement est le véritable patron du Premier Ministre, M. Jean Hector plaide pour de vraies négociations. Il tire à boulets rouges sur les conseillers du président Martelly qui l'inciterait à s'engager dans une confrontation.
Nous ne sommes pas en train de jouer, prévient le sénateur Wenceslass Lambert rappelant que l'Inité réclame au moins deux ministères régaliens. Il critique également les efforts du président Martelly pour obtenir le support de la population en faveur de M. Rouzier.
Dans le même temps, les sénateurs de l'Inité pressent le président Martelly de faire publier l'amendement de la constitution. Pour les sénateurs Pierre Francky Exius et Wenceslass Lambert la publication des corrections dans le texte est un préalable au processus de ratification.
Les parlementaires n'ont jamais souhaité former une commission d'enquête sur les fraudes électorales afin de fixer les responsabilités. Selon le premier secrétaire du grand corps, Francky Exius le dossier de la ratification de M. Rouzier est extrêmement difficile.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19167

Commentaire
Bel exemple d’honnêteté! MM.Pierre Francky Exius et Wenceslass Lambert étaient peut-être en route vers une autre planète, confortablement installés dans une fusée quand la constitution a été falsifiée, publiée et imposée au pays comme un "fait accompli". Ils ignorent le chef de quel parti avait seul la prérogative de la relecture, la révision, la correction et la publication du texte en question. Et maintenant comme ils ignorent toujours à qui attribuer la falsification, ils exigent que la vraie soit publiée mais oublient de dire ce que la justice devrait faire du faussaire. C'est si facile de tromper les gens quand ils ne sont pas bien informés! A vous de jouer votre rôle, messieurs les responsables des médias! Nous en avons assez des sépulcres blanchis!

dimanche 29 mai 2011

Haïti : La MINUSTAH s’inquiète de l’expulsion forcée de personnes déplacées à Delmas

vendredi 27 mai 2011
P-au-P, 27 mai 2011 [AlterPresse] --- La Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti(MINUSTAH) se dit inquiète de l’expulsion forcée de sinistrés logeant dans un centre spontané à Delmas (Carrefour de l’aéroport / secteur nord).

Les autorités municipales de Delmas (Nord-Est de la capitale), accompagnées d’agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ont procédé, le 23 mai, à la destruction de plusieurs tentes situées sur une des places publiques de cette zone.
Les sinistrés, occupant les tentes détruites, ont été surpris par l’opération qui a fait disparaître beaucoup de leurs biens.
La thèse justifiant l’opération et soutenue par les autorités municipales de Delmas, est que le centre servait de façade à un repaire de malfrats.
« Les expulsions forcées vont à l’encontre des principes directeurs portant sur les personnes déplacées et l’encontre des instruments internationaux relatifs au droit humanitaire et aux droits de l’homme - dont Haïti est signataire comme par exemple le Pacte international sur les droits civils et politiques », rappelle Sylvie van den Wildenberg, porte parole de la MINUSTAH, lors d’une conférence de presse jeudi 26 mai.
L’équipe du président Michel Martelly a été alertée par rapport à la question, indique t-elle. Le président qui a promis « une maison à chaque haïtien » n’a pas pris position sur l’affaire. Il affirme avoir l’intention de discuter à nouveau avec le maire de Delmas, Wilson Jeudi, pour avoir « plus d’informations ».
Selon l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) près d’un quart des 680 mille sinistrés logeant encore dans les camps sont menacés d’expulsion. Delmas arrive en tête des communes de la capitale concernées par ces mesures de déguerpissement arbitraire.
Entre temps la nouvelle équipe n’a pas encore dévoilé sa politique en ce qui a trait au relogement des sans abris du séisme du 12 janvier 2010. La relocalisation demeure jusqu’ici une option prioritaire. En 2010, cette solution avait cependant conduit à la naissance de Canahan, un des plus grands bidonvilles au nord de la capitale. [kft apr 27/05/2011 09:30]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11091

Commentaire
Plus on réfléchit sur la façon de faire de la politique dans ce pays, plus on est étonné de la naïveté des électeurs. Les gens sont tellement habitués à se faire flouer par les politiciens qu'ils ont fini par faire de la politique comme on joue au dé. Lançons le petit cube et voyons ce qu'il nous donnera. Malheureusement que la vie, la vraie, ne peut pas se construire sur un coup de dé. Mais le pire, ce n'est pas que le peuple n'ait pas la lucidité nécessaire pour prendre les bonnes décisions, c'est que ceux qui ont le privilège de l'aider à voir clair (la majorité pas tous) préfèrent le marronnage, l’indifférence, l'abandon même - comme ces capitaines trop lâches pour être présents tandis que leur navire sombre au milieu l’océan. Et cette attitude ne caractérise pas seulement certains présidents... Et après on aura l'audace de prétendre que chaque peuple a le gouvernement qu'il mérite.

Edito

Cohabitation ou affrontement ?
Haïti: Y a-t-il vraiment d'énormes difficultés pour former le gouvernement de Daniel Gérard Rouzier ? Oui et non.
Oui, si le président Michel Martelly et ses principaux conseillers cherchent à diriger sans la participation des groupes parlementaires, notamment le parti INITE, alias Regroupement des parlementaires pour le Renouveau (GPR).
Non, si la sagesse politique et le pragmatisme, alimentés par les normes et les exigences de notre régime semi-parlementaire, semi-présidentiel, guident les décisions de nos nouveaux dirigeants, conscients du primat de la négociation pour inclure les groupes parlementaires dans la composition du cabinet ministériel.
Voila en bref le dilemme terrifiant auquel doit faire face notre fringant chef d'Etat : la cohabitation ou l'affrontement, le consensus ou le blocage, la gouvernabilité ou l'instabilité. Il n'y a pas à en sortir de là. On ne peut pas nier l'importance incontournable du Parlement dans la gestion (bonne ou mauvaise) du pouvoir.
A bien y regarder, la difficulté de gouverner ce pays a toujours été liée en grande partie à la nature tyrannique ou hégémonique des vainqueurs du jour ou des heureux élus. L'exclusion est un mal qui ronge notre société à tous les niveaux. Pourtant, dans un passé pas trop lointain, le président René Préval, en formant en 2006 avec le Premier ministre Jacques Edouard Alexis un gouvernement de coalition dit « gouvernement pluriel», avait donné un bel exemple d'inclusion politique et parlementaire. Mais il y avait malheureusement un hic dans cette formule : l'absence d'un véritable programme de gouvernement patiemment élaboré avec la participation de tous les partis, fondé sur des feuilles de route cohérentes et détaillées en guise d'un pacte de stabilité que le Parlement aurait pour devoir d'évaluer par la suite en toute objectivité.
L'élaboration de ce programme commun de gouvernement aurait pour vertu de prévoir les problèmes d'incohérence et de leadership gouvernemental, les luttes de personnes, les rivalités partisanes susceptibles d'entraîner la paralysie et l'implosion du gouvernement.
Cette lecture sereine et froide de l'après-Préval revêt au fond un caractère certes positif mais exigeant, car Haïti n'est pas un pays apaisé ni stable. Au contraire. Les leçons essentielles des élections du 28 novembre 2010 et du 20 avril 2011 exigent de nos nouveaux dirigeants - y compris nos parlementaires- qu'ils fassent preuve de retenue, de réalisme, de grandeur d'âme, de pondération et d'ouverture mais surtout de flexibilité et de courage patriotique pour ne pas nous entraîner, comme par le passé, dans un tourbillon de crises institutionnelles, de malheurs, d'incertitudes.

Pierre-Raymond Dumas
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=93090&PubDate=2011-05-27

Commentaire
Douter que ces paroles raisonnables trouveront un terrain fertile dans l'esprit de plus d'un membre de ce parlement, c'est tomber dans une généralisation de la mauvaise foi qui n'est pas de mise. Mais il s'y trouvera aussi des individus pour qui "mon intérêt personnel ou l’abîme" sera la devise. Ils sont malheureusement plus nombreux que les pauvres hirondelles de ce parlement qui arriveront difficilement à faire le printemps de cette nouvelle phase politique. Une phase politique d'autant plus délicate qu'on ne sait pas encore ou va ce nouveau président lui-même à qui on ne peut "imputer" aucun plan de gouvernement. Sauf si, évidemment, il se trouve des gens suffisamment fantaisistes pour croire que les millions déjà prévus (compter et dépenser aussi?) sur les appels téléphoniques et sur les transferts tiennent lieu de programme gouvernemental. Ce qui ne serait pas étonnant, compte tenu du niveau de l’analphabétisme en HAITI. Croisons les doigts pour que les mauvaises augures cessent de nous hanter!

samedi 28 mai 2011

Haïti-Patrimoine : Le monument de Vertières, vandalisé par des marchands de ferraille !

vendredi 27 mai 2011
Correspondance : Wedlyne Jacques
P-au-P, 27 mai 2011 [AlterPresse] --- Des individus non identifiés ont récemment emporté, au monument de Vertières (Nord d’Haïti), deux sabres ainsi que la bride du cheval de François Capois, surnommé “Capois La mort”, grande figure héroïque de l’indépendance d’Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Les objets dérobés faisaient partie du monument historique « Les Héros de Vertières » au Cap-Haïtien, deuxième ville du pays à 248 kilomètres au nord de la capitale Port-au-Prince.
Vertières est le lieu témoin de l’ultime bataille, le 18 novembre 1803, au cours de laquelle les troupes haïtiennes ont terrassé l’armée française et scellé la fondation de la nation.
Le monument, élevé à la gloire des Héros de cette bataille, en 1953 (sous le gouvernement de Paul Eugène Magloire) et classé patrimoine national selon le décret-loi du 23 août 1995, représente quatre (4) Héros et deux (2) Héroïnes.
Il s’agit également d’un site touristique.
Le vol, enregistré au monument historique de Vertières, doit être lié à l’augmentation de la demande de ferraille (débris de pièces de fer, de fonte, d’acier et d’autres métaux) sur le marché national, considère Eddy Lubin, ancien directeur régional de l’institut de sauvegarde du patrimoine national (Ispan) et actuel chargé de mission du ministère du tourisme dans le Nord.
Au même titre qu’à Port-au-Prince et ses banlieues, la récupération d’objets métalliques est une activité courante au Cap-Haïtien, depuis quelques années.
Une fois ces objets métalliques récupérés, leur destination demeure inconnue.
Cependant, cette activité conduit a des actes de sabotage et de vandalisme, visant notamment les câbles installés par la nouvelle compagnie de télécommunication Natcom, notamment dans le Nord et l’Ouest (particulièrement Port-au-Prince et ses périphéries).
Aujourd’hui, même les monuments historiques et touristiques ne seraient pas épargnés dans cette quête aux objets métalliques, attrait d’une demande en hausse sur le marché national.
Vertières n’est pas le premier site, dans le Nord, à subir des actes d’agressions.
La citadelle Lafferrière, érigée par Henri Christophe sur le Bonnêt-à-l’Evêque à Milot (à quelques kilomètres du Cap-Haïtien) est aussi affectée. Des vols subtils de petits boulets de canon (datant de l’époque de l’indépendance nationale en 1804) sont perpétrés, de temps à autre, par des touristes, selon des informations fournies à AlterPresse.
Le marché public (de distribution de biens essentiels à la consommation et autres), dénommé “Cluny” (ancien marché des esclaves à l’époque coloniale), le fort Magny, la place Bréda (sur l’habitation du même nom qui a vu naître le précurseur de l’indépendance d’Haïti, Toussaint Louverture), le centre ville historique du Cap-Haïtien, entre autres, sont victimes d’un phénomène accéléré de bidonvillisation, alors que les habitants vivent sous la menace d’un tremblement de terre qui pourrait être accompagné de tsunami.
« C’est une preuve de la déliquescence de la société, de la faiblesse du sentiment d’appartenance et de l’identité. Cela découle également de la précarité des conditions de vie de la population, condamnée à la survie », relève Eddy Lubin, en guise d’explications.
Pour sa part, Mario Brunache, actuel directeur régional de l’Ispan, impute cette situation aux autorités municipales, qui ont la responsabilité de surveiller et de nettoyer les lieux de patrimoine dans le chef-lieu du département géographique du Nord d’Haïti.
Brunache indique avoir déjà alerté la branche départementale de la police nationale d’Haïti (Pnh), le parquet du tribunal civil et la mairie du Cap-Haïtien, afin de prévenir les actes de vandalisme, d’appréhender et de poursuivre en justice les voleurs, autres auteurs et complices de ces forfaits contre le patrimoine historique du pays dans le Nord.
Un rapport de constat, des forfaits perpétrés, sera dressé avant que des mesures de clôture du site soient envisagées, annonce Brunache. [wj kft rc apr 27/05/2011 12:49]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11092

Commentaire
Des monuments vandalisés. Avons-nous besoin d'indices plus pertinents pour comprendre jusqu’à quel point nous sommes en danger? La société entière manque de repère, le sentiment d'appartenance là où il fait défaut, ne peut générer que monstruosité et vandalisme. Chacun en vient à se croire la victime de tous, donc autorisé à satisfaire ses besoins aux dépens de n'importe qui et dans n'importe quelle condition. C'est triste,mais où trouver la force morale pour leur demander mieux quand l'ex-président de ce pays publie une fausse constitution pour se ménager un espace malgré la fin de son mandat. L’édifice du banditisme doit commencer à se démanteler de haut en bas, c'est plus facile que le contraire. C'est plus logique et moins périlleux. A moins que la société haïtienne ne veuille se complaire dans cette médiocrité de la vie quotidienne qui rend la vie sous ces latitudes plus inacceptable que la mort. Si du moins il y avait dans ce pays des juges dignes de ce nom, prêts à poursuivre les criminels, qu'ils soient cravatés ou en uniforme!

L'économie progresse, les institutions publiques piétinent

Ceux qui n'ont pas visité Thiotte, une commune du département du Sud-Est peuplée de 23 000 habitants, au cours des dix dernières années doivent penser à le faire. Ils vont, avec surprise, découvrir une commune en pleine expansion économique. Même si beaucoup reste à faire, les natifs de Thiotte sont fiers de parler des progrès réalisés dans leur commune au cours des dernières années.

Haïti: Thiotte présente l'aspect d'une commune tranquille, encore boisée et en pleine expansion économique. La compagnie V et F est à pied d'oeuvre pour terminer le bétonnage des rues du centre-ville grâce à un financement de l'Etat haïtien et de la Banque mondiale. La même compagnie travaille aussi sur la route transnationale Thiotte/Pedernales. Même si le maire titulaire de Thiotte, Rabel Labner, accueille le projet avec enthousiasme, il estime que les routes sont trop étroites.
A côté du projet de construction des routes, de nouvelles constructions - hôtels, maisons privées, maisons de commerce - s'érigent un peu partout dans la ville. Avec la présence d'une dizaine d'ONG internationales, les hôtels, les guest houses et les restaurants sont très sollicités. Ils affichent souvent complet. « La commune a fait beaucoup de progrès au cours des dix dernières années », se félicite l'agronome Witzer Cyprien.
Propriétaire d'un night-club et d'un hôtel en construction, l'agr. Cyprien n'a aucun regret d'avoir abandonné son emploi pour se consacrer au développement de sa ville natale. « Thiotte est aujourd'hui sur la bonne voie », a-t-il commenté.
Le secteur des ONG reste le premier pourvoyeur d'emplois dans la commune. Les institutions publiques - la mairie, la DGI, le tribunal civil, la vice-délégation, l'office de l'état civil - fournissent aussi quelques emplois aux jeunes. Toutes ces institutions publiques sont logées au complexe administratif de Thiotte construit sous la première présidence de René Préval.
Le commerce avec la République dominicaine reste l'autre source importante de revenus pour les habitants de Thiotte. Pas étonnant que la plupart des maisons du centre-ville disposent d'une boutique de provisions alimentaires. La culture du café et des légumes rapportent aussi gros à la commune. Le secteur agricole deviendra plus rentable dans la commune lorsque les agriculteurs arrêteront de liquider leurs récoltes aux Dominicains.
Des banques au service de la communauté
Aucune des grandes banques commerciales n'est pas encore présente à Thiotte. Des banques communautaires ont été créées pour combler le vide. L'Association des banques communautaires de l'arrondissement de Belle-Anse (Abkap), fondée en 2004, est pour quelque chose dans l'expansion économique de Thiotte. « Nous avons aujourd'hui près de 6 000 clients dans tous les secteurs économiques de la région, notamment l'élevage, le commerce, l'agriculture... », a affirmé le directeur de l'Abkab, Luc Ladouceur. Ajoutant : « Etant une fédération de banques communautaires, nous donnons du crédit à un taux compétitif ». A côté de l'Abkap, deux autres institutions financières, Fonkoze et Crepes, accompagnent la population de Thiotte.
A quand la construction des locaux du lycée ?
Thiotte, selon le maire Labner, a un taux de scolarisation assez élevé. « On pourrait dire que jusqu'à 70% des enfants vont à l'école », se félicite le premier citoyen de Thiotte. Un lycée et trois écoles nationales sont recensés dans la commune réputée pour son café. Les écoles de niveau primaire et secondaire y fleurissent comme à travers tout le pays. Quand on interroge le maire Labner sur la qualité de la formation fournie par ces institutions scolaires, il répond avec prudence : « Comme à travers tout le pays, le niveau de l'éducation varie d'une école à l'autre ».
La construction d'un bâtiment pour loger le lycée de Thiotte reste la principale revendication de la population dans le domaine de l'éducation. Le lycée pour l'instant fonctionne dans une école nationale. « Il est anormal que le lycée continue à fonctionner dans de pareilles conditions », a dénoncé l'agronome Cyprien.
En matière de formation universitaire et professionnelle, Thiotte est traitée en parent pauvre. Seule une école d'informatique y a vu le jour. Après leurs études classiques, les jeunes doivent se rendre à Port-au-Prince ou en République dominicaine s'ils veulent aller plus loin.
Et la santé ?
A Thiotte, au centre-ville comme dans les deux sections communales, le système sanitaire est quasi défaillant. Il y existe deux centres de santé. Celui géré par l'Eglise catholique reste le seul secours de la population. L'autre dispensaire implanté par l'Etat n'existe que de nom.
Beaucoup de cas de choléra ont été recensés dans la zone. L'aide apportée par l'ong Save the Children dans la lutte contre la maladie est bien appréciée par les autorités communales. Même si le centre garde encore ses portes ouvertes, le maire a confirmé que les cas de choléra ont considérablement chuté dans la zone et dans ses environs. Le problème de l'eau potable dans la commune demeure cependant entier. « Les derniers investissements importants dans le secteur remontent à la période des Duvalier », se rappelle Rabel Labner.
La justice décriée
Le système judiciaire est décrié aux yeux des autorités communales et des notables. « La justice est politisée », a commenté un employé d'une organisation internationale. Le juge de paix, a-t-on appris, est membre de la plateforme Inite. « Comment la justice peut-elle être partiale quand le juge est membre actif d'un parti politique ? », s'interroge le maire Labner.
Les cas d'insécurité sont en hausse depuis un certain temps à Thiotte. La vie nocturne est mise à rude épreuve. Le nombre de policiers attachés à la sécurité des 23 000 habitants de la commune ne dépasserait pas 10, selon plusieurs notables interrogés.
La construction d'un bâtiment pour loger le lycée, le renforcement de la présence policière, l'encadrement des agriculteurs, la construction d'un hôpital de référence et d'un centre professionnel sont les principales revendications des personnes interrogées par le journal, dont le maire Rabel Abner.

Jean Pharès Jérôme
pjerome@lenouvelliste.com

Commentaire
THIOTTE, Ce microcosme, amélioré, développé, pourvu des infrastructures les plus urgentes, et doté de suffisamment de petites entreprises pour fournir du travail à ses jeunes et nous avons un modèle de développement pour tout le pays. Cependant, très important, il faudrait parallèlement remplacer les ONG par des institutions gérées par l’état. (Un état lui-même fonctionnel, responsable). Non un remplacement violent, mais factuel, fonctionnel, qui n'impliquerait même pas une invitation à partir, mais un départ volontaire pour aider ailleurs, là ou elles pourraient encore être utiles. N'est-ce pas la un calcul intelligent et dépourvu de conflits stériles? En tout cas, l’expérience est digne d’être améliorée, émulée, répétée.

vendredi 27 mai 2011

L'Inité envoie des signaux divergents dans les négociations

Vendredi, 27 mai 2011 05:43
Des caciques de l'Inité émettent des points de vue divergents dans le cadre des négociations préalables à la ratification du Premier Ministre désigné.

Les sénateurs Anacacis Jean Hector et Moise Jean Charles réclament désormais des postes ministérielles afin de ratifier l'énoncé de politique générale de M. Daniel Rouzier. Ils exigent au moins 4 portefeuilles parmi les plus importants dont les travaux publics, les finances ou la planification, la justice ou l'intérieur et la condition féminine ou le commerce.
M. Jean Charles admet qu'il s'agit d'un revirement de l'Inité qui la semaine dernière était disposé à ratifier M. Rouzier sans poser de conditions. Pour justifier ce revirement le sénateur Jean Charles soutient que le président Martelly n'a pas voulu négocier avec les groupes parlementaires sur la vision du gouvernement. Il dénonce les pressions du chef de l'Etat visant à faire ratifier son Premier Ministre. M. Jean Charles, réputé proche de Lavalas, met l'accent sur la nécessité pour que des ministres de l'Inité assurent le suivi de divers projets dont ceux relatifs aux infrastructures.
Cet avis n'est pas partagé par le sénateur Edwin Zeny. Faisant remarquer que M. Jean Charles n'est pas membre du directoire de l'Inité, M. Zeny soutient que les déclarations de l'élu du Nord n'engagent que l'intéressé. L'ex maire de Jacmel condamne le comportement de M. Jean Charles qui était un grand manitou de l'ancien régime. Il croit que M. Jean Charles est en colère parce qu'il ne pourra plus influencer les projets des ministères.
Négocier ne signifie pas obtenir des postes ministérielles, insiste M. Zeny qualifiant les déclarations de M. Jean Charles de catastrophiques pour le bloc parlementaire Inité et alliés qui avait engagé le dialogue avec M. Rouzier. Il donne l'assurance que de nombreux élus du bloc majoritaire sont favorables à un nouveau départ dans le pays.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19161

Commentaire
M.Jean Charles a au moins la franchise (dans sa malhonnêteté)de montrer ses griffes. Personne ne pourra alléguer la surprise si après lui avoir confié (au cas ou on courrait le risque) un poste ministériel, le désastre s'ensuit. Car son intérêt personnel est clairement au premier plan. Cela veut-il dire que le gouvernement actuel doit tout obtenir? Non! Mais ceux qui ont des objections devraient avoir la décence de présenter des arguments valables, qui intéressent la majorité des Haïtiens, et non basés sur leur seul rêve de s'enrichir rapidement. Ce transfuge de Lavalasse aurait pu attendre avant de montrer ses couleurs. Il y en a certainement d'autres qui guettent dans l'ombre, mais au moins ceux-là sont plus rusés, ils restent tranquilles. Il arrive que la ruse tienne lieu d'intelligence.

Des économistes tres optimistes avec l'arrivée de Michel Martelly au Pouvoir

Jeudi, 26 mai 2011 11:53
L'économiste Paul Marie Boisson et le représentant de la banque interaméricaine de développement Eduardo Almeida affirment que l'économie haïtienne pourrait être relancée avec l'arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe conduite par le président Michel Martelly.
« Haïti peut redevenir la perle des Antilles si les élites politiques et les dirigeants ont intérêt à faire abstraction de leurs préjugés ou de leurs intérêts pour placer le pays au premier plan », a déclaré, Pierre Marie Boisson.
Intervenant a la rubrique le point sur le cent point un de Métropole ce jeudi Monsieur Boisson estime toutes les forces vives de la nation doivent mettre la main dans la pate afin de permettre à Haïti peut renaitre de ses cendres.
Pour sa part, le représentant de la banque interaméricaine de développement Eduardo Almeida préconise, un partenariat entre les différents secteurs dans le pays en vue sortir le pays de sa situation.
Monsieur Almeida souhaite que les secteurs s'asseyent ensemble, en vue de mettre à profit toutes les ressources disponibles du pays.
Le responsable de la BID exprime le souhait que des dispositions soient prises en vue de permettre au pays d'absorber des investissements étrangers. Il se montre très optimiste quant à l'avenir du Pays.

EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19160

Commentaire
C'est le rôle des investisseurs, des économistes, d’être optimistes. Car sans cela, ou iraient leurs investissements? Mais cela ne saurait suffire. Le gouvernement, les secteurs politiques en général, les associations de professionnels, les syndicats, tous doivent sentir ce besoin de mobilisation des énergies. C'est la dernière chance du pays qui est en jeu. Ce temps précieux, unique, ne peut être gaspillé. Avançons de pied ferme vers la bonne direction si nous ne voulons pas une fois de plus rater le train du développement ou tout au moins d'une amélioration de la situation actuelle! Cela ne peut pas durer! On avance ou on recule!

Haïti-MINUSTAH : Retrait envisagé

jeudi 26 mai 2011
P-au-P, 26 mai 2011 [AlterPresse] --- Une mission d’évaluation du Conseil de sécurité des Nations Unies est attendue en Haïti au mois de juin prochain, annonce la porte-parole de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Sylvie Van Den Wildenberg, lors d’une conférence de presse ce 26 mai.
Cette mission aura à travailler sur un nouveau calendrier de retrait de la MINUSTAH, indique la porte parole de la mission.
« En octobre 2009 le Conseil de sécurité était en train de travailler sur le retrait progressif des troupes de la MINUSTAH » et ce calendrier « a été complètement chamboulé…par le tremblement de terre », explique t-elle.
« Le succès d’une mission de maintien de la paix c’est quand elle s’en va… Plus vite on part, mieux c’est pour tout le monde et en particulier les populations », martèle t-elle. Selon ses déclarations des discussions ont été ouvertes avec le président Michel Martelly autour du sujet.
Le président souhaite établir une nouvelle force de sécurité dont le statut demeure encore flou. Depuis la dissolution de l’armée en 1995, la police est l’unique force de sécurité nationale avec un peu plus de 9 mille agents actifs pour tout le territoire.
La MINUSTAH compte pour sa part 9 mille soldats et 3 mille 500 policiers, selon les chiffres fournis par Sylvie Van Den Wildenberg.
En attendant son retrait du pays, elle s’apprête à enclencher dans les prochains jours une véritable opération de charme auprès des Haïtiens.
La mission fait l’objet de temps à autre de controverses. Sa responsabilité par rapport à l’introduction du cholera dans le pays, maladie qui a causé plus de 5 mille décès, est avérée par divers experts.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale des casques bleus, le 29 mai, la mission va « multiplier les actions de proximité », annonce Van Den Wildenberg, se défendant de vouloir faire « un coup de pub ».
Le 3 juin la MINUSTAH organise une journée porte ouverte au camp de déplacés Charlie à Tabarre. Une vaste campagne de sensibilisation doit être lancée le 29 mai pour informer la population du rôle de la Police des Nations Unies (UNPOL), selon son porte-parole Jorge Moreno Inocencio.
« Nous voulons avoir une approche plus interactive avec les communautés, être plus proches d’elles, afin de mieux connaitre leurs demandes et leurs attentes », explique le policier espagnol. Plus de 10 mille dépliants et mille posters seront distribuées dans le cadre de cette campagne notamment dans les commissariats, annonce t-il.
La journée mondiale des casques bleus est célébrée tous les ans depuis 2003. Le thème retenu cette année est « Etat de droit ».
Par ailleurs le mois de juin ramène le 7e anniversaire de l’arrivée de la MINUSTAH en Haïti. Sylvie Van Den Wildenberg dit refuser de « s’accorder un auto-satisfecit », mais dresse un bilan positif.
« Il y a encore des actes de criminalité en Haïti. Mais combien y en aurait-il de plus et dans quel état serait le pays aujourd’hui si le travail que la MINUSTAH a fait au niveau de la sécurisation et de la stabilisation n’avait pas été fait ? », se demande-t-elle, soulignant un certain rôle dissuasif des troupes onusiennes.
Sur les 14 missions de maintien de la paix actuellement en cours dans le monde, il n’y en a qu’une en Amérique et c’est celle présente en Haïti, rappelle t-elle. [kft gp apr 26/05/2011 13 :40]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11085

Commentaire
Cette mission, on ne peut pas le nier, était nécessaire pour prévenir un bain de sang en Haiti après l’éviction du prêtre-président. Car il avait jusqu’à tout récemment-ou qu'il se trouvât- le pouvoir d'atteindre la population dans ce qu'elle a de plus sacré, la vie de ses membres. N'est-ce pas la raison pour laquelle tout le monde avait peur qu'il revienne y compris les Etats-Unis? Maintenant les eaux ont repris leur cours normal. Michel Martelly qui connait bien le terrain des agitations sociales et des agitateurs (ce n'est pas un reproche, au contraire)a su mettre un frein à cette pratique de son antagoniste. C'est, en toute honnêteté, le plus grand bien de ce nouveau gouvernement à Haiti. Que fera-t-il ensuite? Cela doit être notre nouvelle préoccupation!En attendant, les conditions les plus objectives sont réunies pour que le pays prenne en main sa propre sécurité. Mais ne perdons pas de vue qu'il s'agit des conditions psychologiques. Les matérielles font encore défaut. Il faudra, sans perte de temps, former suffisamment de policiers, peut-être un peu plus des trois mille de la MINUSTAH et non moins de neuf ou dix mille soldats. Et encore, car cela ne donnerait qu'un soldat pour dix mille habitants. Mais c'est mieux que rien.
L'autre aspect de la présence de cette force internationale de paix, le choléra. Ce mal qui a fait plus de morts que ceux qui ont été assassinés par les dictateurs de tour depuis 1986, aurait pu être évité. Notez que nous n'avons pas parlé de ceux qui en sont affectés de l'autre côté de la frontière, en République Dominicaine. Ce qui fait qu'il est extrêmement difficile d’évaluer toutes les séquelles de la maladie sur l’île d'Hispaniola. Cependant, il y a une leçon à tirer de ce désastre international. C'est que si toutes les ressources mobilisés pour affronter le choléra, le tremblement de terre et autres, ne seraient jamais disponibles pour Haiti au cas ou les choses iraient mieux-paradoxe!-la crise actuelle n'aurait peut être pas non plus atteint la gravité que nous savons. Voilà une raison suffisamment convaincante pour nous forcer à nous entendre, à profiter de l'accalmie apportée par Michel Martelly (a Cézar ce qui lui appartient!)et à commencer très honnêtement à planifier l'avenir. Et ne pas omettre d'exiger du nouveau gouvernement le respect total de la constitution et des lois fait partie de ce nouveau processus de normalisation du pays. Pourquoi attendre que le pouvoir rende fou celui qui le détient s'il est encore temps de le prévenir? Protéger Michel Martelly de Sweet Micky, c'est protéger le pays! C'est d'ailleurs, si l'on en croit son discours d'investiture, ce qu'il nous a sincèrement invités à faire.

jeudi 26 mai 2011

Haïti-Politique : Quelles alliances pour la gestion future du pays ?

mercredi 25 mai 2011
P-au-P, 25 mai 2011 [AlterPresse] --- Environ deux semaines après l’investiture d’un nouveau président à la tête d’Haïti, la population reste dans l’expectative des nouvelles alliances politiques qui seront constituées pour la gestion future du territoire national, observe l’agence en ligne AlterPresse.
En 10 jours, le président, issu des résultats du 20 mars 2011, Michel Joseph Martelly, s’est caractérisé par une omniprésence dans les médias avec sa participation dans diverses inaugurations.
Depuis son entrée en fonction le 14 mai, Martelly multiplie des mises en garde à l’endroit de divers secteurs et affirme que son éventuel échec rejaillira sur l’ensemble de la nation.
En plus d’affiches, proches du culte de la personnalité – interdit par la Constitution -, il appelle, à chaque prise de parole, qui veut l’entendre à s’aligner sur sa vision de “changement” sans manifester concrètement (au-delà des discours) les voies et moyens de l’orientation qu’il compte imprimer à l’administration publique.
Comme l’indique la Constitution du 29 mars 1987, il a rencontré les présidents du sénat et de la chambre des députés sans aboutir à des résultats concluants sur le choix d’un premier ministre.
Cependant, le nom de l’homme d’affaires Daniel Gérard Rouzier, concessionnaire de véhicules automobiles – qui circulait dans la capitale politique comme chef de gouvernement pressenti après l’annonce de la victoire de Martelly à la présidentielle – est confirmé comme le choix du nouveau président.
Aucune donnée n’existe sur des accords éventuels avec les forces sociales et économiques, d’autant que la transparence se fait encore attendre sur les sources de financement et les sommes dépensées durant les 6 mois de campagne électorale.
Des rumeurs font état de probables dissensions qui seraient intervenues parmi l’équipe de campagne de Martelly, en ce qui concerne les choix et lignes de gestion envisagés.
Aucune information n’est disponible, non plus, sur la recherche de compromis politique avec les forces majoritaires au parlement, dont le groupe parlementaire pour le renouveau (Gpr) composé de membres de la plateforme “Inite (Unité de l’ancien président René Garcia Préval) et d’alliés.
Une telle entente devrait permettre au futur gouvernement, non seulement d’obtenir un vote favorable de sa politique, mais aussi de disposer d’appuis parlementaires pour appliquer son plan de gestion dans les mois à venir.
Quoi qu’il en soit, la prudence est de rigueur chez divers sénateurs et députés quant aux chances de ratification ou non du premier ministre désigné par-devant les deux chambres du parlement en Haïti, dans la nouvelle conjoncture politique. [rc apr 25/05/2011 12:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11081

Commentaire
Ce qui suscite le plus de suspicion dans les esprits, c'est que le président élu commence à fixer les pourcentages qu'il retiendra sur les appels téléphoniques et les transferts sans dire exactement par quel mécanisme légal ces mesures seront soutenues. Car aucun président ou fonctionnaire de quelque niveau que ce soit ne peut unilatéralement décider de sortir de l'argent de la poche des contribuables sans explication, sans justification légale, sans que les parlementaires aient leur mot à dire. Ou veut-il en venir? Est-ce parce qu'on dispose d'un million, de dix millions ou même d'un milliard de dollars qu'on est en mesure de réussir une reforme de l’éducation valable? Absolument pas! Construire des écoles, des universités, c'est une chose. Mais la formation des maîtres, la modernisation des structures chaotiques et surannées existants à tous les niveaux (ces écoles-borlettes), un emploi permanent pour que les parents puissent continuer à financer l’éducation de leurs enfants, un emploi décent pour financer leurs propres études quand ils quittent les maisons de leurs parents, une maison (et non plus une tente) pour pouvoir étudier tranquillement et réaliser leurs travaux scolaires...Bref, c'est un pari complexe qu'il a devant lui. Pourquoi ne pas commencer par le commencement et déplacer ces gens qui vivent sous les tentes? De minimis non curat praetor. Le président devrait se pencher sur des enjeux autrement plus larges que de compter les centimes dans les poches des membres de la diaspora.

"Un poste dans la fonction publique vient avec une paire de menottes"

"Un poste dans la fonction publique vient avec une paire de menottes" semble être le mot d'ordre dans l'administration publique sous le gouvernement de Martelly.
Haïti: La fameuse phrase a été d'abord prononcée par le président Martelly avant même son investiture, elle a été répétée mardi par son Premier ministre désigné Daniel-Gérard Rouzier pour signifier que les fonctionnaires quels qu'ils soient auront à rendre des comptes de leur administration et qu'ils encourent des peines en cas de corruption, selon l'agence en ligne HPN.
« Si quelqu'un enfreint la loi, il sera sanctionné », a-t-il lancé menaçant.
Interrogé sur l'importance à donner à la phrase "Un poste dans la fonction publique vient avec une paire de menottes", s'il fallait la prendre au sérieux, Daniel Rouzier a répondu que lui il la prenait au sérieux. Il dit en outre espérer que ses futurs ministres, au cas où il serait ratifié, feront de même.
« Certains luxes ne sont pas normaux dans des pays pauvres, surtout quand on occupe un poste dans la fonction publique. S'il quelqu'un veut faire de l'argent qu'il rejoigne le secteur privé et investisse son argent, et ne pas se servir dans les poches des contribuables », a ajouté le Premier ministre désigné.
Opinant sur le nouveau slogan certains croient c'est bien de vouloir mettre de l'ordre, « mais cela ne se fera pas d'un coup et pas de manière cavalière », selon Renaud.
"Démagogie et business as usual", répond pour sa part Juliette, à la fois sceptique et ironique.
"Attendons voir cette mesure à l'oeuvre, ajoute-t-elle cependant. Car ce n'est pas la première fois que les nouveaux arrivants au pouvoir annoncent des mesures d'éclat. Si cela marche tant mieux, mais je suis sceptique".
"J'espère, commente Louis, que ces menottes auront les mêmes dimensions pour tous les poignets. Je n'aimerais pas qu'ils puissent se glisser seulement dans ceux des petits fonctionnaires et qu'ils ne s'adaptent pas aux puissants et aux amis du pouvoir".

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92978&PubDate=2011-05-25

Commentaire
Voilà une mise en garde intéressante! Mais nous avons suffisamment d’expérience pour savoir qu'il s'agit d'impressionner la galerie. Le président Joaquin Balaguer en République Dominicaine, quand il a repris le pouvoir dans son pays en 1986 après huit ans de silence (qui ont fait suite à ses douze ans à la présidence 1966-1978) était allé plus loin. Il avait promis de "faire couper des doigts" si un seul fonctionnaire se corrompait au sein du gouvernement. Et l'histoire, que je sache, n'a enregistré jusqu'à sa mort, aucune mutilation dans ce sens. Les nouveaux fonctionnaires, par dessus tout, le nouveau président, peuvent se faire une place dans l'histoire en réalisant des actions concrètes et dignes d'une société qui ne demande qu'à aller de l'avant. Nous avons déjà dit qu'une réputation, cela se construit. Et comme nous refusons la fatalité, nous voulons partir à zéro avec ce président néophyte en politique. Nous ne cesserons de répéter qu'Antonio Guzman en République Dominicaine était aussi, d'une certaine manière, un néophyte (en 1978). La différence? Il a su s'entourer d'hommes capables, dont la vocation était de servir leur pays. Et il s'est distingué de ses prédécesseurs. Ce ne sont pas les discours creux, mais des actes concrets qui feront de Michel Martelly un grand président, si cela est réellement son objectif.

Des ministres nient toute implication dans les fraudes électorales

Jeudi, 26 mai 2011 06:15
Les membres de la commission sénatoriale d'enquête sur les fraudes électorales poursuivent inlassablement les auditions. Le ministre de l'intérieur et des collectivités territoriales, Paul Antoine Bien Aimé, a soutenu hier qu'il n'a joué aucun rôle dans la réalisation des élections. Il révèle que son ministère n'a à aucun moment interféré dans le fonctionnement du Conseil Electoral Provisoire (CEP), un organisme autonome.
Le chef de la Police, Mario Andrésol, a nié toute implication dans les fraudes électorales. Il rappelle que les policiers n'étaient pas autorisés à pénétrer dans les centres de vote.
M. Andrésol ainsi que les ministres de l'intérieur Paul Antoine Bien Aimé et de la justice, Paul Denis, ont attiré l'attention sur les graves violences enregistrées lors des dernières élections. Le ministre Bien Aimé a souhaité que les acteurs politiques planchent sur les importantes ressources financières utilisées par des candidats et la machine électorale.
Les conseillers électoraux seront appelés à répondre aux questions de la commission en fin de semaine. Les conseillers qui répondront à la convocation devront réfuter les accusations de corruption formulées par des candidats et des organisations de défense des droits humains.
Entre temps la sérénité des membres de la commission sénatoriale est quelque peu perturbée par leur collègue Moise Jean Charles (Inité). Très remonté contre le chef du Parquet qui a émis un ordre d'interdiction de départ à l'encontre des conseillers électoraux, le sénateur Jean Charles veut convoquer le juge Auguste Haricydas.
Visiblement les violons ne s'accordent pas au grand corps, le sénateur Latortue soutient de son coté que le fonctionnement du Parquet est l'objet de la convocation.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19156

Commentaire
Ces linges sales qui devraient se laver entre les membres d'Inité, ces ex-lavalassiens rompus à toutes les versions possibles des magouilles politiques, commencent à mobiliser inutilement de l’énergie dont le pays a besoin pour s'occuper des problèmes graves qui l’étranglent. Ont-ils une conscience ces gens qui font l'impossible pour que le pays ne connaisse jamais de jours meilleurs, sans eux? Chaque fois qu'un chef d’état écarté des affaires publiques fait tout ce qu'il peut pour freiner tout effort du pays vers le progrès, il a le sentiment d’être indispensable, messianique, le seul à pouvoir faire ce que les autres ne sont pas capables d'entreprendre. Le pire, c'est qu'ils trouvent des auxiliaires tout aussi inconscients qu'eux pour exposer leur propre dignité, et alimenter leur rêve fou de grandeur. Ces enfantillages dégouttants, ne se conçoivent même pas dans un pays ou les politiciens se respectent et respectent ceux qui leur ont donné le pouvoir. Quand est-ce que ces politiciens haïtiens, dans leur grande majorité, comprendront, comme le signalait Malraux, qu'"il n'y a pas de héros sans auditoire"? Sans le peuple, messieurs, vous n'existez pas!

mercredi 25 mai 2011

L'édito

Sur quelle Constitution Martelly a-t-il prêté serment ?
Haïti: Faisant suite à la lettre du président de la République adressée aux présidents des deux Chambres sur la désignation de Daniel Gérard Rouzier comme Premier ministre, le Sénat de la République s'apprête à former une commission spéciale pour analyser ses pièces. Du côté de la Chambre basse, les députés étant en congé, le bureau attend incessamment l'arrêté présidentiel qui doit convoquer le Corps législatif en session extraordinaire pour ratifier le choix du Premier ministre désigné et approuver sa déclaration de politique générale.
Cet arrêté, que prendra le chef de l'Etat, doit sans nul doute, selon les normes de rédaction des textes législatifs et réglementaires en Haïti, viser la Constitution dans les articles qui se rapportent au choix du Premier ministre et la convocation du Corps législatif en session extraordinaire. Quelle Constitution sera visée dans l'arrêté présidentiel ? Celle publiée dans Le Moniteur le 13 mai 2011, celle non amendée ou celle amendée par l'Assemblée nationale le lundi neuf mai 2011 ?
Comment le président de la République pourra-t-il prendre un arrêté sans publier auparavant la loi constitutionnelle qui mettra fin à la saga provoquée par la publication de la version erronée de l'amendement votée souverainement par l'Assemblée nationale le neuf mai 2011 ? Si Michel Martelly n'a aucune responsabilité dans cette crise de publication de la loi constitutionnelle, il ne peut non plus ignorer aujourd'hui la version réelle transmise vendredi par le président du Sénat. En dépit de la grossièreté de l'erreur commise à la fois par le bureau de l'Assemblée nationale et le secrétariat de l'ex-président René Préval, Martelly ne peut pas se passer de l'article 126 de la Constitution qui stipule que «la loi prend date du jour de son adoption par les deux Chambres». Ce qui semble vouloir dire que les formalités de promulgation et de publication ne constituent pas des normes supérieures aux lois et actes adoptés souverainement par les Assemblées législatives.
Sur quelle Constitution Michel Martelly a-t-il prêté serment ?
Si les erreurs matérielles contenues dans la publication de la loi constitutionnelle ne peuvent pas enlever le caractère souverain du vote des deux Chambres en Assemblée nationale, on peut prétendre qu'il a prêté serment sur la Constitution amendée.
Lemoine Bonneau
bonneau@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92904&PubDate=2011-05-24

Commentaire
Si les questions de l'éditorialiste sont logiques, c'est plus qu’évident qu'elles le sont, on ne peut pas nier que la constitution amendée, la vraie doive être la référence. Naturellement, comme nous ne vivons pas dans une forêt, les mesures nécessaires doivent être prises pour que l'article 126 en question ne mente pas. La publication dans le journal officiel de la constitution amendée, la vraie (malgré Préval et confrères) devrait précéder l'adoption des mesures censées entérinées par cette même constitution. Pourquoi ne pas le faire immédiatement et prévenir des complications postérieures? C'est exactement mettre la charrue avant les boeufs, mais quand on n'a pas hésité à se donner un président comme Préval, quelle punition ne mérite-t-on pas? Il y a un prix à payer pour chaque bêtise commise. Nous l'oublions un peu trop vite.

Le dossier du Premier Ministre sera bientôt soumis au sénat

Mercredi, 25 mai 2011 05:39
Les leaders du sénat haïtien devront ce mercredi décider la formation d'une commission spéciale chargée d'analyser le dossier du Premier Ministre désigné. Les présidents des commissions permanentes et les membres du bureau du grand corps devraient ainsi donner le coup d'envoi du processus de ratification du choix du Premier Ministre. Il s'agit de la première étape du long processus de ratification du choix puis de l'énoncé de politique générale.
Le sénat lancera donc le processus en attendant une convocation à l'extraordinaire des députés par le chef de l'Etat. Le sénateur Steven Benoît (A) déplore la lenteur du processus et presse le président Michel Martelly de convoquer la chambre basse.
Interrogé sur l'état du dossier du Premier Ministre désigné, M. Benoît soutient que M. Rouzier répond aux critères constitutionnels. Comme moi il détient une carte de résident aux Etats-Unis, révèle le sénateur Benoît pour qui il faut tout mettre en œuvre pour que le gouvernement entre en fonction avant la mi-juin.
Hier les membres des différents blocs avaient tenu des réunions spéciales afin de faire les premières considérations politiques. Le président du sénat Roudolph Joazile avait émis le vœu que le Premier Ministre désigné rencontre les membres des blocs parlementaires afin de dégager une majorité indispensable pour la formation du gouvernement.
Cette proposition a été bien accueillie par M. Rouzier qui a sollicité des réunions de travail avec les membres des blocs parlementaires. Au cours des dernières 72 heures M. Rouzier a pu s'entretenir avec plusieurs leaders influents du Parlement.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19151

Commentaire
Le processus de ratification par le parlement du premier ministre désigné devrait commencer avec célérité. Le personnage étant connu, son parcours assez transparent, cela ne semble pas exiger un temps considérable. Ce qui par contre est inquiétant, c'est l'absence totale d’intérêt de certains parlementaires à accélérer l'installation du prochain chef du gouvernement afin que le travail qui doit être fait en faveur de la majorité le soit rapidement. C'est lamentable que ceux qui vivent hors de ce pays soient apparemment plus pressés de voir le bout du tunnel, de trouver une solution viable aux graves problèmes qui suffoquent la nation que ces personnages qui dépendent pourtant du bon fonctionnement du pays pour continuer à jouir de leurs propres privilèges. N'est-ce pas un pays de paradoxes, Haiti?

mardi 24 mai 2011

Interdiction de départ contre les membres du CEP

Les membres du Conseil électoral provisoire sont dans le collimateur de la justice. Une mesure d'interdiction de départ a été adoptée contre eux par le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince sur la demande du Sénat de la République.

Haïti: Le président de l'institution électorale, Gaillot Dorsinvil; son vice-président Jean Thélève Pierre Toussaint, et les autres membres actifs - Ribel Pierre, Anthénor Guerrier, Leonel Raphael, Jacques Belzin, Laurette Croyance et Ginette Chérubin (membre démissionnaire) ainsi que Pierre-Louis Opont, directeur général du CEP - sont visés par une décision du parquet de Port-au-Prince relative à l'ímpossibilité pour eux de laisser le territoire national.
Une correspondance en effet, selon les informations disponibles, a été adressée le 19 mai en cours par le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Harycidas Auguste, au directeur général du Service de l'immigration et de l'émigration pour l'informer de la mesure d'interdiction de départ prise à l'encontre des membres du CEP. Ces derniers ne pourront pas traverser les frontières terrestre, maritime et aérienne du pays jusqu'à nouvel ordre.
La mesure du parquet à l'encontre des membres du CEP est intervenue à la suite d'une requête du Bureau du Sénat. « C'est la commission d'enquête spéciale du Sénat de la République sur les élections qui avait demandé au Bureau du Sénat de produire la requête au parquet de Port-au-Prince », a confirmé le sénateur Youri Latortue, président de la commission. La commission d'enquête - qui a déjà interrogé plusieurs personnalités, dont le ministre de la Justice, Paul Denis - compte faire de même dans les prochains jours pour les membres du CEP sur les allégations de fraudes au cours des dernières élections. En attendant, la commission va rencontrer demain mardi le directeur de la Police nationale, Mario Andresol, sur le même sujet.
A côté de la mesure d''interdiction de départ adoptée contre les membres du CEP par le parquet de Port-au-Prince, leurs noms figurent
déjà sur une liste de personnalités dont les visas américains seraient révoqués par les Etats-Unis. Réhabilités à la suite des résultats partiels du second tour des élections, Gaillot Dorsainvil et ses collègues du CEP sont accusés de tous les maux du monde depuis la publication des résultats définitifs des législatives qu'ils auraient fabriqués.

Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92823&PubDate=2011-05-23

Commentaire
Au moins une occasion offerte aux autorités judiciaires du pays pour montrer leur efficacité et surtout leur impartialité. Ce serait une si belle leçon si ces législateurs pouvaient enquêter, établir la vérité, indiquer les coupables, les juger convenablement et leur appliquer les sanctions prévues par la loi. Mais comme on est en Haiti, il faudra attendre pour savoir réellement à quoi tout cela va nous conduire.

Après les Télécoms, les transferts

Les nouvelles tombent les une après les autres et se ressemblent. Après l'ajustement à la hausse de tous les tarifs des appels téléphoniques au prétexte de financer le Fonds pour l'Education, la Banque de la République d'Haïti (BRH) va introduire des frais de 1 dollars 50 sur tous les transferts entrants et sortants d'Haïti. Comme pour les télécommunications personne ne parle de taxe. Il n'y a pas de loi, ni de débats. On ne sait pas à quoi exactement les fonds ainsi collectés seront destinés, mais, dans les deux cas, tout le monde est pressé. D'ici le 15 juin les nouveaux tarifs télécoms vont entrer en vigueur et d'ici le 1er juin les frais sur les transferts.
Nous publions ci-après la circulaire # 98 de la BRH signée de Charles Castel, le Gouverneur de la Banque des banques.
Haïti: Dans le cadre de ses efforts pour maintenir l'efficience, l'intégrité, la fiabilité des informations et la sécurité du système de paiements aussi bien que pour promouvoir l'inclusion financière, la BRH a décidé d'initier une réforme qui vise à
• élargir la gamme des instruments et services de paiement
• accélérer la dématérialisation de la monnaie et l'inclusion financière ;
• promouvoir la décentralisation et la vulgarisation des points de paiement ;
• améliorer les coûts d'exploitation et d'utilisation des liquidités ainsi que l'accès à ces moyens de paiement ;
• renforcer l'interopérabilité des infrastructures bancaires et de paiement
• mettre en oeuvre un régime de surveillance et de rèulementation plus appropriée ; et
• accroitre l'efficience et la stabilité des services de paiement.

Conformément aux dispositions de la loi du 17 août 1979 créant la Banque de la République d'Haïti, du décret du 14 novembre 1980 réglementant les activités bancaires et du décret du juillet 1989 sur les maisons de transfert, la présente circulaire détermine les conditions d'exécution des transferts de fonds internationaux sur Haïti (entrants et sortants).

1. Déclaration de transferts internationaux
Les banques commerciales, les banques d'épargne et de logement et les maisons de transfert sont tenues de communiquer chaque lundi à la BREL sur support papier, le nombre et le montant total des transferts expédiés à l'étranger et reçus de l'étranger, quelle que soit la forme dans laquelle le bénéficiaire reçoit le transfert (espèces ou nature), conformément au formulaire de déclaration en annexe. Ces institutions sont tenues également de faire parvenir mensuellement à la BRH la copie certifiée conforme des montants déclarés aux régulateurs des territoires sur lesquels elles exercent leurs activités de transfert de fonds.

En cas de non respect de la présente section, l'institution concernée s'expose aux pénalités suivantes

- Fiabilité de l'information
En tout temps, les montants déclarés dans le formulaire prévu en annexe doivent être ceux apparaissant dans les livres de l'institution ainsi que les déclarations aux régulateurs susvisés. Si les montants ne concordent pas, la BRH peut, après enquête sur les circonstances et la nature de la violation, imposer une pénalité de 50% de la différence entre les montants déclarés et les montants apparaissant dans les livres, sans préjudice des frais d'utilisation dus par l'institution.
En cas de récidive, la BRH appliquera des sanctions pouvant aller jusqu'au retrait de l'autorisation de fonctionnement.
- Retard dans la soumission des rapports
En cas de retard clans la soumission du formulaire, les institutions concernées encourent une pénalité de dix mille gourdes (HTG 10,000.00) par jour d'infraction. La période de pénalité s'étend du jour où le formulaire aurait dû être transmis à la BRH au jour où celle-ci le reçoit.
Au-delà de huit (8) jours de retard, le montant de la pénalité sera doublé. Au-delà d'un (1) mois de retard, la BRH peut prendre des sanctions pouvant aller jusqu'au retrait de l'autorisation de fonctionnement.
- Paiement des pénalités
La BRH fera parvenir, par avis avec accusé de réception, aux institutions concernées le montant des pénalités. Les pénalités doivent être réglées par chèque de direction à l'ordre de la Banque de la République d'Haïti dans un délai de huit (8) jours à compter de la date de réception de l'avis.
- Inspection
Des inspections peuvent avoir lieu à tout moment dans le cadre de la mise en oeuvre des présentes.
2. Utilisation et frais d'utilisation de la plateforme de paiement de la BRH
Les banques commerciales, les banques d'épargne et de logement et les maisons de transfert sont tenues d'utiliser la plateforme de paiement de la BRH pour le traitement de tous les transferts de fonds internationaux sur Haïti (entrants et sortants). Elles sont tenues également d'offrir à leur clientèle l'option de recevoir les transferts par des instruments de paiement électroniques universellement acceptés.
Les mécanismes d'échange de données, d'exécution, de compensation et de règlement de la plateforme de paiement pour le traitement des transferts internationaux sur Haïti (entrants et sortants) seront édictés par la BRH.
Des frais de test, de certification, d'utilisation et d'inspection de 1.50 USD seront appliqués par transaction pour les services de paiement et d'accès en différents points à travers le pays. Ces frais seront facturés mensuellement et devront être payés avant le 10 de chaque mois par chèque de direction.
Par ailleurs, lesdits frais ne seront pas applicables sur les transferts effectués par les banques pour leur propre compte. Autrement dit, les transferts pour les entreprises et les particuliers sont donc visés par ces frais.
3. Interfaces avec la plateforme de la BRH
La BRH fixera par voie de dispositions règlernentaires la date limite pour la mise en place des interfaces avec la plateforme de paiement.
La présente circulaire entre en vigueur le 1er juin 2011.

Port-au-Prince, le 20 mai 2011
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92858&PubDate=2011-05-23

Commentaire
Jusqu’ou est-ce que ce nouveau gouvernement pense aller dans l’illégalité? Jusqu’ou va-t-il se rendre sans consulter les parlementaires, sans que les victimes-les Haïtiens vivant à l’étranger-ne sachent exactement ce à quoi leur argent va être consacré? Car il est évident qu'on ne peut pas prétendre que tout le monde croie l'histoire de la construction d’écoles, de la reforme de l’éducation, d'autres ingrédients du même genre sans qu'aucune structure administrative laisse présager ce qui va réellement se faire. Serions-nous en train de nous lancer vers un précipice croyant nous doter dune véritable solution au problème de l’éducation, et même pire, au problème de la gouvernance en Haiti? Quelle garantie pour de tels sacrifices? Devons-nous donner - non pas un - mais deux chèques en blanc à un gouvernement qui n'a même pas encore fait ses preuves? Surveillons de près ce qui est en train de se passer sous nos yeux dans ce pays!

Haïti-Logement post-séisme : Destruction de tentes occupées par des personnes déplacées à Delmas

lundi 23 mai 2011
P-au-P, 23 mai 2011 [AlterPresse] --- Des autorités municipales de Delmas (au nord-est de la capitale), accompagnées d’agents de la police nationale d’Haïti (Pnh), ont procédé, le lundi 23 mai 2011, à la destruction de plusieurs tentes de personnes déplacées, qui occupaient, depuis le 12 janvier 2010, une des places publiques sises à l’angle du carrefour de Delmas et de la route de l’aéroport international, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
« Au carrefour de l’aéroport, des tirs d’armes retentissent de temps à autre, on vole des téléphones cellulaires (…). Il y a des gangs dans le carrefour. (…) On ne saurait donner aux gens, en cadeau, une place publique pour y établir des tentes favorables aux activités de gangs », affirme le maire de Delmas, Wilson Jeudy.
Cette opération de démolition a eu lieu au milieu de cris, vacarmes et larmes de détresse d’enfants, de jeunes filles, de jeunes garçons et de grandes personnes, se demandant quoi faire, 16 mois après avoir été contraints de se déplacer vers cet espace.
« Un travail en deux étapes a été fait : la première étape consiste en l’élimination de toutes les tentes vides, celles soupçonnées de servir de repaires à des gangs ; la deuxième sera de rentrer en pourparlers aujourd’hui avec les personnes résidant dans d’autres tentes pour voir par quels moyens la mairie peut parvenir à les déplacer », martèle Jeudy.
Plusieurs personnes déplacées, occupant les tentes détruites, ont été surpris par l’opération qui a fait disparaître beaucoup de leurs biens.
La population du camp, démoli sur l’une des places publiques à l’angle de la route de l’aéroport international et de la route de Delmas, fustige les autorités policières qu’elle accuse de faire preuve de laxisme en relâchant les délinquants et voleurs pris en flagrant délit.
Soulignant avoir vécu péniblement les réalités d’existence, dans lesquelles elles se trouvaient avant la démolition de leurs tentes, ces personnes déplacées demandent justice tout en réclamant leur relocalisation dans des logements décents pour leurs familles.
L’aire, comprise entre le carrefour de la route de l’aéroport international et de celle de Delmas, constitue une voie très fréquentée, empruntée par différents transports publics et où le climat sécuritaire est très souvent préoccupant, rapportent des riverains et passants interrogés par AlterPresse. [mm rc apr 23/05/2011 11:55]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11073
Commentaire
Est-ce vrai qu'on ne peut trouver aucune solution viable à ce problème de la délinquance à part le fait d'introduire coupables et innocents dans le même panier? Dans un pays qui se respecte, après une expérience aussi traumatisante que ce tremblement de terre, a-t-on le droit de soumettre ces gens (enfants et adultes compris) à d'autres traitements violents, vexatoires, au lieu de trouver une issue à leurs graves problèmes? Sont-ils responsables de la dégradation de l'environnement qu'ils n'ont pas créé et dont le gouvernement devrait se charger de transformer depuis longtemps? Si les gens sont témoins qu'il y a des actes de délinquance qui se commettent dans la zone, n'ont-ils pas blâmé aussi les autorités d'être laxistes donc tolérants envers la délinquance? Faut-il toujours briser la chaine par le maillon le plus faible? Voilà des questions auxquelles le nouveau gouvernement ferait bien de répondre. Le maire de Delmas ou de n'importe quelle autre communauté, tout le monde le sait, ne courrait jamais le risque de prendre une mesure de ce type de manière isolée. Alors?

lundi 23 mai 2011

Une version corrigée de l'amendement pourrait être publiée

Vendredi, 20 mai 2011 06:21
Les autorités gouvernementales et législatives sont sur le point de trouver une solution au problème résultant des erreurs dans l'amendement de la constitution de 1987.
Les membres du bureau de l'Assemblée Nationale ont acheminé hier le document contenant les corrections à apporter dans l'amendement constitutionnel. Une dizaine d'articles dont ceux relatifs aux mandats des législateurs doivent être corrigés.
Le chef de l'Etat et les présidents des deux chambres auraient convenu qu'il s'agit d'erreurs matérielles pouvant être corrigées par une nouvelle production du même numéro du moniteur. Le député de la Croix des Bouquet, Tolbert Alexis révèle qu'il s'agit de l'option retenue par la présidence, l'Assemblée nationale et la direction des Presses nationales. Les spécialistes assurent que ces types de corrections ont déjà eu lieu dans le passé.
On notera toutefois que le juriste Samuel Madistin avait mis en garde contre une telle option la qualifiant de faux en écriture publique. Il fait remarquer que le président Martelly ne peut nullement acheminer un document au moniteur alors que la signature serait celle de son prédécesseur. Selon l'ex sénateur un consensus entre le bureau de l'Assemblée nationale et le gouvernement doit être trouvé afin de sortir de cet imbroglio.
De plus, il signale que le président Martelly ne peut signer le document qui dans ce cas entrerait en application après la fin de son mandat.
Les avis des juristes haïtiens divergent sur ce dossier. Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Port-au-Prince, Gervais Charles, a annoncé hier la formation d'une commission en vue de formuler des pistes de solution aux législateurs.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.lenouvelliste.com/

Commentaire
Merci Préval et collaborateurs de replonger le pays dans une situation qui, normalement, ne devrait plus occuper le temps des parlementaires. Et l'on prétend que des hommes politiques de cet acabit soient respectés, aillent librement à travers le pays causant des maux qui ne seront pas toujours visibles car ils ont l'habitude d’opérer dans l’obscurité. Pauvre Haiti! Comme dit l'espagnol "Genio y figura hasta la sepultura!"

Haïti-Education : Martelly s’apprête à lancer son fonds pour l’éducation

vendredi 20 mai 2011
P-au-P, 20 mai 2011 [AlterPresse] --- Le président de la République, Michel Martelly, participe ce vendredi à l’inauguration d’une école publique aux Côteaux dans le Sud, où il lance officiellement le Fonds National pour l’Education (FNE), annonce la présidence.

Ce fonds doit permettre la scolarisation de 500 mille enfants et réaliser ainsi l’une des principales promesses du président.

Le FNE sera opérationnel dès le 15 juin prochain, selon le communiqué. L’exécutif entend pour cela appliquer un « surplus tarifaire » de 23 cents sur chaque minute d’appels internationaux entrants, desquels 5 cents seront prélevés et versés au FNE.

« Il ne s’agit pas d’une taxe mais d’un surplus tarifaire accepté volontiers par les quatre operateurs locaux (Digicel, Voila, Haitel, Natcom) », lit-on dans la note.

Toutefois, le communiqué ne précise pas combien l’Etat arrivera à tirer en tout à partir de ce surplus, alors que 4 mois nous séparent de la rentrée scolaire.

Aujourd’hui 9% seulement du budget national est consacré au financement de l’éducation. Sur les 60% du budget national provenant de l’aide internationale, la part de l’éducation représente seulement 3%.

Pour arriver a la scolarisation gratuite effective des enfants durant les 6 premières classes fondamentales, il faudrait disposer de 4,3 milliards de dollars sur les 5 prochaines années.

L’Etat devrait aussi augmenter sa contribution dans le budget national à l’éducation de 30%, et une part égale de l’aide internationale devrait aussi y être allouée.

Martelly « réaffirme sa ferme détermination à rendre l’Education obligatoire et gratuite durant son mandat et, en ce sens, il entend mobiliser toutes les ressources disponibles en vue d’atteindre ses objectifs pour le bien-être de la population », signale le communiqué.

Cependant outre la volonté et l’énergie, sans cesse affichées par l’ex-chanteur, il faudra surtout relever de multiples défis et composer avec des enjeux politiques. Les responsables auront également à redresser les inégalités du système éducatif pour que « éducation gratuite » ne soit pas synonyme d’ « éducation au rabais ». [kft gp apr 20/05/2011 10 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11068

Commentaire
Un programme "honnête", et j'insiste sur le mot honnête, ne peut pas mal partir. La transparence avant tout! Or imposer cette mesure qui n'est qu'une prérogative du parlement représente déjà un handicap. Ensuite, qui va contrôler la collecte de ces fonds, leur gestion, leur canalisation vers l'objectif allégué? Ou bien ces aspects-là cessent-ils d’être importants parce que c'est le président populairement élu qui en a ainsi décidé? Si nous voulons vraiment faire quelque chose de sérieux, commençons par être sérieux. Peut-on demander à un parent d'envoyer obligatoirement son enfant à l’école s'il ne peut pas le nourrir, s'il ne peut pas le vêtir correctement, s'il n'a pas d'emploi? Il y a tellement de questions à poser, tellement de prémisses indispensables avant de se lancer dans cette voie ou l'improvisation s'est toujours révélée fatale!

Des parlementaires prêts à lancer le processus de ratification

Lundi, 23 mai 2011 06:02
Le processus de ratification du choix du Premier Ministre désigné sera lancé après la phase des négociations politiques entre l'exécutif et le Parlement. Ces négociations entamées depuis plusieurs semaines par le président Martelly seront maintenant conduites par M. Rouzier.

Plusieurs sénateurs n'avaient pas voulu faire de commentaires sur la désignation de M. Rouzier. Anick François Joseph (A), ex prêtre, affirme avoir eu des informations sur l'action de M. Rouzier dans le cadre du renouveau Charismatique. Le sénateur élu dans l'Artibonite croit que M. Rouzier n'a pas eu un parcours politique même si ses parents avaient occupé des fonctions importantes telles ministre et chef de l'Etat.

Le sénateur Kelly Bastien (Inité) annonce que dans le meilleur délai une commission spéciale devra analyser les dossiers de M/ Rouzier. Rappelant que le Premier Ministre tiendra sa légitimité du Parlement, le sénateur Bastien souligne que les législateurs doivent jouer leur partition dans le processus de changement enclenché.

Interrogé sur le manque d'expérience politique de M. Rouzier, le sénateur Bastien rappelle qu'il y un moment pour commencer à faire de la politique. S'il fallait barrer la route il y a des personnes qui ne seraient pas député, sénateur ou président, insiste M. Bastien faisant remarquer que des politiques n'avaient pas obtenu les résultats escomptés.

Membre du parti majoritaire, M. Bastien se montre très ouvert et rappelle que l'échec d'un élu aura des impacts sur tous les acteurs.

Toutefois le chef de file de l'Inité au Parlement, Joseph Lambert, avait à plusieurs reprises mis l'accent sur l'importance d'un partage du pouvoir.

Le grand corps sera probablement le premier à se prononcer sur le choix du Premier Ministre désigné. Le sénateur Anick Joseph a révélé qu'une commission spéciale a été constituée en vue d'analyser les documents du Premier Ministre désigné.

Les députés en vacance jusqu'à la mi-juin devront être convoqués en session extraordinaire par le chef de l'Etat pour le processus de ratification du Premier Ministre.

LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19141

Commentaire
C'est là un premier pas important que le premier ministre désigné soit ratifié par le parlement. Le seul inconvénient pourrait être que certains parlementaires à la morale douteuse, assoiffés de pouvoir, veuillent considérer non point les caractéristiques personnelles et professionnelles de M. Rouzier, qui semble une personne recommandable, mais des mobiles politiques et même "politicailleurs", basés sur leur intérêt personnel. Il faut, comme ils disent, "partager le pouvoir". Leur préoccupation donc, c'est d abord le pouvoir ensuite le pays, s'il reste encore du temps. C'est le genre de modèle qu'un pays qui avance a intérêt à ignorer, à écarter. Malheureusement qu'il faudra attendre les prochaines élections pour cela!

dimanche 22 mai 2011

Haiti-Martelly : Un discours vigoureux et engagé, mais insuffisant

vendredi 20 mai 2011

Analyse du discours officiel d’investiture du nouveau président d’Haïti, Michel Martelly

Par Renauld Govain, Ph.D. *

Soumis à AlterPresse le 17 mai 2011

Le premier discours officiel du président Michel Martelly, très engagé, est délivré dans un élan et une vigueur hors du commun. Mais quel(s) effet(s) a-t-il sur les attentes des uns et des autres ? Nous ne devrons pas oublier qu’un discours ne puisse satisfaire aux attentes de tout le monde. Car nous n’avons et n’aurons jamais les mêmes visions des choses et du monde ! Ce discours était d’autant plus attendu que des citoyens nourrissaient des doutes quant aux capacités stratégiques du nouveau président et sa maturité politique à tenir les rennes d’un pays comme le nôtre dont la gouvernance se révèle de plus en plus difficile.

Il importe ici de savoir, en fait, ce que c’est que le discours. Le discours se définit selon le point de vue duquel on se place. D’un point de vue strictement communicatif, il se définira, par exemple, comme un acte de communication par lequel un locuteur transmet un/des message(s) à plusieurs interlocuteurs formant souvent une assistance. Ces derniers reçoivent le discours qu’ils sont appelés à décoder afin de le comprendre et, éventuellement, de « rétroagir ». De ce point de vue, on dira que le discours du président Martelly est parfaitement réussi car je présume que tout le monde l’a aisément compris pourvu qu’il ait une bonne maitrise des deux langues dans lesquelles il est produit. Cependant, du point de vue politique ou même philosophique, nous définirons le discours par son entéléchie (au sens aristotélicien du terme). Ce qui différencie le discours de la parole, c’est que cette dernière s’envole et le premier fait tache. Chez les philosophes, le discours est la « parole parfaite ». C’est, en fait, ce que veut dire le terme entéléchie. C’est en vertu de cela que ses moindres imperfections sont passées au crible. Le discours est un mouvement de la pensée qui saisit justement les différents contours de son objet ainsi que les attentes de ses récepteurs. Il s’énonce le plus clairement possible en essayant de diminuer les risques de polysémie même si cela se révèle, en réalité, inévitable. Cependant, cette clarté ne le dispense en rien du fond qui doit caractériser les circonstances de son énonciation. Dans tous les cas, le discours dans le contexte qui nous préoccupe est marqué par le caractère formel et protocolaire que lui imposent les circonstances en cause.

On pourrait du même coup poser la question de savoir ce que c’est qu’un homme politique ou, tout court, un politique. La politique étant la « science du gouvernement » ou la « théorie de l’Etat », l’homme politique est un technicien, un homme d’Etat dont la fonction est de s’occuper de la politique. La politique devient sa pratique, son métier, sa préoccupation. Je pourrais dire, plus ou moins vulgairement que la politique est sa seconde nature. Si la politique est l’art de prendre, de garder et d’utiliser le pouvoir, la capacité à rassurer les citoyens, à résoudre des problèmes, à anticiper des problèmes à venir…, diriger un pays dans la bonne direction, celle du développement qui devient aujourd’hui une panacée dans les discours des dirigeants demande et exige beaucoup. Diriger, c’est prévoir, dit-on souvent.

La conquête du pouvoir n’est pas le seul but de la politique (ni la seule vision du politique) mais l’une de ses expressions. Un homme politique qui atteint cette haute fonction de la présidence d’un pays a du coup la mission et donc le devoir de travailler à l’amélioration des conditions de vie des citoyens (politikos, du grec, signifie aussi relatif aux citoyens). Mais le président ne se contentera pas seulement de dire qu’il va améliorer les conditions de vie des citoyens au profit desquels il canalisera toutes ses énergies. Ces énergies sont à mettre en synergie avec celles du cabinet du Premier ministre qui forme avec lui l’exécutif. Avant même d’annoncer qu’il a le projet de faire ceci ou cela, il doit d’abord réfléchir aux voies et moyens qu’il va dégager en vue d’arriver à faire ce qu’il projette de faire pour le bien de la cité.

Parler de discours est une chose, mais parler de discours politique en est une autre. En effet, le discours politique est un acte ou plutôt un ensemble d’actes de parole produits par un homme ou une femme politique dans un but politique. L’homme politique produit un discours quand cela s’avère vraiment nécessaire. Ce qui revient aussi à noter que toute prise de parole d’un homme ou une femme politique n’est pas nécessairement un discours politique. A moins qu’il ait un but politique, communautaire. En tant que tel, il cherche toujours à solutionner un problème. Pas un mot n’est superfétatoire. Pas un geste n’est superflu. Nous sommes là devant une approche du discours qui est de type pragmatique, c’est-à-dire le fait d’envisager non seulement le discours effectivement produit qui est en fait un énoncé mais aussi et surtout ses conditions de production (son énonciation). Donc, le discours est à la fois un produit (l’énoncé) et une production (l’énonciation). Pour bien comprendre le produit il faut souvent passer par la production. C’est à peu près de cela que voulait parler mon professeur d’analyse de texte en secondaire quand il nous chantait « le texte sans contexte n’est que prétexte ».

Les principaux thèmes contenus dans le discours

Le discours a abordé les thèmes suivants (présentés ici de manière non exhaustive) : la décentralisation, le contrôle des naissances afin d’agir sur la pression démographique, la lutte contre la corruption, la scolarisation universelle, la gratuité de l’école, la stabilité politique et économique, la justice sociale, la valorisation de nos patrimoines nationaux et de nos spécificités culturelles, le renforcement de la justice, l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la question des droits et devoirs de l’Etat et des citoyens, le droit à la santé, la sécurité à tous les points de vue, le changement dans tous les compartiments de la vie nationale, etc.

Donc, une simple analyse, voire une bonne lecture suffisent pour reconnaitre que les thèmes clés sont présents. Le président a promis l’expansion et la valorisation de la culture haïtienne (qu’il considère comme la plus authentique) à travers le monde. Mais aussi à vendre les richesses culturelles nationales sur place telles nos plages qu’il présente comme les plus « belles du monde ». Mais dire qu’on a la culture « la plus authentique » du monde est l’expression d’un certain ethnocentrisme. Car qu’est-ce que l’authenticité d’une culture ou une culture authentique sinon une vue de l’esprit dans la mesure où toutes les cultures se valent et se « prévalent » ? Mais ce n’est pas grave d’être ethnocentriste. Le relativisme culturel, en principe, n’est justifié que par rapport à des faits culturels mais non par rapport aux cultures elles-mêmes en tant qu’entités complexes voire parfois abstraites. A noter que nous interprétons les objets et choses du monde à partir d’un système de perceptions et de représentations. C’est en vertu de ces perceptions que nous consacrons une culture authentique c’est-à-dire la présenter comme LA culture. Dans ce cas, on rejette ipso facto la notion d’« universaux culturels » qui seraient des éléments ou expériences qui seraient communs à toutes les cultures ou à la majorité d’entre elles.

Il est prononcé en trois langues : les deux langues officielles du pays avec une forte dominance du créole et l’anglais auquel il a emprunté une seule phrase à valeur publicitaire : « This is a new Haiti open for business now ! » Le créole marque encore des points ! Cependant, sur le plan du respect des normes de composition, il est à remarquer quelques imperfections à divers points de vue dans la mise en forme du support textuel du discours qui auraient pu être évitées. La Faculté de Linguistique Appliquée de l’Université d’Etat d’Haïti peut être utile à ce niveau.

Pour atteindre sa cible, le président utilise un langage à la mode (langaj bredjenn !), se rapprochant ainsi de toutes les couches de la société : « …sekirite pou investisè, pou peyizan kapab pwodui pou tout moun ka kè kal, pou tout moun poze », « Brendjenn yo, ti mesye lari yo », « …Nou konnen kè m fèb pou nou », etc. sans oublier son fameux slogan de campagne qui continue encore « Tèt kale ». Plus qu’un effet de mode, c’est une technique communicative qui donne l’illusion de l’inclusion. Ajouté à cela, un langage se rapprochant de celui des militaires : « Nou te pase pran m tèt kale, pou mwen t al alaso, alaso de chanjman ».

Le président aurait-il raté l’entrée en matière ?

Le président de Repons Peyizan ne serait-il pas en arrivé à l’évidence qu’il n’est plus en campagne et où il avait une politique fictive à faire valoir en essayant à chaque fois de renforcer la naïveté et l’innocence d’un électorat dont le haut taux d’analphabétisme joue toujours en sa défaveur ? Si la campagne électorale est le lieu de la politique du « Se mwen ki pi bon », l’exercice du pouvoir est, par contre, le lieu de modélisation de moyens, de la canalisation des énergies individuelles et collectives en vue de réussir les 5 ans de gouvernance pour le bien-être de tous.

On s’attendait à entendre le président étaler les moyens de son programme politique, si politique il en avait un (!) Je m’attendais à l’entendre nous indiquer les voies et moyens que son équipe aurait déjà identifiés en vue de mettre en œuvre sa politique et résoudre les nombreux problèmes auxquels notre pays est en proie. Par exemple, il est facile de parler de la gratuité de l’école ou de sortir les enfants des rues. Mais comment faire pour y arriver ? C’est là toute l’ampleur de la question. A noter, que l’orateur n’a pas repris l’argument de la taxation sur les appels internationaux entrants et les transferts d’argent de l’étranger vers Haïti qu’il avait émis il y a deux semaines. Peut-être a-t-il admis avoir précipité et que cela se révèle insuffisant pour parvenir à cette fin. Evidemment, le gouvernement n’est pas encore établi. Mais le programme du nouveau gouvernement ne sera pas différent de la politique générale du président.

L’Haïti de 2011 n’est pas l’Haïti des temps passés. De ce fait, sa gouvernance exige des stratégies différentes. Aussi m’attendais-je à ce que le nouveau président nous étale des moyens à mettre en œuvre en vue d’une bonne gouvernance du pays. Dire qu’on a identifié un problème et qu’on veut le résoudre ne suffit pas. Il faut identifier les moyens tout en étudiant les possibilités pour les avoir effectivement. La tâche du président et de son équipe sera pharaonique. Pour l’accomplir, il faudra des efforts herculéens. On n’oubliera pas qu’il faut toujours de grands remèdes à de grands maux !

Quelques faiblesses ou manquements

Pour commencer, le nouveau président a salué tous les invités (ou presque) là où on s’attendait à ce qu’il salue les personnalités les plus hauts placées. Innovation ou erreur de protocole ? Je pense qu’il peut davantage s’agir d’une innovation. On peut imaginer que, si tous ses invités répondaient à l’appel, les salutations seraient plus pesantes que le discours lui-même, s’il ne l’a pas été dans ce présent état. On peut oser croire qu’il l’a fait dans le dessein de montrer qu’il a le soutient de beaucoup de politiques d’horizons divers, de la région Caraïbe en particulier.

Quid de la question des FAd’H ou de la force publique de sécurité ? Le vendredi 13 mai, les rues de Port-au-Prince refirent une ancienne connaissance qui est venue se mettre à son chevet : d’anciens militaires habillés de pantalons noirs et polos gris confectionnés pour l’occasion. Ils balayaient toutes les rues de la zone du Bas-Peu-de-Chose où je les ai suivis en discutant avec eux pendant une bonne demi-heure. Leur attente ? Que le nouveau président les réhabilite dans leur fonction de militaires gardiens de la sécurité et de la défense nationale. Car, n’oublient-ils pas, il avait promis la création d’une force de sécurité spéciale pour la souveraineté nationale ! En outre, certains d’entre eux croient que le nouveau président a failli être militaire donc, il va tout faire pour remettre les FAd’H sur leurs « deux pieds de militaires ». « La douleur d’un soldat raté est celle de tous les soldats ? » Cela me pousse à poser une question à laquelle je n’ai pas de réponse : « Une femme qui a accouché d’un mort-né est-elle une mère pour autant ? » Que d’illusions habitent la naïveté et l’innocence de mes compatriotes-anciens-soldats ! « Alarive sòlda ! Inosans ou twonpe ! ». Le nouveau président n’a pas dit un mot au sujet des FAd’H !

Quand l’orateur dit : « …pou jan pep ayitien se pep ki gen kouraj ; kouraj Capois Lamort ; Kouraj Dessalines ; Kouraj Michaelle Jean, Kouraj Wyclef Jean, Duma Siméus et latrye », il semble mettre dans un même panier orange et ananas. Peut-être qu’avec un peu d’explications on serait à même de comprendre la présence de certains ingrédients dans cette recette. Le mot n’a jamais un seul sens, mais dans un seul et même contexte, il ne saurait y avoir deux sens différents en renvoyant à plusieurs autres mots appartenant à une même classe grammaticale. D’un autre côté, comment saluer le courage de Dessalines et de Capois-La-Mort sans dire un seul mot à propos des Forces armées d’Haïti et de la protection de nos frontières qui sont plus que poreuses ?

Les gens vivant sous des tentes sur les places publiques n’entendent pas ce qu’ils voulaient entendre. A ce niveau, il faut bien le souligner, le discours du candidat est différent de celui du président de la République qui en arrive à l’évidence que déplacer les gens des rues à un endroit digne de leur être humain n’était pas aussi facile qu’il ne l’a été dans la conception du discours de campagne. Le président s’est contenté de mettre tout le monde dans un même sac : ouvriers, chômeurs, commerçants, marchands, ouvriers, gens sous les tentes, femmes, handicapés, Brendjenn yo, ti mesye la ri yo… en les rassurant qu’il ne les oublierait pas, que les choses allaient changer, qu’il était fait pour eux. Pour combien de temps encore le Champ-de-Mars, la principale place de la capitale et du pays aura cet aspect de Sentaniz ? Quand se refera-t-elle, enfin, une santé ? En écoutant le discours, je crois avoir entendu le président dire « moun anba tant yo ». Cependant, dans le texte qui est diffusé sur internet dont celui disponible sur le site de Le Nouvelliste (http://www.lenouvelliste.com/articl...) du 14 mai, le mot « tant » ou « tente » est absent. Dans ce cas, on pourrait comprendre que les gens vivant dans des tentes auraient été oubliés dans la préparation du discours du président et que ce dernier, l’ayant aperçu avant de prononcer son allocution l’y aurait introduit.

A propos des problèmes de l’environnement et de la question écologique en général ? Silence total et absolu ! La dégradation de l’environnement est souvent pointée du doigt pour expliquer la plupart des catastrophes naturelles (aux conséquences collectives et communautaires désastreuses) qui ont frappé Haïti ces dernières années. Ici nous ne prenons pas en considération le séisme du 12 janvier 2010, même si certains reconnaissent que certains modes de construction participent aussi de la dégradation de l’environnement et que le nombre élevé de morts à la suite dudit séisme en est une conséquence.

Le président aurait pu ne pas louer l’intervention de la communauté internationale dans les affaires intimes du pays se référant au dénouement de la crise électorale (à deux reprises). Même la modalisation « une fois de plus, une fois de trop » n’a, à mes yeux, pas atténué cette intervention qui fait voir une fois de plus que nous ne sommes guère capable de nous prendre en charge à divers point de vue. Quand on ne sait pas bien comment nommer le mal, le simple fait de le nommer est le faire exister et l’accepter comme tel ! Contrairement aux invités de Pi Lwen Pi Fon (Radio Vision 2000) du dimanche 15 mai, – le professeur Deroneth et Me Canton – je n’y vois une mise en garde de la Communauté internationale à s’immiscer dans les affaires internes du pays. Mais l’éloge, pour ainsi dire, de ce qui s’est passé.

La polémique se poursuit (?)

Des traces énonciatives de la polémique se remarquent dans le discours du président Martelly. Nous entendons par polémique une critique visant à combattre une doctrine ou une conception adverse. Elle met en présence deux individus ou institutions. Mais ce sont les individus qui l’expriment au nom de l’institution. Son mode d’expression se fait entre un locuteur et un interlocuteur présent ou absent plus ou moins identifiable. Dans le cas qui nous concerne ici le locuteur est identifié, mais la deuxième entité ne l’est pas clairement. Pour pouvoir inférer une certaine personnalité à cet allocutaire, il faut avoir suivi l’ensemble de la campagne qui a conduit à l’occasion de ce discours sans négliger aucun acteur en même temps qu’il faut considérer certains comme plus enclins à être l’objet de ce discours polémique.

Comme exemple, je considèrerai deux cas de traces énonciatives de la polémique. Quand le premier citoyen de la nation annonce que « Yon Ayiti kote tè pral labouré, kote semans ap disponib, kote dlo pral rouze plantasyon nou, kote rekolt pap gaspiyé paske ke rekòl pral fè pri… » et ajoute « Se sa ki repons peyizan yo », cela est de la polémique. Cela sous-entend qu’avant lui les terres n’étaient pas labourées, les semences pas disponibles… En outre, on peut remarquer la polémique dans la séquence où il soutient « Yo di mwen fou paske mwen di lekòl gratis »… Il en est de même pour l’énoncé : « Kanta zafè pou moun panse que Ayiti se Potoprens sèlman, e byen desantralizasyon an pral vin kanpe an fas nou ».

Parfois la polémique se formule à la première personne du pluriel à valeur inclusive où le locuteur donne l’impression de se prendre aussi en charge dans son énoncé alors qu’en réalité il n’en est rien. C’est le cas, par exemple, quand M. Martelly dit « Sa fè lontan n ap sèvi ak mizè peyi a pou nou regle zafè nou. Twòp moun sèvi ak mizè peyi a pou geri bosko yo. Fòk sa sispann ». Si on regarde bien au milieu de l’énoncé on verra que cette première personne du pluriel se transforme en une troisième personne du même nombre se référant à la fois aux anciens dirigeants haïtiens voire à la communauté internationale. C’est ce que nous appelons dans notre parler créole une « parole daki », de l’anglais « dark » (obscurité), « parler daki » étant l’équivalent de « s’exprimer en des termes voilés, obscurs ».

Nous soulignerons que l’heure n’est plus à la polémique. Elle est au travail, à la concentration des énergies, au redressement de la justice, à la justesse et la bonté de la gouvernance. Il est peut-être trop tôt pour critiquer le nouveau président de n’avoir pas le verbe de nature à préciser ses actions, sa politique, son dessein de chef d’Etat, son programme de gouvernement, son plan et son horizon d’actions pour les 5 ans de gouvernement et pour le long terme, puisque le sage nous invite à voir plus loin que le bout de notre nez. Car il est des hommes qui sont meilleurs en actions qu’en parole (et les actions valent mieux que de beaux discours ou des discours qui font plaisir à tous) ! Si tel était le cas, le pays en bénéficierait. Et c’est notamment en cela qu’il pourrait dépasser son prédécesseur. Mais si son niveau d’actions se mesurait à la pertinence de son premier discours officiel de chef d’Etat, il ne se démarquerait guère de lui et il pourrait rater le coche.

La polémique n’est pas dangereuse en soi. Mais on sait qu’elle vise davantage à la victoire qu’à la vérité ou encore la justice. Or, dans le cas qui nous préoccupe ici, la victoire ne sera complète que quand elle va avec la vérité et la justice. Nous voyons se dégager ici, encore une fois, une autre différence entre les expériences de la campagne électorale qui se prête à la polémique et l’exercice du pouvoir conquis à la faveur de ce type de campagne. Donc, s’il n’y pas rupture entre le discours du candidat et celui du président de la République, la mayonnaise pourra ne pas prendre ou pourra mettre beaucoup de temps avant de prendre.

La chute du discours est marquée par la polémique à travers les mots d’une chanson protestante où les protestants lancent une polémique à Satan, l’adversaire. Et l’orateur tout en adaptant les paroles à sa situation invite les auditeurs présents sur le lieu de « délivrance » du discours à prendre part à la formulation de cette polémique : « Ayiti yo pa vle wè a » et l’assistance répond « Se li yo va wè ! »

Il est peut-être curieux de constater que le nouveau président n’a fait allusion à aucune action menée sous la présidence du président Préval et qui vaudrait la peine d’être prise en considération ! Après la salutation rituelle et protocolaire, la seule fois qu’il a évoqué son prédécesseur qu’il a cité nommément, c’est quand il dit : « Aujourd’hui, dans le calme et la sérénité, je prends le relais du président René Garcia Préval. Comme ses prédécesseurs, il a écrit une page d’histoire, histoire de cette fille caraïbe, singulière… ». La vigueur avec laquelle il l’a dit – qui est aussi celle qu’on lui connait depuis la campagne, cette vigueur polémique – fait que certains s’attendaient à ce qu’il ajoute immédiatement une note discordante. A tel point que M. Préval, les yeux un peu hagards, se mit immédiatement à gratter la tête en regardant partout et nulle part. Merci Monsieur le Cameraman !

Cela veut-il dire que rien de sérieux n’a été réalisé sous sa gouvernance et qui mériterait que cela fasse l’objet d’une certaine continuité ? Je doute fort que cela ne puisse être le cas ! Il devrait y exister au moins une seule expérience louable ! Si tel est le cas, il faudra comprendre que le pays vient de perdre cinq nouvelles années de son histoire. S’il n’y a rien qui puisse marquer une certaine continuité, c’est que l’équipe d’avant ne dirigeait guère.

Pour ne pas conclure…

Le président se présente comme le garant de la morale et des valeurs dans/de notre société. Et cela doit être bon pour notre avenir. Aussi a-t-il laissé entendre qu’une société sans morale, une société sans valeur c’est la même chose qu’une voiture sans chauffeur. Une belle comparaison ! N’est-ce pas ? Il est donc le chauffeur. Embarquons, comme il nous y a invités ! Il nous conduira à bon port (?) De même, il se présente dans le discours comme un leader responsable. Et, si on comprend bien le discours, un leader responsable en est un qui s’acquitte de ses devoirs envers les citoyens de la cité, qui fait que l’école devienne obligatoire et gratuite, etc. Il se présente comme le garant de l’ordre et de la discipline sur toute l’étendue du territoire de la République. Ainsi soit-il ! Si sur ce plan tout se passait comme il promet, nous aurions une tout autre société après son (premier ?) quinquennat.

Je terminerai sur deux cas d’implicite, parmi d’autres, qui ont attiré mon attention. Quand le nouveau président demande à la communauté internationale de lui faire confiance, qu’il va lui offrir un nouveau leadership, une bonne gouvernance dans la transparence et l’honnêteté, cela sous-entend que son (ses) prédécesseur(s) ne pratiquai(en)t peut-être pas une bonne gouvernance ou une gouvernance qui ne se faisait ni dans la transparence ni dans l’honnêteté, que le leadership d’avant serait critiquable. De même, s’il lui demande de lui faire confiance, c’est qu’il ne serait pas naturellement digne de confiance. Cet appel à lui faire confiance se trouve au début et à la fin de son allocution. Mais comme on ne le connait pas encore comme chef d’Etat, s’il y avait quelqu’un qui, dans ce contexte, n’était pas digne de confiance, ce ne serait surement pas lui, mais son (ses) prédécesseur(s). Quand M. Martelly dit « Ayiti t ap dòmi, ebyen jodi a li pral leve kanpe », cela présuppose que son (ses) prédécesseur(s) n’ont rien fait pour « mettre le pays debout ». Si le pays dormait c’est qu’eux aussi dormaient d’un sommeil léthargique.

* Professeur d’Analyse du Discours
UEH / FLA

http://www.alterpresse.org/spip.php?article11062


Commentaire
Seul l avenir nous dira si cette application parfaitement scolaire des règles de l analyse du discours conviennent à celui prononce par le nouveau président Michel Martelly ou si l on cherche midi à quatorze heures. Si tout ce qui est attribué à Martelly ne fait partie que du capital intellectuel de celui qui a pensé et rédigé le discours, nous aurons analysé pour rien. Car la tête qui pense n est pas forcément la tête appelée à agir. Mais si c est Martelly qui a tout élaboré, quitte à se faire assister dans la rédaction comme la majorité des hommes d état, on sera plus proche d une prise de position personnelle, de réalisation future concrète des choses promises. Bref, son meilleur allié, c est l avenir. C est aussi son pire accusateur si jamais il oubliait ses promesses. Le discours, quel qu il soit ne représente qu une béquille. Espérons que l éloquence de ses gestes fera tomber toute béquille discursive, parce que devenue inutile.