Manifestement, les résultats définitifs des élections législatives scandalisent presque tout le monde. Après la communauté internationale qui a formellement demandé des comptes au BCEN, le président élu qui a souhaité de l'OEA l'envoi d'une Mission d'urgence pour faire la lumière sur les législatives, la conseillère électorale, Ginette Chérubin enfonce le clou. Elle désapprouve les décisions de ses pairs au CEP et n'a pas signé les résultats. Cependant, poursuit Mme Chérubin, « en dépit de ma volonté de respecter la décision majoritaire par observance des principes démocratiques, il ne m'a pas été possible de parapher les résultats pour les raisons suivantes : « L'absence d'un rapporteur pour la rédaction du procès-verbal de séance, en dépit de mon insistance, le principe d'endos des résultats sans connaissance des jugements qui n'ont pas été présentés en séance, le constat fait au niveau d'un échantillon de jugements rendus : manque d'équité pour usage arbitraire, fantaisiste des critères d'analyse et absence de motifs ou incohérence dans certains dispositifs de jugement », explique la conseillère pour justifier sa position. En outre, Ginette Chérubin dénonce le fait que des procès-verbaux mis à l'écart pour les présidentielles et (ou) les sénatoriales aient été comptabilisés, selon les intérêts, par le BCEN. « Dans un cas relaté, les membres d'un Bureau de Vote ont également signé pour d'autres BVs et les PVs correspondants ont tous été comptabilisés. Des duplicata dûment signés présentés au BCEN en vue de prouver l'erreur d'une mise à l'écart commise par le Centre de Tabulation de Votes (CTV) pour prétendue insuffisance de signatures - selon données postées sur le site du CEP - ont été rejetés, d'un revers de main, par des Juges électoraux », dénonce encore la conseillère électorale. Selon Mme Chérubin, sans vérification au Centre de Tabulation par avant dire droit (Article 174.1 alinea 2 et 190), des cas non considérés au CTV pour absence de LEP, fausses CINs ou remplissage avéré - le nombre de votants étant supérieur au nombre de signatures enregistrées sur la feuille d'émargement - ont été comptabilisés au niveau du BCEN... « Enfin, conclut Ginette Chérubin, compte tenu de la satisfaction quasi générale manifestée par les électeurs après les résultats préliminaires, il est impensable que le BCEN ait conduit à des changements aussi significatifs qu'il apparaît dans le tableau des résultats. » Environ 72 heures après la proclamation, le 20 avril, des résultats définitifs des élections, les réactions pleuvent et le BCEN est mis face à ses responsabilités. Le président élu a sollicité vendredi soir de l'OEA pour l'envoi d'une mission d'urgence en vue de la création dans l'immédiat d'une Commission indépendante de révision pour évaluer et faire la lumière sur ces résultats avec le support des autres organismes internationaux déjà engagés dans le processus. En outre, Michel Martelly a invité le président sortant, René Préval à ne pas entériner la publication de ces résultats avant la publication d'un rapport de cette commission. | |||||
Robenson Geffrard Commentaire Doit-on encore commente un tel désastre? Y a-t-il un autre acte, un autre geste nécessaire pour comprendre que nous nageons dans l`arbitraire, dans le manque d`éthique et surtout dans l`irrespect des électeurs d`un pays qui ne demande qu`a s`affranchir de plusieurs décades de lourdeur et de corruption? |
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