L'ancien président des Etats-Unis a, de son côté, fait le bilan du travail de la Commission intérimaire pour la reconstruction depuis sa création. « A ce jour, 87 projets sont en cours d'exécution en Haïti, et chacun d'eux sera assorti d'un audit de performance en fin d'exercice », a indiqué le coprésident de la CIRH, précisant que la priorité était maintenant de lancer des projets de construction à grande échelle en dehors des zones touchées par le séisme.
Approuver les projets est une chose, trouver les financements en est une autre. « La Commission a besoin de financements supplémentaires, a déclaré Ban Ki-moon. 87 projets ont été approuvés pour un montant total de 3,26 milliards de dollars, mais la plupart d'entre eux demeurent sous-financés. »
Enlever les déblais qui jonchent encore les rues des zones détruites par le séisme reste, d'après Bill Clinton, l'une des priorités de la CIRH. « On ne pourra pas reconstruire des écoles et de nouveaux logements avant de s'être débarrassé de tous les décombres », a-t-il avancé.
Selon le ministre des Travaux publics haïtiens Jacques Gabriel, qui est intervenu mardi lors d'une présentation sur la reconstruction du pays au profit d'un groupe de journalistes, le gouvernement et les ONG ont enlevè jusqu'ici 3 des 10 millions de mètres cubes de gravats laissés par le séisme dans les zones dévastées. En attendant de trouver les financements, le gouvernement va prochainement enlever un autre million de mètres cubes de déblais. Ce projet qui sera financé par le Trésor public coûtera 180 millions de gourdes, soit 4,5 millions dollars américains. Même si l'argent éait disponible, à raison de 180 millions de gourdes pour 1 million de mètres cubes, il faudrait deux ans pour débarrasser complètement le pays des déblais du séisme.
Ne pas décider à la place des Haïtiens
Le président de la Colombie, qui assure actuellement la présidence du Conseil de Sécurité a, dans son intervention, invité la communauté internationale à fournir une aide efficace et cohérente à Haïti. Ainsi, a dit Juan Manuel Santos CALDERÓN, la Minustah et les agences de l'ONU doivent axer l'essentiel de leurs activités sur l'aide au développement d'Haïti. « La Minustah doit comprendre davantage de personnels civils que militaires, a-t-il insisté. L'appui à Haïti doit se concentrer sur le renforcement des secteurs agricole, de la santé, de l'éducation, et sur celui des infrastructures ».
D'après le chef d'Etat colombien, la voix des Haïtiens doit être écoutée dans le cadre de la reconstruction. « Une communauté internationale qui ne tient pas compte des vues des Haïtiens ne peut pas servir Haïti », a-t-il déclaré. Le point de vue du président Calderón est partagé par l'ancien président américain. « Il faut laisser au gouvernement haïtien le soin de fixer lui-même ses priorités nationales, avec le soutien de la Commission », a plaidé Bill Clinton.
A quoi sert l'intervention de l'ONU en Haïti ?
Le président René Préval, qui passera l'échappe présidentielle en mai prochain à son successeur, a conseillé aux Nations unies, et particulièrement au Conseil de Sécurité, l'organisation d'un débat sur l'efficacité de l'intervention de l'ONU en Haïti depuis 1993. Comme il le réclame depuis le début de son second mandat, le président Préval estime que les chars, les blindés et les militaires auraient dû céder la place aux bulldozers et aux ingénieurs, à davantage d'instructeurs de police et d'experts en appui à la justice et au système judiciaire et pénitentiaire.
D'après René Préval, l'instabilité en Haïti est principalement due au sous-développement, soit, en d'autres termes, à l'insatisfaction des droits socioéconomiques les plus élémentaires de la population. « La dissuasion militaire n'est qu'un des aspects de la quête de stabilité, mais elle ne saurait se confondre avec elle, a-t-il dit. La stabilité ne sera conquise que par les Haïtiens eux-mêmes, avec la solidarité de la communauté internationale qui pourra les accompagner dans l'édification des institutions spécialisées indispensables à l'Etat de droit. »
Vivant ses dernières semaines de chef de l'état, René Préval, a rappelé qu'il est le seul président haïtien, depuis 25 ans, et depuis la fin de la dictature duvaliériste en 1986, à avoir pu accomplir deux mandats constitutionnels sans connaître la prison ou l'exil. En guise de conseils, le président Préval a invité son successeur à pratiquer une gouvernance d'apaisement, d'ouverture, d'inclusion, de dialogue, de respect des droits d'association et d'expression. C'est sans doute le secret pour ne pas connaître l'exil ou la prison.
Jean Pharès Jérôme
pjerome@lenouvelliste.com
D'après le chef d'Etat colombien, la voix des Haïtiens doit être écoutée dans le cadre de la reconstruction. « Une communauté internationale qui ne tient pas compte des vues des Haïtiens ne peut pas servir Haïti », a-t-il déclaré. Le point de vue du président Calderón est partagé par l'ancien président américain. « Il faut laisser au gouvernement haïtien le soin de fixer lui-même ses priorités nationales, avec le soutien de la Commission », a plaidé Bill Clinton.
A quoi sert l'intervention de l'ONU en Haïti ?
Le président René Préval, qui passera l'échappe présidentielle en mai prochain à son successeur, a conseillé aux Nations unies, et particulièrement au Conseil de Sécurité, l'organisation d'un débat sur l'efficacité de l'intervention de l'ONU en Haïti depuis 1993. Comme il le réclame depuis le début de son second mandat, le président Préval estime que les chars, les blindés et les militaires auraient dû céder la place aux bulldozers et aux ingénieurs, à davantage d'instructeurs de police et d'experts en appui à la justice et au système judiciaire et pénitentiaire.
D'après René Préval, l'instabilité en Haïti est principalement due au sous-développement, soit, en d'autres termes, à l'insatisfaction des droits socioéconomiques les plus élémentaires de la population. « La dissuasion militaire n'est qu'un des aspects de la quête de stabilité, mais elle ne saurait se confondre avec elle, a-t-il dit. La stabilité ne sera conquise que par les Haïtiens eux-mêmes, avec la solidarité de la communauté internationale qui pourra les accompagner dans l'édification des institutions spécialisées indispensables à l'Etat de droit. »
Vivant ses dernières semaines de chef de l'état, René Préval, a rappelé qu'il est le seul président haïtien, depuis 25 ans, et depuis la fin de la dictature duvaliériste en 1986, à avoir pu accomplir deux mandats constitutionnels sans connaître la prison ou l'exil. En guise de conseils, le président Préval a invité son successeur à pratiquer une gouvernance d'apaisement, d'ouverture, d'inclusion, de dialogue, de respect des droits d'association et d'expression. C'est sans doute le secret pour ne pas connaître l'exil ou la prison.
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pjerome@lenouvelliste.com
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Commentaire
Comment se fait-il que Préval sait d`avance qu`il ne connaîtra pas la prison? A propos de la reconstruction, il faut admettre que le changement de gouvernement n`est qu`un premier pas et qu`il faudra attendre pour voir comment va se comporter le président élu. Quoi qu`on prétende, sa façon de faire, de gouverner, de respecter les libertés publiques auront un impact sur l`aide internationale. Souhaitons donc qu`il donne le meilleur de lui-même pour aider ce pays à éviter sa chute dans le néant.
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