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mardi 5 avril 2011

Martelly président d'Haïti







Haïti: La grande clameur a démarré d'un coup pour prendre de l'amplitude au fur et à mesure que le porte-parole du Conseil Electoral Provisoire, Pierre Thibaut Junior, égrenait Joseph Michel Martelly.
Sans attendre l'énoncé du pourcentage de 67,57% des voix obtenues, la foule, massée devant des téléviseurs ou accrochée à un appareil de radio, dans la rue, en groupe, dans les maisons ou sous les tentes, s'est mise à exulter. Les bras levés au ciel, des fois prosternés ou à genoux, elle remercie pêle-mêle Dieu, le CEP, la providence.
Dans un inexplicable et indescriptible moment de délivrance, des cris de joie se mêlent aux concerts de klaxons, aux détonations de feux d'artifice et à quelques coups de feu, le tout montent dans une cacophonie folle dans le ciel de Pétion-Ville aux abords de la Place St-Pierre, non loin du CEP.
Comme répondant à un mot d'ordre, des petits groupes sortent des corridors, des cours, des maisons pour envahir les rues, se mettre à chanter, à clamer leur victoire dans des mots sans équivoque. Pétion-Ville qui attend depuis des heures, dans une peur diffuse les résultats, respire, sourit, laisse éclater sa jubilation.
Michel Martelly est le 56e président de la République d'Haïti. L'annonce, la population de cette ville où habite le chanteur-candidat, l'attendait depuis des jours, depuis le dimanche 20 mars. La victoire, dans la région métropolitaine était écrite dès le premier tour le 28 novembre 2010. Quand la foule avait donné une démonstration de sa passion pour le candidat de Repons peyizan.
Élu aux termes des premières élections présidentielles à deux tours de l'histoire de la jeune démocratie haïtienne, Tèt Kale, image-slogan qui fait référence au crane rasé de Michel Martelly - et qui cache en fait sa calvitie - ainsi qu'à son langage franc, voire cru, l'a porté au pouvoir. Ce slogan est repris comme un mot de passe par la foule qui parcourt les rues en dansant. Tèt Kale, dans sa connotation grivoise, est aussi mis à toutes les sauces.
La situation de fête est similaire devant la résidence du populaire chanteur à Péguy-Ville, à quelques kilomètres plus loin, dans la même commune de Pétion-Ville. Un petit groupe de sympathisants fait le pied de grue, s'attroupe non loin de la petite impasse barrée par les deux barrières renforcées de la maison qui ne s'ouvrent que pour laisser passer les amis du premier cercle du couple Martelly.
Au fil des minutes, le petit groupe s'épaissit. Au moment de la proclamation officielle du résultat, la même clameur qui secoue la ville, la métropole et le pays, monte devant la barrière rouge minium. Certains sont comme en transe.
A l'intérieur de la riche demeure ce sont aussi des cris de joie et des accolades qui scellent ce moment où le candidat devient président avec tous les rêves que la réalité ne parvient pas encore à mettre en déroute. Moment magique de grande félicité. Le président autoproclamé du compas est le président de la République d'Haïti. La première personne que Michel Martelly enlace est Lemanie, la servante à son service depuis 23 ans et qui attendait les résultats à ses côtés.
Ensuite en compagnie de Sophia, sa femme, le manager efficace de sa carrière de musicien, Martelly sort saluer la foule qui grossit à vue d'oeil. Pas un mot pour la presse. Comme sa rivale, Mirlande H. Manigat qui n'a recueilli que 31, 74% des voix, Martelly donne une conférence de presse à 10h 30, lui au Villate, elle à 11 heures en son local à l'avenue Christophe.









Frantz Duval
avec Frédérick Alexis, Antonio Bruno et Roberson Alphonse

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=91003&PubDate=2011-04-04

Commentaire
Michel Martelly, président d’Haïti? Eh bien, oui. Il a été choisi. S'il en est ainsi, souhaitons bonne chance au gagnant même si ce n'est pas celui que nous aurions souhaité pour le pays. La démocratie, c'est ça aussi. Maintenant, nous reformulons nos vœux les plus ferventS que le pays puisse enfin respirer un air distinct, que les citoyens soient tranquilles pour travailler en paix, que les gangs de rue, entre autres, lui donnent sa chance pour tenter de vivre comme vivent les êtres humains ailleurs et sans être inquiétés. Formulons aussi le vœux que l'éducation, sous toutes ses facettes puisse enfin être présente dans l'existence de ce peuple pour qu'il apprenne que la politique et la religion n'ont jamais fait bon ménage et qu'un président n'est pas le Dieu dans lequel il croit. C'est la seule façon dont il pourra comprendre que l'avenir, son avenir dépend avant tout, de lui-même, de ses efforts personnels, de ses luttes quotidiennes. Et aussi de l'entraide dont toute société civilisée a besoin pour avancer. Un nouveau jour se lève sur Haïti, espérons que les nuages ne dissiperont pas de si tôt ce qui pour certain est la lumière, le soleil de l'avenir. Ils seraient irrémédiablement déçus et ce serait dommage! Abordons donc, non sans appréhension (ce serait malhonnête de notre part de ne pas le reconnaitre), mais avec le calme et le minimum de crédit raisonnable possible, ce qui s’annonce. Et attendons voir. Pour le bien de ce pays, nous aimerions tellement être surpris POSITIVEMENT

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