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jeudi 21 avril 2011

Une journée nationale pour notre diaspora


20 avril marque désormais la journée nationale de la diaspora. Un colloque a été organisé à cet effet à la consécration de cette journée dédiée spécialement aux 4 millions de compatriotes vivant sur les différents continents.
Haïti: « Trois éléments forts ont pesé dans la balance pour porter le gouvernement central à dédier une date du calendrier national à la diaspora : sa contribution à Haïti sur la scène internationale, ses apports au pays natal ou d'origine et sa participation dynamique au développement des pays d'accueil, projetant ainsi une image positive du peuple haïtien. » C'est l'explication apportée par le ministre des Haïtiens vivant à l'étranger pour dégager les raisons de la consécration, ce mercredi 20 avril, de la journée nationale de la diaspora (JND). Edwin Paraison voit dans la concrétisation de son projet, longtemps caressé, de la justice faite aux membres de la diaspora.
Ministres, ambassadeurs, membres de la diaspora et de la société civile se sont donné rendez-vous à Pétion-ville dans une ambiance de fête pour inaugurer cette journée. « Cette décision gouvernementale explique finalement que les filles et fils vivant à l'extérieur du pays n'ont jamais été dehors », se félicite Yvans Morisseau, résidant aux États-Unis depuis plus de 20 ans et responsable d'une organisation haïtiano-américaine.
M. Morisseau se dit enchanté par le choix du 20 avril, qui marque les 21 ans d'une grande manifestation organisée à New York contre la stigmatisation des expatriés haïtiens en vue de réfuter la thèse qui imputait le virus du VIH-sida aux Haïtiens. Agrémentée d'un colloque organisé autour du thème « Une diaspora solidaire pour une Haïti prospère », cette cérémonie a été l'occasion pour les représentants des pays d'accueil des Haïtiens et des ministres de présenter leur vision des Haïtiens en terre étrangère.
L'art haïtien, sa production littéraire, sa musique et ses apports dans les domaines social et politique font de ces expatriés des forces extraordinaires dans leurs différents pays d'accueil. Le Canada, la France, les États-Unis, Cuba et la République Dominicaine semblent ne pas être prêts à oublier l'apport des Haïtiens dans la construction et le développement de leur société.

Colombia Barrosse, consul général des États-Unis, reconnaît que les Haïtiens ne cessent de briller dans son pays. En témoignent, pour plus près de nous, la participation de Patrick Gaspard, devenu directeur exécutif du Parti démocrate et directeur du Bureau des affaires politiques de l'Administration d'Obama. Le nom du fondateur de la ville de Chicago, Jean-Baptiste Pointe-du-sable a résonné aussi fort dans la salle que celui de l'écrivain Edwidge Danticat.

La journaliste et femme politique Michaëlle Jean, ancienne gouverneure générale du Canada et actuelle représentante d'Haïti à l'Unesco, en France, n'a pas laissé indifférents les représentants du Canada et de la France.

Faisant état de 15 000 visas accordés aux Haïtiens rien que pour l'année dernière, Mme Barrosse avance le chiffre de 1.2 million d'Haïtiens qui vivent dans son pays. Le consul général des États-Unis à Port-au-Prince fait remarquer que son pays, terre des immigrants, a toujours été très accueillant pour les Haïtiens, soulignant avoir institué deux conférences, l'une pour tous les immigrés des États-Unis et l'autre pour ceux de la Caraïbe.

« Lorsqu'un pays peut compter sur des voix comme celle de Michaelle Jean ou de Raoul Peck, directeur de la plus prestigieuse institution de formation cinématographique, cela favorise une coopération plus fructueuse avec la France », c'est la vision de l'ambassadeur Didier Lebret.

Quant à Ruben Silié, ambassadeur de la République Dominicaine à Port-au-Prince, le monde est un chantier, un globe d'immigrants. « Nous sommes des immigrants, mais nous nous voyons en train d'instaurer un système anti-immigrant », déclare le diplomate, qui n'a pas manqué de souligner la solidarité manifeste liant les deux peuples de l'Ile d'Haïti.

M. Silié voit dans les relations humaines au niveau de la diaspora et leurs hôtes des rapports dynamiques et harmonieux qui mériteraient d'être approfondis et expérimentés au niveau des dirigeants.

La journée nationale de la diaspora a été fêtée dans plusieurs communautés haïtiennes dont celles de la Suisse, de la France et des Etats-Unis.

Lima Soirélus
lsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=91615&PubDate=2011-04-20

Commentaire
Enfin une lueur d`espoir pour ces compatriotes exclus! Mordre les doigts qui nous nourrissent peut sembler irrationnel, mais c`est ce que fait la société haïtienne quand elle donne l`impression de vouloir bannir les Haïtiens vivant à l`extérieur. C`est, il est vrai, un héritage politique, le fruit d`une stigmatisation destinée à faire fuir ceux qui ont tout ce qu`il faut pour conduire le pays. Ceux qui sont restés sur le terrain, tout en étant qualifiés, capables, ont intérêt à ce que d`autres expériences nouvelles viennent compléter les leurs. Et ils sont nombreux ceux qui le comprennent et veulent sincèrement adhérer à ce principe. Mais il y a aussi une masse non-pensante, au sein des politiciens, qui a peur, qui souhaiterait que l`argent arrive mais sans aucune nouvelle de celui qui l`envoie. C`est cette catégorie-là qu`il faut craindre. C`est elle qu`une manifestation comme celle-ci peut effrayer. L`avenir dira si la force de la nécessité peut aller plus loin que l`ambition aveugle d`un petit groupe. La peur n`a jamais été une méthode d`apprentissage efficace.

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