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dimanche 27 février 2011

Des Français réalisent les premières opérations à coeur ouvert en Haïti

Haïti: Une dizaine de médecins français du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse ont mené en Haïti les premières opérations à coeur ouvert jamais réalisées dans le pays le plus pauvre des Amériques, en opérant avec succès quatre personnes à Port-au-Prince.
Cette première a été rendue possible par La Chaîne de l'espoir, une organisation humanitaire qui intervient en Haïti depuis le tremblement de terre de janvier 2010, en traumatologie et chirurgie plastique notamment.
"Nous nous sommes dit qu'il fallait faire quelque chose dans ce pays de plus de 8 millions d'habitants où il n'y a pas du tout de chirurgie cardiaque. C'est comme ça qu'on a mis sur pied cette mission qui a permis de sauver un enfant de sept mois", explique le chirurgien Daniel Roux, chef de la mission.
Dans la clinique privée du docteur Margareth Dégand, qui s'est ouverte en partie à la médecine publique au lendemain du séisme, les médecins français ont travaillé pendant deux semaines avec du matériel qu'ils ont fait venir pour l'occasion.
Trois enfants et une femme de 42 ans, mère de cinq enfants, ont ainsi été opérés à coeur ouvert en présence de médecins haïtiens invités par leurs confrères français dans cette clinique située à Pétion-ville, dans la banlieue de la capitale.
La petite Neyssa Hérard, sept mois, est repartie dans les bras de sa mère trois jours après l'opération. Elle sera suivie par un pédiatre qui l'a prise en charge.
La mère de famille est une "exception": "on n'allait pas laisser mourir une mère sous prétexte qu'on ne soigne que des enfants. La meilleure façon de soigner les enfants c'est de soigner la mère", fait valoir le Dr Roux.
Une prothèse valvaire d'un coût de 2.000 euros a été implantée avec succès et Marie Ilane Nelson est en train de récupérer.
"On est ravis, on a eu une équipe formidable qui a fait un travail extraordinaire. On a permis à des gens défavorisés qui n'auraient jamais pu bénéficier d'un tel traitement de le faire ici en Haïti", se réjouit le docteur Dégand.
D'autres missions semblables, emmenées par le docteur Roux, devraient suivre, en attendant qu'Haïti se dote d'un centre de chirurgie cardiologique.
"Notre rêve c'est de créer un centre cardiaque destiné aux enfants souffrant de malformations congénitales. Il va falloir trouver les moyens", explique le docteur Dégand, qui a mis à disposition temporairement sa clinique pour les opérations et la formation d'un personnel haïtien spécialisé.
"Nous intervenons dans un pays où il n'y a pas de chirurgie cardiaque, nous opérons des enfants et nous formons des médecins, des infirmières et des biologistes. C'est ça la philosophie de la Chaîne de l'espoir", explique le Dr Roux.
Il a également promis de participer à la création d'un centre pour les opérations cardiaques et de contribuer à la formation en France de médecins haïtiens, citant en exemple l'Afghanistan, le Sénégal et le Cambodge où l'organisation a effectué ce genre de missions humanitaires.
En attendant, la clinique privée continue d'accueillir chaque jour de nombreux patients, atteints de toutes sortes de problèmes, qui sont suivis bénévolement par des médecins étrangers.
Sur le trottoir, une poignée de malades espère voir les chirurgiens. Parmi eux, une jeune femme opérée une dizaine de fois depuis le séisme et qui espère qu'elle retrouvera l'usage de son bras gauche grâce aux médecins français.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89695&PubDate=2011-02-26

Commentaire
Heureusement qu'il y a l'aide humanitaire! Mais que font les institutions haïtiennes pour équilibrer les choses, pour offrir à leurs propres médecins l'occasion de se former et d'être capables de réaliser ce genre d'opération? Des associations de professionnels, il y en a en Haïti. Le problème, c'est que quelquefois, se faire accompagner, se faire conseiller par d'autres spécialistes pour aller de l'avant, tout cela leur répugne comme la peste. Laissons de côté ce secteur médical si mal organisé en Haïti (ne commençons pas à parler de gestion des médecins étrangers cubains, français, et autres…), prenons un exemple plus simple. Des syndicats en Haïti. Les syndicats haïtiens, particulièrement les syndicats de transport qui demandent à être pris en considération par la CIRH et ont le droit de le faire. Savent-ils qu'ils peuvent aussi et surtout se faire assister par des spécialistes en matière de transport? Savent-ils que leurs membres accumulent de l'expérience dans ce travail, ce qui est très important, mais que leur rendement, leur perception par la population, que certaines normes appliquées avec efficacité (ne prendre dans leurs véhicules que le nombre de personnes réellement prévu par le fabriquant, etc, etc,) pourrait contribuer non seulement à organiser le secteur, mais aussi à se faire respecter par la population, par les autres secteurs de la vie nationale, maximiser leur rendement, renforcer leur autorité morale, donner du poids à leur revendication (...)? Notre problème, en Haïti, c'est de nous croire détenteurs de connaissances infuses abondantes. C'est vrai que tout cela crée de la confusion et que le problème est global, mais est-ce que quelqu'un dans sa sphère personnelle ne peut pas commencer? Une hirondelle ne fait pas le printemps ? Tres beau prétexte pour ne rien faire ! En tout cas, la situation du docteur Degand est une preuve que quelque chose peut être fait. Félicitations, docteur Degand!

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