Nombre total de pages vues

vendredi 25 février 2011

Toute la vérité n'avait pas été dite

Haïti: Ce qui s'est passé à la Jamaïque avec la sélection de football des moins de 17 ans est le résultat de l'absence des institutions haïtiennes aux côtés de l'équipe qui devait pourtant défendre les couleurs nationales, a révélé ce jeudi la mission d'investigation envoyée par le gouvernement Préval-Bellerive en territoire jamaïcain.
Cette mission était composée notamment du ministre de la jeunesse et des sports, Evans Lescouflair, du directeur général de la santé publique, Gabriel Timothé, et du journaliste Marcus Garcia. La mission a fourni ses conclusions après avoir rencontré les différents acteurs jamaïcains impliqués dans l'incident.
Ces conclusions réfutent une bonne partie des témoignages recueillis auprès du président de la Fédération haïtienne de football, Yves Jean Bart ainsi que certains joueurs, et faisant état d'un traitement humiliant et discriminatoire à leur égard de la part des autorités jamaïcaines.
« Les jamaïcains avançaient dans un sens et nous dans le sens contraire. Tout ce qu'ils disaient était encadré par leurs institutions. Mais nous, nous étions venus tout seuls », a déclaré le journaliste Marcus Garcia.
« Débrouillardise » haïtienne VS structures jamaïcaines
Selon la mission, à aucun moment les haïtiens n'ont respecté les procédures. Ils sont arrivés à la Jamaïque sans annoncer le jour de leur arrivée et les autorités ont été surprises de voir les joueurs haïtiens s'entrainer. Certaines instances concernées en Haïti n'étaient, elles non plus, pas au courant du départ de la sélection qui n'était pas accompagné de son staff médical comme toute équipe digne de ce nom.
De plus alors que trois membres de la délégation ont été déclarés positifs à la malaria, les joueurs ont refusé de se soumettre aux tests sanguins, soulevant dans l'esprit de leurs hôtes des suspicions inutiles, indique Garcia.
Pire l'un des joueurs possédant un passeport américain a déclaré qu'il ne subira pas les tests parce qu'il est américain. Le maire de la ville a donc appelé le consulat américain pour dire qu' « un joueur américain » ne voulait pas subir les tests, rapporte Patrick Blanchet, membre de la mission.
Le président de la fédération, Yves Jean Bart s'est présenté à une pharmacie pour acheter de la chloroquine - médicament contre la malaria - ce qui lui a été refusé et a poussé les pharmaciens à alerter le ministère de la santé. Selon le docteur Timothé, la Jamaïque a vécu une épidémie de malaria l'an dernier et renforcé depuis son protocole.
« Nos gars n'étaient pas renseignés sur la façon dont la malaria est perçue, particulièrement à Montigo Bay. Actuellement c'est la haute saison, il y a des touristes partout. Si une seule ligne dans le journal fait état d'une épidémie de malaria tout le monde va paniquer...Maintenant le fait de ne pas connaitre les règlements fait qu'on les a perçus comme une discrimination », explique Marcus Garcia.
Le journaliste rapporte également que les haïtiens ont été reçus dans un hôpital « correct » contrairement à ce que disaient les témoignages et qu'ils n'ont jamais été sous la surveillance de gardes armés.
Le peuple haïtien manque de fair play ?
La mise en quarantaine des joueurs à la Jamaïque et leur expulsion a provoqué une onde gigantesque d'indignation en Haïti. Une importante manifestation de rue a eu lieu à Port-au-Prince durant le week-end et le drapeau de la CARICOM a été incendié par les manifestants.
Les protestataires, dont un grand nombre arboraient le drapeau national, ont évoqué le boycott des produits jamaïcains ainsi que des initiatives susceptibles d'avoir des incidences sur le nombre de touristes qui visitent régulièrement la Jamaïque.
A la lumière des révélations de la mission, est-ce la délégation haïtienne qui a eu tort ? La disqualification de la sélection nationale est-elle justifiée ?
Selon Patrick Blanchet c'est la CONCACAF qui a décidé de disqualifier l'équipe haïtienne sous recommandation du ministère de la santé jamaïcain. Cette décision a été prise alors que la sélection disposait de suffisamment de joueurs pour poursuivre le tournoi.
En tout, trois personnes, deux joueurs et l'entraineur de nationalité brésilienne qui accompagnait l'équipe ont été testées positifs à la malaria. 8 autres personnes dont un parent ont montré des signes de la maladie sans que la malaria ait été confirmée.
Pour Daniel Louis Charles membre de la mission, il y a eu « excès de zèle » de la part des jamaïcains. Ils« ont bien traité le dossier mais ils auraient pu le faire différemment », juge t-il.
On pourrait par ailleurs s'interroger sur l'apparition subite de cette fameuse maladie chez les joueurs, plusieurs jours après leur arrivée sur le sol jamaïcain. Deux des cas avérés de malaria concernent des personnes qui ne vivent pas en Haïti. De plus l'hôtel où logeait la sélection est à proximité de marécages, signale Gabriel Timothé.
« Ce sont les jeunes qui sont sortis perdants dans l'affaire, parce que participer à la Coupe du Monde des moins de 17 ans est une opportunité [unique] (...). On aurait pu renverser la situation », pense Patrick Blanchet.
Le directeur de la santé publique, préconise que les sélections haïtiennes soient accompagnées désormais par une équipe médicale lors de leurs déplacements à l'étranger, et que chaque équipe dispose d'un kit d'urgence.
Le ministre de la jeunesse et des sports, Evans Lescouflair a pour sa part promis de prendre en compte ces recommandations. Lescouflair dit avoir l'intention d'engager une « bataille sur le plan sportif » pour la réintégration de l'équipe U-17 haïtienne à la compétition.
(ALTERPRESSE)

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89650&PubDate=2011-02-24

Commentaire
Nous voilà renseigné sur ce qui s'est réellement passé à la Jamaïque. La conclusion n'est pas du tout à l'honneur de ces dirigeants du football haïtien qui ne font que refléter une mentalité propre à la majorité des dirigeants haïtiens en général. Haine viscérale de toute forme de protocole - on n'a qu'à observer le président de la république lui-même* - arrogance maladroite qui pousse certain à crier (O offense à la dignité nationale!) des qu'un étranger bouge le plus petit doigt alors qu'ils sont les premiers à blâmer. Quand est-ce qu'ils apprendront à vivre dans un monde civilisé? Pourquoi ce refus délibéré d'évoluer, de s'éduquer, de se rendre supportable tout au moins?

*
1. A propos du président Préval? Interruption du discours d’un dignitaire étranger pour l’embrasser parce qu’il a dit quelque chose dont il approuvait le bien fondé. (Cas Leonel Fernandez lors d’une visite à Port au Prince).
2. Se présenter devant ses pairs lors d’un sommet comme s’il n’avait plus de vêtement propre et qu’il devait attraper le premier qui lui tombe sous la main…
3. Oublier de se raser avant d’accorder une entrevue, de se faire prendre en photo pour une agence internationale ou pour accompagner la photo présentée correctement d’un homologue…

Etc, etc, etc…

Bref, nous pataugeons dans la médiocrité absolue ! Voilà les constructeurs du pays à reconstruire ! Que nous présenteraient-ils comme surprise même quand ils disposeraient de 300 milliards de dollars ? Ils ont la petitesse dans l’âme. Et ils veulent que nous appelions ces maladresses l’AME HAITIENNE. Quelle fatuité !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire