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vendredi 11 février 2011

Le porte-parole du CEP échappe de justesse à une arrestation

Si Richardson Dumel n'avait pas pensé à répondre jeudi à la deuxième convocation du Parquet de Port-au-Prince, il aurait été arrêté le jour même. Selon le commissaire du gouvernement, des policiers s'apprêtaient à accomplir cette tâche quelques minutes avant que le porte-parole du Conseil électoral provisoire (CEP) ait changé d'avis. Son audition devra se poursuivre lundi prochain.
Haïti: Après une convocation boudée mardi, Richardson Dumel, porte-parole du Conseil électoral provisoire, qui était sur le point de rejeter une seconde convocation, s'est finalement rendu jeudi en fin de journée au Parquet de Port-au-Prince. Mais rien n'est encore sorti. M. Dumel, qui devait fournir des explications sur l'origine des documents relatifs aux résultats définitifs du premier tour des élections du 28 novembre 2010 et dont il avait donné lecture le 3 février dernier, s'est présenté devant le commissaire du gouvernement, Me Aristidas Auguste, sans ces documents.
De toute façon, il a rendez-vous lundi avec le chef du Parquet et doit apporter avec lui les documents. Une décision qui a été prise après plus d'une heure d'audience en présence de son avocat Stanley Gaston, accompagné du directeur de la section juridique de l'institution électorale, Anthony Chérubin.
A l'instar de ces derniers, M. Dumel n'a voulu piper mot sur ce dossier. « Je ne fais aucune déclaration sur ma présence au Parquet », a-t-il sèchement lâché aux micros des journalistes à sa sortie. Mardi, il disait n'avoir reçu aucune correspondance l'invitant à se rendre au Parquet.
Jeudi, un mandat d'amené était déjà lancé contre Richardson Dumel. Selon ce qu'a confirmé Me Auguste, l'ordre a été donné à des policiers de procéder à l'arrestation du porte-parole, qui avait boudé mardi une première convocation du commissaire du gouvernement alors qu'au moins trois plaintes ont été adressées contre lui. Les candidats malheureux à la présidence, le notaire Jean-Henry Céant de « Renmen Ayiti » et l'ex-ministre des Affaires sociales Yves Cristalin de « Lavni », sont particulièrement les auteurs de cette poursuite en justice.
Sortis insatisfaits de la salle d'audience, les avocats des deux ex-candidats, respectivement Camille Leblanc et Newton St-Juste, ont indiqué qu'ils vont aller jusqu'au bout dans la démarche de leurs clients.
M. St-Juste, le défenseur de M. Cristalin, exige des explications sur le fait que les résultats ont été proclamés sans l'affichage des décisions du BCEN.
Jean-Henry Céant et Yves Cristalin, qui, comme d'autres candidats malheureux, ne cessent de réclamer l'annulation pure et simple du scrutin du 28 novembre, qualifient de "nuls" les résultats définitifs du premier tour qui n'ont été signés que par quatre des huit conseillers électoraux. Ces plaignants émettent des doutes sur l'authenticité des documents dont le porte-parole, M. Dumel, avait donné lecture.
C'est aux conseillers électoraux, et non pas au porte-parole, que ces candidats doivent s'attaquer, a rappelé le bâtonnier de l'Ordre des avocats de Port-au-Prince, Me Gervais Charles, qui était venu en soutien à Richardson Dumel lui aussi membre du barreau.

Victor Jean Junior
victorjeanjunior@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89014&PubDate=2011-02-10

Commentaire
Voila une affaire qui risque d'être intéressante! Elle nous permettrait d'aller très loin dans la connaissance du mode de fonctionnement du CEP. Nous pourrions finalement connaitre pourquoi ceux qui ont signé l'ont fait et pourquoi les autres ne l'ont pas fait. Si c'est vraiment le cas, qui a donné des ordres et qui avait l'habitude d'en donner pendant tout ce processus entaché de fraudes. La main cachée serait enfin découverte. La démocratie pourrait finalement respirer l'air frais qui libérerait ses poumons de l'odeur fétide qui l'étouffe depuis...une vingtaine d'années...et l'empêche de se développer.

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