mercredi 9 février 2011
P-au-P, 09 fév. 2011 [AlterPresse] --- Une douzaine d’organisations sociales dont Antèn Ouvrye, Chandèl et le Cercle Gramsci, ont entamé ce mercredi 9 février à la Faculté des Sciences Humaines une série d’activité en vue de rappeler les crimes commis durant le régime des Duvalier, sous le thème « Resistance du peuple haïtien contre la dictature des Duvalier ».
Durant 3 jours, à l’aide d’exposition de photos, de documents, de témoignages de victimes et de conférences, ces organisations espèrent mettre en avant les pages les plus sombres de la dictature et raviver la mémoire du peuple.
La série d’activités s’achève vendredi avec une soirée culturelle baptisée : « Nous ne dormirons pas dans l’oubli ».
Jean Claude Duvalier de retour en Haïti depuis le 16 janvier fait l’objet de multiples poursuites, entre autres pour crimes contre l’humanité. Plus d’une dizaines de plaintes ont été déposées contre lui devant la justice haïtienne qui mène une enquête.
S’exprimant au nom des organisations à l’origine de l’initiative, Edner Décime estime que la société haïtienne n’a le choix qu’entre « le jugement de Duvalier » et « la mort ».
« Notre position est claire. Nous n’admettons aucune logique de réconciliation…Si le dictateur doit se réconcilier il devra le faire avec les autres criminels de son acabit enfermés au Pénitencier », déclare-t-il.
Edner Décime dénonce en même temps « la présence dans divers partis politiques d’autres duvaliéristes qui ont du sang sur leurs mains et qui prêchent l’évangile de la transition démocratique ».
Depuis son arrivée à l’aéroport Toussaint Louverture et à chacune de ses apparitions publiques, Jean Claude Duvalier reçoit de fervents supports de la part de ses partisans. Une foule l’a d’ailleurs chaudement accueillie lors d’une visite mardi à Léogâne, ville natale de sa mère.
Ces démonstrations à l’égard du dictateur soulèvent cependant l’indignation de beaucoup et font poser des questions au sujet de la mémoire historique en Haiti.
Edner Décime juge qu’« il y a un déficit de mémoire et c’est parce qu’il n’y a pas eu de transmission ».
« Il faut comprendre qu’il y a une partie de la population qui est frustrée par rapport au mode de gestion du pays durant les 25 dernières années. Le 7 février 86 fut le résultat du soulèvement des masses populaires, mais également un piège, parce qu’on a détourné les revendications des paysans et des masses populaires pour les diriger dans un couloir électoraliste. Résultat nous avons eu du duvaliérisme sans Duvalier », explique t-il, soulignant que beaucoup d’Haïtiens ne comprennent pas leur histoire. [kft gp apr 9/02/2011 11 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10629
Commentaire
Négliger un seul des crimes des derniers dictateurs d'Haïti, dont ceux de Duvalier et ceux d'Aristide, c'est commettre un nouveau crime. La justice doit finir tôt ou tard par s’exprimer.
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