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samedi 12 février 2011

EDITO

Duvalier, l'Etat haïtien, nos pays amis et Ponce Pilate
Haïti: « Il y a une prison moderne qui vient d'être mise en opération à la Croix-des-Bouquets, il y a de la place pour Jean Claude Duvalier et il y sera mieux traité que les prisonniers de son régime », a déclaré vendredi 11 février l'activiste de la lutte des droits de l'homme Robert Duval, qui a profité pour dénoncer l'Etat Ponce Pilate qui refuse de se prononcer sur l'affaire Duvalier.
Robert (Boby) Duval, célèbre prisonnier de la dictature de Jean-Claude Duvalier et Claude Rosier, grande victime de la barbarie duvaliériste, sous le parapluie de Human Right Watch, ont dénoncé ce vendredi le lese grennen et la désinvolture du gouvernement Préval-Bellerive face à l'affaire Duvalier.
Rien n'est dit au plus haut sommet de l'Etat en dépit du fait que des plaintes ont été déposées contre l'ancien dictateur, déplore Duval.
Sa compagne ou sa femme - personne ne connaît le statut de la dame Duvalier, insiste Duval - organise un parti politique et prépare le retour au pouvoir des anciens bourreaux. Personne ne s'inquiète que cette étrangère s'autorise à faire de la politique active en Haïti. Le gouvernement ne dit krik.
Autre dénonciation du panéliste, des menaces à peine voilées ont été faites dans le bureau même du juge d'instruction par des avocats macoutes contre ceux qui portent plainte.
Retraçant l'historique de son arrestation du milieu des années 60 jusqu'à sa mise en liberté en 1977, Rosier a dénoncé le système qui lui a ravi une bonne partie de sa vie.
L'ancien prisonnier politique fustige le silence des ministères de la Culture, de la Communication, de l'Education nationale, des Sports, etc. et les accuse de ne pas faire leur travail de sensibilisation les jeunes générations sur ce que fut la dictature.
Sans prêcher la revanche, Rosier recommande à ceux qui ne savent pas de s'informer en se plongeant dans les ouvrages témoignages qui existent pour comprendre les mécanismes et les pratiques de la dictature des Duvalier père et fils.
Cette conférence ouverte à la presse et au public est l'une des nombreuses manifestations, qui s'inscrit dans toute une série de dénonciations des crimes commis sous le régime des Duvalier depuis le retour de Baby Doc le 16 janvier dernier.
Le silence des autorités locales, l'attitude d'étonnés mais pas concernés des principaux pays amis d'Haïti, particulièrement ceux qui étaient partie prenante dans le support au régime des Duvalier pendant 29 ans et dans l'exfiltration de leur allié Jean-Claude Duvalier, le 7 février 1986, inquiètent de plus en plus ceux qui ont porté plainte contre le dictateur et ceux qui s'interrogent sur l'avenir des institutions démocratiques dans le pays, particulièrement la justice.
Frantz Duval
duvalf@hotmail.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89083&PubDate=2011-02-11
Commentaire
Si l'on veut que quelqu'un qui est à cheval dans un gouvernement comique, un pied en prison et l’autre en exil pour fraude électorale, fraude fiscale, négligence criminelle et d'autres exploits du même genre, soit enclin à juger qui lui a tracé le chemin, on se trompe de modèle. Depuis quand un élève, même mauvais, se révoltait-il contre son maitre si ce dernier ne représente plus de danger immédiat pour celui-là? Au contraire, la connivence n'est-elle pas assez évidente? Le temps que ce personnage pourrait passer à juger ou à faire juger est mieux investi dans les promotions, les retraites et autres augmentations-éclair de salaires destinées à ruiner d'avance le pays avant même l'entrée en fonction du prochain ou de la prochaine à prendre les rennes. C'est classique en Haïti! Duvalier, Aristide et maintenant Préval. Où est le paradoxe? Qu'y a-t-il à souligner dans cette routine? A moins que vous ne découvriez le secret des comptes en banque en suisse ou ailleurs amassés sur le dos de ce peuple qui meurt de faim.

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