P-au-P., 16 fev. 2011 [AlterPresse] --- Le premier ministre haitien Jean Max Bellerive estime que Haiti doit trouver un milliard de dollars d’aide pour réaliser des projets à approuver au cours des 8 prochains mois (février à octobre 2011) par la Commission Intérimaire de Reconstruction d’Haiti (CIRH).
Le chef de gouvernement, qui co-préside la CIRH avec l’ex président américain William Clinton, a communiqué cette information à l’issue d’une séance plénière de travail avec des acteurs internationaux et les candidats à la présidence, Mirlande Manigat et Michel Martelly, qui doivent s’affronter au second tour le 20 mars prochain.
Lors de cette réunion, axée sur la reconstruction, il était question également de renseigner les postulants à la magistrature suprême sur la marche des travaux de la CIRH.
Selon Bellerive, il s’agissait de « voir comment nous pouvons aider celui ou celle qui sera élu par le peuple haïtien en vue de préserver le travail qui a été fait ».
De concert avec Clinton, il invite les deux candidats à désigner des délégués qui pourront suivre les délibérations de la Commission, qui est « prête à travailler avec le prochain gouvernement ».
La candidate du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) se dit en faveur de la « continuité » en ce qui concerne la CIRH. Toutefois, « ce sont les Haïtiens qui doivent s’engager pour le changement », ajoute-t-il.
Pour sa part, le candidat de Repons Peyizan (Réponse Paysanne) estime que la CIRH joue « un role important » pour la reconstruction du pays suite au séisme dévastateur de l’année dernière. Il invite à mettre en place « les normes » de la reconstruction et à les faire connaitre.
« Progrès encourageants »
Dressant un bilan des 10 derniers mois, le premier ministre Bellerive informe que 40% des 5,3 milliards de dollars promis à Haïti sur 18 mois ont été versés.
Il estime qu’il y a eu des « progrès encourageants depuis un an ».
Au cours des 10 derniers mois, 3 millions de m3 de décombres ont été enlevés et 700.000 des 1,5 millions de personnes déplacées ont été relocalisées, indique la CIRH.
« Le plus gros reste à faire pour les 9 mois à venir », souligne cependant Jean Max Bellerive. Il faudra notamment nettoyer 4 millions de m3 de décombres et sortir 400.000 personnes des camps de fortune installés dans les zones touchées par le séisme.
Les secteurs priorisés par la CIRH sont le logement, la santé, la création d’emplois, l’agriculture, l’industrie, l’artisanat, l’eau et l’assainissement, l’énergie et l’éducation.
L’éducation, un « point crucial »
L’éducation a été qualifiée de « point le plus crucial pour l’avenir d’Haiti » par l’ex gouverneure générale du Canada, Michaelle Jean, envoyée spéciale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation la Science et la Culture (UNESCO).
Cet organisme de l’ONU est prêt à « accompagner le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) en vue de faciliter l’application d’un plan opérationnel d’éducation.
« L’absence d’école dans certaines régions du pays est une calamité », s’indigne Michaelle Jean, qui pense que la refondation doit aussi s’appuyer sur la culture.
Durant la rencontre plénière entre la CIRH, les acteurs internationaux et les candidats à la présidence, l’ancien premier ministre français Lionel Jospin a pris la parole au nom du Club de Madrid, dont il a dirigé une délégation à Port-au-Prince au début de la semaine.
Pour lui, le « travail commun entre Haïti et la communauté internationale » relève d’une « démarche originale ». Dans ce cadre, le Club de Madrid compte « contribuer à l’affirmation d’un Etat de droit pouvant agir efficacement au service des Haitiens », affirme-t-il.
De son coté, l’ancien chef de gouvernement jamaïcain Percival Paterson, qui représente la Communauté Économique de la Caraïbe (CARICOM) en Haïti, souligne que le relèvement du pays constitue « une priorité » au niveau de la région. Selon lui, la CARICOM est disposée à œuvrer en faveur de l’« intégration » d’Haïti dans le système économique régional. [rh gp apr 16/02/2011 07 :00]
Commentaire
La reconstruction dépend de beaucoup de facteurs dont l'écartement de tous ceux qui ont accompagne Préval et qui n'ont aucun intérêt à ce que le pays se relève. Preuve? Ils ne peuvent s'attribuer aucune initiative sérieuse depuis le commencement du processus. Au contraire! La fraude électorale pour rester et gérer les milliards en perspective, les conditions de l’entrée en scène du cholera, la gestion du mal (entre autres) en sont les exemples le plus frappants. Avec ces gens, rien ne vaut une bonne diversion pour se faire oublier. Le retour d'Aristide leur rendrait un immense service dans ce sens. Celui de Duvalier ayant perdu de sa force.
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