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samedi 5 février 2011

Edito

7 février ou 14 mai : quelle différence ?!
Haïti: Inquiétante, la tragédie du départ de René Préval comme un long sanglot se joue, se rétrécit... C'est qu'en Haïti, la passation de pouvoir ordonnée, pacifique, sans discontinuité est un exercice acrobatique. En 2000, malgré des élections présidentielle et législatives contestées, René Préval avait réussi son coup sous le regard compatissant de la communauté internationale.
Le résultat, aujourd'hui, déconcerte : une bombe à retardement. De plus en plus élargis et combatifs, le groupe des douze et consorts (y compris Fanmi Lavalas qui y était exclue) demandent l'annulation des élections et la formation d'un gouvernement de consensus le 7 février, rouges refrains de jadis et naguère. La communauté internationale, avec le rapport controversé de l'OEA, soutient fermement le classement Mirlande Manigat-Michel Martelly dans le cadre du second tour. Après ? Après, on verra...
Le départ « constitutionnel » du très décrié et pitoyable président le 7 février (hier encore « chouchouté » par les diplomates étrangers qui l'avaient exhumé en 2005 à Marmelade), comme la formation d'un pouvoir transition ou la prolongation jusqu'au 14 mai, comme la tenue du second tour, vaut son pesant d'or dans cette conjoncture assourdissante marquée par une fin de mandat cauchemardesque. La vérité, c'est que la marge de manoeuvre d'un pouvoir pris entre l'enclume de la communauté internationale et le marteau de l'opposition intérieure s'est, depuis le séisme du 12 janvier et les élections du 28 novembre 2010, beaucoup resserrée. Le chantage donnant-donnant (second tour-14 mai) de la communauté internationale ou l'appel à l'annulation des élections pour la formation d'un gouvernement de consensus ? Dégâts irréparables ? Pas sûr !
Alors, va pour la bagarre !
C'est, comme prévu, au sein de la communauté internationale que le calendrier programmatique des opposants au second tour n'arrive pas jusqu'à présent à s'imposer. Mais, à l'évidence, le plus périlleux est à venir : ni le départ « précipité » (le 7 février ou après) de Ti René, ni l'organisation du second tour ne sont sûrs et certains. Comment ne pas voir pour la communauté internationale obsédée par le second tour en René Préval attaché au 14 mai un allié de circonstance ? Qui sait, demain, si la réponse ne viendra pas de la rue ?
Seule demeure éloquente la masse critique des ennemis de la continuité, bien impropre à gérer, à elle seule, les défis déroutants de la transition démocratique et de la reconstruction.
Ce qui caractérise la situation de crise de succession actuelle, c'est sans doute une crise de mauvaise gouvernance notamment présidentielle. Mais la pénible question de l'ingérence étrangère ou de la fausse tutelle, pour citer Michèle Oriol, doit être, elle, conçue comme consubstantielle à la faillite ou dépendance de notre pays qui, à la ferveur du processus de démocratisation enclenché après le « départ volontaire » de Jean-Claude Duvalier le 7 février 1986, s'est amplifiée épouvantablement à tous les niveaux. Pour un peuple si meurtri, fou de douleur, marginalisé par la pauvreté et le désespoir, tétanisé par le laxisme du maître-nageur de Montana, tout est foutu. Alors, pour ce peuple de chômeurs, cette jeunesse aux abois, y a-t-il une différence entre le 7 février et le 14 mai 2011 ? Cela est sans doute plus clair encore dans la classe politique. Et la société civile, le secteur des affaires ?
Pierre-Raymond Dumas

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=88597&PubDate=2011-02-04


L'absence de Préval + sa présence = ensemble vide! Alors pourquoi gaspiller son temps à remettre en question le bien-fondé de son départ? L'on parle de ce célèbre personnage (Erostrate était aussi célèbre, à sa manière) comme s'il faisait quelque chose qui risquerait de ne plus se faire au cas où il serait écarté. Peut-on obliger un homme à faire ce qu'il refuse d’assumer sachant que d'autres plus qualifiés sont disposés à s'y engager ? La constitution a prévu au moins cette situation. Alors? Où sont les défenseurs DE LA SOUVERAINETE NATIONALE qui n'ont pas signé le document qui vient pourtant de nous sortir momentanément du moins, de la crise?

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