Afin qu'une considération urgente soit accordée à la construction du premier campus de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH) qui peine à débuter, le Conseil exécutif de l'UEH a décidé de soumettre l'avant-projet de ce dossier à la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH). Selon un membre du rectorat, cet avant-projet constitue l'un des points qui seront débattus à la prochaine réunion de la CIRH, le lundi 28 février 2011 à Port-au-Prince.
Haïti: Face au manque de fonds et à l'absence d'une politique nationale en matière d'enseignement supérieur, le projet du premier et principal campus de l'Université d'Etat d'Haïti (UEH) qui occupe les esprits depuis plus de 20 ans, à travers des manifestations estudiantines, n'arrive toujours pas à être concrétisé. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, qui a détruit la majorité des bâtiments de l'UEH, le projet d'un campus pour regrouper dans un même espace les onze entités de l'Université d'Etat d'Haïti était devenu plus que nécessaire. C'est à cet effet qu'on a choisi le site de Damien, à Croix-des-Missions, pour héberger ce campus.
Annoncés depuis plusieurs années, les premiers travaux de la construction du campus peinent à débuter jusqu'à aujourd'hui, faute de moyens financiers. « Ce projet est devenu urgent depuis le séisme du 12 janvier. 9 des 13 principaux bâtiments de l'UEH se sont effondrés ou sont devenus presque inutilisables. Cette catastrophe offre l'opportunité de pouvoir construire une université moderne, répondant non seulement aux normes et standards internationaux, mais encore pouvant symboliser la volonté des dirigeants de l'UEH de répondre aux attentes de la nation et de jouer son rôle constitutionnel », estime le Conseil exécutif de l'UEH qui souhaite de la CIRH un « parrainage » de la construction dudit campus qui devrait coûter quelque 200 millions de dollars américains.. Alors que l'Etat haïtien n'a décaissé que quelque trois millions de dollars, une somme nettement insignifiante par rapport à l'ampleur du projet.
« Selon les premières discussions avec des firmes intéressées, la construction du campus coûtera environ deux cents millions de dollars américains. Le coût de la phase d'études est estimé à environ un million de dollars », a précisé le rectorat qui estime que la non-réalisation de ce projet pourrait provoquer des troubles au sein de l'Université, avec des répercussions probables sur le reste de la société.
Le Conseil exécutif de l'UEH a rappelé qu'après le cataclysme, la majorité des 15 000 étudiants domiciliés à Port-au-Prince ont été rendus sans-abri et se trouvent encore dépourvus des facilités élémentaires de survivance. « Quand on connaît l'impact des mouvements des étudiants sur le fonctionnement du pays et de la capitale en particulier, la restauration d'un climat propice à un fonctionnement minimal est essentielle, pour éviter des troubles aux conséquences encore plus désastreuses », soutient le Conseil.
La construction du tout premier campus de l'Université d'Etat d'Haïti, qui entre dans le cadre d'une réforme institutionnelle, permettra, entre autres, selon les responsables, d'implanter un nouveau système d'enseignement en conformité avec les modernisations et axé sur l'amélioration des conditions de travail des enseignants et d'apprentissage des étudiants ainsi que d'assurer une meilleure gestion de l'UEH.
« La reconstruction de l'université permettra de canaliser les énergies des étudiants et de les porter à penser positivement leur avenir et celui d'Haïti. Maintenant, plus que jamais, il y a un besoin urgent et immédiat de former des "ressources humaines" indispensables pour l'avenir de toute une nation, d'autant que plus de 18 000 cadres de l'administration publique ont péri pendant le tremblement de terre », a fait savoir le Conseil de l'Université dans le document de l'avant-projet de construction du campus.
En outre, les responsables croient que la construction du premier campus de Damien permettra d'avancer dans la direction d'une véritable couverture nationale via les campus virtuels, en attendant la construction des campus régionaux. Il n'est que d'attendre la réunion de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti lundi prochain au cours de laquelle ce dossier sera débattu pour avoir une idée réelle de ce campus.
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89680&PubDate=2011-02-25
Commentaire
Manque de projet au niveau de l'enseignement supérieur? Mais non, manque de projet au niveau de l'enseignement tout court. Il faut, nous croyons, aborder des questions aussi déterminantes avec toute la clarté que les circonstances exigent sinon on n'ira pas très loin. Existe-t-il une banque de données, des archives sûres, à propos de l'éducation en Haïti, en tout cas, suffisamment claire pour qu'on aille s'informer sur l'organisation des différents niveaux d'enseignement dans le pays? L'état des infrastructures qui logent les facultés, départements, sections, etc.? Si c'est le cas, que quelqu'un m'aide à les repérer et je lui en saurais infiniment gré. Tout est à faire. Il faut néanmoins reconnaitre que poser le problème, c’est déjà quelque chose. Car il y en a qui n'aime même pas que de tels problèmes soient soulevés car cela contrarie leurs priorités personnelles. Un individu ne peut pas décider de l'avenir d'un pays surtout si son concept de pays est suffisamment croche (cas de la majorité de nos fonctionnaires) pour qu'il pense que l'intervention des autres risque de compromettre ses traditionnelles commissions sur l'achat du moindre matériel destiné au fonctionnement d’une institution publique...
D'autres faits encore plus scandaleux doivent être étudiés à fond comme ces livres de géographie qui nous parlent de fleuves et de rivières qui, en réalité sont des espaces rocailleux remplis de pierre et de poussière qui ont les noms sans le liquide qui les justifie. Mais cela, c'est une autre question encore plus profonde...et plus compliquée.
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