31 mars 2011, une année après la conférence des bailleurs à New York
Haïti - Reconstruction : La Papda préconise de nouveaux mécanismes internes pour l’implantation d’un véritable État haïtien
vendredi 25 mars 2011
Un atelier de réflexion et d’action se déroule le samedi 26 mars 2011 à Port-au-Prince, autour des actions conduites par le gouvernement sortant et les institutions internationales depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
« C’est clair : rien n’a avancé » depuis la conférence de New York…
P-au-P, 25 mars 2011 [AlterPresse] --- Environ une année après la conférence (31 mars 2010) des bailleurs de fonds à New York, autour des perspectives de reconstruction en Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, la Plate-forme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) déplore le peu d’avancées constatées dans le processus de reconstruction.
Pour dresser un bilan d’une année après les promesses de 10 milliards de dollars américains (US $ 1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 58.00 gourdes aujourd’hui) pour la reconstruction du pays, par les bailleurs de fonds internationaux, la Papda organise, ce samedi 26 mars 2011, un atelier de réflexion et d’évaluation.
Organisé en collaboration avec d’autres organismes, tels l’Institution Karl Levêque (Ickl) et le groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), cet atelier analysera les actions du gouvernement et celles des institutions internationales depuis le séisme du 12 janvier 2010.
L’atelier du 26 mars 2011 est le début d’un processus, ayant pour ambition d’aboutir à l’adoption et à la diffusion d’une nouvelle déclaration des mouvements sociaux sur les enjeux de la « reconstruction », indique la Papda.
« Quel financement pour quelle reconstruction » : tel est le thème d’un forum international, qui se tiendra les 28 et 29 avril 2011.
Le forum de fin avril 2011, qui réunira des experts nationaux et internationaux, devrait fournir des propositions de mécanismes internes, capables de mobiliser des ressources internes, annonce Ricot Jean Pierre de la Papda.
Opportunité ratée, dépendance accrue vis-à-vis de la communauté internationale… : un bilan peu flatteur
« L’Etat n’a pas profité de l’opportunité de la catastrophe du 12 janvier, conséquence des mauvaises politiques appliquées et imposées par l’international, pour changer de cap » et « rompre avec la dépendance envers l’international », signale Ricot Jean Pierre, directeur du programme de plaidoyer à la Papda, dans un entretien accordé à l’agence en ligne AlterPresse.
Sur les 5 milliards de dollars américains, promis pour l’année 2010 - lors de la conférence des donateurs du 31 mars -, seuls 30% ont été déboursés, d’après le site de l’envoyé spécial des Nations Unies, William Jefferson (Bill) Clinton.
Les promesses ont été faites dans le souci de renforcer le contrôle de certains pays et institutions internationales, et définir les politiques publiques en Haïti, analyse la Papda.
Depuis, « c’est clair : rien n’a avancé ».
« A cause de la crise du capitalisme, c’est une utopie de croire qu’on va débloquer 11 milliards de dollars pour faire la reconstruction ».
« Il n’y a aucune façon pour que cela se produise »., pronostique la Papda.
Aussi, la plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif préconise-t-elle un plan alternatif permettant de rompre avec l’idée d’ « un État en Haïti », mais de « parvenir à la création d’un Etat haïtien ».
« Réalisé dans une opacité totale, sans tenir compte des acteurs haïtiens, le plan d’action pour la reconstruction et le développement national (Pardn) n’a aucun rapport avec les réalités du pays », souligne la Papda. Pire, il est encore difficile de voir de réels changements depuis le 12 janvier 2010.
Sur plus d’un million qui se sont réfugiées, ici et là, après le séisme, 680 mille personnes vivent aujourd’hui (en mars 2011) dans les camps. Un nombre non recensé a défini ses propres solutions de relogement, lesquelles sont, dans beaucoup de cas, tout aussi alarmantes que les conditions dans les centres d’hébergement.
Les rues de Port-au-Prince sont encore jonchées de débris.
En même temps le contexte politique et économique s’enflamme, avec des élections générales (premier tour le 28 novembre 2010 et deuxième tour le 20 mars 2011), dont l’issue pourrait faire grimper le climat de violence, d’une part, et induire une augmentation des prix des produits alimentaires et pétroliers, d’autre part.
Le seul résultat de la conférence du 31 mars 2010, c’est l’occupation (encore plus prononcée) du pays au moyen de la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah, déjà sur place depuis juin 2004) et la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh), assorties d’un processus d’affaiblissement de l’Etat et de marginalisation des actrices et acteurs haïtiens, considère la Papda.
« La Cirh est un mécanisme de renforcement des politiques qui ont accouché la catastrophe du 12 janvier : un mécanisme « pour faciliter les investissements transnationaux, bénéficier de la main d’œuvre haïtienne tout en détruisant ce que l’Etat pourrait faire en vue de mettre le pays sur les rails », explique Ricot Jean Pierre.
« L’Etat haïtien n’a aucune emprise sur ce qui est en train de se faire », ajoute le responsable de la Papda, qui qualifie d’ « anomalie » la commission co-présidée par Bill Clinton et le premier ministre sortant Joseph Jean Max Bellerive. [kft rc apr 25/03/2011 14:29]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10817Commentaire.Les problèmes, messieurs, ils sont clairs pour tout le monde. Sauf que nous ne comprenons pas quelles solutions vous proposez. Peut-être nous l`expliquerez-vous dans un prochain texte. Que signifie ce rafistolage, s`il vous plait, remplacer «un état en Haiti» par un «Etat haïtien»? Nous comptons sur ces éclaircissements.
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