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mardi 22 mars 2011

EDITO

Pourra-t-on attendre et attendre encore?




Haïti: Dimanche, à l'issue du vote, le Conseil Electoral Provisoire a parlé. Pour dire que tout va bien. La conférence a duré plus longtemps que la dernière fois. Les fronts des honorables président, membres et directeur général n'étaient pas perlés de sueur, mais les mots étaient semblables à ceux du 28 novembre 2010. En plus décontracté. Avec plus d'assurance.

La communauté internationale a aussi parlé ce lundi par la voix de Collin Granderson. Comme en novembre dernier, tout va bien, dit-il. La mission d'observation OEA-Caricom donne un satisfecit et relève des irrégularités. Rien de grave cependant même si de petites imperfections demeurent.

De l'ONU aux autres organisations d'observation de moindre envergure du scrutin du 20 mars, le constat est unanime ce lundi: aucune des irrégularités relevées ne peut remettre en question la crédibilité du processus. Cela sonne comme du déjà entendu. Tout va bien, mais on laisse une fenêtre pour crier au feu! si nécessaire.

La veille, le jour de l'élection, Edmond Mulet, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies avait lui aussi fait part de sa satisfaction. Mulet ne voit que les verres à moitié remplie depuis qu'il est en poste. En public, tout au moins. En privé, le diplomate casse le bras des récalcitrants, impose ses vues, dit-on. Courtoisement, mais fermement.

Le président René Préval a lui aussi repris ses mots du premier tour. Dans sa belle chemise multicolore, le président de la République, après avoir rempli son devoir civique, assailli par la presse pour qui aucun service d'ordre ni de protocole n'avaient été mis en place, a redit que les problèmes encourus par le processus électoral ne relèvent que du CEP.

Le CEP, pour revenir au maître du jeu dans le processus électoral, a, dans de nombreuses déclarations ces derniers jours, mis en garde contre tous les appels à manifester des deux candidats pour "protéger leur vote". Le CEP a aussi prevenu la presse de ne pas divulguer les résultats avant les proclamations officielles.

Cela n'a pas suffi à faire taire certains medias qui ont pris la décision de rendre publics les décomptes, bureau par bureau, là où ils ont eu accès au dépouillement, qui lui est un processus public.

Comment faire pour stopper cette dérive, cette envie de transparence?

Dans un pays où les procès-verbaux se métamorphosent, où les faiseurs de sondages ne disent pas toute la vérité de leurs enquêtes, où les résultats changent d'une proclamation à l'autre, où on décide de qui a gagné sans avancer de statistiques, le public et les candidats ont tout intérêt à ce que la lumière soit faite au plus vite sur les résultats.

Déjà des candidats clament leur victoire, lundi soir. Il y a des risques de dérapages. Personne ne va accepter d'attendre jusqu'au 16 avril les résultats. Mettre près d'un mois pour faire le décompte des bulletins, c'est ouvrir la porte aux suspicions et alimenter ces dérapages, justement.




Frantz Duval
duvalf@hotmail.com
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http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=90488&PubDate=2011-03-21

Commentaire
C`est précisément quand ces gens annoncent que tout va bien qu`ill faut craindre et être vigilant. Ils ont la manie de la manipulation. On a beau leur faire confiance, la démangeaison de la fraude les pique, les tourmente. Ils n`ont pas le don d`agir avec transparence. Ils se croient plus futés que les naïfs qui leur confient l`avenir du pays, leur avenir et celui de leurs enfants. Ils s`exileront après, ils iront faire n`importe quoi ailleurs plutôt que de croupir dans la crasse dont ils sont les premiers responsables. « Mieux vaut être la tête d`une souris que la queue d`un lion», dit un vieux proverbe. Eux disent le contraire, ils préfèrent mourir laquais plutôt que d`assumer la responsabilité d`un citoyen libre. Si l`on est laquais et qu`on travaille a cesser de l`etre un jour. On fait bien. Mais si on ne l`est pas et qu`on travaille a ne jamais le devenir, ne fait-on pas mieux? La liberté, ils l`ont en horreur. Tout sauf vivre libres, car ils n`ont pas mûri assez pour ça. Leur liberté? Les autres s`en occuperont. Et ils sont trop vieux pour changer. D`ou la nécessite d`une nouvelle génération, d`une nouvelle mentalité. Eux sont restés figés dans l`histoire. Il y a un divorce transcendant entre leur nature (ils en ont une bien ancrée dans un passé anachronique)et l`histoire qui change tout, qui améliore tout. Si du moins ils avaient la décence de se retirer dans l`ombre et de laisser de l`espace aux jeunes, à ceux dont l`esprit n`a pas encore été contaminé! Nietzsche avait raison «Il n`y a plus d`hommes»...

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