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dimanche 6 mars 2011

La surprise pour les 40 ans de la Americain Airlines

Il y a quelque part un aéroport moderne dont la construction tarde à cause de l'indécision des autorités haïtiennes... c'est la principale information divulguée lors de la cérémonie marquant le 40e anniversaire de la American Airlines, mercredi 2 mars au Karibe Convention Center. L'Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN), qui vient de changer de titulaire, est sur le point de voir son principal aéroport se moderniser. Un contrat pour un « Built-Operating-Transfert » BOT (Construction, opération et transfert) a été signé avec une firme, mais des entraves diverses retardent le lancement des opérations, a appris Le Nouvelliste.
Haïti: France, Japon, Mexique, New York, Europe, Caraïbes, les noms des destinations vedettes de la American Airlines s'affichent sur de rutilants posters à côté de photos d'avions ou de reproductions miniatures des appareils aux couleurs de la compagnie qui a détenu à certain moment plus de 70% du marché haïtien du transport aérien.
Pas une image haïtienne ne décore la salle. Ceux qui fréquentent les avions et les locaux de la compagnie savent bien que la American ne fait pas de publicité pour la destination Haïti. Ni ne supporte les activités culturelles ou touristiques. Mais pour ses quarante années de service ici, elle aurait pu faire un effort, s'étonne un des invités qui rit du macaron offert à tous les participants à la petite fête.
Un gâteau bleu, blanc, rouge, aux couleurs de la compagnie trône au centre de la salle du Karibe, des tables sont mises pour le lunch et Peter Dolara, Premier Vice-président du Mexique, des Caraïbes et d'Amérique latine, le plus Haïtien des hauts cadres de la American Airlines, tient le micro pour renouveler les promesses et rappeler les services offerts par ce transporteur fiable, mais à la qualité de service questionnable.
Sur cet aspect, Dolara assume, mais précise : il y aura toujours des clients insatisfaits, nous faisons tout pour combler toutes les attentes de chacun de nos clients.
Les quelques journalistes qui recueillent les propos du directeur qui a fait le voyage pour l'occasion sont attentifs au fait qu'il annonce, au milieu de tout un argumentaire publicitaire de circonstance, que 30 jours après l'ouverture des nouvelles facilités du Cap-Haïtien, American promet de connecter la ville avec les USA.
Dolara relate que les 140 collaborateurs qui travaillent pour la American à Port-au-Prince sont Haïtiens. Il rappelle les efforts de la compagnie pour recruter aux Etats-Unis des nationaux ou des Haïtiens d'origine.
Rachelle Madhère, figure connue de l'univers American en Haïti, vient expliquer sa fierté d'appartenir à la famille American Airlines depuis 1974. Celle qui est entrée à la compagnie comme simple agent a gravi tous les échelons et occupe aujourd'hui le poste de responsable des affaires gouvernementales.
Sous la galerie ombragée du Karibe les deux Elsie, Blanc et Viala, font la conversation avec les invités de la compagnie qui n'assistent pas à la conférence de presse, mais attendent la suite, le lunch.
Arrivée en Haiti en mars 1971, American Airlines offre six vols quotidiens sans escale vers Haïti pour cette saison. Trois depuis Miami, deux au départ de Fort Lauderdale et un à partir de New York. American Eagle relie Haïti à la République Dominicaine.
Prix, service, horaire, la compagnie fait face à une rude concurrence sur toutes ses destinations.
Est-ce rentable, demande Yves Paul Léandre de la Télévision nationale d'Haïti ? American va-t-elle recommencer à faire la promotion de la culture haïtienne comme la compagnie le faisait avec brio dans les années 80 avec le Konkou Mizik ?
« Absolument, oui. C'est un engagement, rétorque Dolara à la question sur la promotion culturelle. Fin relation publique, il invite le journaliste à le guider.
Rien n'est rentable dans le secteur du transport aérien ni en Haïti ni ailleurs, mais la compagnie American Airlines ne va pas baisser les bras, ajoute, diplomate, le Vice-président.
Très vite, Dolara plonge dans ses souvenirs, lui qui fréquente Haïti depuis des décennies. Il rappelle qu'il a eu à participer à des campagnes de promotion pour l'Habitation Leclerc, l'Oloffson, Ibo Beach Ibo Lélé au temps où ces adresses étaient les fleurons de l'hôtellerie d'un secteur florissant.
La conférence de presse d'avant lunch s'éternise, entre traduction et redites, quand tombe une question de John Chéry sur la construction du nouvel aéroport.
« La construction d'un nouvel aéroport relève du gouvernement haïtien, concède Dolara, avant de retracer les efforts de sa compagnie pour reprendre ses vols au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier.
Pour mémoire, Dolara souligne que c'est le local de l'ancien service de Fret de la American qui a été transformé en nouvelle salle d'arrivée grâce à la diligence de la firme brésilienne Odebrecht introduite en Haïti par la dame de Dallas, ville où se trouve le siège social de la compagnie américaine.
Suit un long panégyrique de la firme Odebrecht, la même qui a réalisé à Miami l'American Airlines Arena, les nouvelles salles de spectacles de Byscane Boulvard, qui travaille en République Dominicaine pour réaliser une autoroute, entres autres grands travaux à son actif.
Dolara présente à la presse le représentant de la compagnie avant d'avouer que Odebrecht, une compagnie qui a du coeur, rentrée pour réparer l'aéroport a proposé un plan pour un terminal modulaire, moderne et bon marché.
Ils peuvent construire un terminal moins coûteux et plus rapidement que tout autre compagnie au monde, certifie Dolara. Ils peuvent le faire pour des raisons humanitaires et aussi comme une affaire. C'est une grande compagnie brésilienne, l'aéroport d'ici serait leur plus petit projet. Les compagnies ont aussi du coeur, lâche à nouveau Dolara.
Avant de dire : « Je ne critique pas. Mais nous ne pouvons pas comprendre pourquoi rien n'a été fait, vu qu'un plan a été présenté au gouvernement pour un aéroport à bon marché ».
Cette annonce a été la vraie surprise de la fête du 40e anniversaire de la American Airlines. Il y a quelque part un aéroport dont la construction tarde par défaut de décisions des autorités haïtiennes...

Frantz Duval
duvalf@hotmail.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=89961&PubDate=2011-03-04

Commentaire
Comment éviter d`être surpris par la surprise des journalistes haïtiens? Ces gens, qui font pourtant un excellent travail sur le terrain, semblent sur certains sujets, toujours dans la lune? Sommes-nous ici (à Haiti-blog-net) des devins ou des prophètes quand nous disons que ce gouvernement tout comme ceux qui l`ont précédé (surtout celui d`Aristide sur lequel a cause de sa prêtrise-traîtrise-nous avons trop misé) sabotent volontairement toute possibilité de développement de ce pays? Sommes-nous obsédés, malades, grincheux quand nous insistons sur le fait que Haiti est le seul pays au monde ou, sans vergogne, les politiciens (simples fonctionnaires, directeurs généraux, ministres, etc, etc...) et d`abord le président de la république mettent au premier plan ce qu`ils vont tirer comme bénéfice personnel d`un contrat, d`une construction, d`un geste destiné à moderniser... indépendamment de son utilité pour le pays? Et il se trouve des gens pour croire que la reconstruction du marché en fer a été une tache facile, que beaucoup d`autres choses n`auraient pas été faites dans le même contexte si la volonté politique était au rendez-vous! La reconstruction n`a pas commencé. Et ce n`est pas, comme nous tendons malheureusement à le croire, de la faute des étrangers. C`est de la faute de ceux qui se sont enrichis aux dépens des pauvres de ce pays et veulent à tout prix nous imposer des gouvernements fantoches pour, à la fois, continuer à jouir des fruits de leurs biens mal acquis, et perpétuer la pratique si mesquine de l`accumulation des richesses de ce petit pays entre les mêmes mains. Ai-je été clair? Y-aurait-il autre chose sur lequel je devrais insister encore davantage? Mon peuple est-il aveugle à ce point qu`il ne comprendrait plus ce qui lui convient et ce qui le détruit? Quand comprendrons-nous que les étrangers ne sont pas automatiquement nos ennemis et que nos véritables ennemis sont au coeur même des groupes et des groupuscules qui prolifèrent au sein des gouvernements haïtiens?

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