Haïti: Les 4,7 millions d'électeurs haïtiens devaient départager dimanche Mirlande Manigat et Michel Martelly au cours du deuxième tour de l'élection présidentielle, alors que des irrégularités ont déjà été constatées dans plusieurs bureaux de vote à Port-au-Prince.
Dans la capitale, certains centres de vote ont ouvert avec quelques minutes de retard sur l'horaire prévu (06H00 locales, 11H00 GMT), tandis qu'à l'extérieur, les Haïtiens se pressaient, carte d'électeur en main, pour exercer leur droit de vote, a constaté un correspondant de l'AFP.
A Pétion-Ville, un quartier situé sur les hauteurs de Port-au-Prince, dans l'hôtel de ville transformé en centre de vote, des irrégularités ont été signalées avant l'ouverture.
"Il doit y avoir deux urnes, une pour l'élection présidentielle, l'autre pour l'élection des députés, mais nous n'avons trouvé qu'une seule urne par bureau de vote", a expliqué à l'AFP la présidente de ce centre de vote, Islande Leconte.
Mme Leconte a donné pour consigne aux membres des bureaux de vote sous sa responsabilité de mélanger les bulletins pour la présidentielle et ceux pour la législative dans une seule et même urne.
Des problèmes similaires ont été relevés à l'école Isidor Boisrond, dans le centre de Port-au-Prince.
Devant le lycée de Pétion-Ville, des dizaines de personnes se massaient devant les grilles pour essayer d'entrer. Mais l'église Saint-Pierre, située à 100 mètres du lycée, semblait faire bien plus recette en ce dimanche matin.
Une fidèle, Marie Charles, a indiqué à l'AFP qu'elle comptait d'abord se rendre à la messe et ensuite aller voter.
"Je vais voter pour Martelly. Mirlande Manigat a 70 ans, c'est en chaise roulante qu'elle devrait être", a-t-elle lancé.
Dans les sondages, Michel Martelly tient la corde. Les affiches appellant à voter "Tèt kale" ("crâne chauve" en haïtien) inondent les murs de Port-au-Prince, tandis que ses partisans arborent volontiers un bracelet rose en l'honneur de cet ex-chanteur.
Mirlande Manigat, une universitaire, dispose d'une plus grande expérience politique mais manque de charisme. Ses soutiens n'hésitent pas à la dépeindre en "maman du peuple".
Dans la capitale comme dans le reste du pays, les plus de 11.000 bureaux de vote sont sous la surveillance de 23.000 agents de la police nationale haïtienne et de la mission des Nations unies en Haïti (Minustah).
Environ 200 observateurs internationaux sont postés aux urnes, afin de prévenir des fraudes, massives au cours du premier tour en novembre dernier.
Les résultats du premier tour annoncés début décembre avaient donné lieu à des violences qui ont fait plusieurs morts.
Mais l'inconnue du scrutin de dimanche reste le taux d'abstention qui pourrait être dopé par le retour en Haïti de l'ancien président Jean Bertrand Aristide, deux jours avant le vote.
M. Aristide ne s'est prononcé pour aucun des deux candidats, mais ses partisans, et singulièrement les membres de son parti "Fanmi Lavalas", exclu du processus électoral pour vice de forme, pourraient bouder les urnes.
A son arrivée vendredi à l'aéroport de Port-au-Prince, M. Aristide avait d'ailleurs affirmé: "l'exclusion de Fanmi Lavalas, c'est l'exclusion de la majorité" des Haïtiens.
Le scrutin ne sera pas annulé en cas de participation trop faible, mais le nouveau président pourrait avoir fort à faire pour asseoir sa légitimité.
Les résultats préliminaires seront annoncés le 31 mars et les résultats définitifs le 16 avril. Des élections législatives ont lieu parallèlement à la présidentielle.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=90405&PubDate=2011-03-20
Commentaire
Haiti est placée devant sa responsabilité. Personne, absolument personne ne pourra lui donner ce dont elle a besoin si on ne sait pas ce qu`il lui faut. C`est aux citoyens de ce pays délabré qu`il revient de dire clairement le chemin vers lequel ils veulent être conduits. ``Tant qu`il y a de la vie, dit-on, il y a de l`espoir```. Alors, ne renonçons point à croire que demain peut-être meilleur. La seule condition pour que cela arrive, c`est que nous n`ayons pas peur de nous lever et de nous affirmer, de décider entre l`abîme et l`espoir, entre l`ignorance crasse et le réveil, entre l`enfermement, le retranchement sur nous-mêmes, et l`ouverture, le regard pointé vers l`avenir. Le choix est entre nos mains et la conscience que nous avons qu`il faut changer. Il n`y a point de salut dans le retour en arrière. Seul le changement est porteur de possibilités et d`espoir. Le populisme, la démagogie, le messianisme, le patriotérisme (si l`on me permet le néologisme, que je définirais une sempiternelle divagation sur le patriotisme) n`a jamais placé un pays au rang des nations civilisées, développées. Voter, c`est déterminer son propre avenir plutôt que de le laisser aux mains des aventuriers!
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