Le diabète, pathologie qui cause un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie, est incurable mais contrôlable. A la Journée mondiale du diabète organisée par la FHADIMAC, des patients ont témoigné. Le mot d'ordre à cette Journée était l'éducation et la prévention du diabète.
Haïti: « 300 000 personnes en Haïti sont affectées par le diabète, dont 100 000 vivent à Port-au-Prince et ses environs », a rapporté le Dr Nancy Charles Larco, de la Fondation haïtienne de Diabète et de Maladies cardio-vasculaires (FHADIMAC), le dimanche 14 novembre à l'occasion de la Journée mondiale du diabète. Le tremblement de terre du 12 janvier a été éprouvant pour tous ceux et celles qui y ont survécu. « Nous allons avoir encore plus de diabétiques dans les mois et les années à venir en Haïti, car le stress est un facteur déclenchant de la maladie du diabète chez ceux qui ont un terrain qui s'y prêtent », a renchéri le docteur.
Cette pathologie qui cause un dysfonctionnement du système de régulation de la glycémie est encore plus fréquente chez les femmes haïtiennes, soutenu le docteur Larco. « Beaucoup plus de femmes sont diabétiques à cause de leur tendance à la sédentarité ; de plus, elles sont plus fortes physiquement que les hommes. » Aussi a-t-elle recommandé le sport, l'exercice physique pour faire face à cette maladie incurable mais contrôlable.
Témoignages de diabétiques
Sabrina Chauvet, diabétique depuis l'âge de treize mois, ne se considère pas comme une malade mais comme une personne qui a besoin de carburant pour poursuivre sa route à la manière d'un véhicule.
« Dès ma petite enfance, je savais que j'étais diabétique, mais j'avais des parents qui veillaient sur moi avec amour », a-t-elle confié devant un grand public de la salle Thérèse archicomble de l'hôtel le Plaza. Certaines personnes sont assises à même le sol pour écouter les témoignages de ceux et celles qui ont appris à vivre avec philosophiquement avec le diabète.
Sachant clairement que cette maladie peut avoir des conséquences lourdes sur sa santé, Sabrina ne prend pas de risque avec sa vie. « Il m'arrive parfois en une seule journée de faire huit tests d'analyse de glycémie », a-t-elle avoué. En effet, pour qui se laisse aller, le diabète diminue son espérance de vie. Il est facteur de risques de « maladies cardiovasculaires, infarctus, insuffisance cardiaque, artérite, accident vasculaire cérébral, neuropathie, ou encore de troubles micro-angiopathiques pouvant conduire à la cécité (rétinopathie), à une insuffisance rénale chronique (néphropathie) et conduit parfois à l'invalidité », selon les diabétologues.
Pourquoi toutes ces précautions ? Sabrina dit qu'elle est à l'écoute de son corps et sait pertinemment quand elle ne se porte pas bien.
Le sport est une des activités qui permet à Sabrina de garder son équilibre. De plus, a-t-elle révélé, son mari et ses enfants lui portent de l'affection, une richesse inestimable selon la quadragénaire.
Diabétique, Dérinvil Antoine, 23 ans, fréquente la FHADIMAC depuis trois ans. Il a cru qu'il allait mourir lors du tremblement de terre. « Mon taux de glycémie était monté à 500. Mes médicaments étaient restés sous les décombres. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je ne suis pas tombé en coma. Après deux semaines, je suis allé à Médecins Sans Frontières (MSF). Les médecins m'ont procuré des médicaments, cela m'a beaucoup aidé », a raconté Dérinvil à la nombreuse assistance.
Blessé au doigt pendant l'exercice de son métier de ferrailleur, Dérinvil a subi une intervention chirurgicale à MSF, mais n'a pas retrouvé l'articulation parfaite de son auriculaire. L'homme est devenu un membre permanent de la FHADIMAC qui lui procure de précieux conseils pour vivre en bonne santé.
Dérinvil avoue être en bonne compagnie à la FHADIMAC, institution qui met aussi bien l'emphase sur « l'éducation et la prévention du diabète », mot d'ordre de la Journée mondiale. Par l'éducation, beaucoup de gens qui fréquentent cette association ont appris à reconnaître les symptômes les plus apparents du diabète tels que soif excessive, mictions fréquentes, faiblesse, fatigue, somnolence, vision trouble, perte de poids, etc.
Le sens de responsabilité face à la maladie
Le président de l'Association haïtienne de Taekwondo, Léo Cartright, dont l'association était activement impliquée s dans la sensibilisation des semaines avant la Journée du diabète, a préconisé la discipline et le sens de responsabilité aux patients diabétiques. « La responsabilité est une acceptation, une ligne de discipline que tu inculques à ta vie. Gère ta maladie, prends tes médicaments sans mettre dans ton esprit que ce geste de vie est fatigant pour toi », a-t-il souligné.
A ceux-là qui ont des diabétiques dans leur famille, il les a invités à les entourer d'affection. « L'amour prodigué avec sincérité est curatif. L'amour est un médicament et évacue le stress », a dit le grand sportif, insistant sur les méthodes de relaxation pour gérer le stress et le contrôle de soi-même.
Léo Cartright a aussi conseillé le sport régulier aux diabétiques, exercice qui prolonge la vie et maintient l'équilibre de la santé physique et mentale.
Cette Journée a offert également l'occasion au président de la FHADIMAC, le Dr René Charles, de se rappeler qu'autrefois le public haïtien ne savait pas ce qu'était le diabète. « On amputait les gens, beaucoup de dégâts étaient causés. Aujourd'hui, plus question ! Le public se rend compte que c'est une maladie contrôlable et avec laquelle on peut vivre. Telle est notre satisfaction à FHADIMAC », s'est félicité le Dr Charles qui croit que cette maladie qui affecte annuellement 250 millions de personnes dans le monde peut être maîtrisée maintenant.
La Fédération internationale de diabète estime que d'ici 2015, plus de 300 millions de personnes pourraient développer le diabète de type 2. Ce type de diabète peut être évité dans beaucoup de cas en aidant et encourageant les personnes à risque à surveiller leur poids, à avoir une diète saine et équilibrée, pauvre en graisses et en sucres et à faire régulièrement de l'exercice.
Les symptômes apparents du diabète de type 2 sont les suivants :
- Une soif intense
- Une fatigue, somnolence
- Une faim exagérée
- Amaigrissement
- Une vision embrouillée
- Cicatrisation lente
- Des picotements aux doigts ou aux pieds
- Une infection des organes génitaux
- Augmentation du volume des urines
- Un changement de caractère
Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85625&PubDate=2010-11-16
Commentaire
Comme quoi en Haïti aussi il y a des organismes qui donnent des résultats quand les responsables travaillent. Un bel exemple à suivre!
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