Haïti: "La journée électorale est bouclée et réussie", a déclaré dimanche en début de soirée le président du Conseil électoral provisoire (CEP), Gaillot Dorsainvil, lors d'une conférence de presse au terme des élections législatives et présidentielle du 28 novembre 2010 émaillées de graves incidents et d'un appel à l'annulation de 12 des 18 candidats à la présidence. "Les élections ont bien sûr été réalisées dans des conditions difficiles mais elles ont bel et bien eu lieu", a ajouté le patron de l'institution électorale depuis le restaurant Le Villatte, caché derrière des lunettes et une casquette.
"Dans la fièvre électorale de la journée, des électeurs n'ont pas réussi à trouver leur bureau de vote", a reconnu M. Dorsainvil qui confie que c'est seulement dans 56 centres de vote sur 1 500 que des irrégularités et autres difficultés ont été répertoriées. Cela ne représente "que 3,5% des centres de vote", a affirmé Gaillot Dorsainvil.
"On va étudier au cas par cas les endroits où il y a eu un problème", a précisé le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, lui aussi casquette sur la tête et lunettes sur le nez. "Dans 48 ou 72 heures, on décidera de ce qu'on fait", a-t-il ajouté en annonçant que des conseillers électoraux déployés dans les dix départements du pays reviendront avec d'autres données sur le déroulement du processus.
La demande d'annulation formulée par la majorité des candidats "n'est pas formelle", a affirmé M. Opont. "Le CEP ne peut pas se prononcer sur une requête qui n'est pas formelle", a-t-il dit. "Les candidats prennent une position politique ; nous, nous faisons un travail technique", a-t-il poursuivi.
"Nous n'avions pas la prétention d'organiser des élections sans irrégularités. Ce sont des irrégularités qui sont dues aux faiblesses des structures de l'Etat haïtien », a déclaré le vice-président du CEP, Theleve Toussaint.
Au cours de cette conférence de presse, les responsables du CEP n'avaient pas expliqué pourquoi des listes électorales n'étaient pas à jour et des électeurs dans l'impossibilité de trouver leur bureau de vote.
Cafouillant un peu, certains grands manitous du CEP ont jeté le blâme sur des électeurs impatients et des membres de bureaux de vote envoyés par des partis politique qui n'ont pas le background académique pour faire le travail. Les défaillances et les manquements de l'ONI et de l'OEA n'ont pas été évoqués.
4 714 112 électeurs étaient appelés à voter dans 11 181 bureaux de vote, dépendants de 1 500 centres de vote, pour choisir un président, 99 députés et 11 sénateurs lors de ces élections critiquées mais bouclées et réussies d'après l'institution électorale.
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86209&PubDate=2010-11-29
Commentaire
A quelle type de magouille nouveau style sommes-nous exposés maintenant? Comment se fait-il que l'OEA, entre autres, malgré toutes les protestations, sait d'avance que les élections se sont bien passées?
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