Même si Léogâne n'a pas enregistré de perte en vie humaine lors du passage de l'ouragan Tomas sur le pays, une bonne partie de sa population y est, cependant, sortie meurtrie. Plusieurs quartiers de la commune sont encore sous les eaux ce samedi.
Haïti: « Deux adolescents sont sortis avec une jambe cassée chacun au moment où ils tentaient de fuir les eaux en furie qui envahissaient leur maison », a confié, samedi au journal Wilson Saint-Juste, maire adjoint de Léogâne. Ni le maire, ni les responsables du bureau de la Protection civile de la zone n'étaient, toutefois, en mesure de confirmer la disparition de deux autres personnes comme le font croire les informations. Le maire n'était pas non plus en mesure d'avancer un chiffre exact par rapport au nombre de familles sinistrées. Selon une source proche de la mairie, on a appris que plus de 2 000 familles victimes auraient été déjà recensées.
Les dégâts causés par l'ouragan Tomas à Léogâne viennent compliquer le travail des autorités locales et des ONG, qui ne trouvent pas encore la bonne formule pour panser les plaies béantes laissées par le séisme du 12 janvier dans la zone. Plusieurs quartiers de la commune sont encore sous les eaux. La rue attenante à la mairie est transformée en une véritable rivière. Même les véhicules ont du mal à la traverser. De quoi porter le Conseil communal à transférer son bureau à l'église mormone située non loin de l'hôtel de ville.
« Toutes les rivières de la commune étaient en crue au moment du passage de l'ouragan, a précisé le maire Saint-Juste, qui lance un appel au secours au profit des victimes. La rivière Rouyonne a débordé de son lit et a envahi la ville vendredi matin ». Plusieurs camps hébergeant des victimes du séisme du 12 janvier sont aussi inondés. Et la mairie n'a ni ressources financières, ni ressources matérielles pour leur venir en aide. « Je demande à ceux qui en ont les moyens de venir en aide aux victimes », a dit Wilson Saint-Juste qui craint que l'inondation de vendredi ne serve de porte d'entrée au choléra dans sa commune.
La crainte du maire adjoint de Léogâne est, sans aucun doute, justifiée puisque les victimes du séisme dans plusieurs camps cohabitent avec les eaux sales qui les envahissent. Pas étonnant qu'ils s'en servent pour se laver les mains. Le Nouvelliste a fait ce triste constat dans le camp de Mapou Dampus dans les environs du centre-ville. « Nous n'avons nulle part où aller », a indiqué Guerdy, la voix pleine d'émotion. La dizaine de familles - femmes et enfants en majorité - vivant sur le site inondé, a-t-elle avancé, a été transférée par la mairie dans un espace jugé non sécuritaire. « Nous avons eu connaissance d'un complot ourdi par des vagabonds pour venir nous harceler au cours de la nuit, a-t-elle fait savoir. Voilà pourquoi nous sommes revenus ici. »
Venir en aide à la population victime de Léogâne est une nécessité qui saute aux yeux. Le maire Saint-Juste a résumé les besoins les plus urgents de la commune en eau potable ou équipements pour le traitement de l'eau, matelas et couvertures. Des travaux de curage et gabionnage sont nécessaires dans les principales rivières de la commune en vue de se protéger d'autres inondations.
Jean Pharès Jérôme
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85366&PubDate=2010-11-06
Commentaire
Pourquoi ces gens vont à des élections pour se faire élire? Ne sont-ils pas fatigués de quémander, de ne pas avoir d'imagination et comme leurs supérieurs hiérarchiques, de devenir des quémandeurs professionnels? (En prenant toujours le peuple pour appui) N'y a-t-il vraiment rien d'autre à faire? Ont-ils définitivement perdu la faculté d’avoir honte ?
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