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jeudi 4 novembre 2010

Des camions dominicains chargés interdits de traverser la frontière

Haïti: Des Haïtiens en colère ont empêché aujourd'hui à des camions dominicains chargés de vivres et autres marchandises de passer la frontière de Ouanaminthe. Armés de bâtons et de pierres, ils ont dépouillé leurs compatriotes revenus de la République voisine des poulets, des oeufs et autres produits achetés en territoire dominicain qu'ils ont brûlé par la suite, apprend-on du Listin Diario.

L'action violente de ces Haïtiens a suscité l'intervention des membres de la MINUSTAH et de la police nationale d'Haïti.
Cette réaction brutale des frontaliers haïtiens fait suite à la décision des autorités dominicaines de fermer depuis la semaine dernière le marché de Dajabon qui fonctionne deux jours par semaine, les lundi et vendredi, malgré le fait que la mesure a été prise en accord avec les autorités haïtiennes, souligne le quotidien dominicain.
Les Haïtiens ont lancé des slogans et menacé de retenir et d'incendier les véhicules de transport dominicains entrant en Haïti.
Un porte-parole des manifestants, Joseph Manna Roulet, a déclaré que si les autorités dominicaines ne permettent pas l'entrée en République Dominicaine des produits haïtiens, en retour, les produits dominicains ne seront pas acceptés sur le marché haïtien.
Les Haïtiens ont occupé une partie haïtienne du pont jeté sur la Rivière Massacre qui lui correspond du pont sur la rivière Massacre qui sépare la province Dajabón (RD) et Ouanaminth e (Haïti). Là, ils ont dépouillé leurs compatriotes venant de l'autre côté de la frontière de marchandises et aliments achetés là-bas.
Autorités dominicaines et haïtiennes n'ont pas convenu de la réouverture du marché, tandis que les Haïtiens désespérés tentent de traverser la frontière vers la République dominicaine.
Aujourd'hui, à Dajabón, s'est présenté, de façon surprenante, le chef d'état-major général de l'armée, le général Carlos Rivera Portes, qui a visité des casernes situées le long de la frontière et a harangué les troupes qui demandent à être renforcées à cause du trafic des personnes, de la drogue, des biens et d'autres problèmes se produisant à la frontière.
Le commercant John Traveras a indiqué qu'ils sont préoccupés par ce qui se passe alors qu'ils ont contracté des prêts auprès des institutions bancaires. L'acquittement de ces prêts dépendent des ventes réalisées sur le marché binational de Dajabón qui génère plus de 18 millions de pesos pendant les deux jours de marché.
Fermé provisoirement au début de la semaine dernière pour éviter la propagation en République voisine de l'épidémie de choléra qui sévit depuis deux semaines en Haïti, les autorités dominicaines envisageraient vendredi dernier la possibilité de rouvrir le marché de Dajabón, à condition que les commerçants haïtiens acceptent de ne rien y vendre, mais seulement d'y acheter des produits dominicains.
Lors d'une rencontre mercredi dernier, les autorités haïtiennes et dominicaines se sont mises d'accord pour garder le marché fermé jusqu'à nouvel ordre, "en raison de perméabilité de la frontière et des risques de l'expansion de la maladie".
Elles se sont toutefois entendues pour chercher un espace plus restreint pour la tenue de ce marché.
Mais le problème vient du fait que les produits haïtiens seraient interdits dans ce nouvel espace, une mesure que la partie haïtienne conteste vivement, en raison de son caractère injuste sur le plan commercial notamment.
Le consul haïtien à Dajabón, Jean-Baptiste Bien-Aimé, qui a participé à la rencontre de mercredi aux côtés du maire de Ouanaminthe et des commerçants haïtiens, s'est déclaré contre la proposition dominicaine, selon l'Agence Haïtienne de Presse qui a annoncé une autre rencontre prévue pour le 5 novembre en vue d'harmoniser les positions.

C.L.G

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85273&PubDate=2010-11-03

Commentaire
Qui est responsable de faire Reigner l'ordre dans la zone frontalière? Qui profite du désordre, de la contrebande et autres irrégularités du même genre? Des proches du parti au pouvoir ou de ceux qui nomment ces fonctionnaires. Pour avoir vécu 23 ans dans le pays voisin, je sais que tant qu'il y aura un petit groupe qui s'enrichit sans effort, grâce à la contrebande dans la proximité de la frontière, il n'y aura jamais de règles claires ni de calcul réel du chiffre d'affaires entre les deux pays. Et les deux gouvernements le savent et ne font rien. Pourquoi? Parce qu'un poste attribué dans la zone frontalière équivaut à une récompense politique dont les conséquences économiques sont évidentes pour les citoyens des deux côtés de l’ile. Contre cet environnement de corruption toute Commission Mixte est pure mascarade.

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