La Fondation Prince Charles, chargée de l'élaboration d'un plan pour la construction du centre historique de Port-au-Prince, entame cette semaine sa première visite en Haïti. Le directeur international des programmes de cette organisation, Hooper Brooks, indique avoir déjà rencontré tous les secteurs de la vie nationale impliqués dans ce dossier. Il promet de traduire la vision des Haïtiens dans ce plan directeur.
Haïti: Le travail de la Fondation Prince Charles consiste à élaborer un plan pour la construction du centre historique de Port-au-Prince qui comprendra, entre autres, les bâtiments du gouvernement. « La mission de la Fondation, c'est de travailler sur un plan directeur pour la construction de ce qui va constituer le centre historique de Port-au-Prince, partant du Marché en fer jusqu'au bord de la mer. Donc, une partie du bas de la ville », explique Hooper Brooks dans une interview accordée au Nouvelliste. 200 hectares, c'est la surface nécessaire pour ces travaux au centre-ville.
« Nous n'avons pas de vision pour cet endroit, souligne-t-il. On parle à tous les secteurs impliqués dans la zone que nous intervenons et on leur demande quelle est leur vision, leurs besoins. Après quoi, nous mettrons tout cela ensemble dans un plan représentant leur vision. » Le processus consiste à écouter le point de vue des secteurs qui sont concernés directement par ce qui va se faire dans cet endroit, ajoute M. Brooks.
« Dans notre contrat, il y a une spécification du type de bâtiments dont le gouvernement a besoin. Nous devons également travailler sur la configuration des rues, la structuration des transports public et privé. Aussi, nous devons nous occuper des arrangements du bord de mer. Il faut que tout cela appartienne vraiment aux gens qui vivent à Port-au-Prince », avance-t-il.
Il y aura selon le responsable, au bord de la mer, un espace piétons où les gens pourront se promener, se rencontrer. Il y a aura aussi le côté commercial et économique. Un port de croisière sera construit et des immeubles avec des appartements pour les résidents. Tout pour faire rêver, quoi !
La Fondation ne travaille pas seule en Haïti. Elle opère sur le terrain avec le Duany Plater Zyberk (DPZ) qui est une firme américaine basée à Miami. Elle est le bras technique de la Fondation Prince Charles.
C'est la deuxième visite du DPZ et la première pour la Fondation Prince Charles en Haïti. « Nous voulons, au premier abord,établir un contact avec vous. Nous avons déjà rencontré les propriétaires de la zone de notre champ d'intervention. Nous avons écouté leurs doléances. Nous avons également rencontré la Commission de facilitation, l'EDH, le CAMEP et toutes les autres instances du pays concernées par ces travaux », indique Hooper Brooks.
Le 1er, le 2 et le 3 décembre prochains, la Fondation doit rencontrer une fois de plus ces secteurs afin de statuer sur leur vision du centre historique de Port-au-Prince. Ensuite, pendant 10 jours, soit du 16 au 26 janvier 2011, l'organisation rencontrera à nouveau tous ces secteurs afin de traduire leurs idées, leur vision en dessein. Ce qui constituera le plan directeur du centre historique de Port-au-Prince. Vers la fin du mois de février, la Fondation présentera son rapport final.
Interrogé sur la date mise en chantier, M. Brooks renvoie la balle aux pieds des autorités du pays. « Ce n'est pas à nous de dire quand les travaux débuteront, dit-il. Mais, je peux vous dire que dans le plan, il y aura des phases d'implantation et la stratégie de réalisation. »
S'agissant du coût du projet, les responsables de la Fondation ne l'ignorent pas pour l'instant, puisqu'ils ne connaissent pas encore la vision des gens impliqués dans le dossier. En outre, la Fondation travaille de près avec le gouvernement afin de finaliser le plan. « Nous avons aussi l'aval du Premier ministre et nous travaillons également avec la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) », affirme M. Brooks.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85809&PubDate=2010-11-19
Commentaire
S'il est vrai que cette fondation travaille comme elle le dit, et il n'y a aucune raison d'en douter, c'est la meilleure vision de reconstruction qui puisse être conçue pour Haïti. Problème? Le même que depuis toujours, les autorités du pays. La corruption est telle que chaque fois qu'une initiative ne prévoit pas de faciliter pour le népotisme, les faveurs particulières pour un petit groupe ancré dans le gouvernement de tour, l'échec est assure. La présence de Bill Clinton et d'autres observateurs internationaux est peut être une garantie. Souhaitons qu'elle soit suffisamment forte et vigilante pour freiner ces méthodes archaïques et de bas étages si prisées en Haïti!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire