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mardi 30 novembre 2010

AFP

La Haya
Una dominicana de 16 años, Francia Simón, recibió ayer en La Haya el Premio Internacional de la Paz para los niños 2010 de manos de Rigoberta Menchú, premio Nobel de la Paz en 1992.

“Eres la bandera para miles de niños en el mundo”, le dijo la militante guatemalteca a la adolescente, durante la ceremonia de entrega del premio.
Francia Simón, que reside en República Dominicana en un “batey”, donde viven los haitianos que llegan para trabajar en los campos de caña de azúcar, fue recompensada por haber ayudado a 136 niños a obtener un certificado de nacimiento, indispensable para poder estudiar en la escuela y contar con asistencia médica.
Inspiración
“Mi propia situación me dio una razón para trabajar con otros niños, cuyos primeros derechos son violados desde el nacimiento: un nombre y una nacionalidad”, explicó la joven. “Sin certificado, no eres nadie”, recalcó Francia Simón, vestida con ropa blanca, roja y azul, los colores de la bandera de Holanda y de la República Dominicana.
El Premio Internacional de la Paz para los niños, otorgado anualmente en La Haya por la fundación holandesa KidsRight, está dotado con 100.000 euros (131.000 dólares) para los proyectos relacionados con la acción del premiado.

http://www.listin.com.do/las-mundiales/2010/11/29/168374/Dominicana-recibe-un-premio-de-la-paz


Commentaire

Un prix qui honore son récipiendaire aussi bien que son pays, la République dominicaine. Il serait cependant intéressant de savoir qui est son père, sa mère et ce qui l a motivée à adopter une telle attitude. Il faut aussi et surtout dire, la vérité l exige, qu’il n est pas rare dans le pays mentionné, que les Haïtiens bénéficient de l aide des Dominicains dans bien des domaines et à plus d un point de vue. Nous avons déjà écrit ici que si certains (pas tous!) des politiciens dominicains sont des démagogues qui utilisent les Haïtiens pour remplir leur agenda politique, d autres, au risque même parfois d affecter leur propre popularité, n hésitent pas à prendre leur défense, quand cela est nécessaire.

Haïti : René Préval, un président "têtu" au "caractère de caméléon"

pour Le Monde.fr | 29.11.10


Le président haïtien René Preval, le 30 juin 2010. AFP/THONY BELIZAIRE

Pour l'ambassade américaine à Port-au-Prince, le président sortant d'Haïti, René Préval, est un allié, mais sa "personnalité" pose problème. Lors de son élection, en 2006, M. Préval avait pu compter sur le soutien des Etats-Unis, du Brésil et de la France, très impliqués en Haïti. "Son engagement pour la construction d'institutions démocratiques, la promotion de la stabilité politique et le développement de l'économie correspond à notre propre intérêt", affirme un message diplomatique de mars 2007 obtenu par WikiLeaks et examiné par Le Monde.
"Préval reste l'homme indispensable d'Haïti", insiste un long mémo de juin 2009 intitulé "Déconstruire Préval". Cependant, "la relation avec lui est un défi qui peut être frustrant et parfois gratifiant", explique ce texte. La difficulté découle de sa "vision du monde, sa personnalité et son style de leadership renfermé", ainsi que d'un "caractère de caméléon". "Personnalité discrète et complexe, le président partage peu. Son cercle rapproché a beaucoup rétréci ces deux dernières années." D'ailleurs, "l'isolement de Préval dans le palais au cours de la dernière année est notable". "Il quitte rarement le palais, sauf pour aller chaque soir à sa résidence ou au refuge qu'il a acheté à sa fiancée sur les hauteurs de Port-au-Prince."
VISION "CYNIQUE " DE LA POLITIQUE HAÏTIENNE
Femme d'affaires formée aux Etats-Unis, "Elizabeth Delatour est la seule conseillère avec laquelle il a des discussions significatives", précisait le mémo de 2007, deux ans avant qu'elle n'épouse René Préval. Le mémo avouait néanmoins qu'il était difficile d'évaluer son influence. En fait, "Préval n'a confiance ni en ses conseillers ni en ses ministres pour prendre des décisions, et même pour les appliquer". Résultat, "Préval est très peu incliné à déléguer le pouvoir et les détails les plus insignifiants arrivent même sur son bureau", explique le mémo de 2009.
Le président haïtien accepte rarement les "opinions divergentes". Cette prise de décision "unilatérale" et sa "tendance à la micro-gestion" s'accompagnent d'une vision "cynique " de la politique haïtienne ("souvent justifiée", ajoute l'auteur de la note. "Têtu et soupçonneux", le président haïtien reste "sceptique sur les engagements de la communauté internationale". "Préval demeure essentiellement un nationaliste", "méfiant à l'égard des intentions des étrangers et convaincu que personne ne comprend Haïti aussi bien que lui". M. Préval "admet qu'il ne lit ni n'écoute les nouvelles, locales ou internationales".
"PERSONNAGE INACTIF"
"Le comportement parfois erratique de Préval ces dernières années a suscité de larges rumeurs sur le fait qu'il souffre de son ancien cancer de la prostate ou qu'il a recommencé à boire." Le président haïtien a ignoré les conseils de ses proches de procéder à un bilan de santé aux Etats-Unis et ne s'est pas rendu à Cuba pour les tests de suivi depuis un an. Lors d'un premier mandat présidentiel (1996-2001), René Préval était perçu comme un "personnage inactif".
"Tantôt déterminé, tantôt distrait, Préval est souvent réticent à utiliser les leviers de pouvoir de la présidence." Il en résulte un "vide politique" occupé par "ceux qui ne pensent pas nécessairement aux intérêts de la nation". A propos de l'exercice du pouvoir exécutif, le mémo de 2007 évoquait déjà les "faiblesses" de M. Préval et même une "passivité générale". En 2010, cela lui a été reproché après le séisme de janvier et l'essor du choléra.

Paulo A. Paranagua

http://www.lemonde.fr/international/article/2010/11/29/haiti-rene-preval-un-president-tetu-et-soupconneux_1446619_3210.html

Commentaire
Sans commentaire! (... pour le moment)

Haiti-Élections : Manigat et Martelly se désolidarisent des 10 autres candidats qui demandent l’annulation du scrutin

P-au-P, 28 nov. 2010 [AlterPresse] --- Les candidats à la présidence Michel Martelly et Myrlande Manigat sont revenus ce 29 novembre sur leur demande d’annulation des élections de la veille entachée d’irrégularités et de fraude.
Une douzaine de candidates et candidats (sur 19 officiellement en lice) à la présidentielle ont exigé, le 28 novembre, dans une déclaration conjointe, que ces élections soient annulées.
Michel Martelly déclare lors d’une conférence de presse qu’il n’a signé aucun document, même s’il admet s’être mis d’accord avec les autres candidats « sur un point : les magouilles » qui ont eu lieu, selon lui, durant ces élections.
Mais, a-t-il dit, « c’est le CEP (Conseil Électoral Provisoire) qui a le mot final ».
Il ajoute qu’il est prêt à recevoir tout résultat qui ne donnerait pas Jude Celestin, candidat du pouvoir, gagnant de ces joutes.
Pour sa part, Myrlande Manigat, qui compte parmi les favoris de l’élection présidentielle, estime ce 29 novembre qu’elle dispose de "bonnes chances de gagner", et se dit prête à participer à un éventuel second tour.
"Compte tenu des circonstances dans lesquelles je me trouvais, j’avais demandé l’annulation, mais il y a de nouvelles données, alors je peux revenir sur ma décision", déclare-t-elle à l’Agence France Presse.
Un ensemble d’irrégularités flagrantes, constatées dans les bureaux de vote jusqu’à 11:00 am et vraisemblablement planifiées en faveur du candidat officiel Jude Célestin de la plateforme “Inite” (Unité), était à la base de la décision prise par les 12 postulantes et postulants à la présidentielle, suivant la teneur du texte lu dans un hôtel à l’est de la capitale.
Les candidates et candidats, qui ont avalisé la déclaration du 28 novembre 2010, sont les suivants : Charles Henry Baker, Jean Henry Ceant, Joseph Michel Martelly, Lesly Voltaire, Jacques Edouard Alexis, Wilson Jeudy, Josette Bijou, Erick Charles, Jean Chavannes Jeune, Garaudy Laguerre, Léon Jeune, Myrlande Hyppolite Manigat.
Dès le début de la matinée du28 novembre, la presse nationale et internationale a relevé différents problèmes techniques dans le déroulement du vote, entre autres : de nombreuses électrices et électeurs n’ont pas pu retrouver leurs noms sur les listes électorales ; des actes de violence (y compris la mort d’électeurs) ont émaillé les opérations enclenchées vers 6:00 am en certains endroits, mais très en retard dans d’autres endroits, plusieurs mandataires de partis politiques ont été interdits d’accès à des bureaux de vote où ils étaient affectés. [gp apr 29/11/2010 17 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10341


Commentaire
Avant la prochaine nouvelle sur ces élections, redemandons-nous où nous conduit René Préval, où veut-il mener ce pays? La fraude n'a-t-elle pas été suffisante pour nous faire avaler la pilule Jude Célestin?

Des milliers manifestants réclament l'annulation des élections contestées

Des manifestations anti gouvernementales ont été enregistrées dans plusieurs villes hier lundi notamment à Saint Marc, Gonaïves, Petit Goave, Carrefour et Jacmel.
Les manifestants qui à chaque fois ont érigé des barricades de pneus enflammés réclament l'annulation du scrutin du 28 novembre. Ils dénoncent les fraudes massives et les graves irrégularités réalisées pour le compte de la plateforme présidentielle Inité.
A Saint Marc des accrochages entre casques bleus et manifestants ont fait une quinzaine de blessés. Les soldats ont utilisé leurs armes pour répondre à une provocation des manifestants devant leur baraquement à Pivert. Les manifestants ont également fêté la victoire selon eux de la candidate du RDNP, Mirlande Manigat.
Au Gonaïves, le sénateur Youri Latortue et l'ex-député Arcene Dieujuste étaient à la tête de la manifestation. Les protestataires qui scandaient la victoire de Mme Manigat ont dénoncé des fraudes massives de la part des partisans de l'Inité. Le sénateur Latortue a également dénoncé les irrégularités qui ont empêché à 20 % de l'électorat d'exercer leur droit de vote.
A Jacmel les manifestants ont érigé des barricades de pneus enflammés pour protester contre les fraudes. Rassemblés à l'initiative de l'organisation Cros, les manifestants ont également réclamé le départ de René Préval et le renvoi des conseillers électoraux.
A Petit-Goave Plusieurs centaines de manifestants ont revendiqué la victoire de Mirlande Manigat. Les protestataires ont lancé des slogans hostiles au chef de l'Etat et à la plateforme Inité.
A Port-au-Prince, Carrefour et Delmas des attroupements ont été enregistrés. Les manifestants ont provoqué un climat de panique en lançant des jets de pierres. A Carrefour une manifestation a été dispersée par les forces de l'ordre.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18517

Commentaire
En un seul mot, ou Préval et sa bande pensent-ils conduire ce pays?

Michel Martelly contre l'annulation des élections

Le candidat à la présidence Joseph Michel Martelly se désolidarise des 12 autres candidats à la présidence qui ont réclamé l'annulation des élections du 28 novembre en raison des irrégularités et des fraudes massives qui ont entachées le scrutin.
Au lendemain de ces joutes, le candidat du parti repons peyizan qui était à la tète d'une importante manifestation a fait remarquer qu'il est prêt à respecter la décision du Conseil Electorale si ce dernier ne décide pas de procéder à l'annulation de ces élections.
« Je n'avais pas signé le document demandant, l'annulation des élections » a déclaré le candidat à la présidence.
Toutefois, il a indiqué que l'institution électorale doit respecter le vote du peuple, car dit-il, il est le gagnant de ces élections puisque la population l'acclamait haut et fort, lors de la manifestation de dimanche.
Les membres de l'institution électorale avaient clairement indiqué hier, lors d'une conférence de presse qu'ils n'envisageaient pas d'annuler le scrutin qu'ils considéraient comme une journée bouclée et réussie.

EJ/Radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18515

Commentaire
Etrange situation en vérité! Quelle nouvelle recevrons-nous demain? Seule la junte électorale qui tire les ficelles le sait.

CEP : « Élections bouclées et réussies »

Haïti: "La journée électorale est bouclée et réussie", a déclaré dimanche en début de soirée le président du Conseil électoral provisoire (CEP), Gaillot Dorsainvil, lors d'une conférence de presse au terme des élections législatives et présidentielle du 28 novembre 2010 émaillées de graves incidents et d'un appel à l'annulation de 12 des 18 candidats à la présidence. "Les élections ont bien sûr été réalisées dans des conditions difficiles mais elles ont bel et bien eu lieu", a ajouté le patron de l'institution électorale depuis le restaurant Le Villatte, caché derrière des lunettes et une casquette.
"Dans la fièvre électorale de la journée, des électeurs n'ont pas réussi à trouver leur bureau de vote", a reconnu M. Dorsainvil qui confie que c'est seulement dans 56 centres de vote sur 1 500 que des irrégularités et autres difficultés ont été répertoriées. Cela ne représente "que 3,5% des centres de vote", a affirmé Gaillot Dorsainvil.
"On va étudier au cas par cas les endroits où il y a eu un problème", a précisé le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, lui aussi casquette sur la tête et lunettes sur le nez. "Dans 48 ou 72 heures, on décidera de ce qu'on fait", a-t-il ajouté en annonçant que des conseillers électoraux déployés dans les dix départements du pays reviendront avec d'autres données sur le déroulement du processus.
La demande d'annulation formulée par la majorité des candidats "n'est pas formelle", a affirmé M. Opont. "Le CEP ne peut pas se prononcer sur une requête qui n'est pas formelle", a-t-il dit. "Les candidats prennent une position politique ; nous, nous faisons un travail technique", a-t-il poursuivi.
"Nous n'avions pas la prétention d'organiser des élections sans irrégularités. Ce sont des irrégularités qui sont dues aux faiblesses des structures de l'Etat haïtien », a déclaré le vice-président du CEP, Theleve Toussaint.
Au cours de cette conférence de presse, les responsables du CEP n'avaient pas expliqué pourquoi des listes électorales n'étaient pas à jour et des électeurs dans l'impossibilité de trouver leur bureau de vote.
Cafouillant un peu, certains grands manitous du CEP ont jeté le blâme sur des électeurs impatients et des membres de bureaux de vote envoyés par des partis politique qui n'ont pas le background académique pour faire le travail. Les défaillances et les manquements de l'ONI et de l'OEA n'ont pas été évoqués.
4 714 112 électeurs étaient appelés à voter dans 11 181 bureaux de vote, dépendants de 1 500 centres de vote, pour choisir un président, 99 députés et 11 sénateurs lors de ces élections critiquées mais bouclées et réussies d'après l'institution électorale.

Roberson Alphonse

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86209&PubDate=2010-11-29

Commentaire
A quelle type de magouille nouveau style sommes-nous exposés maintenant? Comment se fait-il que l'OEA, entre autres, malgré toutes les protestations, sait d'avance que les élections se sont bien passées?

lundi 29 novembre 2010

L'ONU redoute une crise postélectorale en Haïti

L'ONU et la communauté internationale ont exprimé hier "leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents" enregistrés à l'occasion du scrutin du 28 novembre. "Les Nations unies et la communauté internationale expriment leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents qui ont émaillé le déroulement du scrutin ce dimanche 28 novembre 2010", précise un communiqué signé de la mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah).
L'ONU et la communauté internationale "exhortent" la population et les acteurs politiques "à rester calmes, rappelant qu'une éventuelle détérioration de l'état de la sécurité dans le pays aura des conséquences dramatiques immédiates sur le nombre des victimes de l'épidémie de choléra".
Le scrutin s'est déroulé dans un climat tendu qui a amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation des élections.
En dépit des manifestations et de l'appel des candidats les élections ont été validées dimanche soir dans la grande partie du pays par le Conseil Electoral Provisoire (CEP).

LLM / radio Métropole Haïti

Commentaire
L'ONU en donnant son appui à Préval, ne contribue-t-elle pas au climat de désordre à sa manière?

L'épidémie de choléra en Haïti importée, selon un épidémiologiste réputé

Haïti: L'épidémie de choléra en Haïti a été importée, la souche ne pouvant provenir ni de l'environnement ni des camps de sinistrés du séisme du 12 janvier, a déclaré à l'AFP le professeur français Renaud Piarroux, épidémiologiste de retour d'une mission pour le gouvernement haïtien.
Le Pf Piarroux, spécialiste du choléra revenu dimanche d'une mission de trois semaines en Haïti à la demande du ministère haïtien de la Santé et de l'ambassade de France est formel : l'épidémie "n'est pas liée au séisme, elle ne provient pas non plus d'une souche environnementale".
"Cela a commencé dans le centre du pays. Pas au bord de la mer ni dans les camps de sinistrés (où vivent 1,3 million de personnes). L'épidémie ne peut donc être d'origine locale. C'est-à-dire que c'est importé", explique ce chef de service dans un hôpital de Marseille (sud de la France).
Selon des responsables haïtiens, les premiers cas sont apparus mi-octobre sur les bords d'un affluent du fleuve de l'Artibonite, à proximité de la base des Casques bleus népalais de la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) à Mirebalais (centre).
Ces derniers ont été accusés par une partie de la population d'avoir importé la maladie qui a fait plus de 1.640 morts.
Le docteur français Gérard Chevallier, qui a travaillé avec le professeur Piarroux, a récemment estimé que "la probabilité épidémiologique est élevée".
Des accusations démenties par la Minustah qui a indiqué que les tests réalisés dans les latrines et eaux du camp népalais étaient "négatifs".
"L'épidémie a explosé sur un mode extrêmement violent le 19 octobre avec plusieurs milliers de cas et plusieurs centaines de morts en quelques jours après que de très nombreuses personnes ont bu l'eau du fleuve dans le delta de l'Artibonite. On n'a jamais vu ça en termes de rapidité de démarrage depuis l'épidémie autour de Goma (ex-Zaïre) en 1994", poursuit le professeur Piarroux.
La bactérie se transmet généralement d'homme à homme. Elle peut aussi se transmettre par de l'eau "mais normalement avant d'arriver à toucher plusieurs milliers de personnes, il se passe des semaines ou des mois. Là, on parle de jours", poursuit l'épidémiologiste qui a fait de nombreuses missions sur le choléra en Afrique.
L'épidémie a aussi connu "une vitesse de diffusion exceptionnelle car les gens ont fui et amené en quelques jours le choléra dans de nombreuses communes à la périphérie de l'Artibonite". Elle va continuer à s'étendre, mais avec une vitesse de propagation bien moins rapide notamment dans le sud du pays, selon M. Piarroux.
A ce stade, "à peu près la moitié des communes du pays sont touchées plus ou moins fortement", selon les constatations faites par le professeur sur le terrain. "On en est à plus de 70.000 cas, on peut facilement imaginer qu'on atteigne les 200.000. Mais il n'y aura pas des dizaines de milliers de morts ni de pic majeur".
Plusieurs zones restent très vulnérables en particulier dans les montagnes situées au nord de la plaine de l'Artibonite. "Ce sont des zones rurales avec des villages isolés où il y a peu d'accès aux soins et où l'eau potable manque. Par endroits, on compte déjà plus d'un mort pour 1.000 habitants".
La situation est également très tendue dans certaines zones urbaines, telles que le faubourg de Cité Soleil à Port-au-Prince et la ville de Cap-Haïtien (nord).
Le professeur, qui remettra un rapport au ministère français des Affaires étrangères, estime que l'accès aux soins et leur qualité sont "bons" avec une létalité autour de 1% dans la plupart des structures d'accueil.
Il estime également que la récente mise en place avec les Haïtiens d'un système permettant de recueillir les informations sur le choléra dans chaque commune, avec un délai de deux ou trois jours, devrait permettre de mieux cibler la prise en charge des malades.


http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86144&PubDate=2010-11-29
Commentaire
Avec cette nouvelle affirmation d'un spécialiste en la matière, l'ONU continuera-t-elle de nier la provenance de cette maladie dont l'évidence de l'origine ne se discute même plus? Quel gâchis dans un pays qui ne demande qu'a se relever de sa prostration !

Des observateurs américains jugent que le scrutin a été "une farce"

Haïti: Des observateurs américains ont estimé que le scrutin présidentiel et législatif de dimanche en Haïti a été entaché de nombreuses irrégularités et appelé la communauté internationale à rejeter cette "farce évidente".
"De l'absence de bulletins au nom du parti le plus populaire aux irrégularités du jour du vote, dont de nombreuses informations faisant état de bourrages d'urnes et l'exclusion de nombreux électeurs des listes électorales, ces élections ont été une farce évidente du début à la fin", a affirmé le co-directeur du Center for Economic and Policy Research (CEPR) Mark Weisbrot dans un communiqué publié dimanche soir.
Un expert de ce centre de recherche, Alex Main, se trouvait en Haïti pour observer la tenue du scrutin et a été témoin de nombreuses irrégularités, notamment d'apparents bourrages d'urnes dans un bureau de vote, a indiqué l'organisation.
Le scrutin s'est déroulé dans un climat tendu qui a amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation des élections. Celles-ci ont néanmoins été validées dimanche soir dans la plus grande partie du pays par la commission électorale haïtienne, qui avait exclu plusieurs candidats à la succession du président René Préval, dont ceux du parti très populaire Fanmi Lavalas de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.
Les résultats du premier tour doivent être diffusés à partir du 5 décembre et un éventuel deuxième tour pourrait avoir lieu le 16 janvier.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86147&PubDate=2010-11-29


Commentaire
Ces observateurs adoptent une attitude qui les honore. Cautionner cette farce, comme d’autres l’ont fait, aurait été décevant de la part d'un organisme de cette envergure. Maintenant rien de négatif n’aurait été possible sans la complicité de ce conseil électoral pourri. Comment des gens payés par le peuple (là ou les gens meurent de faim) peuvent-ils frauder ainsi impunément en bafouant la confiance des électeurs dans un scrutin dont dépend l'avenir même du pays? La honte que ces fraudeurs font planer sur ce suffrage retombera sur leur tête et sur celle de leur parrain. A-t-on vu association plus dangereuse que celle qui confisque le vote des électeurs dans un pays où la démocratie peine à s'implanter?

dimanche 28 novembre 2010

Haïti-Elections : Irrégularités et tensions entâchent le vote

P-au-P, 28 novembre 2010 [AlterPresse] --- De nombreuses irrégularités ont été enregistrées depuis le début du scrutin de ce dimanche 28 novembre 2010 alors que certains bureaux de vote se transforment en de véritables foyers de tension, selon les informations récoltées par AlterPresse.
La délégation d’observateurs du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) dit noter « beaucoup d’irrégularités » dans le processus qui a de plus démarré très tard par rapport à l’heure prévue.
A Peredeau, commune du Sud-Est, des individus non identifiés ont pénétré dans le Centre de vote (CV) de l’école St Roc dix minutes avant son ouverture et emporté tous les bulletins pour les présidentielles après avoir brutalisé les membres du centre, selon l’observateur du RNDDH dans la région. La police et les agents des Nations unies ont fermé ce centre mais les coupables n’ont pas pu être arrêtés.
Dans presque tous les départements, la composition des listes électorales figure parmi l’une des principales irrégularités. Parfois, la liste affichée à l’entrée des bureaux ne correspond pas à celle distribuée aux membres des bureaux de vote.
Dans certaines zones du Plateau Central, la frustration est grande, note le RNDDH. Les électeurs, qui pour la plupart ne savent pas lire sont livrés à eux-mêmes, incapables de savoir si leur nom se trouve sur la liste.
Selon le correspondant d’AlterPresse dans la Grande Anse, certains électeurs sont rentrés chez eux parce qu’ils n’arrivaient pas à trouver le centre de vote où ils devaient voter.
En même temps dans le Nord-Ouest, « la participation est faible » jusqu’à présent, indique notre correspondant. Il n’y a pas encore eu de « gros incidents » mais des bulletins de Jacmel ont abouti dans des centre de vote(CV) de ce département que des kilomètres séparent de celui du Sud-Est.
Les élections sont également dominées par « une crise de mandataires ». Dans les Nippes notamment le nombre de mandataires à se présenter ce matin dépasse la capacité des bureaux de vote, explique l’observateur du RNDDH.
Beaucoup de mandataires se sont vus refuser l’entrée des CV mais « il y avait toujours au moins un mandataire du parti INITE », a souligné l’observateur.
De plus, Fonds des Nègres et Miragoâne semblent de véritables « poudrières » où la tension peut atteindre son paroxysme à tout moment.
La campagne n’a pas encore pris fin dans ce département. Des individus campent devant les CV, photos de candidats en main. Quelques-uns lancent des slogans à l’encontre de certains candidats.
Environ 4,5 millions d’électrices et d’électeurs potentiels sont appelés à choisir 1 présidente ou 1 président parmi 18 prétendants, 11 sièges de sénateurs sur 96 candidates et candidats, ainsi que 99 sièges sur 816 postulantes et postulants à la chambre de députés, dans un scrutin mettant aux prises 66 regroupements et partis politiques. [kft mm apr 28/11/2010 12:00]


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Le président René Préval aura laissé sa marque à ces élections qui auraient pu le présenter sinon comme un bon président (il n’aura jamais plus l’occasion de l’être) au moins comme un démocrate. Mais, loin de profiter de cette image presqu’imposée par la présence des forces de l’ONU, il fait une nouvelle gaffe. Chassez le naturel… Quelle honte, si les accusations se révèlaient fondées !

Climat paisible en Haïti avant le début des opérations électorales

Les principales villes d'Haïti étaient calmes ce matin quelques minutes avant le début du processus de votation. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince la matinée était également paisible. A Carrefour feuilles, des patrouilles de la police et de la Minustah sillonnaient les principales artères.
Même décor a Tabarre où peu de personnes étaient remarquées dans les rues. Au centre de vote Jean Marie Vincent les membres des 38 bureaux de vote récupéraient les matériels sensibles.
Dans le vaste bidonville de Cité Soleil la situation était également paisible. La situation est calme à Carrefour à quelques minutes du début du scrutin. Des dizaines de membres de bureaux de vote étaient présents dans le centre de vote au local du collège Cotubanama. Des rares véhicules étaient remarqués avant 6 heures du matin.
Dans les villes de province, les métropoles Mirebalais, Fort Liberté, Petit Goave, Jacmel, étaient paisibles ce matin. Cependant a Port-de-Paix des tirs d'armes ont été entendus durant la nuit.
A Jacmel, la situation était également calme. Les citoyens étaient dans les rues très tôt. Nombre d'entre eux faisaient des commentaires autour du processus électoral.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18499

Commentaire
Croisons les droits pour que ceux qui veillent dans l'ombre, ceux qui n'ont aucun intérêt à ce que les choses se passent correctement, ceux qui profitent de tous les désordres, ne troublent pas le processus ainsi calmement amorcé!

Elections historiques dans un pays en proie au choléra

Haïti: Près de 5 millions de Haïtiens votaient dimanche pour choisir leur président et leurs parlementaires, après une campagne marquée par des violences et au moment où l'épidémie de choléra fait des ravages dans un pays meurtri par le séisme dévastateur du 12 janvier.
Le président René Préval, qui n'est pas candidat à sa succession, a appelé samedi tous les Haïtiens à aller voter "dans l'ordre et la discipline", notant que "toutes les institutions concernées par l'organisation des élections" étaient "prêtes".
La tâche qui attend le nouveau chef de l'Etat est immense. Plus de 250.000 personnes sont mortes lors du séisme qui a jeté plus d'un million d'Haïtiens dans les rues. Et, depuis la mi-octobre, une épidémie de choléra qui n'a pas encore atteint son pic a tué 1.648 personnes.
Un doute plane sur le niveau de la mobilisation des Haïtiens. Elle dépendra pour beaucoup de la crainte qu'inspire le choléra au moment d'aller voter, même si les autorités ont insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de risque d'être contaminé en se rendant dans un bureau de vote.
Devant le bureau de vote de l'Office des assurances automobile de Pétionville, dans la banlieue de Port-au-Prince, deux véhicules de l'ONU se sont écartés dimanche peu avant 06H00 pour laisser entrer les électeurs. Urnes et bulletins les attendaient à l'intérieur du bureau.
Les opérations de vote mettent fin à une campagne marquée par des violences sporadiques au cours desquelles plusieurs personnes ont trouvé la mort. Elle seront scrutées par les Haïtiens et par la communauté internationale après les accusations de fraudes portées par plusieurs candidats.
A la veille du scrutin, les Haïtiens ont reçu samedi des textos en créole envoyés par plusieurs candidats à la présidentielle pour les appeler à voter dimanche pour le "changement" ou la "stabilité".
Un texto de la favorite des sondages, Mirlande Manigat, a fait vibrer les téléphones portables à Port-au-Prince: "Mes frères et soeurs, levez-vous pour que nos vies changent. Fait une croix sur le numéro 68. C'est moi Mirlande Manigat qui vous envoie ce message".
Le chanteur star Michel Martelly a aussi inondé les écrans des portables: "Vous voulez du changement? Votez Numéro 8 Michel Martelly dimanche 28 novembre". Le texto est signé Têt Kalé ("Tête chauve").
Jude Célestin, le candidat du parti au pouvoir, a fait de même: "Avec Unité, assurons la stabilité. Je demande à tout le peuple haïtien de faire une croix sur tous les numéro 10 pour que l'on fasse 10/10".
Dimanche, 4.714.112 électeurs étaient appelés à voter dans 11.181 bureaux de vote pour choisir leur président, 99 députés et 11 sénateurs. Les bulletins de vote pour 19 candidats à la présidentielle, dont au moins un s'est retiré, ont été livrés dans les bureaux de vote vendredi et samedi.
Les bureaux de vote devaient fermer à 16H00 (21H00 GMT). Si un candidat dépasse les 50% des suffrages il sera élu dès le premier tour. Dans le cas contraire, un deuxième tour sera organisé le 16 janvier avec les deux candidats arrivés en tête.
Sur le terrain et dans les sondages, le candidat du pouvoir sortant Jude Célestin, l'ex-Première dame Mirlande Manigat et la star de la chanson Michel Martelly semblent les mieux placés pour se qualifier pour le second tour.
Les résultats du premier tour seront diffusés à partir du 5 décembre et proclamés le 20 décembre.
La passation de pouvoir entre René Préval, qui n'est pas candidat à sa succession, et le nouveau président se déroulera le 7 février. Ce dernier prendra ses quartiers dans les tentes et les préfabriqués posés dans les jardins d'un palais national en ruines.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86118&PubDate=2010-11-28

Commentaire
Dans les circonstances actuelles, point n'est besoin de rappeler que c'est tout l'avenir du pays qui est en jeu. Les gens sont pas assez fous ni aveugles ni masochistes pour demander la continuité de ce qu'ils ont vécu ces vingt dernières années. C'est du moins ce que les sondages nous indiquent. Donc on n'a qu'a attendre les résultats pour voir jusqu'où peut aller la manie de la fraude des dirigeants, si clairement dénoncée par l'opposition et à peine démentie par le gouvernement.

samedi 27 novembre 2010

Haïti-Elections-J-2

"500.000 faux bulletins" seraient disponibles pour Jude Célestin, accuse Mirlande Manigat
Elle ajoute que la création de 500 bureaux de vote additionnels participerait également du dispositif mis en place par le pouvoir en vue d’assurer la victoire de son candidat

vendredi 26 novembre 2010,

Radio Kiskeya

Mirlande Manigat, favorite des sondages avant le premier tour de l’élection présidentielle de dimanche, a dénoncé vendredi l’existence de quelque "500.000" faux bulletins de vote qui devraient être mis en circulation le jour du scrutin pour "favoriser le candidat du pouvoir", Jude Célestin.
"Je suis mise au courant que 500.000 bulletins de vote sont stockés pour être utilisés dans 500 bureaux de vote à travers le pays le jour des élections pour favoriser le candidat du pouvoir", a dénoncé Mme Manigat, le visage fermé, lors d’une conférence de presse.
Elle soutient que ces bulletins seraient validés dans les bureaux grâce à la complicité de "membres du parti au pouvoir" INITE (UNITE).
"Je me suis insurgée contre cette pratique auprès du Conseil électoral provisoire et d’autres partis politiques", a répété la candidate du RDNP qui s’exprimait moins de 48 heures avant la consultation.
Sur sa lancée, elle a aussi mentionné des "opérations frauduleuses qui se déroulent dans les campagnes où certaines personnes achètent les cartes électorales des paysans contre 250 gourdes (4 dollars)", pour utiliser ces cartes à leur place dimanche.
"Si les magouilles sont trop fortes, il y aura une crise dans le pays", a averti Mme Manigat âgée de 70 ans.
Elle a par ailleurs appelé ses partisans à "ne pas porter de tee-shirts" à son effigie pour se rendre aux urnes en raison du fait que des hommes engagés par deux de ses rivaux, Jean Henry Céant (Renmen Ayiti) et Michel Martelly (Repons Peyizan) auraient l’intention de les revêtir pour provoquer des troubles.
Le directeur du registre électoral au CEP, Philippe Augustin, a confié à l’AFP qu’il craignait "des fraudes partout" à l’occasion de ces joutes décisives pour l’avenir du pays, dix mois après le séisme dévastateur de janvier.
Plus de quatre millions d’haïtiens sont appelés à élire le prochain Président d’Haïti, onze Sénateurs et 99 Députés. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7265

Commentaire
Que les gens de Préval soient surveilles. On ne peut pas donner à ces sangsues de nouveaux moyens de continuer à violer ce peuple dont l'avenir pend d'un fil! Votez et votez contre cette bande privée de patriotisme et de vision. Ils ont vendu le pays au rabais, c’est le moment d’essayer de le racheter.

Londres finance du personnel médical contre le choléra en Haïti

Haïti: La Grande-Bretagne va financer la mobilisation d'un millier de médecins et d'infirmières pour lutter contre l'épidémie de choléra en Haïti et éviter la propagation de la maladie dans la région, a annoncé samedi le ministère du Développement international."
Le gouvernement va financer 115 médecins, 920 infirmières et 740 aassistants de la région afin de mettre en place 12 grands centres de traitement contre le choléra et 60 filiales", a indiqué le ministère.
Ces moyens devraient permettre de traiter plusieurs milliers de victimes du choléra au cours des deux prochains mois via un financement de 2 millions de livres à l'Organisation panaméricaine de la santé, précise-t-il dans un communiqué.
Plus de 1.400 personnes ont déjà succombé à la maladie dans le pays et l'ONU a estimé que jusqu'à 400.000 personnes pourraient être infectées par le choléra dans les six prochains mois.
"Malgré des promesses d'aide importantes pour venir en aide à Haïti, il y a des lacunes dangereuse dans la fourniture de matériel médical d'urgence et un manque dramatique de personnel médical, notamment dans le nord du pays", a souligné le ministre au Développement international, Andrew Mitchell.
La Grande-Bretagne va également financer des équipements médicaux, sanitaires et faciliter l'accès à l'eau pour la population via des financements versés à plusieurs ONG.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu a déploré cette semaine la lenteur de la réaction des donateurs et précisé n'avoir reçu que 19,4 millions de dollars sur l'appel de fonds de 164 millions réclamé pour faire face à l'épidémie de choléra en Haïti.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86113&PubDate=2010-11-27

Commentaire
Plus de discours sur le nombre total de médecins en Haïti? L'article suivant est clair à ce sujet. C'est incompréhensible! Tous les ONG du monde auront le droit de s'enrichir aux dépens de ce peuple dont la souffrance devient une marchandise de plus en plus recherchée! Quel gaspillage!

Renforts médicaux cubains, crainte de propagation du choléra

Haïti: Le dirigeant communiste cubain Fidel Castro a annoncé l'envoi en Haïti de 300 médecins et professionnels de santé en renfort du contingent de secours cubains déjà sur place, pour faire face à l'épidémie de choléra, dont il craint la propagation en Amérique Latine et dans les Caraïbes.
"Aujourd'hui (vendredi), le parti (communiste cubain) et le gouvernement ont décidé de renforcer la Brigade médicale cubaine en Haïti avec un contingent (...) de 300 médecins, infirmières et techniciens de la santé", a déclaré Fidel Castro dans un article publié samedi par la presse cubaine.
Pour l'ancien président cubain, il "est absolument nécessaire de chercher des solutions efficaces et rapides pour lutter contre cette épidémie" qui, selon un dernier bilan a fait 1.648 morts, avant qu'elle ne "s'étende à d'autres pays d'Amérique Latine et des Caraïbes", ce qui "causerait des dommages considérables".
Fidel Castro, 84 ans, qui a laissé la présidence à son frère cadet en 2006 pour raisons de santé, a assuré que les 965 médecins et professionnels de santé actuellement déployés en Haïti ont "soigné près de 40% des malades" et sont parvenus à "réduire le nombre de morts à moins de 1%".

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86112&PubDate=2010-11-27

Commentaire
Nouveau groupe de médecins! L'aide de Cuba à Haïti a toujours été importante malgré les conditions économiques précaires de ce pays. Cependant les mêmes questions nous créent des problèmes que nous n'arrivons pas à résoudre. Comment un gouvernement aussi médiocre et mauvais gestionnaire comme celui d'Haïti peut il gérer 965 médecins d'un même pays, si ses propres médecins n'arrivent même pas à être organisés correctement? Quel effet cela va-t-il avoir sur les services offerts par un nombre incalculable d’ONG qui utilisent ce pays-fantôme comme laboratoire de toutes les expériences? Ou allons-nous réellement? La seule question a laquelle on peut clairement répondre, c'est que si l'on veut changer tout cela, il faut voter et surtout le faire contre René Préval et ses bras droits qui ont pris en otage ce pays depuis 20 ans.

vendredi 26 novembre 2010

Des experts recommandent la constitution de stocks de vaccins contre le choléra

Vendredi, 26 novembre 2010 08:48

Trois chercheurs exhortent les autorités américaines à fabriquer et stocker à grande échelle des doses de vaccin contre le choléra pour pouvoir intervenir rapidement dans des cas d'épidémies. "Les coûts de création et de gestion d'un stock de plusieurs millions de doses de vaccins contre le choléra seraient faibles", écrivent Matthew Waldor de l'école de médecine de l'université Harvard, Peter Hotez de l'université George Washington, et John Clemens, directeur de l'Institut international des vaccins (International Vaccine Institute, IVI), en Corée du Sud.
Les experts assurent que les bénéfices humanitaires d'une distribution rapide de vaccins anticholériques dans des régions présentant un risque élevé d'épidémie de choléra seraient énormes. "Si le vaccin était disponible actuellement, il serait encore temps de le faire parvenir dans les régions d'Haïti pas encore infectées pour stabiliser" l'évolution de l'épidémie dans le pays, insistent les chercheurs dans une lettre publiée par le New England Journal of Medicine.
Les dernières statistiques publiées par le ministère de la santé indiquent que 1.415 personnes sont décédées depuis l'apparition de la maladie.
Trois vaccins différents existent contre le choléra, mais les fabricants n'ont que 500.000 doses disponibles, soulignent ces chercheurs, "ce qui rend impossible d'envisager une vaccination à grande échelle des populations à risque".
Ils assurent que la constitution d'un stock de vaccins permettrait au gouvernement américain de "contribuer à promouvoir la stabilité et la paix internationale à travers une diplomatie des vaccins".

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18493

Commentaire
Très beau projet en vérité! Mais le problème d'Haïti est si complexe ! Des hôpitaux fermés par manque de médecins alors que les ONG (Médecins Sans Frontières) leur offrent des salaires alléchants afin de les faire déserter le système gouvernemental, pour travailler dans un hôpital improvisé sous une tente dans le voisinage, un gouvernement inutile, des médecins et des infirmières dont le patriotisme, la disposition à servir leur population diminue constamment...que faire de dix mille ONG dans un pays de dix millions d'habitants d'a peine 27 000 km carrés? Voter, faire sentir le poids de sa voix !

Célestin : « Inite gagnera et gouvernera avec ses adversaires »

Jude Célestin est sûr de gagner les élections du 28 novembre 2010, contrairement à ce que prédit le sondage du Brides. Croyant dur comme fer qu'Haïti ne périra pas, il se pose en rassembleur : ceux qui persécutent Inite seront appelés pour servir le pays, promet-il. Récit de meeting.
Haïti: Jeudi 25 novembre 2010. Jour J-2 avant la présidentielle et les législatives. La fièvre électorale monte. Les principaux candidats en lice entament le sprint final dans l'Ouest, gros morceau qui représente 40 % de l'électorat. Jude Célestin, candidat de la plateforme Inite est attendu à Carrefour Aéroport à la mi-journée,où le décor est déjà planté sur la place Miel: un podium, des speakers, deux colonnes métalliques avec posters de Jude Célestin et des photos d'autres candidats de « l'équipe Inite ». Le périmètre est bouclé par un impressionnant dispositif de sécurité mis en place par la police. Les décibels fusent. L'ambiance est festive.
Enthousiastes, des vagues de supporters de Jude Célestin, en provenance de quartiers populeux de la zone métropolitaine, convergent vers cette place aux sons de mélodies entraînantes d'innombrables « rara », peu après 13 heures .« On est une équipe et on va gagner », gage un supporteur, looké à la Bob Marley,qui porte fièrement un t-shirt de Célestin, à côté de jeunes femmes aux galbes suggestifs avouant leur amour pour « Ti jude », « l'homme des femmes ». « Tu vois, on est sur terre et dans le ciel, c'est un signe que nous allons effectivement gagner », ajoute l'une d'elle au passage d'un avion monomoteur traînant un banner estampillé : "vote Jude Célestin".
« Ceux qui sont contre la continuité sont des partisans de la transition, des coups d'Etat, de l'exclusion des masses », clame l'un des animateurs du meeting qui revient sur les opérations coup de poing des forces de l'ordre après le départ de Jean Bertrand Aristide en 2004 à Cité Soleil, au Bel-Air, à la Saline. « On ne peut pas voter pour ceux qui nous ont persécuté pendant la transition », ajoute-t-il jouant sur le spectre, l'épouvante à conjurer en votant Inite. « On ne peut pas perdre ces élections », poursuit-il. Le tambour et la voix de Azor résonnent. L'odeur de marijuana se répand aussi,autant que les photos de Jude Célestin, larguées par un autre monomoteur sillonnant les airs.
« Bruyant, bouillonnant et grande démonstration de moyens et d'argent que le voisin n'a pas », se félicite, polémique, un militant avec sa casquette aux couleurs Inite et une petite photo d'Aristide en main. Après Azor et Fredo de Kampech Ti Pay,appelle la foule à voter en faveur de Inite. « Votez Jude, donnez une chance à Haïti pour qu'Aristide revienne », scande Ti Pay sous les vivats de la foule. Le temps n'a rien altéré de l'affection des habitants des quartiers précaires pour « Titid » dont le nom mobilise. L'artiste est un transfuge qui roulait il y a peu pour Yves Cristalin, lui aussi candidat à la présidence. « Switch », plaisante-on dans la foule,en référence à une publicité célèbre.
Les heures filent. Le spot de campagne de Don Kato, roulé en boucle, ne nuit pas. La mélodie est entraînante. Des scènes de querelles entre des supporters et « des têtes de ponts » pour de l'argent se multiplient. Certaines fois on en arrive aux mains. Mais on ne s'en va pas pour autant. Le DJ tient la foule en haleine avec des hits de carnaval, du rap et un tube du moment de Blaze One dont l'a capella « Prizon federal » électrise la foule.
4 heures 58. De rutilantes 4x4 foncent vers le stage où Labady Jorel, candidat à la députation pour la circonscription Delmas-Tabarre, appelle les électeurs à voter pour lui. « Quand on vous tirait dessus dans les ghettos j'étais auprès de vous afin de le rapporter », rappelle l'ex-journaliste de Radio Télé Guinen d'Haïti, suivi par la candidate au Sénat Marie Denise Claude. « Tout le monde doit participer à la reconstruction du pays », lance-t-elle en invitant les jeunes à voter pour elle, « une femme solide », alors que l'un des animateurs qui n'en finissait de dénoncer les résultats du dernier sondage du Brides annonçait l'arrivée de Jude Célestin.
Comme au carnaval, au milieu d'une foule dense, Jude Célestin, large sourire étincelant, chemise bleue à carreaux blancs se fraie difficilement un passage. Il salue de la main. Donne des accolades, touche furtivement des femmes envoûtées par lui. Inconnu du grand public il y a quelques mois, il semble à l'aise, comme un poisson dans l'eau dans son nouveau rôle de leader politique, loin des engins à rafistoler, à réparer et des routes à percer, comme lorsqu'il dirigeait le Centre national des équipements (CNE).
Sans modifier son discours de campagne, Jude Célestin exprime sa foi dans l'avenir d'Haïti frappée par cinq cyclones, un tremblement de terre et aujourd'hui une épidémie de choléra. « Haïti ne périra pas », dit-il, en promettant de mobiliser la jeunesse à la disposition de laquelle il va mettre des écoles de formations techniques, des universités. « Je vais construire un campus universitaire dans chaque département », promet le candidat qui ne dit pas, pas plus que les autres prétendants, sur quel échéancier et avec quels fonds. Il promet aussi de « radicaliser les soins de santé ».Boulette ?
Sur le front du logement, l'ex-patron du CNE promet de reloger les 1 500 000 personnes qui vivent sous les tentes depuis le tremblement de terre du 12 janvier 2010. « On va reconstruire le pays et renforcer les structures de l'Etat », dit-il en annonçant la décentralisation et des mesures pour encourager les investissements dans le pays.
Confiant de sa victoire, Jude Célestin assure que Inite gagnera les élections le 28 novembre sans magouilles. Il se montre magnanime et rassembleur.« En proie à toutes sortes d'attaques, Inite n'a jamais réagi. On a déchiré nos photos, on ment à notre sujet, on nous a tiré dessus, on a tué nos partisans, on n'a pas réagi. On réagira après avoir gagné les élections en appellant nos adversaires pour qu'ils viennent travailler à nos côtés pour Haïti », indique-t-il sous des salves d'applaudissements. « C'est ça la philosophie de Inite », poursuit-il en martelant, « qu'Haïti ne périra pas ». « Ne cédez pas aux provocations, le numéro 10 va gagner », conseille le candidat avant de reprendre la route en direction de Petit-Goâve afin de poursuivre sa campagne. Il est 5 heures 33. Le meeting s'achève.

Roberson Alphonse

ralphonse@lenouvelliste.com


Commentaire
Jude Célestin, qui le connait? Est-ce une raison pour qu'il soit mauvais? Non! Mais en toute objectivité, si sa référence est le gouvernement Préval qui a été soit au pouvoir soit tres proche du pouvoir pendant ces vingt dernières années, il ne convaincra personne. C'est vrai que les peuples ont la mémoire courte, mais pas à ce point!

jeudi 25 novembre 2010

Dix millions de personnes paient l’irresponsabilité de ceux qui gouvernent en Haïti

jeudi 25 novembre 2010

Débat

par Leslie Péan *

Soumis à AlterPresse le 15 novembre 2010

L’’occasion est venue de faire le bilan de l’action de ceux qui gouvernent en Haïti dix mois après le séisme du 12 janvier 2010. Dix mois qui ont été importants pour mesurer leur performance et pour déterminer s’ils méritent une continuation. Face à ceux qui disent que quoi qu’il advienne nous devons continuer, nous présentons le bilan d’un échec qui laisse le peuple haïtien dans l’insatisfaction. À tous les niveaux. Le courant Préval-Inité n’a pas été à la hauteur. Le peuple haïtien doit tirer les conséquences pour ne pas le reconduire. C’est le moment de divorcer. On ne dit pas « je t’aime » à celui ou celle qui vous fait voir toutes les misères du monde.
Le premier domaine d’évaluation est celui de la gestion de l’aide d’urgence. Le bilan se révèle catastrophique. Aucun plan sérieux n’a été élaboré. Aucune concertation n’a eu lieu avec les secteurs vitaux de la nation. Rien n’a été pensé pour les sans-abris qui n’ont pas été déplacés dix mois après pour être logés dans des maisons en dur. Les tentes qu’on leur avait données sont actuellement déchirées. Il n’y a pas d’eau potable suffisante dans les camps et chaque famille n’a accès qu’à une bokit dlo par jour pour quatre personnes. La quantité de chlore dans l’eau n’est pas mesurée et les gens se retrouvent avec des coliques et de la diarrhée, ceci longtemps avant l’apparition du choléra.
En ce qui concerne le secteur de l’éducation, l’offre scolaire a été déficiente. 750 000 enfants d’âge scolaire n’ont pas pu aller à l’école au mois d’octobre 2010. Pour ceux qui vivent sous les tentes et qui vont à l’école, on note une diminution notable de leur rendement. En effet, les élèves ne peuvent pas étudier correctement dans des abris provisoires ou dans des conditions de transit prolongé. Par exemple, dans la localité de Morne Lazarre, les élèves qui avaient des notes de 8 sur 10 avant le séisme n’ont maintenant que 4 sur 10 [1].
En ce qui a trait à la gestion des débris, 90% des 20 millions de mètres cubes (soit 26 millions de yard cubes) de débris créés par le séisme n’ont pas été enlevés. Le gouvernement haïtien n’a pas compris que c’était une priorité avant toute reconstruction. Cela lui a pris plus de huit mois pour passer les contrats d’enlèvement des débris qui ont été signés par ailleurs dans une absence totale de transparence. Et pour cause car les prix payés par le pauvre gouvernement haïtien sont plus élevés et parfois le double que ceux payés par le riche gouvernement américain pour enlever les débris après le passage de l’ouragan Katrina à New Orléans. Le gouvernement haïtien paie entre 32.50 et 48 dollars le mètre cube [2] tandis que le gouvernement américain paie 23 dollars le mètre cube [3]. Ce prix de 23 dollars est déjà très élevé car un entrepreneur qui a témoigné au Congrès américain en 2006 a déclaré que son entreprise était capable d’enlever les débris au prix de 12.90 dollars le mètre cube, soit 44% moins cher que son concurrent [4]. Six mois après le séisme, les quatre entités contractées par la USAID pour enlever les débris sur certains sites n’avaient pas encore enlevés 500 000 mètres cubes.
La continuation de la politique d’exclusion
La participation de la société civile a été complètement négligée. C’est la même petite clique du Palais national qui contrôle tout et oriente toute action en fonction de ses intérêts immédiats et des ses moyens technologiques limités. Elle rate du même coup la possibilité d’étendre son cercle d’influence, se contentant d’une gestion en cercle fermé, très fermé des programmes d’enlèvements des débris. Ce sont les autorités politiques qui font le choix des travailleurs. En dépit de multiples avertissements pour l’inclusion des organisations communautaires haïtiennes dans la reconstruction, ces dernières sont exclues aussi bien dans le choix des objectifs que dans le choix des moyens pour les réaliser [5]. Comment assurer le suivi et l’évaluation des projets exécutés quand la population est tenue à l’écart de l’établissement des priorités et de l’allocation des ressources ?
Le réaménagement urbain est confié à la Banque de la République d’Haïti (BRH) qui fait à sa guise avec ses bulldozers qui détruisent le bas de la ville à leur rythme. Non seulement la population n’est pas informée mais même les commerçants sont dans le noir et ne savent pas ce qui est planifié. Certains commerçants font des réparations au risque de perdre leur argent car à tout moment la BRH peut dire que tel endroit est retenu pour un édifice public ou un monument. C’est la rénovation chaotique.
Sur le plan sanitaire, la catastrophe est criante. Le gouvernement fait installer des toilettes dans lesquelles souvent il n’y a pas d’eau, contribuant ainsi à la création de conditions propices à l’apparition et à la propagation d’épidémies comme le choléra. Non seulement il n’y a pas d’eau dans les toilettes et quand il y en a, aucun endroit n’est prévu pour évacuer les eaux usées. Une firme privée, la SANCO, se fait même surprendre -photo à l’appui- en train de déverser des excréta dans une rivière, sans encourir la moindre amende, le moindre rappel à l’ordre. L’hygiène publique est absente. Quand le président Préval est contacté pour faire quelque chose dans ce domaine, il répond à qui veut l’entendre qu’il n’est pas responsable et que ce n’est pas lui qui a fait le tremblement de terre.
Au comble de l’incompétence, l’équipe au pouvoir n’a jamais mis en place ou communiqué des plans d’urgence visant à une intervention efficace en cas d’épidémie. Ceci explique que la première poussée de choléra a donné l’illusion d’être maitrisée alors que le pire est à venir. Si l’on prend en considération les dernières prévisions faites par l’Organisation Panaméricaine de la Santé (OPS), on devrait s’attendre à 270000 cas dans les semaines à venir. Ce nombre représenterait une valeur plancher si l’on tient compte du fait que seulement un cas sur quatre est déclaré. L’irresponsabilité est érigée en politique et dix millions de personnes sont sacrifiées sur l’autel de l’incurie du chef pour qui l’épidémie n’a été que l’occasion de faire campagne à propos des interventions du Centre National des Équipements (CNE-Célestin non éligible). Le peuple haïtien découvre un Préval totalement impotent, même sur le terrain de la manœuvre politique où on le pensait jusque là habile. La corruption et l’achat des votes
Au niveau de la création d’emplois, le gouvernement Préval a laissé se développer le programme food-for-work en milieu rural sans tenir compte de ses incidences négatives sur la disponibilité de la main d’œuvre pour la production agricole. Après le tremblement de terre, la préoccupation immédiate des bailleurs de fonds était d’empêcher une révolution socio-politique. À coté des marines sécurisant l’aéroport de la capitale, les bailleurs de fonds ont distribué de l’argent pour pacifier la population. En milieu rural, cette distribution s’est faite à travers le food-for-work qui n’a pas tenu compte du calendrier agricole. Ainsi les paysans ont été embrigadés dans des programmes de construction de murs de soutènement au détriment de la culture des produits vivriers tels que les pois, les patates, le manioc et le sorgho. Les résultats nets du food-for-work risquent d’être la famine, la destruction de la production nationale et un changement dans les habitudes alimentaires des paysans avec l’achat de produits vivriers à l’étranger.
En milieu urbain, le cash-for-work financé par l’USAID Office of Transition Initiatives (OTI), est utilisé essentiellement à des fins politiques par INITÉ. Ce programme financé à hauteur de 20 millions de dollars est exécuté par deux ONG américaines Chemonics et Development Alternatives. Les objectifs du programme cash-for-work sont clairs. Il s’agit d’“appuyer le Gouvernement d’Haïti, de promouvoir la stabilité, et de diminuer les chances de troubles [6].” Les travaux ne sont qu’un prétexte pour pacifier les gens en leur donnant une pitance. L’USAID avait planifié la création de trois millions de jours de travail à cinq dollars (200 gourdes) par jour, soit 124 000 bénéficiaires totalisant des salaires de 15 millions de dollars. Cela signifie essentiellement un mois de travail de 24 jours par bénéficiaire, soit des revenus de 4800 gourdes par bénéficiaire. Mais cette pitance n’a pas pu être payée car le rapport salaires/autres coûts d’opération de 70/30 n’a pas pu être atteint. Les entreprises ont dû acquérir des équipements et au lieu de 30% les autres coûts d’opération représentent 75%.
La situation est encore plus grave du fait que INITÉ monopolise les rares emplois créés. L’USAID reste de marbre malgré les dénonciations de la population et des leaders politiques. À Carrefour Feuilles, au Bel-Air, au Fort national, il y des morts dans les affrontements causés par les protestations de la population dénonçant le cash-for-work comme un programme de cash-for-vote. Seuls les gens qui sont pour INITÉ sont payés pour les travaux cash-for-work [7]. Les personnes qui affichent les sympathies pour des candidats autres que Jude Célestin sont immédiatement révoquées. Le gouvernement américain est pour la stabilité mais non pour appuyer les assassins de paisibles citoyens comme Robert Marcello et les agressions criminelles contre des citoyens comme c’est le cas avec Mme Cottin à Pèlerin 5 dans la nuit du 29 au 30 octobre. Le pouvoir de Préval appuie Jude Célestin non seulement à travers l’argent de l’USAID mais aussi à travers la MINUSTAH qui lui donne un soutien militaire sans lequel son gouvernement n’existerait pas.
Contre la continuation
Avec le gouvernement de Préval, Haïti est actuellement une entité chaotique ingouvernable. Il n’existe aucun plan d’ensemble. Chacun fait ce qu’il veut. Par exemple, au lieu de procéder rapidement à la réhabilitation du local de la Primature qui aurait pu se faire en quatre mois, le gouvernement a laissé s’installer sur ce site un camp de réfugiés de plus de 4000 personnes. La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) n’existe que de nom. Pour punir Jean-Max Bellerive, Préval a torpillé la CIRH. Il l’a placée sous une tente à l’ancien local de l’ambassade américaine au bicentenaire. Il a mis à sa direction générale son ami Gabriel Verret, qui n’est pas un expert en exécution de projets, pour neutraliser Bellerive.
Dix mois après le séisme, c’est l’insalubrité généralisée. Les gens défèquent partout et même sur les pelouses du Palais national. Sur la route des rails à Carrefour, la population aux abois occupe le séparateur et habite entre deux rues, sur un espace de un mètre cinquante de profondeur. La saleté est partout. Quand le président René Préval parle de la continuité, il s’agit de la continuité des kidnappings et assassinats de paisibles citoyens, 1,3 millions de gens sous les tentes, 750 000 enfants qui ne vont pas à l’école, corruption généralisée, impunité, crétinisme, inaptitude, irresponsabilité, et j’en passe. En fait la continuité est une façon déguisée de restauration de la présidence à vie. La société haïtienne a-t-elle encore des ressorts et des ressources pour ne pas accepter l’inacceptable et ne pas supporter l’insupportable ? Le peuple est appelé à répondre à cette question le 28 novembre prochain. Bénéficiera-t-il du support des démocrates de l’intérieur et de la diaspora ? Eux aussi devront répondre à cette question le 28 novembre prochain.

………………….

* Economiste, écrivain

[1] Darren Ell, « Education and the Cataclysm in Haiti : An Interview with Rea Dol”, Upside Down World, September 8, 2010.

[2] Le mètre cube est égal à 1.30 cubic yard. Voir Deborah Sontag, “Weary of Debris, Haiti Finally Sees Some Vanish”, The New York Times, 17 Oct 2010.

[3] United States House of Representatives, Waste, Fraud, and Abuse in Hurricane Katrina Contracts, Special Investigation Division, Washington, DC., August 2006.

[4] House Committee on Government Reform, Testimony of David Machado, Necaise Brothers Construction, Hearings on Contracting and Hurricane Katrina (May 4, 2006).

[5] Institute for Justice and Democracy in Haiti. Neglect in the Encampments : Haiti’s Second Wave Humanitarian Disaster. March 23, 2010. http://ijdh.org/archives/10671

[6] Office of Inspector General, Audit of USAID’s Cash-for-Work Activities in Haiti (Report No. 1-521-10-009-P), San Salvador, El Salvador, p. 4.

[7] “The Pitfalls of "Cash for Work", Haiti Grassroots Watch, Haiti Liberté, November 3 - 9, 2010 Vol. 4, No. 16

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10298

Commentaire
Ce texte traduit fidèlement l’état d’esprit de plus d’un Haïtien. Le grave problème, c’est la limitation extrême dont souffre le pays quand à l’accès à l’information. Cela aussi fait partie du cote sombre de ceux qui entendent perpétuer l’obscurité physique mais aussi l’obscurité mentale de la population. Comme Leslie Péan, des dizaines, des centaines d’Haïtiens lancent ces mêmes mises en garde contre la vente au rabais de ce qui reste du territoire national. Mais le plus grave, c’est moins le territoire lui-même que la dignité de tout un peuple. L’incurie du gouvernement, le crétinise avec lequel les choses se font ou, plutôt, ne se font pas, le verbiage qui tient lieu de décision quand on ne veut pas se la fermer, tout cela jette une ombre détestable sur toute une communauté qui pourtant ne demande qu’à survivre dans l’honneur et la dignité. Haïti n’a plus de résistance pour supporter davantage de désastres. Ce qui nous est tombé dessus jusqu'à ce gouvernement, c’est assez, c’était la limite extrême. Seule une décision raisonnable, un choix intelligent lors des élections de ce dimanche pourront nous sortir de l’ignominie, des déchets qui nous envahissent. Et nous ne parlons pas que dans le sens littéral. Allez voter, faites sentir le poids de votre voix!

Le responsable des registres électoraux craint des "fraudes partout"

Haïti: Le directeur du registre électoral national haïtien, Philippe RJ Augustin, craint "des fraudes partout" à l'occasion des élections présidentielle et législatives qui se dérouleront dimanche dans le pays, a-t-il déclaré mercredi à l'AFP.
A la question de savoir s'il craignait que le scrutin de dimanche soit entaché par des fraudes, M. Augustin a répondu: "Oui, je pense qu'il va y en avoir partout". Le responsable s'exprimait dans les bureaux du Conseil électoral provisoire (CEP), à Pétion-ville, dans la banlieue de Port-au-Prince.
Le directeur du registre électoral national craint que des responsables de bureaux de vote soient corrompus. "Je ne suis pas sûr que les 33.000 membres des bureaux de vote soient intègres dans un pays qui est pauvre", a-t-il déclaré à l'AFP.
Il craint aussi que le système qui prévoit d'apposer de l'encre indélébile sur une des phalanges de chaque électeur après son vote, pour éviter qu'il ne vote plusieurs fois, ne soit pas suffisamment efficace. "Ca, ça peut se détourner", a-t-il affirmé.
Pour éviter de telle fraudes, "il faut une participation massive et beaucoup d'observateurs et de journalistes" dans les bureaux de vote, a-t-il poursuivi. Il a précisé que les bulletins de vote et les procès-verbaux utilisés à l'occasion du scrutin seraient dotés d'un "dispositif de sécurité" comparable à ceux en vigueur sur les billets de banque, pour éviter toute triche.
Quelque 4,7 millions d'habitants de ce pays frappé par une instabilité chronique sont appelés aux urnes le 28 novembre pour élire leur nouveau président et un nouveau parlement.
La campagne électorale a été perturbée ces derniers jours par des violences sporadiques sur fond de rumeurs de fraudes.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86013&PubDate=2010-11-25
Commentaire
Dans de telles conditions, où allons-nous? C'est donc d'une mobilisation générale dont on a besoin pour contrôler ces éléments qui, certainement, comme le dit si clairement le responsable des élections, risqueraient d’en perturber le bon déroulement. Une véritable campagne de conscientisation devrait déjà commencer car le jour J, c'est bien dans moins de 72 heures. C'est à ce moment-là que va se jouer l'avenir de tout un pays et pas n'importe lequel.

mercredi 24 novembre 2010

Va-t-on être les cobayes de l'aide internationale?

Comme ce fut le cas pour l'après-12 janvier

Haïti: Petite question épineuse pour laquelle je risque de me faire taper sur les doigts. Et pourtant, elle me turlupine depuis que j'ai vu un petit reportage sur Euro-news sur le choléra en Haïti. Tout d'abord, il y a encore et encore cette culture du misérabilisme : nous sommes pauvres, les plus pauvres du continent, et patati et patata. Le choléra va nous anéantir, car on prévoit déjà des milliers et des milliers de morts et patati et patata.
Le plus extraordinaire est que la parole est donnée à de simples volontaires étrangers dont la plupart ont une formation assez limitée et qui malheureusement, parlent en experts, tout simplement parce que faisant partie d'une ONG célèbre à défaut d'être prestigieuse. Toutes les actions des autochtones ont été occultées pour ne montrer que l'aide humanitaire qu'on nous offre. Pourtant, tous les acteurs haïtiens se sont rassemblés et travaillent à donner une réponse à cette pathologie qui n'existait pas avant. L'action est peut-être bancale; en fait, elle l'est car personne ne s'y attendait, n'y était préparé. Pourtant dans les régions où le choléra a commencé, les chiffres sont à la baisse. Aussi, il se passe des choses que je n'arrive pas à saisir.
Le choléra est la maladie de l'eau non potable et de l'hygiène insuffisante. Si des mesures sont prises pour pallier à ces problèmes, pourquoi prévoir un empirement de la situation ? Est-ce une façon de dire que l'action des Haïtiens c'est de la foutaise ? Encore une fois, nous sommes victimes de l'international qui nous met dans une éprouvette et joue à l'apprenti-sorcier. L'impression qui me reste est qu'elle nous casse la tête et la panse avec un matériel contaminé, histoire de voir comment on réagira. Je sais que mon exemple souffre cruellement d'une exagération qui pourrait jeter de l'huile sur le feu alors que le temps est à l'apaisement; mais comment penser au calme quand ceux qui nous aident posent des actions contradictoires dont le cumul semble plutôt s'orienter vers un bilan négatif? La solution pour le choléra n'est pas pour demain malgré toutes les actions entreprises et à venir, et pourtant la vaccination ne peut pas être considérée... Même pour des populations plus exposées comme les enfants, les malades du sida! Où est la logique dans tout cela ?
Je ne peux m'empêcher alors de penser à la fameuse pandémie grippale pratiquement mortelle, l'H1N1, qui, en fait, s'est révélée être une « grippette » sans grande importance.
On a pu forger rapidement un vaccin et en quantité suffisante à l'échelle mondiale et même produire un médicament dont l'efficacité n'était pas assurée, mais que tous ont acheté. Pour le choléra, c'est une autre histoire : on ne peut pas en donner parce qu'il n'y en a pas assez, parce que ce n'est pas possible, car, on ne sait pas comment faire une vaccination massive lors des flambées et patati et patata. Mais, pour moi, je pense que ce sont de faux problèmes. Le vrai, c'est plutôt que, pour la grippe, beaucoup de pays riches ont acheté le vaccin et il n'y a pas eu de rupture de stock, tandis que pour le choléra, ce sont eux qui achèteront les vaccins pour nous, car il est cher et nous sommes pauvres.
Le plus simple pour eux est donc de forcer ce pays de nègres à changer de comportement: ils doivent boire de l'eau potable et savoir les mesures d'hygiène nécessaires. Ceci constitue en soi tout un programme et on aura droit à une batterie d'experts étrangers grassement payés qui passeront une partie de leur précieux temps à observer les différentes flambées de choléra que l'on aura plus tard. Peut-être qu'un jour il faudra tester comment faire une vaccination massive et, à ce moment-là il sera justifié de l'ajouter aux autres mesures pour combattre le choléra. Mais en attendant, il faut tâcher de faire descendre la mortalité à moins de 1%.
C'est un peu cynique ; ne trouvez-vous pas ?

Dr Philippe DESMANGLES ; pdesmangles@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85852&PubDate=2010-11-23

Commentaire
C'est tellement vrai!

Haiti-Choléra : Les décès estimés à 2.000 et les infections à 70.000

mercredi 24 novembre 2010
P-au-P., 24 nov. 2010 [AlterPresse] --- 2.000 personnes seraient décédées de l’’épidémie de choléra qui sévit en Haiti et 70.000 cas d’infection auraient été recensés, selon le coordonnateur humanitaire de l’ONU en Haïti, Nigel Fisher.
Le haut fonctionnaire de l’ONU a communiqué ces chiffres mardi au cours d’une visioconférence à laquelle il participait aux cotés du chef de la Mission des Nations Unies en Haiti (MINUSTAH), Edmond Mulet.
Le dernier bilan en date établi par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), fait état de 1415 morts et 60240 cas d’infection.
Selon l’Organisation panaméricaine de la santé plus de 200.000 personnes pourraient être contaminées dans les trois prochains mois.
La porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), Elysabeth Byrs, a indiqué mardi lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse, que « seulement 6,8 millions de dollars ont été versés sur les 164 millions de dollars » demandés par l’ONU et ses partenaires pour lutter contre le choléra qui est apparu dans le pays à la fin du mois d’octobre.
« Les fonds restants et les donations sont nécessaires pour assurer durant les six prochains mois le réapprovisionnement des stocks et la présence des ressources humaines nécessaires », a déclaré Elysabeth Byrs qui a souligné que les campagnes de communication et sensibilisation des populations continuaient afin de limiter la propagation de l’épidémie de choléra. [gp apr 24/11/2010 07 :30]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10290

Commentaire
Cette tromperie mal camouflée qu'est le cholera en Haïti, tôt ou tard, devrait conduire des coupables devant un tribunal. Comment se fait-il qu'un mal se déclare dans un pays, qu'on le fasse passer en plein cœur du XXIe siècle, pour un problème mystérieux afin de protéger les intérêts d'on ne sait encore qui? Une épidémie ne commande-t-elle pas avant tout la détermination du foyer du mal, des vecteurs possibles et une attaque pour ainsi dire frontal du problème à sa base même? Pourquoi se moquer de la misère, des malheurs de tout un peuple, quand l'évidence même nous indique que ce problème n'a rien de mystérieux? A qui profite, nous le redemandons, ce crime, ce génocide annoncé ?

mardi 23 novembre 2010

Haïti-Elections-J-6

Un meeting de Mirlande Manigat perturbé à Aquin par des partisans armés de INITE

Une dénonciation de Jean-Robert Bossé, candidat à la députation d’Alternative, qui attribue à son rival de INITE, l’ex-Député Fritz Gérald Bourjolly, la tentative d’interruption brutale dimanche d’un rassemblement de Mme Manigat par des individus armés ayant fait usage de gaz lacrymogène ; trois blessés dans le cortège du candidat officiel, Jude Célestin, qui a essuyé des tirs lundi soir à son arrivée à Beaumont, dans la Grand’Anse, selon l’ancien Député Saurel Jacinthe


lundi 22 novembre 2010,

Radio Kiskeya

Jean-Robert Bossé, qui brigue le siège de Député d’Aquin (sud) sous la bannière de la plateforme Alternative, a dénoncé l’implication présumée du Député sortant Fritz Gérald Bourjolly, de la plateforme au pouvoir INITE, dans un grave incident au cours duquel des gaz lacrymogènes ont été lancés dimanche contre un rassemblement électoral de Mirlande Hyppolite Manigat, favorite du premier tour des présidentielles de dimanche prochain (28), selon les sondages.
Dans une interview à Radio Kiskeya, M. Bossé soutient qu’une dizaine de proches de l’ancien parlementaire, candidat à sa propre succession, sont intervenus armés et brandissant des photos de Jude Célestin pour tenter d’empêcher la tenue du meeting.
Des membres de l’appareil judiciaire local se trouvaient dans les rangs des fauteurs de trouble.
Dans son témoignage, Jean-Robert Bossé précise que l’intervention de la police s’est révélée nécessaire pour maîtriser quelque peu ces individus et permettre à Mirlande Manigat de s’adresser à ses partisans d’Aquin.
Selon le représentant d’Alternative, son rival Bourjolly aurait à son service la majorité des policiers cantonnés dans la ville. D’où la mollesse avec laquelle les agents de l’ordre auraient réagi pour remettre à leur place les hommes de main surpris en flagrant délit.
Candidate du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mme Manigat s’est rendue par la suite aux Cayes (196 km au sud de la capitale) où son meeting a été à nouveau perturbé. Cette fois-ci, des motards, qui exhibaient des posters de Michel Martelly, son concurrent de Repons Peyizan, ont pénétré à plusieurs reprises dans la foule rassemblée sur une place publique.
Dans les incidents en cascade ayant émaillé les derniers jours de la campagne, la caravane de la dirigeante du RDNP avait déjà été, le week-end écoulé, la cible de manœuvres d’intimidation de partisans présumés de Martelly et de Jude Célestin, le candidat officiel, lors d’une tournée électorale dans le Plateau Central (centre).
Encore plus grave, le commissariat de police de Grand-Goâve (50 km au sud-ouest de Port-au-Prince) a été saccagé et quatre détenus libérés en réaction à l’arrestation de partisans de INITE et de la plateforme Ansanm Nou Fò qui s’affrontaient.
Lundi soir, l’ancien Député Saurel Jacinthe, candidat unique dans sa circonscription, a appris à Radio Kiskeya que des tirs d’inconnus ont visé le cortège de Jude Célestin à hauteur du commissariat de Beaumont, dans la Grand’Anse (sud-ouest). Bilan : Trois partisans du candidat officiel ont été touchés, dont un grièvement, indique M. Jacinthe.
A six jours du double scrutin présidentiel et législatif, d’intenses rumeurs continuaient de prêter des intentions violentes aux partisans zélés du pouvoir et beaucoup d’incertitudes entouraient l’issue de la journée électorale de dimanche.
Les haïtiens sont appelés à élire le successeur du Président René Préval, 11 Sénateurs et 99 Députés. sppp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7253

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Le gouvernement a le dernier mot dans le bon déroulement de ces élections.

Les autorités dominicaines font état d'un 4 eme cas de choléra

Mardi, 23 novembre 2010 05:34
Un quatrième de choléra a été recensé en République Dominicaines hier. Le ministre dominicain de la santé, Bautista Rojas, affirme qu'il s'agit d'une femme de 20 ans repérée lors d'un examen de routine. Cette résidente de la capitale est d'ores et déjà hors de danger, comme les trois autres malades.
Outre un ouvrier haïtien, les deux autres personnes atteintes de choléra n'avaient jamais visité Haïti. Une femme de 55 ans et sa petite-fille de trois mois résident dans un quartier situé à quelques mètres d'un fleuve contaminé.
Le gouvernement dominicain a augmenté les mesures de contrôle sanitaire ces derniers jours pour enrayer la propagation de la maladie, limitant le commerce binational et l'entrée d'Haïtiens sur son territoire.
En Haïti le dernier bilan fourni par les autorités fait état de 1.344 décès. Ces statistiques prouvent que 69 personnes ont perdu la vie au cours de la seule journée du 18 novembre.
Le nombre d'hospitalisations est passé à 23.377 depuis le début de l'épidémie. Le ministère de la santé révèle que depuis la mi octobre 56.901 cas de contamination ont été recensés.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18479


Commentaire
Contrôle sanitaire de la part du gouvernement haïtien? Quelle comédie! Depuis quand? Qu'il y ait des médecins, des infirmières, de simples citoyens de bonne volonté à se démener comme ils peuvent pour aider la population ou tout au moins les plus proches voisins, cela est évident. Mais si les organismes internationaux n'étaient pas sur place, le gouvernement trouverait encore un moyen de tirer profit de la situation.

Des fonds d'urgence doivent être débloqués

Haïti: Des "fonds d'urgence doivent être débloqués" pour Haïti car le financement de la lutte contre le choléra est beaucoup trop faible, a indiqué mardi la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Elisabeth Byrs.
L'ONU a lancé il y a dix jours un appel de 164 millions de dollars (121 millions d'euros), mais seuls 6,8 millions de dollars ont été récoltés jusqu'à présent, a-t-elle précisé lors d'un point de presse.
"Le financement est beaucoup trop faible. C'est une situation d'extrême urgence, une question d'heures. L'épidémie n'attend pas et continue d'évoluer" a déclaré Elisabeth Byrs.
Elle ajouté également qu'il était urgent de réapprovisionner les stocks de matériel et de médicaments et de relayer le personnel qui est épuisé. Il faut en moyenne 130 personnes pour s'occuper d'un centre de traitement du choléra avec cent lits, a-t-elle expliqué
Le choléra continue de se propager dans l'île où, selon un dernier bilan des autorités sanitaires haïtiennes, 23.377 personnes ont été hospitalisés et 1.344 sont décédées des suites de la maladie.
Pour l'instant Haïti compte 36 centres de traitement de choléra et 61 unités plus petites.
L'ONU a insisté également sur le "travail d'information" en cours auprès de la population, certaines personnes, dont des femmes enceintes, refusant de se rendre dans les hôpitaux par crainte de l'épidémie.
Des distribution d'eau potable, de tablettes de purification d'eau et de savon se poursuivent par ailleurs dans tout le pays.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85908&PubDate=2010-11-23

Commentaire
Quand cessera-t-on d'appliquer des solutions circonstancielles à des problèmes structurels profonds? Devra-t-on quémander en permanence pour faire survivre un pays entier en plein cœur du XXIe siècle? N'y a-t-il vraiment aucun autre moyen plus efficace pour sortir ces gens des déchets ou ils ont commencé à végéter avant même le 12 janvier?

L'ONI relèvera-t-il le défi ?

A six jours des élections législatives et présidentielle, l'affluence dans les différents centres de distribution des cartes d'identification nationale (CIN) devient de plus en plus intense. Beaucoup de personnes de la région métropolitaine continuent à être déçues après avoir passé toute une journée dans de longues files d'attente. Le nombre restreint de centres de distribution dans la capitale en est, entre autres, la cause.

Haïti: Une semaine après avoir lancé sa « campagne de distribution massive des cartes », l'ONI s'active à distribuer des centaines de milliers de CIN, document important et obligatoire pour les potentiels électeurs. Tous les centres de distribution visités ce lundi par le Nouvelliste sont bondés de monde. Certaines personnes rencontrées dans des lignes au commissariat de Pétion-Ville qui est un centre de distribution, ont confié qu'elles se sont présentées sur les lieux depuis 4h du matin. « Rien ne dit que je vais enfin l'obtenir », a marmonné une dame visiblement découragée aux environs de 2 heures de l'après-midi.
Au moment où cette dame expose son impatience, un homme arrive. Il a retrouvé son sourire après avoir obtenu sa carte d'identification nationale qu'il avait perdue depuis la fin de l'année dernière. Manifestant ouvertement son intention de voter pour un candidat dimanche prochain, l'homme qui vit dans les hauteurs de Pétion-Ville indique qu'il a enfin retrouvé sa carte après quatre rendez-vous sans succès. « Je ne m'imaginais pas rester chez moi sans pouvoir voter pour mon candidat dimanche. Maintenant, j'ai mon instrument en main », a-t-il lancé d'un ton moqueur qui semblait narguer d'autres potentiels électeurs faisant encore la queue.
En effet, certains opérateurs chargés de distribuer les cartes ont fait savoir qu'ils sont très motivés pour pouvoir servir davantage de gens possible. Ils ont donc invité ces derniers à faire montre de discipline pour faciliter le processus de distribution. « La tâche est énorme, mais si le travail se fait dans la discipline, on arrivera à servir le plus de personnes possible », déclare cet agent sous le regard impatient des dizaines de gens massés devant son bureau.
Cette campagne a donc été lancée officiellement le lundi 8 novembre dernier dans le département de l'Ouest, pour lequel un lot de 212 000 cartes était disponibles. Depuis, le processus d'enregistrement de nouveaux citoyens a été interrompu pour pouvoir livrer les CIN. Toutefois, jusqu'à ce lundi 22 novembre, les 450 opérateurs que le directeur général de l'ONI, Ronald Covil, dit avoir mobilisé pour faciliter la tâche, n'ont pas épargné aux demandeurs de rester durant des heures dans des lignes. .
Au cours du lancement de cette campagne, les responsables avaient indiqué que 140 bureaux dans tout le pays et 63 unités mobiles seraient déployées sur l'ensemble du territoire national afin de faciliter aux citoyens et citoyennes l'accès à leur carte. « Cette campagne de distribution ne vise que les personnes ayant fait leur demande d'inscription jusqu'au 28 septembre 2010 ou une demande de réimpression jusqu'au 28 octobre 2010 », avait précisé une note de presse de l'ONI qui comporte un grand défi à relever avant le 28 novembre, à savoir distribuer quelque 411 000 nouvelles cartes d'identification nationale (CIN) avant les élections.

Valéry DAUDIER

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85876&PubDate=2010-11-22

Commentaire
La vraie question demeure la peur d'une fraude. Si cela n'arrive pas, malgré la désolation de l'environnement, les élections auront été un succès.

lundi 22 novembre 2010

Haïti/Post-Séisme : La Cidh recommande un moratoire sur les expulsions forcées dans les camps

lundi 22 novembre 2010

P-au-P, 22 novembre 2010 [AlterPresse] --- La commission interaméricaine de droits humains (Cidh), une instance au sein de l’organisation des États américains (Oea), appelle le gouvernement haïtien à mettre un terme aux expulsions forcées qui ont cours dans les camps de personnes déplacées après le séisme du 12 janvier 2010, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cette décision est intervenue la semaine écoulée, suite à une requête déposée le 2 novembre 2010 par le centre pour les droits constitutionnels, l’institut pour la justice et la démocratie, le bureau des avocats internationaux, la clinique internationale des droits humains à la faculté de droits de l’Université de Washington et le centre You.Me.We
La Cidh recommande au gouvernement haïtien de fixer un moratoire aux expulsions forcées. Les autorités haïtiennes sont appelées à fournir des abris adéquats aux personnes expulsées et assurer une formation pour la police nationale et les agents du gouvernement sur les règles de droits humains interdisant les expulsions forcées.
La Cidh demande également que les femmes et les filles soient protégées contre la violence et les autres types d’abus liés aux expulsions illégales, et que l’accès aux camps soit garanti aux organisations internationales.
40,000 personnes sinistrées ont déjà été expulsées des camps et 144,000 autres sont sous la menace d’expulsion, selon les organisations internationales.
Les organisations, ayant soumis la requête auprès de la Commission, disent espérer que le gouvernement haïtien prendra rapidement en compte ces recommandations pour assurer le respect des droits des personnes sinistrées. [kft rc apr 22/11/2010 9 :10]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10278

Commentaire
Tremblement de terre, érection de camps de fortune, survie difficile. Voilà simplement le tableau. Mais dans les camps, quel service offre-t-on, peut-on offrir aux occupants? La réponse est simple. Même quand la ville existait encore, il n'y avait aucun service. L'eau, l'électricité, la collecte des déchets, la réfection des rues dévastées depuis des décennies, rien a part la distribution des salaires mensuels de fonctionnaires inutiles! Quelle réponse un tel gouvernement, incapable de se situer par rapport aux ONG, aux organismes internationaux en général méfiants à son égard, à la population qui soupire après le jour de son éviction, pourrait-elle offrir maintenant? On n'a pas besoin de répondre. Comme il existe un organisme qu'on appelle Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH) au sein de laquelle nous savons qu’il y a des gens au dessus de tout soupçon, ne pourrait-on pas lui fournir l'aide requise afin d'amorcer vraiment, en attendant un gouvernement constitutionnel, responsable, le processus de reconstruction tant souhaité? Ce serait une manière intelligente d'asseoir sur des bases durables l'aide qui serait fournie aujourd'hui. La fondation du prince Charles assume la reconstruction de pratiquement l'essentiel de cette capitale détruite. Elle s'est dite prête à coopérer avec la Commission en question. Qu'attend-on pour répondre à cette invitation et permettre que quelque chose de positif sorte de cette calamité?

dimanche 21 novembre 2010

Haïti : tensions et tractations sur fond de choléra à une semaine des élections

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 21.11.10 |
12h38 • Mis à jour le 21.11.10 | 13h35

A huit jours des élections présidentielle et législatives en Haïti, quatre des 19 candidats engagés dans la course à la présidence ont demandé un report des scrutins alors que le pays fait face à une épidémie de choléra qui a déjà fait plus de mille morts. "Nous demandons aux autorités de repousser la date des élections, d'établir et de publier un plan de lutte contre l'épidémie de choléra qui menace la vie de tous les Haïtiens", écrivent Josette Bijou, Gérard Blot, Garaudy Laguerre et Wilson Jeudy, des candidats très mal classés dans les sondages. Ils réclament la création d'une commission d'enquête indépendante pour déterminer l'origine de la maladie et établir les responsabilités, en indiquant que "plusieurs indices" montrent que la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) a une responsabilité dans l'éclosion du choléra dans le pays.
MANIFESTATIONS CONTRE LES CASQUES BLEUS
Des milliers d'Haïtiens ont manifesté cette semaine, parfois violemment, dans certaines villes du pays, dont la capitale Port-au-Prince, pour réclamer le départ des forces onusiennes, accusées d'être à l'origine de l'épidémie, et reprocher aux autorités leur gestion de la maladie. Au moins cinq personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées au cours de heurts, dont au moins six parmi les Casques bleus.
Yvon Neptune, un ancien premier ministre également candidat à la présidence, regrette le manque de préparation des autorités face à la maladie. "Le gouvernement doit donner des indications claires au lieu de laisser tout le monde dans le flou. Quelle garantie avons-nous que les élections peuvent se tenir dans le contexte actuel ?" Il rappelle que le ministère de la santé avait déconseillé au début de l'épidémie les rassemblements politiques dans les endroits où la maladie, très contagieuse, s'est développée. "Aujourd'hui, c'est tout le pays" qui est touché, remarque-t-il.
D'autres candidats souhaitent que les élections se tiennent à la date prévue, le 28 novembre, pour éviter de nouvelles crises politiques au pays. "Il n'est pas raisonnable de parler de report, nous sommes à un point où les gens sont prêts à aller voter", a soutenu cette semaine la candidate à la présidence Mirlande Manigat, favorite dans les sondages. "On ne peut pas reporter les élections d'un mois ou deux, personne ne sait si dans l'intervalle la maladie ne va pas s'aggraver", a affirmé un autre candidat, Leslie Voltaire. Près de 4,7 millions d'Haïtiens sont appelés à choisir un successeur au président René Préval. Ils devront également élire 11 sénateurs et 99 députés.
BILAN SOUS-ÉVALUÉ
Depuis son apparition à la mi-octobre, le choléra a fait au moins 1 186 morts, tandis que près de 20 000 personnes ont été hospitalisées, selon le dernier bilan des autorités de Haïti. Un bilan que le docteur français Gérard Chevallier, qui travaille avec les autorités sanitaires haïtiennes, juge toutefois "sous-évalué". "Les notifications sont imparfaites, il y a des zones où des personnes meurent et personne ne le sait", affirme-t-il dans un entretien à l'AFP, précisant que les "deux tiers du territoire ne sont accessibles qu'à pieds".
La réponse internationale à l'épidémie de choléra qui frappe Haïti est inadaptée et les financements manquent pour venir efficacement en aide à la population, ont déclaré vendredi des organisations humanitaires comme Médecins sans frontières (MSF) et l'agence onusienne OCHA. "De sérieux manques dans le déploiement de mesures adaptées sapent les efforts pour endiguer l'épidémie", déplore MSF dans un communiqué. "Malgré la présence massive d'acteurs internationaux sur le terrain, les actions entreprises à ce jour n'ont pas permis de répondre aux besoins de la population", ajoute l'organisation. Imogen Wall, porte-parole de l'OCHA, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu, a déclaré avoir reçu seulement cinq des 164 millions de dollars réclamés la semaine dernière par les Nations unies pour combattre le fléau. "La réponse est totalement inadéquate et dans cette situation c'est une course contre la montre, il nous faut de toute urgence de l'aide si nous voulons sauver des vies", a-t-elle dit à Reuters.

Commentaire
Nous avons déjà demandé et nous redemandons qui contrôle qui dans cette dispersion d'énergie en Haïti? Le gouvernement n'existe plus, les ONG travaillent, il faut le dire, mais qui contrôle toutes ces organisations? Dans quelle mesure le travail de l'une n'est pas neutralisé par le travail de l'autre? Dans le chaos on ne peut jurer de rien. Mais le pire, c'est que même ce désordre est mieux que rien...quelle étrange situation! Quel manque de vergogne des politiciens qui ne font que des calculs voraces sur le dos de tout un peuple ! Surtout ceux qui semblent avoir joué un rôle direct dans la propagation du cholera par leur commerce honteux dans les camps des soldats de l’ONU.

samedi 20 novembre 2010

Les manifestations violentes sont néfastes pour les acteurs humanitaires

Vendredi, 19 novembre 2010 06:03
Les agences de l'ONU et les ONG ont appelé mardi soir à une fin immédiate des manifestations violentes au Cap Haïtien. Le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que les violences sont en train de compromettre les efforts déployés par la communauté humanitaire pour faire face à la grave crise de choléra qui secoue la région.
Le Coordonnateur Humanitaire des Nations Unies en Haïti, Nigel Fisher, révèle que le personnel médical est submergé alors que les approvisionnements en médicaments et matériel d'hygiène arrivent lentement au Cap Haïtien.
La mortalité liée au choléra ne cesse de grimper et la situation sécuritaire empêche les approvisionnements d'arriver à ceux qui ont le plus besoin d'aide. Le département du Nord fait face à un taux de létalité hospitalière de 7,5%, le plus élevé dans le pays.
« Nous appelons tous les acteurs impliqués dans cette manifestation, clairement orchestrée à arrêter immédiatement leur mouvement afin que les partenaires nationaux, et internationaux puissent continuer à sauver des vies », a insisté M. Fisher.
Les Nations Unies ont jusque là été obligées d'annuler des vols transportant du savon, des approvisionnements en matériel médical et en personnel médical au Cap Haïtien et à Port de Paix. Sur le terrain, Oxfam a suspendu un projet visant à mettre du chlore dans l'eau pour 300.000 personnes dans les quartiers défavorisés, l'OMS a arrêté la formation du personnel médical et 500 tonnes d'aliments ont été pillés et brûlés dans l'entrepôt du PAM.

LLM / radio Métropole Haïti

http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18467


Commentaire
Je ne peux m'empêcher d'insister sur le fait que les manifestations violentes ont toujours ou presque des commanditaires. Ce sont des politiciens. Des gens qui défendent exclusivement leur intérêt, dans beaucoup de cas, qui ne coïncide pas toujours avec celui du peuple. C'est peut être le cas ici. Car si on me dit que l'environnement n'est pas propice pour l’organisation des élections, et cela je peux essayer de le comprendre même si je ne le partage pas, comment peut on oser faire des manifestations, exposant tout un pan de la population à succomber sous l'effet d'un mal qui pourrait pourtant être combattu?

Marche arrière

Haïti: Le 7 février 1986, Jean-Claude Duvalier prit l'avion pour la France. Deux ans et quelques mois avant cette date, le régime avait entamé son déclin. Les projets se faisaient rares. Les grands amis d'Haïti de l'époque, dans une stratégie de contingentement, avaient diminué leur appui pour mieux provoquer la chute de la dictature.
De février 1986 à juin 1988, entre les versions du Conseil National de Gouvernement, les élections du 29 novembre 1987 noyées dans le sang et le coup d'Etat contre le président Leslie Manigat, exceptionnels sont les mois de quiétude et de progrès. Entre manifestations et répressions, l'édification de la nouvelle société pâtit des soubresauts de la transition.
Le coup des petits soldats qui amena le général Prosper Avril à la tête de l'Etat ne nous fit pas sortir de la logique de l'attente. Les grands projets souffrirent de l'absence de financement quand ce ne furent les grands desseins qui manquèrent. Les voies et les moyens ne rencontrèrent que rarement les rêves et les espérances.
En mars 1990, survint la chute d'Avril. La transition conduite par Ertha Pascal Trouillot n'eut qu'un seul point à son agenda : la tenue des élections. Ce que la première femme présidente du pays réussit, sans ingérence de sa part. Ce fut la réalisation majeure de son règne.
1991 commença en janvier par le coup de force manqué de Roger Lafontant, se poursuivit par l'intronisation de Jean Bertrand Aristide, buta sur la chute sanglante de l'ancien prête, avant de s'achever sous les premières formes de l'embargo de la communauté internationale contre Haïti.
Toute la période entre septembre 1991 et octobre 1994 fut marquée par une succession de gouvernements et une traversée de désert pour les projets. Nous ne pûmes rien construire de bon dans ces années-là. Faute de financement, faute d'ambition, trop prise par d'autres agendas, étranglée par les embargos et les luttes pour le pouvoir, Haïti fit du surplace, encore une fois pour la dixième année consécutive.
Le retour de Jean Bertrand Aristide et de l'ordre démocratique ramenèrent l'espoir et les projets. Cela ne dura pas. Il ne restait que quelques mois au président et les priorités étaient autres.
L'avènement de René Préval et de sa majorité pro OPL donna l'illusion que le développement pouvait commencer. La coalition lavalasso-lavalassienne échoua sur des divergences internes d'abord liées aux orientations économiques, puis sur les résultats des élections d'avril 1997, le tout sur fond de lutte pour le pouvoir.
Préval, sans réussir un parcours parfait, ne rata pourtant pas son mandat. Une route par-ci, une place publique par-là. Mais pas le décollage multisectoriel qui permettrait de répondre aux retards accumulés depuis des années.
En 2001, Aristide revint. La contestation née des élections de 2000 s'amplifia. Les bailleurs de fonds, toujours à l'affût de nos turpitudes, en profitèrent pour fermer la vanne de l'aide. Le mince filet se transforma en goutte-à-goutte. Les ONG montèrent en puissance et la planche à billets permit au gouvernement de financer ses actions mais peu de projets structurants.
En 2004, les deux cents ans de notre indépendance se confondirent avec un déchirement sociétal. Deux ans de transition conduite par le tandem Alexandre-Latortue qui succéda à Aristide - parti précipitamment le dernier matin de février - n'aboutirent pas à grand-chose. Entre le chaos de la contestation et la faible légitimité de cet énième gouvernement provisoire, peu de chantiers furent mis en oeuvre.
En 2006, c'est un René Préval triomphant qui revint au pouvoir. Pendant trois ans, il conduisit une politique prudente de conciliation et de consensus pour avoir la paix avec ses rivaux et, dans certains cas, parvint à en rallier plusieurs à son point de vue.
Le prix de la paix fut lourd. L'immobilisme et l'attentisme s'installèrent dans plusieurs secteurs. Quand enfin, ayant conduit toutes les réformes exigées par les institutions internationales, maîtrisé l'inflation et les dépenses publiques, convaincu des investisseurs de voir en Haïti un marché, fort de l'appui de Bill Clinton, le 12 janvier, la zone métropolitaine fut dévastée par un violent tremblement de terre. D'autres villes dans deux autres départements subirent aussi ce coup du destin.
Cette catastrophe naturelle fut une de plus d'une longue liste de cyclones et d'ouragans qui avaient fait leur lot de dégâts et de morts, même si rien ne peut être comparé à l'hécatombe du séisme.
Depuis, c'est un pays affaibli par des décennies de sous-investissements qui affronte la plus grave crise de son existence. C'est un pays mis à l'index par les bailleurs de fonds, torturé par ses amis, empêtré dans le choléra et les manifestations violentes de ces derniers jours qui se prépare à aller aux urnes le week-end prochain.
Rien ne va. Rien ne marche. Parce que depuis des années nous excellons à pratiquer la politique du pire et à prêter le flan aux sanctions multiformes de nos amis.
Les élections qui s'annoncent le 28 novembre sont une nouvelle occasion de payer moins cher une transition, de faire la rupture ou de consolider les acquis. Allons-nous saisir cette opportunité ou la convertir en un nouvel épisode de notre déchéance ?


Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=85843&PubDate=2010-11-19

Commentaire

Question philosophique qui semble tres sincère. Cette sincérité est certainement partagée par plus d'un en Haïti et ailleurs, mais vraiment, qu'arrivera-t-il? Voilà la grande question à laquelle nous voudrions tous avoir la réponse. Il ne nous reste qu’à attendre et à accomplir notre devoir citoyen de voter. C'est la dernière chance pour éviter le vide, le précipice.