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samedi 4 septembre 2010

2 500 dollars US pour des écoles privées

Les directeurs de quelques écoles privées des départements affectés par le séisme, bénéficiaires du « Programme d'appui financier au retour à l'école », reçoivent au fur et à mesure les 2 500 dollars américains promis par le ministère de l'Éducation nationale. Ce montant, avait précisé ledit ministère, contribuera à couvrir certaines dépenses encourues dans le cadre des activités scolaires post-séisme, notamment le salaire des enseignants d'avril à août 2010.

Haïti: Quelque 4 700 établissements scolaires privés de l'Ouest, du Sud-Est et des Nippes, qui avaient la capacité matérielle de reprendre les activités d'enseignement après le séisme dévastateur du 12 janvier dernier, ont bénéficié d'une subvention à très court terme du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) pour une période de cinq mois, soit d'avril à août 2010. Les directeurs de ces écoles reçoivent chacun une enveloppe de 2 500 dollars américains (montant désormais disponible à l'institution financière Fonkoze), qui permettra de payer les enseignants et de couvrir certaines dépenses encourues durant cette période qui s'est avérée si difficile.
« La contribution reçue par l'école ne couvre pas l'ensemble des coûts de son fonctionnement. Il s'agit donc d'une aide financière ponctuelle limitée que les directions des écoles bénéficiaires des départements de l'Ouest, du Sud-Est et des Nippes devront, en priorité, assigner au poste le plus important de leur budget », a précisé le ministère.
« C'est une opération inscrite dans le très court terme (5 mois) qui, dans un souci d'équité, vise à permettre aux enfants fréquentant des écoles non publiques de boucler, dans des conditions acceptables, l'année scolaire 2009-2010 », avait indiqué un communiqué du MENFP en juin dernier.
C'est pour dire que l'annonce de cette subvention a été pourtant faite il y a de cela trois mois, bien avant la fermeture des classes en août dernier. Et, les enfants fréquentant ces écoles privées pouvaient ne pas terminer l'année académique dans des conditions acceptables, comme a indiqué le ministère, en attendant le décaissement de ces fonds.
En outre, certains responsables d'écoles ont déjà commencé à monter au créneau pour exprimer leur ras-le-bol après une fin d'année scolaire très difficile et la prochaine rentrée scolaire qui s'annonce encore plus compliquée. « Nous ne voyons pas encore comment rouvrir les portes de nos établissements scolaires sans un support de l'État haïtien », ont avoué plusieurs dizaines de directeurs d'écoles la semaine dernière au cours d'une conférence de presse.
Par ailleurs, le « Programme d'appui financier au retour à l'école » est financé par la Banque interaméricaine de Développement (BID) à travers le Fonds Catalytique de l'Initiative pour la Mise en Oeuvre Accélérée (IMOA) dans le cadre du projet Éducation Pour Tous. Quand le ministère de l'Éducation nationale avait fait l'annonce de cette subvention, il avait demandé aux écoles bénéficiaires de ce programme d'observer une grande modération dans la fixation des frais exigés aux élèves.
A rappeler qu'une enveloppe de 470 millions de dollars, dont 150 millions en soutien budgétaire, est prévue pour le système éducatif dans le plan de reconstruction du pays. Ce montant doit financer la construction de structures d'accueil provisoires, l'appui au fonctionnement de 5 000 écoles non publiques, le soutien à l'enseignement supérieur et professionnel ainsi que le programme de cantines scolaires. Les directeurs d'écoles dans les régions touchées par le séisme n'ont pas cessé de se plaindre du non respect des promesses faites par les autorités après le séisme du 12 janvier 2010.

Valéry Daudier
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83211&PubDate=2010-09-03

Commentaire
Que l'état finance des écoles qui répondent aux normes prévues pour établir des institutions d'enseignement dans le pays, cela peut se comprendre, c'est même un signe d'intelligence. Ce dont il fait preuve si peu souvent en Haïti. Mais il faut aussi s'assurer que des commerçants, sans scrupule, des spéculateurs, tirent profit d'un peuple qui en a réellement assez de servir de cobaye au premier venu.

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