Nombre total de pages vues

vendredi 3 septembre 2010

Mario Andrésol acide et soulagé !

Moins de 24 heures après la libération du policier Wenso Gilles, le directeur général de la police nationale d'Haïti (PNH), Mario Andrésol, affirme qu'environ 20 policiers avaient déjà subi le même sort que Gilles dans l'exercice de leurs fonctions. Il appelle à un changement de mentalité des personnes détentrices de l'autorité de l'État. Quant aux policiers, le patron de la PNH les invite à la retenue et au respect des règlements de l'institution.
Haïti: « De janvier 2010 à nos jours, plus d'une vingtaine de cas similaires de policiers emprisonnés sur ordre express de magistrats, au motif d'indélicatesse ou autres envers eux, ont été enregistrés », révèle le commandant en chef de la police nationale dans un communiqué. L'affaire opposant le policier Wenso Gilles au commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me Harrycidas Auguste, est donc considérée comme la goutte d'eau qui fait déborder le verre.
Mario Andrésol appelle ceux qui sont investis d'un pouvoir à ne pas trop en abuser. Il plaide pour une reconversion des mentalités, pour un autre usage du pouvoir. Selon lui, les personnes détentrices d'une autorité quelconque de l'État doivent comprendre qu'elles ne le sont que pour servir et protéger les intérêts de la société. « Elles doivent exercer les prérogatives de leurs fonctions avec sagesse, humilité, esprit d'équité et simplicité », a-t-il conseillé.
S'agissant des policiers, Mario Andrésol les invite à la retenue, au respect des lois et des règlements qui régissent l'institution policière. Le patron de la PNH leur ordonne, en outre, de faire preuve de fermeté et de professionnalisme dans l'accomplissement de leurs tâches, de discernement et de courtoisie vis-à-vis de tout le monde.
Mario Andrésol remercie, dans ce communiqué, le public pour sa prise de position et sa solidarité envers le policier Wenso Gilles et renouvelle la volonté de la PNH de continuer à le servir et à le protéger.
En effet, des voix se sont élevées dans la société pour dénoncer le caractère arbitraire de l'arrestation et de la condamnation du policier Wenso Gilles. Une cinquantaine de ses frères d'armes ont même gagné les rues cette semaine pour exiger sa libération et la révocation du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince.
Aussi expéditivement qu'il a été jugé et condamné par le tribunal correctionnel, Wenso Gilles a été libéré mercredi soir par la Cour d'Appel de Port-au-Prince.
Selon l'avocat du policier, Me Eugène Pierre-Louis, l'arrêt pris par la Cour d'Appel ordonne la mise en liberté immédiate et sur minute de Wenso Gilles en attendant la sortie de l'arrêt définitif dans les jours qui viennent. L'affaire est pratiquement gagnée, si l'on en croit les explications de l'avocat arguant qu'il n'aura plus à plaider cette affaire devant la Cour d'Appel.
De l'avis de Me Eugène Pierre-Louis, avec cette décision, c'est la justice qui a triomphé. « La condamnation du policier Wenso Gilles était un abus absolu dans toute sa laideur », a-t-il dit.
Pour outrage au commissaire du gouvernement (Me Harrycidas Auguste) près le tribunal de première instance de Port-au-Prince, le policier Wenso Gilles a été condamné à trois mois d'emprisonnement, à la destitution de sa fonction de policier, à l'interdiction de vote pendant une période de six mois, de porter les armes et de témoigner en justice, conformément à l'article 183 du Code pénal. Le tribunal correctionnel avait déclaré constants les faits reprochés au policier Gilles, agent de la PNH affecté au Service de l'Immigration et l'Émigration. Un jugement annulé par la Cour d'Appel.

Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83128&PubDate=2010-09-02

Commentaire

Depuis quand a-t-on vu en Haïti un chef de la police se comporter comme un citoyen raisonnable et respectueux de la hiérarchie? En tout cas, pas du temps des Duvalier ou des militaires ou d'Aristide. Ce serait inconcevable! C'est un tout petit progrès, mais progrès quand même! Maintenant le comble serait que ces policiers respectueux des citoyens cessent d'être respectes eux-mêmes. La meilleure formule pour ouvrir toutes les portes aux délinquants!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire