Nombre total de pages vues

dimanche 19 septembre 2010

L'opposition lève la tête et crée un « front commun »

Avec les cinq (5) millions décaissés par les Etats-Unis d'Amérique cette semaine, la communauté internationale commence à débloquer les fonds promis dans le cadre de la réalisation des scrutins présidentiel et législatif du 28 novembre 2010. Entre-temps, quatre plateformes de l'opposition se sont constituées en un « front commun » pour tenter, entre autres, de faire obstacle à ce processus...

Haïti: Courageux, les dirigeants des plateformes Alternative, Libération, Rasanble et UCCADE sont sûrs d'avoir raison. Les prochaines élections, contrairement à ce que veulent faire croire le Conseil électoral provisoire (CEP) et la communauté internationale, ne seront pas crédibles, disent-ils. Voilà pourquoi ils décident de ne pas y prendre part. Pour renforcer leur position, ils viennent de se constituer en une « Force politique unitaire » à l'issue jeudi de leur « conférence des forces politiques, sociales et territoriales », qui s'est déroulée pendant trois jours à Distinction Night Club, à Damien (Plaine du Cul-de-sac).
Ces plateformes de l'opposition qui entendent faire obstacle au processus électoral en cours prônent un gouvernement de transition. Leur revendication est clairement précisée dans une résolution en sept (7) points titrée « des élections démocratiques et sans exclusion sous l'autorité d'un autre Conseil électoral indépendant ».
Un nouveau processus qui permettra d'aboutir, selon les chefs de file de ces formations politiques, à un gouvernement élu après le mandat du président René Préval qui arrive à terme le 7 février 2011. La finalité de leur démarche est la "refondation de l'Etat-nation". A ce sujet, ils projettent d'entamer un processus de consultations et d'adhésions auprès des différents secteurs du pays. Un comité de suivi chargé d'organiser des conférences régionales sur les grandes problématiques relatives à la reconstruction du pays devra sera aussi mis sur pied.
C'est l'agronome Jean André Victor, président du Parti libéral haïtien, qui a lu le texte de cette résolution à l'issue de ces assisses. Il a plaidé en faveur d'une assemblée extraordinaire pour la convergence des organisations politiques, sociales et territoriales et de tous les membres fondateurs et adhérents des partis ayant créé la "force unitaire".
Selon ces opposants, ce « front commun » est une première réponse aux autorités haïtiennes en vue de lutter efficacement contre les agissements des hommes actuels au pouvoir. « Nous voulons également dire à la communauté internationale que le pays a des fils et des filles qui ont la capacité de le diriger sans corruption et sans être placés sous tutelle », a lancé Rosny Smart, l'ex-Premier ministre, satisfait de la tenue de ces assises. « Nous lançons un appel patriotique à la population pour bouder la mascarade électorale. Restez chez vous », avait déclaré le dirigeant de l'OPL et représentant légal de l'Alternative le mardi 14 septembre dernier, à l'ouverture de cette conférence qui s'est achevée sur une note positive, à en croire les organisateurs.
Alors que la nouvelle « force unitaire », dénonçant les mauvaises conditions de vie dans lesquelles vivent les sinistrés sous les tentes, envisage d'organiser bientôt sa première assemblée extraordinaire en vue de renforcer la mobilisation contre le CEP et le pouvoir en place, plusieurs dizaines de leurs candidats agréés ne jurent que par leur participation aux législatives du 28 novembre. Au nombre de ces candidats, figurent l'ex-député de Pétion-Ville, Steven Benoit (Alternative, Ouest) pour briguer l'un des onze sièges vacants au Sénat de la République; les ex-sénateurs Joseph Pierre-Louis (Nippes) et Ricard Pierre (Sud-Est); les anciens députés Arcluche Louis-Jeune (Dame-Marie, Grand'Anse), Eloune Doréus (Môle St-Nicolas, Nord-Ouest). Ces derniers sont membres de l'Organisation du Peuple en lutte (OPL).
La discorde continue de s'étendre au sein de l'opposition, alors que les préparatifs vont bon train au Conseil électoral provisoire supporté par la communauté internationale. Pour preuve, les Etats-Unis d'Amérique ont débloqué cette semaine les cinq (5) millions de dollars américains qu'ils avaient promis dans le cadre de la réalisation de ces élections controversées. Selon Pierre Louis Opont, directeur général de l'institution électorale, qui en a fait l'annonce ce vendredi, le Canada devra également verser ce même montant d'ici la semaine prochaine. En attendant celui de l'Union Européenne estimé, a-t-il précisé, à 7,4 millions de dollars américains. Ces élections coûteront environ 30 millions de dollars américains.
« Le processus électoral avance très bien », s'est félicité M. Opont, indiquant que les activités entreprises dans les Centres d'opération de vérification (COV) des électeurs se poursuivent à merveille.


Victor Junior Jean
victorjeanjunior@lenouvelliste.com

COMMENTAIRE
Tous, ils ont déjà eu leur expérience du pouvoir, qu'ont-ils fait pour se distinguer de ce ‘pourrianiste’ de Préval? Il n'est jamais trop tard pour bien faire? Parfaitement d'accord! Mais les Haïtiens eux, ceux qui vivent sous les tentes, peuvent-ils attendre pour faire une nouvelle expérience, pour leur donner une deuxième chance? Qui donnera à ces laissés-pour-compte leur propre deuxième chance? L’alternative ici ne semble que le développement ou la mort. Qui dit mieux ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire