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samedi 11 septembre 2010

Comme d'habiles funambules

Comme des équilibristes, certains chefs de plateformes politiques de l'opposition tentent difficilement de contenir la fronde d'une majorité de leurs candidats inscrits. Appels du pied, "menaces" de poursuites judiciaires, alliances souterraines..., des vieux routiers de la politique comme Victor Benoît, Edgard Leblanc Fils, Turneb Delpé... sont sur une corde de plus en plus raide alors que l'on s'approche les élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2010.


Haïti: « La majorité des candidats respectent jusqu'à présent les directives des partis », a clamé l'ex-sénateur Turneb Delpé, dont la hargne contre le pouvoir de René Préval et le CEP décrié de Gaillot Dorsinvil est loin de s'estomper. Nuancé, il a cependant reconnu que « d'aujourd'hui à novembre, on ne sait pas ce qui peut se passer », lors d'une conférence de presse donnée le vendredi 10 septembre 2010 par des plateformes de l'opposition, dont Rasamble, Alternativ, Uccade, Liberasyon, qui boudent les joutes électorales programmées pour le 28 novembre.
Refusant d'indiquer ce que sera la position de cette frange de l'opposition face à la fronde de plus en plus probable de leurs candidats inscrits en vue de participer aux prochaines élections législatives, M. Delpé, comme un pitbull, menace : « On intentera des poursuites judiciaires contre le CEP et les candidats qui auront utilisé nos numéros et nos emblèmes », a-t-il dit en couvrant de critiques peu élogieuses le directeur général du CEP, M. Pierre-Louis Aupont, qui, sur le ondes de Radio Vision 2000 (99.3 Mhtz), a déclaré qu'il n'y a aucune possibilité de retrait de candidature, en référence à l'article 104 de la loi électorale qui stipule : « Tout candidat ou cartel peut renoncer à sa candidature par un acte authentique adressé au BED ou au BEC compétent jusqu'à la clôture du dépôt des candidatures ». Et Pierre-Louis Aupont, Jean-Marie Louiner, responsable des opérations électorales, les conseillers électoraux Léonel Raphaël et Jacques Belzin, enfonçant le clou, ont clamé qu'aucun document écrit de la part d'un quelconque parti politique n'est parvenu jusqu'ici au CEP pour annoncer son retrait de la course électorale.
Par acte d'huissier, a rétorqué le docteur Turneb Delpé, les plateformes Alternative, Rasanble, PLAPH, Libération, MRN, PACAPALAH et UCCADE ont, le 11 décembre 2009, « fait défense formelle » au CEP d'utiliser les numéros attribués à ces plateformes dans les différentes opérations électorales à mettre sur pied après le tirage au sort du 4 décembre, qualifié par ces opposants de grotesque, d'incivique, dont l'objectif était d'octroyer des numéros aux partis et plateformes politiques. « Le CEP a accusé réception de cet acte d'huissier », a affirmé Turneb Delpé, qui a remis à la presse l'acte d'huissier avec au pied de la dernière page : « Reçu sous toutes réserves pour le Conseil électoral provisoire, le 11/12/09 à 9 hres 16 a.m. ».
« Rien de bon ne peut venir de ce CEP à la solde du président René Préval, a clamé Turneb Delpé, qui a dit relever des articles en contradiction avec l'article 104, car l'institution électorale, dans certains cas, s'adresse aux candidats comme si ces derniers pouvaient aller aux élections sans respecter les règles et prescrits légaux auxquels les partis politiques sont astreints.
Dans un registre quelque peu ambigu, le porte-parole de l'Alternative, Ary Marsan, contrairement à Delpé dont la plateforme dans laquelle il milite ne compte pas autant de candidats inscrits, a avoué qu'une majorité de candidats veulent aller aux élections. « Il y a des débats à l'intérieur des partis, mais il n'y a pas encore de position publique, mis à part Steven Benoît et quelques autres candidats », a indiqué l'ex-député Ary Marsan.
« C'est la première fois que nous avons prêté notre bannière à quelqu'un. Steven Benoît n'était pas membre de la Fusion ni de l'OPL, a-t-il expliqué. L'Alternative respecte la position de Steven Benoît, elle n'a pas de regret, elle n'est pas déçue ».
« C'est la démocratie. On discute et on est libre de ses opinions et de ses choix », a souligné M. Marsan, qui, au passage, a rappelé la tenue, les 14,15 et 16 septembre 2010, de la « Conférence des forces politiques, sociales et territoriales » dont l'un des l'objectifs est de « dégager une alternative politique au CEP croupion, à l'administration Préval-Bellerive et au petit groupe de mafieux locaux et étrangers qui pillent le pays où vivent, sous les tentes, dans des conditions difficiles, plus de 2 millions de sinistrés du séisme du 12 janvier ».
Est-ce que vous n'avez pas mis la charrue avant les boeufs en faisant cette concertation après une mobilisation pour renverser du pouvoir René Préval qui s'est étiolée en chemin ? « Parfois, c'est dans l'action que l'on forge les alternatives », a répondu le docteur Turneb Delpé, vieux routier de la politique des vingt dernières années, chantre de la conférence nationale, dont le parti, le PNDPH, n'a pas eu un seul élu au Parlement au cours de ces dernières années.
Comme la funambule Maria Spelterini traversant les gorges du Niagara en 1876, des monstres sacrés de la politique haïtienne entament, sur une corde raide, une traversée politique délicate. Toute chute, dans le cas de certains, sonnera peut-être le glas d'une carrière politique riche, mouvementée, faite d'alliances, de revirements et d'occassions ratées...

Roberson Alphonse
ralphonse@lenouvelliste.com

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83443&PubDate=2010-09-10

Commentaire
René Préval, voilà le nom qui fait souffrir les plus optimistes sur l'avenir d'Haïti. Mais l'opposition fait-elle mieux? Qui dans l'opposition offre une alternative viable et convaincante? Qui a mobilisé ses forces non point seulement dans la perspectives des élections, cela tout le monde le fait, mais pour aider cette population en détresse par une action visible et vigoureuse ? Je ne le connais pas!

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