Le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, suite à un entretien avec le président René Préval, a appelé la population à voter massivement lors des prochaines élections. Comme le chancelier, le chef de l'Etat craint un faible taux de participation et des irrégularités.
Haïti: Le chancelier français Bernard Kouchner, au terme d'une visite officielle de 48 heures en Haïti le dimanche 26 septembre, a appelé les Haïtiens à voter en masse lors des élections du 28 novembre 2010. « La France ne fait pas d'ingérence. Elle souhaite cependant que les élections soient démocratiques, transparentes et participatives », a-t-il dit. M. Kouchner, insistant sur l'enjeu de ces joutes, a souligné la nécessité que Haïtiens assument leurs " responsabilités".
« Je comprends l'impatience des Haïtiens,et je partage avec eux la nécessité de prendre en charge leurs propres affaires. Plus vite la communauté s'en ira, mieux ce sera . Pour cela, il faut que la participation électorale soit grande », a-t-il martelé, en confiant avoir eu un entretien sur la question électorale avec le chef de l'Etat René Préval.
Les préoccupations de René Préval
« On va organiser les élections,mais il y aura des problèmes. Notre police compte moins de 10 000 membres et il y a aura plus de 10 000 bureaux de vote. Avec la Minustah on pourra maintenir le plus possible le climat de sécurité mais ce sont des gens qui ne parlent ni le créole ni le Français », a confié le président René Préval à des journalistes qui accompagnaient le ministre français des affaires Bernard Kouchner.
Qu'est ce que vous craignez, Monsieur le président ?
« Le faible taux de participation et des irrégularités », a répondu René Préval qui a indiqué avoir demandé à l'OEA et à la Caricom de déployer des observateurs et des experts en vue de former le personnel des bureaux de vote.
« La campagne électorale,ce n'est pas la guerre. Il ne s'agit pas de mener une campagne agressive contre ce qui sont en face. Il vaut mieux dire ce qu'on va faire au lieu de détruire le compétiteur. Que la campagne électorale ne prenne pas l'allure d'une bataille mais plutôt d'une bataille d'idées », a prôné l'homme politique a avoir fait deux mandats présidentiels depuis la chute de Jean-Claude Duvalier le 7 février.
Le chef de l'Etat croit que le peuple haïtien sera, comme par le passé, à la hauteur des défis qui l'attendent. » Je crois que c'est l'élite qui doit se prendre en main », a-t-il dit, dimanche, quelques heures avant le lancement de la campagne électorale.
Le président René Préval qui endosse et supporte la candidature de Jude Celestin de la plateforme Inite, vante les vertus de la bataille des idées alors qu'en 2006 il avait surpris et gagné les élections sans avoir participé à aucun débat avec ses adversaires.
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84032&PubDate=2010-09-27
Commentaire
La bataille des idées que Préval préconise maintenant, il ne l'a jamais connue. L'occasion de nous offrir sa prestation, malheureusement, ne semble pas pour demain. Car si plusieurs des candidats seraient prêts à y aller, de nombreux autres peu habitués à ce type de d’exercices civilisés, pourraient faire défection. Il faut avouer que ce serait néanmoins une bonne forme de décantation. La démocratie l'exige. D'ailleurs, en toute sincérité, si cette tradition essentielle au maintien d’une démocratie authentique s'était instaurée en Haïti, plusieurs imposteurs auraient échoués à s'imposer là où il y avait des candidats et ce, depuis la chute des Duvalier, comme Leslie Manigat, Marc Bazin et d’autres. Préval lui-même aurait peut-être pris un autre rendez-vous avec l'histoire ou se serait amélioré afin de mieux s'adapter aux exigences réelles du pays. Voilà qu'il va se rentrer chez lui tout en les ignorant encore et sans avoir jamais fait d'effort pour les apprendre. Laissons-le finalement aller se reposer en paix!
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