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dimanche 5 septembre 2010

Graffiti ou graffiti ? Commentaire necessaire!

Par Renos Dossous

De quel droit un peuple peut-il se permettre d'imiter tout ce qu'il aperçoit partout? Il faudrait d’abord que son pays fût un pays normal (Haïti ne l’est pas !) Du droit que donnent l'ignorance, le désespoir, la pulsion autodestructrice qui porte un malade grave à vouloir disparaitre. Haïti, a-t-elle besoin de manifestation où l'on incendie des maisons, des véhicules, des pneus (qui rongent l'asphalte de la rue - quand c'est une vraie rue)? Quelqu'un me répondra peut-être un jour. Je sais qu'il y a des chefs d'état, en Haïti même, qui invitaient les gens à utiliser ces moyens. Mais n'y a-t-il pas d'alternative? Pour répondre, il faut commencer par dire que la où les gens ont cultivé un minimum d'amour propre, la où on leur dit que ce qui existe leur appartient (et on le leur démontre) et que l'environnement est à tous, les graffitis sont marginaux, se pratiquent (dans l’obscurité) sous les ponts, sur les murs des maisons abandonnées, bref dans des endroits cachés (ou presque) où l'on ne risque pas de se trouver barbe à barbe avec la police. Mais l'on a déjà vu aussi des graffitis dignes de ce nom, dont l'élaboration tient de l'art, d'un art véritable, qui ne s'improvise pas. Il y a des artistes qui se sont fait une réputation mondiale dans l’art de graffiter et l'un des plus connus - si ce n’est le plus connu - et respectés dans cet art et d'origine haïtienne s'appelle JEAN-MICHEL BASQUIAT (http://jean-michel-basquiat.net/). Alors où veut-on en venir? A ceci qu'un peuple qui meurt de faim et dans un environnement tel qu'Haïti peut trouver des moyens plus originaux pourvu que ses politiciens soient portés à respecter la loi mais aussi, si le gouvernement est suffisamment mûr pour savoir entendre autrement. En République Dominicaine d'à côté, chaque parti est tenu responsable de la façon dont ses slogans sont diffusés (peu importe qui les diffuse), ses pancartes sont affichées, ses initiales sont apposées sur les murs, et s'il fut un temps où cela se voyait assez, les graffitis, maintenant cela représenterait un acte de provocation que la loi chercherait par tous les moyens à punir. Au Canada, par exemple, ce sont les autorités eux-mêmes qui promeuvent les graffitis en désignant des endroits précis où les pratiquer dans des occasions très spéciales. Parfois c'est pour faire pratiquer à des enfants ou à des jeunes et leur donner ainsi l'opportunité de développer leur talent. Et l'on nous dira ensuite que les gens ne peuvent pas canaliser leur ras-le-bol! Il suffit que la bonne volonté n'ait pas foutu le camp et que les gouvernements ne soient pas sourds aux doléances de leur population clairement exprimées par les moyens traditionnels et surtout civilisés!

(Inspiré par l’article extremement interessant que vous allez lire plus bas)

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