Dans son dernier discours en tant que chef d'Etat à la 65e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, René Préval a salué le courage des Haïtiens durement éprouvés par le puissant séisme du 12 janvier. A la face du monde ce vendredi 24 septembre, le président de la République a remercié les différentes nations qui ont volé au secours du pays au lendemain de la catastrophe. Il a en outre, mis l'accent sur l'importance des élections avec rigueur, équité et transparence dans le pays à la fin de l'année.
Haïti: « Je m'en voudrais de ne pas rendre à la face du monde un hommage spécial au peuple haïtien lui-même. Un peuple que nous savons privé de tout et qui a pourtant fait preuve d'une richesse humaine incommensurable. Les villes détruites ne se sont pas transformées en de vastes scènes de pillage. Une telle dignité et une si grande bonté ! Fermeté exemplaire dans la souffrance, bravoure, dévouement, courage, solidarité, esprit de sacrifice, amour de l'autre sont les mots qui conviennent pour qualifier cette démonstration d'héroïsme accompli par les Haïtiens et les Haïtiennes. Respect ! », les mots de félicitation pour la population ne manquent pas à René Préval dans son discours de circonstance.
Il a également salué la mémoire des centaines de milliers d'Haïtiens et des fonctionnaires du système des Nations unies, particulièrement Heidi Hanabi, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, qui ont perdu la vie lors du séisme. « Cependant, a poursuivi le chef de l'Etat, chaque tragédie apporte son lot revivifiant de solidarité humaine. » Ce qui l'a porté à remercier la communauté internationale qui a fait montre d'une grande solidarité envers les sinistrés.
« Cette assistance nous a été vitale, en particulier lors des premières semaines d'extrême urgence. Je dois remercier aussi les Haïtiens de l'étranger, qui depuis New York, Miami, Chicago, Montréal, Paris, Santo Domingo, les Antilles françaises et divers autres coins de la planète se sont joints au grand mouvement de solidarité internationale et qui en ont profité pour la plupart, pour mettre en place, dans un souci de pérennité, des structures d'intervention pour assister le pays dans sa tâche de reconstruction », a avancé le locataire du Palais national.
En ces termes, M. Préval a mis l'accent sur la formation et le travail de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH). « Nous avons mis en place, avec l'aide de la communauté internationale et l'appui des Nations unies, une Commission internationale en charge de coordonner les ressources pour la reconstruction, a-t-il souligné. Cette commission est un véhicule stratégique important pour aider le pays à gérer avec rigueur et transparence les ressources mobilisées au sein de la communauté internationale pour accompagner le pays dans son effort de reconstruction. »
Le chef de l'Etat a rappelé que la CIRH a déjà approuvé plus d'une trentaine de projets se rapportant à l'éducation, à la santé, aux infrastructures, entre autres, pour un peu plus d'un milliard de dollars. « Mes remerciements aussi aux pays et aux agences qui ont fait suivre leurs engagements d'actions concrètes de financement. J'espère que ce mouvement sera suivi par d'autres, particulièrement pour nous aider à apporter une réponse rapide à plus d'un million d'Haïtiens qui vivent encore sous les tentes et dans les abris temporaires », a-t-il ajouté. Continuer >
Dans un autre registre, René Préval a salué la vision du sommet sur les objectifs du millénaire visant l'amélioration des conditions de vie des plus pauvres tout en critiquant les grandes puissances qui investissent chaque année des milliards de dollars dans l'armement. « Un monde bien engagé dans la réduction de l'extrême pauvreté, où les enfants et les mères n'auraient pas à mourir faute de soins de santé, où tous les enfants auraient une place à l'école, où des millions de personnes cesseraient de mourir de faim chaque année, où les femmes auraient toutes les opportunités de s'épanouir dans une société sans discrimination basée sur le genre. Cette vision était juste parce qu'elle place la dignité humaine au coeur des programmes de développement et de l'agenda de la coopération internationale », a soutenu le chef de l'État haïtien.
« Que dire de ces milliers de milliards de dollars engloutis depuis 10 ans dans des guerres aussi sanglantes qu'injustifiées, a-t-il martelé. Et que dire des budgets de défense qui chaque année dépassent de loin ce qu'il faudrait pour atteindre les objectifs du millénaire. Que dire enfin des incalculables richesses volatilisées dans la course à la spéculation, dans l'arrogante suprématie de l'économie virtuelle sur l'économie réelle. »
Par ailleurs, comme une réponse au rapport du Département d'Etat qui a mis Haïti et d'autres pays sur une liste noire des producteurs ou pays de transit de la drogue, René Préval a posé la question suivante : « Les pays du Sud vont-ils continuer à être indexés comme responsables de la production ou du transit des drogues illicites, alors même que la locomotive de ce lucratif trafic est la demande des pays du Nord ? Et que dire du trafic des armes à feu, qui coule du Nord vers le Sud et qui accompagne celui des drogues illicites ? »
En outre, comme une espèce de digression, René Préval a dit souhaiter voir lever l'embargo contre Cuba. « Je formulerai le voeu que l'embargo contre le peuple cubain soit levé. En plus d'avoir été condamné par de nombreuses résolutions de cette Assemblée générale, un tel embargo est de plus contraire aux valeurs que nous promouvons en matière de commerce international », a-t-il dit.
Le chef de l'Etat a donc terminé son discours à la tribune de l'ONU en soulignant l'importance des élections qui doivent avoir lieu au pays à la fin de l'année. « Je terminerai en évoquant les élections présidentielles et législatives qui marqueront dans mon pays la fin de mon mandat et celui d'une année particulièrement éprouvante pour le peuple haïtien, a avancé René Préval. II est important de mener à terme ce difficile processus, avec rigueur, équité et transparence, condition indispensable pour consolider notre jeune démocratie. J'en appelle donc à tous les acteurs nationaux et à nos amis internationaux pour qu'ensemble nous traversions ce carrefour électoral avec succès. »
Robenson Geffrard
(Envoyé à New York)
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83976&PubDate=2010-09-24
Commentaire
Nous saluons le bon travail réalisé par le journaliste, mais nous ne commenterons pas ce qui a ete fait à New York lors de cette assemblée géneralé par le président Préval.
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