lundi 27 septembre 2010
P-au-P., 27 sept. 2010 [AlterPresse] --- La France appelle à une « grande participation » aux élections législatives et présidentielles qui se tiendront le 28 novembre prochain en Haïti, dans le but de faire avancer le processus de reconstruction du pays suite au tremblement de terre dévastateur du 12 janvier dernier.
« Nous en avons beaucoup parlé sur la nécessité de ces élections avec le président (René) Préval », a confié le ministre français des affaires étrangères, Bernard Kouchner, lors d’une conférence de presse le 26 septembre à Port-au-Prince.
Le chancelier français, qui a mis fin à une visite de deux jours en Haïti, pense qu’il est nécessaire que la participation électorale soit « grande » pour que les Haïtiens puissent prendre leurs « responsabilités ».
« Je comprends l’impatience des Haïtiens (…) et je partage avec eux la nécessité de prendre en charge leurs propres affaires », souligne Kouchner.
Pour lui, « plus vite la communauté internationale (présente dans le pays à travers la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti – MINUSTAH) s’en ira, mieux ce sera ».
« Pour cela, il faut que la participation électorale soit grande », martèle-t-il.
Pas question de reconstruire à l’identique
Kouchner informe que la France a fourni une aide de 10 millions d’Euros d’appui budgétaire à Haiti, complétant une promesse de 15 millions faite par le président Nicolas Sarkozy.
Cinq millions d’Euros seront versés dans les prochains jours à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haiti (CIRH) par l’intermédiaire de la Banque Mondiale, annonce le ministre.
A propos des critiques émises sur la lenteur des travaux liés à la reconstruction, le ministre Kouchner a déclaré qu’il faut « voir la réalité ». Il rappelle, en ce sens, que les États-Unis ont pris deux ans avant de pouvoir évacuer totalement les débris des deux tours détruits lors de l’attentat du 11 septembre 2001 à New York.
Pour Kouchner, il n’est pas question de « reconstruire comme à l’identique », car « la mémoire des morts » nécessite « autre chose » qui prendra « plus de temps ».
Toutefois, le chancelier français exprime des préoccupations quant à l’évolution du Champ de mars, principal place publique de la capitale, qui abrite des milliers de victimes du tremblement de terre.
« Ca s’ossifie un peu, le Champ de mars : faut faire attention », avertit Kouchner.
« Ce qui devait être un camp de toile très provisoire (…) devient une habitude pour les gens parce qu’ils habitent là (…). C’est un peu dangereux », ajoute-t-il.
La France prévoit d’aider à la rénovation du Ciné-Théatre Triomphe, qui se situe au Champ de mars.
Cité Soleil : pas besoin d’un tremblement de terre pour être catastrophique
Durant sa visite, le ministre français des affaires étrangères s’est également rendu à Cité Soleil, vaste bidonville au nord de la capitale, où il a procédé à l’inauguration d’une école.
Cité Soleil « n’a pas besoin d’un tremblement de terre pour être catastrophique », souligne Kouchner, qui invite les Haitiens à contribuer au changement des conditions de vie dans ce quartier.
Reconstruire l’hôpital central de la capitale, oui. Mais il faut aussi une assurance maladie
Le haut fonctionnaire français a également accompagné le ministre de la santé, Alix Larsen, lors d’une cérémonie de lancement des travaux de reconstruction de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haiti (HUEH), financés par la France et les États-Unis.
A ce propos, Kouchner juge « indispensable » une assurance maladie qui puisse permettre aux Haitiens les plus pauvres d’avoir accès aux soins de santé.
Il a fait savoir au président Préval que ce serait « une erreur profonde » si ceux qui en ont le plus besoin ne parviennent pas à bénéficier des services de l’HUEH.
L’institut français reconstruit en 3 mois
Kouchner a inauguré les nouveaux locaux de l’Institut culturel français, qui a été reconstruit en trois mois après avoir été détruit par le tremblement de terre. Le bâtiment occupe maintenant 600 mètres carrés au lieu des 180 qu’il occupait auparavant.
Dette de l’indépendance
Le chancelier français a écarté la question de la restitution de la dette de l’indépendance, qui a été soulevé par un journaliste. « On ne peut pas refaire l’histoire », a lâché Kouchner à propos des 90 millions de francs or payés à la France par Haïti au XIXe siècle pour la reconnaissance de son indépendance. [gp apr 27/09/2010 06 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10038
Commentaire
L'Institut Français d’Haïti reconstruit est un exemple d'efficacité et de respect de soi! Pourquoi sommes-nous incapables d'imiter les bons exemples? Ce serait bien si Préval osait se poser une telle question tout en étant prêt à essayer d'y répondre
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