Raoul Peck est retourné en Haïti pour «Moloch tropical», un film magistral sur les dérives du pouvoir, avec Zinedine Soualem et Sonia Rolland. A Toronto, Berlin, New York, Londres, Sydney… Dans tous les festivals où ce film a été présenté, les critiques ont été unanimes. Encore une fois, on peut féliciter Arte d’avoir financé ce projet du génial réalisateur Raoul Peck, qui souhaitait «tendre un miroir devant la plaie béante et folle de ces trente dernières années de bataille démocratique en Haïti». Son scénario est impeccable : le dernier jour d’un président avant sa chute, un homme qui avait cristallisé tous les espoirs du peuple avant de le décevoir par son despotisme et son mode de vie luxueux, coupé du monde dans un palais-citadelle au sommet d’une montagne. C’est d’ailleurs dans la citadelle Henry Christophe du XIXe siècle, située à 900m d’altitude au nord d’Haïti, que toute l’équipe s’est installée au printemps 2009 pour un tournage périlleux, sans eau ni électricité. Des conditions inimaginables pour les techniciens et comédiens. Ce qui n’a pas nui à leur talent, notamment celui de Zinedine Soualem, qui livre une prestation exceptionnelle dans le rôle du président, personnage tragi-comique, obsédé par le pouvoir et le sexe, qui devient fou quand son peuple se rebelle. A ses côtés, Sonia Rolland s’impose en Première dame essayant de temporiser les délires de son époux, et une pléiade de comédiens haïtiens qui tiennent bien plus que des seconds rôles. Un film à la fois ancré dans le réel et inspiré des huis clos shakespeariens sur la folie des hommes de pouvoir. Caroline Pouzet-Tronche Télécâble Sat Hebdo
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Commentaire
Vous trouvez que ce film est un portrait caricatural d'Haiti? Vous ne connaissez pas ce pays!
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