Haïti: Le président équatorien Rafael Correa Delgado et son homologue haïtien René Préval ont signé l'acte d'établissement du secrétariat technique et le plan d'action de l'Union de nations sud-américaines (l'UNASUR), au Palais national, le mardi 31 août 2010. Le plan d'action financé à hauteur de 100 millions de dollars sur un an comprend trois composantes. La première fournit un appui à la protection, à la valorisation des infrastructures urbaines et productives. La deuxième vise la réduction de la vulnérabilité de la population face aux inondations et ouragans. Et, selon M. Correa, président pro tempore de l'UNASUR, une troisième composante concerne le renforcement de la gouvernance nationale et locale ainsi que les institutions démocratiques dans le processus de reconstruction.
L'agriculture, dans une perspective de réduction de l'insécurité alimentaire, obtient la part du lion avec quelque 35 millions de dollars. Rafael Correa Delgado, reconnaissant que l'UNASUR aurait pu être plus efficiente si elle n'était pas confrontée à certains problèmes - parfois d'ordre juridique - a réaffirmé l'engagement des pays membres de cette structure à aider Haïti. « L'Amérique et le monde doivent beaucoup à Haïti », a indiqué le président équatorien rappelant le support déterminant offert par le président haïtien Alexandre Pétion à Simon Bolivar dans la lutte pour affranchir plus de 5 pays de la région du joug des colonisateurs européens (espagnols) au début du 19e siècle.
« Nous voulons inaugurer une nouvelle coopération Sud/Sud », a fait savoir M. Correa. Le président équatorien, rappelant la nécessité que les Haïtiens soient les principaux acteurs de la reconstruction d'Haïti, le président Correa a souligné sur un ton percutant que le pays ne veut pas « l'impérialisme humanitaire ». L'efficacité et le sérieux sont, selon Rafael Correa Delgado, les caractéristiques de l'action qu'entreprendra l'UNASUR en Haïti. L'équateur et les autres pays membres de l'UNASUR, dont l'Argentine, le Chili, le Venezuela, la Colombie, le Pérou, le Paraguay, la Guyane, le Surinam, la Bolivie, entre autres, ont des relations bilatérales normales avec Haïti, a-t-il informé.
Le secrétariat technique de l'UNASUR qui sera dirigé par l'ambassadeur Rodolfo Matarollo coordonnera les actions et travaillera en étroite collaboration avec les autorités haïtiennes et la CIRH. « Le développement humain soutenable est une des conditions de la stabilité politique du peuple haïtien. Le plan d'action que le gouvernement national a proposé à l'UNASUR doit être appliqué de manière rapide et efficace. C'est l'objectif de notre présence ici. Nous allons travailler la main dans la main avec le peuple et le gouvernement d'Haïti », a promis M. Matarollo.
Le président René Préval a salué la solidarité des peuples frères qui sont membres de l'UNASUR. « Nous remercions chacun des pays qui, en plus de leurs contributions à l'UNASUR, contribuent aussi à leur propre compte à la reconstruction d'Haïti », a indiqué M. Préval.
L'UNASUR est une organisation créée pour renforcer la solidarité entre les nations de la région dans l'esprit panaméricain. L'union est aussi un espace d'intégration et d'union culturelle, sociale, économique et politique entre les peuples. Elle privilégie le dialogue politique, les politiques sociales, l'éducation, entre autres, en vue de faciliter l'inclusion sociale et la participation citoyenne, renforcer la démocratie et réduire les asymétries dans le cadre de la consolidation de la souveraineté et l'indépendance des États.
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83055&PubDate=2010-08-31
Commentaire
C'est étonnant de voir comment même les nations les moins puissants tentent d'imiter les plus fortes. Comment se fait-il qu'une aide à Haïti prenne des formes aussi théoriques et vagues? Je sais, comme pour beaucoup d'autres pays en difficulté, la majorité de l'aide vient sous forme de "protection", "sécurité", "environnement"...autant de facteur qui exige des coopérants ou des soldats des pays qui offrent cette AIDE. En d'autres termes, des ressortissants de ces mêmes pays, et cela n'a rien de surprenant si on le dit clairement, recevront un salaire (c'est la forme que prend cette AIDE) pour être dans le pays (occupé, pardon) aidé. Que le monde où nous vivons est étrange, sarcastique et difficile à comprendre, surtout pour les pays mal organisés comme HAITI!
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