Port-au-Prince, le 14 octobre 2010 – Des chercheurs haïtiens et américains ont présenté les résultats d’une étude commune réalisée durant six mois sur les risques sismiques en Haïti, neuf mois après le séisme dévastateur du 12 janvier.
Les résultats, qui seront publiés dans la revue scientifique Nature Géoscience du mois de novembre, montrent que l’onde sismique ou agitation du sol, pendant un tremblement de terre, varie considérablement d’un endroit à un autre à travers la région métropolitaine de Port-au-Prince en raison de la géologie et la topographie de la zone.
La ville de Port-au-Prince est située dans sa grande majorité dans une vallée remplie de roches sédimentaires jeunes. L'analyse des données collectées au niveau des sismomètres relatives aux répliques révèle que l’agitation du sol s’amplifie dans la vallée, en particulier dans les zones côtières. L’onde sismique s’amplifie également le long de certaines collines aux crêtes escarpées, ce qui a considérablement contribué aux dommages enregistrés dans certaines parties de la ville.
Les informations obtenues à partir de l'enquête doivent constituer un élément clé à l’élaboration de la carte micro zonage sismique c’est-à-dire la réaction du sol face aux ondes sismiques, car elles identifient les zones où le risque sismique est relativement élevé ou faible. Des efforts de reconstruction pour l’avenir devraient prendre en compte ces types de considérations, à savoir l’aspect sismique et le micro zonage.
Dr. Susan Hough de l'US Geological Survey (Institut d’Etudes Géologiques des Etats-Unis) et co-auteur de l’étude, a déclaré: «Obtenir ces données est la première étape pour comprendre la menace que représentent les tremblements de terre en Haïti. Pour qu’Haïti puisse mieux se reconstruire, il faut rebâtir en toute sécurité. Les mesures prises aujourd'hui permettront d'éviter des catastrophes pour les générations futures».
Pour sa part, l’ingénieur Jean-Robert Altidor, du Bureau des Mines et de l'Energie (BME) du gouvernement haïtien et également co-auteur du rapport, a déclaré: «Haïti étant située dans une zone à forte sismicité, d’autres grands tremblements de terre sont inévitables dans le futur. Bien que les scientifiques ne peuvent pas prédire les séismes, nos efforts de surveillance sismique et l'éducation de la population aideront tous les Haïtiens à mieux se préparer».
Cette recherche fait partie d'une réponse commune globale à la menace sismique. Pour aider les Haïtiens et leurs décideurs politiques à comprendre la menace que représentent les tremblements de terre, l'équipe a déployé dix (10) sismomètres à travers Haïti dont sept (7) dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et trois (3) dans les régions de Carrefour, de Cap-Haïtien et de Port-de-Paix. Ces stations de surveillance sismique fournissent des données scientifiques de manière à établir les probabilités de futurs tremblements de terre en Haïti. Le BME travaille en collaboration avec l'USGS et d'autres agences pour développer un réseau permanent de surveillance sismique et les résultats de ces efforts seront intégrés dans le Système National pour la Gestion des Risques de Désastres en Haïti qui bénéficie de la coordination et du soutien du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD).
A propos du l’Institut d’Etudes Géologiques des Etats-Unis (USGS). L'USGS est une organisation scientifique qui fournit des informations impartiales sur l’état de nos écosystèmes et de notre environnement, les catastrophes naturelles qui nous menacent, les ressources naturelles sur lesquelles nous nous appuyons, les impacts des changements climatiques et l'utilisation des terres, et les systèmes de base de la science qui nous aident à fournir des informations opportunes, pertinentes et utilisables.
À propos du Bureau des Mines et de l'Energie. Le BME est un organisme du gouvernement haïtien à caractère scientifique qui vise à promouvoir la recherche et la diffusion des informations géologiques, l’exploitation des ressources minières et énergétiques ainsi que l’application des géosciences, notamment la prévention des risques sismiques.
(Fin du texte) Ambassade des Etats Unis
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Commentaire
Est-ce irréaliste de penser que le gouvernement haïtien, s'il était fonctionnel, pourrait concevoir une possibilité de reconstruction ailleurs qu'à Port-au-Prince? Car que gagne-t-on à investir des millions dans la reconstruction d'une capitale qui va, si cela se réalise comme prévu, se reconvertir en un problème dans quelques mois, quelques lustres ou quelques décennies? Ne peut-on pas décentraliser pour créer des emplois ailleurs et encourager les gens ainsi a rester dans leur communauté, y travailler et contribuer au développement général tandis que la capitale concentrerait ses efforts sur l'organisation du territoire, l'administration, la gestions des ressources. Bref une ville administrative qui se chargerait de rendre vivable le reste du pays. C'est vrai que cela exige plus de transparence, moins de corruption. En effet l'amélioration de la situation ne consiste pas à éparpiller la corruption, mais à la contenir pour mieux gouverner.
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