Nombre total de pages vues

vendredi 22 octobre 2010

Russell Williams: au-delà de l'horreur

Marie-Andrée Amiot
La Presse


Au procès du militaire Russell Williams, qui s'est reconnu coupable lundi du meurtre prémédité de Marie-France Comeau et de Jessica Lloyd, on a appris hier que ses victimes avaient tenté de sauver leur vie chacune à sa façon. L'une a combattu son agresseur, tandis que l'autre a tenté de collaborer avec lui. Les deux ont été brutalement bâillonnées, violées, battues puis étranglées. Ces sordides détails ont été révélés hier, au palais de justice de Belleville, aux fins de la preuve qui servira à déterminer la peine du coupable.
Le colonel Williams avait surveillé les allées et venues de Marie-France Comeau pendant plusieurs jours. Le soir de l'agression, il s'était même caché dans le sous-sol de sa proie pour mieux l'épier. Lorsque la caporale de 38 ans s'est rendue au sous-sol à la recherche de son chat, Williams l'a frappée avec une lampe de poche puis l'a attachée après l'avoir battue. Durant plus de deux heures, gravement blessée, elle a imploré Williams de la laisser partir. Plutôt que d'y consentir, il l'a violée puis a appliqué un ruban adhésif sur sa bouche pour la voir suffoquer. Des documents présentés au tribunal ont révélé que le militaire avait cambriolé la maison de Mme Comeau une dizaine de jours avant qu'on ne la trouve morte chez elle, à Brighton, le 25 novembre 2009.
Dans le cas de Jessica Lloyd, 27 ans, employée d'une entreprise de transport scolaire, Williams l'a agressée une fois avant de l'emmener chez lui, où il l'a attachée et s'est filmé en train de la battre et de la violer en plus de prendre des centaines de photos, comme il l'avait fait pour Mme Comeau. Selon la Couronne, la jeune femme a imploré Williams de l'épargner. «Si je meurs, pourriez-vous dire à ma mère que je l'aime?» lui a-t-elle demandé.
Les détails des meurtres sont si sordides que plusieurs médias ont décidé de ne pas révéler certains passages, qu'ils ont jugés horribles et dérangeants. Comme au premier jour, le procureur de la Couronne, Me Lee Burgess a qualifié la preuve d'«extrêmement dérangeante».
Devant le contenu «suffisamment troublant» de ces témoignages, les procureurs de la Couronne ont estimé qu'il n'était pas nécessaire de montrer au tribunal l'enregistrement vidéo ni les photos des deux femmes assassinées. Les avocats ont convenu de les résumer verbalement.
La petite salle de cour était bondée de proches des victimes et de journalistes, tous bouleversés par les détails des brutalités infligées par le militaire.

Des trophées sexuels

Dès le début du procès, les médias ont eu le droit de consulter cinq classeurs à anneaux contenant des milliers de photos. On leur a aussi remis une disquette contenant 20 photos que l'homme de 47 ans a prises de lui-même vêtu de sous-vêtements féminins ou de bikinis volés à ses victimes. On y voit des centaines de pièces de lingerie méticuleusement disposées sur un lit ou sur le sol par Williams. Selon le Belleville Intelligencer, on dirait un catalogue de lingerie féminine. «On imagine la dégénérescence de l'homme, mutant de voleur à meurtrier en 30 mois», a indiqué Jason Miller, reporter du quotidien.
Selon la preuve produite en Cour, le colonel Williams était obsédé et collectionnait ces pièces comme des «trophées». Il les cachait dans l'entretoit de sa maison pour éviter que sa femme ne les découvre. Il gardait aussi des milliers de photographies de ses délits dans un disque dur dissimulé dans son sous-sol. Sa collection était si imposante qu'il devait en brûler plusieurs pièces pour faire place aux nouvelles acquisitions. Selon la police, il a volé 186 pièces de lingerie à une femme de 24 ans.
Le colonel Williams dirigeait la base aérienne de Trenton, où travaillent quelque 3000 personnes. Les Forces canadiennes amorceront sous peu les étapes menant à sa destitution. Le ministère de la Défense a indiqué que le militaire perdrait son grade, ses décorations, ses honneurs et ses privilèges.

Avec le Toronto Star, The Globe and Mail, le Belleville Intelligencer et La Presse canadienne
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/201010/20/01-4334204-russell-williams-au-dela-de-lhorreur.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4334733_article_POS4

Commentaire

"Pédophiles la nuit et citoyens le jour ! Mais d’où viennent-ils, ces décombres ambulants, ces caricatures d’homme mutilés par les vices qui ont l’audace de revendiquer la dignité de soldat ?"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire