On dénombre six morts dans le sud d'Haïti à cause du mauvais temps. La situation peut s'empirer, car l'alerte jaune décrétée par le Système national de gestion des risques et des désastres, le vendredi 1 octobre 2010, est maintenue face aux menaces de fortes pluies, des rafales de vents et des orages violents, avec risques de crues de rivières, d'éboulements, de glissements de terrain et d'inondations dans divers départements du pays.
Haïti: Il pleut des cordes dans le sud d'Haïti. Au cours des dernières 24 heures, des averses ont causé la mort d'au moins six personnes. Trois à Maniche, deux à Cavaillon et une autre à Solon, une localité de Saint-Louis du Sud, a confié au journal M. Jean Renel, coordonnateur de la Protection civile dans le Sud, joint par téléphone le vendredi 1er octobre 2010 en début de soirée. 15 maisons en flanc de montagne ont été endommagées à Maniche suite à des éboulements, a-t-il dit.
Sur la côte sud, toutes les rivières dont celles de Port-à-Piment, des Anglais... sont en crue. Plus de 327 personnes ont dû être mises en sûreté dans des abris provisoires au Centre St-Joseph chez les soeurs, a ajouté M. Jean Renel. La Protection civile, l'OIM, l'organisation non gouvernementale "Terre des Hommes" et des équipes de la MINUSTAH sont mobilisées. On a eu des réunions avec nos partenaires et on évalue la situation en vue d'appliquer le Plan de contingence départemental, a indiqué M. Renel.
« Les habitants de la côte vivent avec la peur au ventre. Ils craignent que ne se reproduise ce qui s'était passé en 2008, quand les eaux en furie ont dévalé les bassins versants érodés du Macaya, du Massif de la Hotte et ont dévasté les terres arables des Anglais, des plantations de Côteaux, de Chardonnières, de Port-à-Piment », a indiqué le journaliste et militant écologiste Erold Zamor, directeur de radio Monopole aux Cayes.
Les Nippes aussi
La ville de Baradères dans les Nippes est inondée et le wharf de cabotage est gravement endommagé, a confié à radio Métropole (100.1 mghz) M. Fidel Nicolas, directeur technique de la Protection civile dans les Nippes, où les pluviomètres ont enregistré d'importantes chutes de pluies. « Beaucoup de plantations ont été détruites », a fait remarquer M. Nicolas.
Alerte jaune, cela se corse
Alors que des habitants du Grand Sud ont les pieds dans l'eau, le Centre National de Météorologie (CNM), de concert avec le SPGRD et la DPC, a décrété le niveau d'alerte jaune sur l'ensemble du pays. « Une zone humide et instable (mauvais temps) continue d'influencer la météo de la Caraïbe centrale ce matin. Donc, des cellules convectives qui se trouvent dans notre région pourraient encore générer des averses et des orages isolés sur certains départements d'Haïti aujourd'hui. En conséquence, le SPGRD maintient ce vendredi 1er octobre 2010 ( à 10 h am) le niveau de vigilance jaune (i.e. risque d'impact d'intensité faible à modéré) aux fortes pluies dans le Plan d'urgence national face aux menaces de fortes pluies, des rafales de vents et des orages violents avec risques de crues de rivières, d'éboulements, de glissements de terrain et d'inondations d'intensité faible notamment dans les départements des Nippes, de la Grand'Anse, du Sud-Est et du Nord-Ouest », selon un bulletin du CNM signé par le prévisionniste Jacquet Jackson.
« Le Centre National de Météorologie (CNM), de concert avec le SPGRD et la DPC, demande à la population des zones à risques d'inondations de rester vigilante et d'appliquer scrupuleusement les consignes de sécurité suivantes en cas d'inondations, d'éboulements, de glissements de terrain et d'orages violents (éclair et tonnerre) », a rappelé le bulletin.
Les populations, selon cette communication, doivent être à l'écoute des messages météo et respecter les consignes des autorités. Surveillez la montée des eaux et se tenir prêt à évacuer si vous êtes face aux menaces d'inondations et de glissements de terrain.« Ne pas traverser les rivières en crue sous aucun prétexte. En cas d'orages violents, ne vous abritez pas près des fenêtres ni en zones boisées », a conseillé le bulletin.
Dans la presse, M. Ronald Sémelfort avait souligné que les risques d'inondations dans les régions où il pleut déjà depuis plusieurs jours sont importants. Les modèles satellites démontrent que le sol, dans ces endroits, regorge d'eau à 70 %.
Roberson Alphonse
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84184&PubDate=2010-10-01
Commentaire
Peut-on imaginer la perte ou, tout au moins, la mobilisation que représente dans un pays la concentration de toute son énergie, de toutes ses ressources - pourtant extrêmement limitées - à refaire chaque jour l'éducation des citoyens à chaque menace de pluie ou de mauvais temps? Pourquoi ne pas faire un investissement, un seul, et résoudre définitivement le problème. La solution, c'est l'éducation à long terme; c'est l'exemple donné par les dirigeants eux-mêmes, quand ils respectent les normes établies, c'est la pratique qu'il faut commencer tôt ou tard à implanter et dont les effets bénéfiques apporteront certainement des fruits si l'on est conséquent. Faut-il être prophète pour réaliser une telle tache ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire